L'évolution est pour Jean-Marie Pelt une longue histoire. Dans les années 1960, quand il suivait les cours de botanique de la faculté de Nancy, on apprenait encore par coeur la disposition respective des pétales, des étamines et des pistils. L'émergence et l'évolution de ces formes et de ces structures au cours des temps géologiques n'étaient jamais évoquées. Et pourtant, l'évolution des espèces n'est pas l'apanage du monde animal, loin de là ! En comparant les sociétés végétales et les sociétés humaines, Jean-Marie Pelt est l'un des premiers scientifiques à faire des plantes de « vrais » êtres vivants pour le commun des mortels. Au fil de ses observations, le doute s'insinue malgré tout : comment un mécanisme aussi simple que la sélection naturelle pourrait-il tout expliquer ? Comment, par exemple, certaines orchidées peuvent-elles se modifier au point de donner à un de leurs pétales l'apparence visuelle et olfactive d'un insecte ? Aucun botaniste ne s'était jusqu'ici vraiment exprimé sur les mécanismes de l'évolution et sur ses « orientations » dans le règne végétal : cette lacune est désormais comblée.
La prophétie de Rachel Carson, publiée en 1962, d'un
printemps silencieux est en passe de devenir réalité. Près
de soixante ans plus tard et pour la même raison mais
avec d'autres moyens, bien plus efficaces encore.
Cette réalité, Grégoire Loïs, du Muséum national d'Histoire
naturelle, la vit de près. Un chiffre : les populations
des oiseaux des campagnes se sont réduites d'un tiers
en quinze ans.
Ils s'effacent, emportant avec eux leurs chants, leurs
vols et leur diversité.
Comment protéger les oiseaux sans les comprendre ?
Sans rien connaître d'eux ? Ornithologue passionné, il a
décidé de livrer son carnet d'observations pour nous
entrouvrir les portes d'un monde caché : celui du ciel.
Qui sont les oiseaux ? Pourquoi volent-ils seuls, par
paires ou par milliers ? Pourquoi les vocalises des
Mésanges bleues restent-elles encore à ce jour chargées
d'inconnues ?
Grégoire Loïs nous offre un récit aérien, nourri d'anecdotes
surprenantes et de références savantes. Un appel
sensible au respect du monde vivant qui nous entoure.
Une interprétation, fort discutable, de l'oeuvre de Darwin a imposé la compétition et la lutte comme les moteurs de la vie, aussi bien dans la nature que dans la société. Or la nature met en oeuvre d'innombrables systèmes de symbioses et de solidarités qui ont joué un rôle déterminant dans toute l'évolution biologique et sans lesquelles il serait impossible de comprendre le fonctionnement des écosystèmes. Les lichens comme les coraux sont des êtres doubles où chacune des parties rend des services à l'autre ; quant aux champignons, ils nourrissent les arbres qu'ils paraissent parasiter.
Dans le règne animal, les prestations de services mutuels entre espèces sont tout à fait courantes. Poissons et oiseaux pratiquent des comportements d'entraide qui témoignent d'un authentique altruisme : ceux-ci, comme l'amitié chez de nombreux mammifères, ne sont pas le propre de l'homme.
Quant aux sociétés humaines, elles ont mis en oeuvre de précieuses organisations : les mutualités, les coopératives, la sécurité sociale et les assurances, etc., qui sont la base de l'économie solidaire.
La mise en oeuvre de nouveaux mécanismes de solidarité sera pourtant absolument nécessaire si l'on veut assurer demain à tous un emploi et un statut dignes d'un être humain ; mais aussi pour sauver la planète des menaces grandissantes que notre mode de développement fait peser sur elle.
Tchernobyl, Harrisburg, Fukushima... Mais auparavant déjà, Chalk River au Canada en 1952, Windscale au Royaume-Uni en 1957 ou encore Kychtym en Russie la même année...
Autant de catastrophes nucléaires qui ont ébranlé la planète.
« Oh, mais tout cela est arrivé si loin de chez nous ! » s'indigne la nucléocratie hexagonale.
Vraiment ? C'est oublier un peu vite les deux accidents de Saint-Laurent-des-Eaux, la centrale du Loir-et-Cher, en 1969 puis en 1980.
Dans les deux cas, du combustible d'uranium hautement radioactif était entré en fusion. C'est également glisser sous le tapis celui de Civaux (Vienne) en 1998. Ou du Blayais (Gironde), lors de la tempête de 1999. Sans parler de Fessenheim (Alsace), la plus vieille centrale de France, arrêtée en urgence lors de la canicule de 2003, pour cause de surchauffe...
De nombreux pays remettent aujourd'hui en cause la suprématie de l'atome. Certains vont jusqu'à fermer définitivement leurs centrales. Pas chez nous, hors de question ! Le nucléaire est un fleuron ! Quitte à mettre son industrie en danger, en laissant passer le train du renouvelable ? Ou, plus grave, à faire courir des risques inconsidérés à la population ?
Sous-investissements, scandales en tous genres, dénis face aux menaces terroristes, jusqu'aux problèmes d'entreposage de déchets, dont la dangerosité menace nos enfants et petits-enfants...
La France joue avec le feu nucléaire.
À nous, citoyens, de l'éteindre. Et de reprendre en main la politique énergétique de notre pays.
Erwan Benezet est journaliste au Parisien-Aujourd'hui en France, service Économie, en charge de l'énergie et de l'automobile.
Les enfants vivent aujourd'hui entre quatre murs, coupés de la nature. Ils souffrent d'obésité, d'hypertension, de dépression, de troubles du comportement, etc. Quelle est la responsabilité du modèle éducatif ? En coupant la jeunesse d'un monde extérieur qui pourtant l'aide à grandir, n'est-il pas inadapté et dangereux ?
Pour accompagner les enfants dehors, des initiatives fleurissent. Matthieu Chéreau et Moïna Fauchier-Delavigne ont voulu en savoir plus et ont rencontré des chercheurs, des éducateurs, des enseignants, ces pionniers qui se penchent sur l'importance des milieux naturels, des arbres, de la terre et de l'eau dans le bien-être de l'enfant. Ils se sont aussi rendus dans ces écoles en Europe où la classe se fait à ciel ouvert. Où l'enfant fait l'expérience de la nature.
Cette formidable enquête nous révèle qu'un mouvement qui met la nature au centre du développement et de l'apprentissage de l'enfant croît rapidement dans le monde, et prend forme en France. Les résultats sont là : les enfants qui bénéficient de cette approche acquièrent des compétences solides - d'un point de vue physique, mais aussi cognitif et social - et une appétence indéniable à la joie.
Une autre éducation est possible, grâce à laquelle l'enfant redécouvre la richesse du monde dans lequel il vit.
Matthieu Chéreau est auteur de livres sur l'éducation (Préparons nos enfants à demain. Ces compétences qu'ils ne trouveront pas à l'école, Eyrolles, 2018) et consultant ; Moïna Fauchier-Delavigne est journaliste au Monde, où elle traite les questions d'éducation. Elle a notamment publié de nombreux articles sur la pédagogie par la nature et les écoles en forêt. Ils se sont rencontrés en devenant parents à Paris, ayant tous deux l'intuition qu'il manquait à leurs enfants un lien avec la nature. Ils partagent leurs travaux sur lenfantdanslanature.org.
Vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas.
Ancien cycliste professionnel, Erwann Menthéour a ensuite fondé son entreprise de coaching alimentaire et sportif, Fitnext, qui compte plusieurs milliers d'adhérents. Lanceur d'alerte, il a dénoncé aussi bien le dopage que la « malbouffe » dans ses livres et dans la presse où il prend régulièrement la parole.
« Comme vous, nous sommes assaillies tous les jours d'informations
et d'alertes : attention, il y a des perturbateurs endocriniens dans notre
gel douche, du mercure dans le poisson, des composés organiques volatils
dans nos meubles... C'est vertigineux ! Comme vous, nous sommes
inquiètes et souhaitons le meilleur pour notre famille et pour nous. Mais
comme vous, nous étions... paumées !
Alors, depuis quelques années, nous enquêtons pour vivre et consommer
le plus naturellement et simplement possible. Naturel pour le meilleur
et pour le reste, c'est un guide pour prendre soin de soi sans faire de
mal à la planète... Alimentation, beauté, enfants, maison et animaux de
compagnie, nous vous donnons nos conseils et nos coups de coeur .
Comme dans notre précédent guide - Maman pour le meilleur et
pour le reste -, nous ne prétendons pas être exhaustives ni parfaites
(c'est aussi pour ça que vous nous aimez !). Mais ce livre a été conçu
avec l'aide de spécialistes, de médecins et de chercheurs.
On a pensé à tout, maintenant, pensez à vous ! »
Sidonie Bonnec et Marie Drucker
C'est un acte anodin qui lui aura presque coûté la vie. Le 27 avril 2004, Paul François, agriculteur, jette un oeil au fond d'une cuve contenant du désherbant. Gravement intoxiqué par les vapeurs du Lasso, un herbicide de Monsanto alors autorisé en France, le céréalier passe plusieurs jours dans le coma et près d'un an à l'hôpital.
Le 10 septembre 2015, après plus de dix ans de combat, la cour d'appel de Lyon reconnaît la responsabilité de la multinationale. Mais cette condamnation historique, confirmant celle déjà prononcée en 2012, ne marque pas la fin de son épuisant marathon judiciaire. En juillet 2017, la cour de cassation annule l'arrêt lyonnais et renvoie son cas devant une autre cour d'appel. Alors qu'il se lance dans cette nouvelle bataille, Paul François prend la plume pour dévoiler les coulisses de son terrible combat contre la multinationale américaine.
Déni des graves séquelles causées par le produit, tentatives de déstabilisation, violence des arguments du camp adverse, il nous livre le récit haletant d'une lutte à armes inégales.
C'est un domaine ordonné autour d'un cromlech multimillénaire que la famille de Jean Pierre Amoreau se transmet de père en fils depuis plusieurs siècles, sans qu'aucun d'entre eux n'ait même songé à perturber les équilibres naturels de la terre et de la vigne.
Jean Pierre Amoreau raconte sa vie comme la maturation d'un vin et son vin comme la trajectoire d'une vie. Il tire de la terre qui l'a vu naître une sagesse à la fois libre, humble et obstinée qu'il propose au lecteur de déguster avec lui, comme la promesse et la réalisation du bonheur authentique.
Il est le représentant de la treizième génération de vignerons qui oeuvre sur la terre du Château le Puy. Passeur d'histoires et de cépages, il cultive la vigne de ses pères pour le bonheur de ses contemporains.
Préface d'Eric Asimov, critique au New York Times et référence mondiale dans le domaine du vin.
Le genre humain se découvre, à sa très grande surprise, au bord de l'extinction. À cette menace, il ne réagit que mollement, en tentant de manière dérisoire de dégager un bénéfice commercial de toute tentative de réponse.Sommes-nous outillés pour empêcher notre propre extinction ? Notre constitution psychique et notre histoire jusqu'ici suggèrent malheureusement que notre espèce n'est pas à la hauteur de la tâche : la découverte que chacun d'entre nous est mortel l'a plongée dans une stupeur profonde dont plusieurs milliers d'années de rumination ne sont pas parvenues à la faire émerger.Le dernier qui s'en va éteint la lumière propose une description réaliste et véridique de notre espèce, de ses grandes forces et de ses immenses faiblesses. Nous comprendre nous-mêmes est la condition pour renverser la tendance qui nous conduit, si nous ne réagissons pas immédiatement avec la plus extrême vigueur, droit vers l'extinction. Anthropologue et sociologue de formation, Paul Jorion est connu du public pour avoir annoncé la crise des subprimes. Depuis, il a révolutionné le regard porté sur l'économie et la finance. Commentant l'actualité sur « Le blog de Paul Jorion », il est également chroniqueur au journal Le Monde et dans divers périodiques.
L'érosion de la biodiversité est un fait incontournable, une tragique certitude.
Au rythme des découvertes actuelles, il faudrait plus d'un millénaire pour décrire la totalité des espèces de la planète. Et l'espèce humaine ? Avec ces 7 milliards 300 millions d'individus est-elle un succès de l'évolution ? Sans doute, et pourtant... Apparue il y a moins de 200 000 ans, elle est parvenue à elle seule à déséquilibrer l'ensemble de la biosphère érodant la biodiversité, abusant des ressources, modifiant les climats et polluant la nature.
En partant de ce constat lucide et éclairé, Jean-Marie Pelt veut nous dire que nous sommes tous concernés par le devenir de notre planète et que c'est en respectant toutes les formes de la diversité que nous parviendrons à réconcilier et unir l'homme et la nature.
Il nourrit ces pages d'histoires naturelles où se côtoient à loisir l'univers animal et végétal et il nous délivre, en témoin émerveillé et formidable passeur qu'il fut, un message de vigilance, de combat et d'espoir tout à la fois
Botaniste, pharmacologue, écologiste avant l'heure (il fut président de l'Institut européen d'écologie), Jean-Marie Pelt nous a quittés à la fin de l'année 2015, ce livre est en quelque sorte son livre testament. Il a publié l'ensemble de son oeuvre aux Editions Fayard.
« À 20 ans, j'ai eu faim et honte de le dire. Il n'est pas simple, dans une société où l'image importe tant, d'avouer qu'on ne gagne pas beaucoup d'argent. À compter de ce jour, le combat contre le gaspillage alimentaire est devenu ma priorité. Comment tolérer cette aberration en bas de chez nous : des kilos de nourriture mis à la poubelle par les supermarchés, à deux pas des SDF qui peinent à se nourrir et dorment dans la rue ?Avec l'aide de bénévoles et d'amis de ma ville, avec aussi le soutien de personnalités, j'ai initié une vaste mobilisation et réussi à faire plier la grande distribution : le 21 mai 2015, l'Assemblée nationale a voté à l'unanimité un amendement obligeant les grandes surfaces à distribuer leurs invendus à l'association de leur choix. Le Conseil constitutionnel l'a invalidé pour un motif de procédure, mais une nouvelle proposition de loi a immédiatement été redéposée, et elle sera votée très bientôt. Nos efforts ont aussi permis le vote d'un amendement au Parlement européen le 9 juillet.À la fois récit de cette action collective et guide pratique, ce manifeste prouve qu'il est facile de cesser de gaspiller : en n'achetant que le nécessaire, en faisant ses achats dans le bon ordre, en comprenant mieux l'étiquetage et les dates de péremption, en apprenant à accommoder les restes, mais aussi en veillant à économiser l'eau et l'énergie.Parce que chacun peut contribuer à faire reculer la faim dans notre pays et dans le monde. »
Né en 1979 à Paris, éditeur, thésard et futur avocat, Arash Derambarsh s'est engagé très tôt en politique. Depuis 2014, il est conseiller municipal à Courbevoie.
Préfaces de Mathieu Kassovitz et de Jean-Jacques Eledjam (président de la Croix-Rouge française), postface de Stéphanie Rivoal (présidente d'Action contre la faim).
À l'heure où la consommation d'énergie mondiale n'a jamais été aussi forte, et où les émissions de gaz à effet de serre représentent une menace potentiellement dévastatrice pour la planète, comment l'humanité peut-elle faire face ? Faut-il se résigner à un monde utilisant de plus en plus de ressources fossiles, et au dérèglement climatique qui en découlerait ?
Non. Une transition volontariste et progressive est possible, reposant sur l'abandon de l'exploitation du charbon, du pétrole, et du gaz, et sur l'adoption de modèles électriques décarbonés. La France est elle-même à un tournant de son histoire énergétique, et doit maintenant décider comment répondre aux besoins futurs de sa population et au défi environnemental, tout en garantissant un prix de l'électricité raisonnable.
L'habitat, le tertiaire ou les transports devront être convertis d'ici à 2050 à l'électricité verte, produite pour moitié par des installations hydraulique, solaire ou éolienne, et pour une autre moitié par des réacteurs nucléaires. La France resterait ainsi l'un des pays les plus décarbonés du monde, et pourrait redynamiser ses activités industrielles dans le respect des exigences de la lutte contre le réchauffement climatique.
Ingénieur de formation (ENSEM), Dominique Louis commence sa carrière chez ATEM, société spécialisée dans l'ingénierie industrielle. En 1994, il crée ASSYSTEM, groupe international d'ingénierie et de conseil en innovation et en devient le président-directeur général.
Diplômé de l'École normale supérieure et de l'école des Mines de Paris, Jean-Louis Ricaud a une expérience approfondie du monde industriel, au sein duquel il a exercé d'importantes responsabilités, notamment comme directeur général des activités recyclage et ingénierie du groupe COGEMA.
Le développement de l'économie mondiale se heurte à de multiples limites planétaires entrelacées : réchauffement climatique, perte de la biodiversité, acidification des océans, épuisement des ressources naturelles, etc. Assumer la responsabilité de vivre dans l'Anthropocène, c'est considérer l'ensemble des ressources naturelles et des écosystèmes dans une perspective de développement durable. Comment choisir les instruments économiques adaptés aux échelles locales et internationales pour gérer l'économie globale sans atteindre les seuils écologiques critiques ?
Thomas Sterner est professeur d'économie de l'environnement à l'université de Gteborg et University Fellow of Resources for the Future (Washington). Récemment nommé membre du comité consultatif pour le climat au gouvernement suédois, il a également été économiste en chef de l'Environmental Defense Fund aux États-Unis, président de l'Association européenne des économistes de l'environnement et des ressources, et cofondateur de The Environment for Development Initiative. Il est professeur invité sur la chaire annuelle de Développement durable du Collège de France pour l'année académique 2015-2016.