« On est le 6 décembre 2018, il est midi. Trois semaines que le mouvement a démarré, avec l'impression, ici, que tout ne fait que commencer. »
Qu'avons-nous traversé ces huit dernières années ?
De la révolte des Gilets jaunes à la vie quotidienne en Ukraine sous les bombes, en passant par le grand confinement, la virée en Thaïlande de deux cousins de région parisienne ou la fin tragique d'un éleveur tué par des gendarmes, Florence Aubenas raconte notre époque, au plus près du réel.
Florence Aubenas est grand reporter au journal Le Monde. Elle a notamment publié Le Quai de Ouistreham et L'Inconnu de la poste, qui ont connu un immense succès critique et public.
« Tant de fois je me suis tenue avec des mourants et avec leurs familles. Tant de fois j'ai pris la parole à des enterrements, puis entendu les hommages de fils et de filles endeuillés, de parents dévastés, de conjoints détruits, d'amis anéantis... »
Etre rabbin, c'est vivre avec la mort : celle des autres, celle des vôtres. Mais c'est surtout transmuer cette mort en leçon de vie pour ceux qui restent : « Savoir raconter ce qui fut mille fois dit, mais donner à celui qui entend l'histoire pour la première fois des clefs inédites pour appréhender la sienne. Telle est ma fonction. Je me tiens aux côtés d'hommes et de femmes qui, aux moments charnières de leurs vies, ont besoin de récits. »
A travers onze chapitres, Delphine Horvilleur superpose trois dimensions, comme trois fils étroitement tressés : le récit, la réflexion et la confession. Le récit d' une vie interrompue (célèbre ou anonyme), la manière de donner sens à cette mort à travers telle ou telle exégèse des textes sacrés, et l'évocation d'une blessure intime ou la remémoration d'un épisode autobiographique dont elle a réveillé le souvenir enseveli.
Nous vivons tous avec des fantômes : « Ceux de nos histoires personnelles, familiales ou collectives, ceux des nations qui nous ont vu naître, des cultures qui nous abritent, des histoires qu'on nous a racontées ou tues, et parfois des langues que nous parlons. » Les récits sacrés ouvrent un passage entre les vivants et les morts. « Le rôle d'un conteur est de se tenir à la porte pour s'assurer qu'elle reste ouverte » et de permettre à chacun de faire la paix avec ses fantômes...
L'étau des obsessions identitaires, des tribalismes d'exclusion et des compétitions victimaires se resserre autour de nous. Il est vissé chaque jour par tous ceux qui défendent l'idée d'un « purement soi », et d'une affiliation « authentique » à la nation, l'ethnie ou la religion. Nous étouffons et pourtant, depuis des années, un homme détient, d'après l'auteure, une clé d'émancipation : Emile Ajar.
Cet homme n'existe pas... Il est une entourloupe littéraire, le nom que Romain Gary utilisait pour démontrer qu'on n'est pas que ce que l'on dit qu'on est, qu'il existe toujours une possibilité de se réinventer par la force de la fiction et la possibilité qu'offre le texte de se glisser dans la peau d'un autre. J'ai imaginé à partir de lui un monologue contre l'identité, un seul-en-scène qui s'en prend violemment à toutes les obsessions identitaires du moment.
Dans le texte, un homme (joué sur scène par une femme...) affirme qu'il est Abraham Ajar, le fils d'Emile, rejeton d'une entourloupe littéraire. Il demande ainsi au lecteur/spectateur qui lui rend visite dans une cave, le célèbre « trou juif » de La Vie devant soi : es-tu l'enfant de ta lignée ou celui des livres que tu as lus ? Es-tu sûr de l'identité que tu prétends incarner ?
En s'adressant directement à un mystérieux interlocuteur, Abraham Ajar revisite l'univers de Romain Gary, mais aussi celui de la kabbale, de la Bible, de l'humour juif... ou encore les débats politiques d'aujourd'hui (nationalisme, transidentité, antisionisme, obsession du genre ou politique des identités, appropriation culturelle...).
Le texte de la pièce est précédé d'une préface Delphine Horvilleur sur Romain Gary et son oeuvre. Dans chacun des livres de Gary se cachent des « dibbouks », des fantômes qui semblent s'échapper de vieux contes yiddish, ceux d'une mère dont les rêves l'ont construit, ceux d'un père dont il invente l'identité, les revenants d'une Europe détruite et des cendres de la Shoah, ou l'injonction d'être un « mentsch », un homme à la hauteur de l'Histoire.
« J'avais 6 ans lorsque Gary s'est suicidé, l'âge où j'apprenais à lire et à écrire. Il m'a souvent semblé, dans ma vie de lectrice puis d'écrivaine que Gary était un de mes « dibbouks » personnels... Et que je ne cessais de redécouvrir ce qu'il a su magistralement démontrer : l'écriture est une stratégie de survie. Seule la fiction de soi, la réinvention permanente de notre identité est capable de nous sauver. L'identité figée, celle de ceux qui ont fini de dire qui ils sont, est la mort de notre humanité. »
On ne naît pas féministe, alors comment le devient-on ? Précurseure de l'histoire des femmes, Michelle Perrot, 94 ans, livre ici un magnifique texte à la fois intime et théorique, livre d'histoire et autobiographie. Celle à qui son père conseillait de ne pas se mettre trop tôt un homme sur le dos, qui se rappelle avoir toujours voulu être comme les autres, abolir les différences avec les hommes, aborde son cheminement, de l'engagement chrétien au féminisme en passant par le communisme. Son itinéraire intellectuel, depuis sa thèse où elle voit rétrospectivement un regard presque masculin sur les femmes, donne à voir un siècle de changements sociétaux et la profondeur historique des luttes qui agitent aujourd'hui nos sociétés.
Première historienne à enseigner l'histoire des femmes en France, en 1973, Michelle Perrot nous emmène dans une épopée au féminin en explorant toutes ses ramifications : l'histoire de l'accession à l'égalité, l'histoire du patriarcat, l'histoire du mouvement féministe et des grands débats qui l'ont parcouru et structuré, sur le corps, le genre, l'universalisme contre le différentialisme, la sororité, MeToo. Dans ces pages, la grande histoire se mêle au destin des femmes qui ont porté leur cause et l'on voisine avec Artemisia Gentileschi, Olympe de Gouges, Lucie Baud, Christine Bard, Hubertine Auclert ; l'on dialogue avec Monique Wittig, Arlette Farge, Yvette Roudy, Antoinette Fouque...
La pensée lumineuse de Michelle Perrot, sans rien omettre des sujets les plus épineux, permet de déconstruire et parfois même de dépasser les clivages du féminisme contemporain. Le livre essentiel d'une pionnière, témoin d'un siècle de féminisme, dont l'engagement n'a d'égal que sa hauteur de vue.
Nos pères, nos frères, nos amis est une enquête immersive, un livre essentiel pour comprendre un point aveugle de notre société
" La petite graine de la violence, elle pousse, elle pousse, et je pense que cette graine est en moi depuis longtemps, elle fait partie de mon bagage, de ce que m'ont transmis mes parents. La violence surgit comme un instinct animal, et vous murmure à l'oreille : "C'est la faute de l'autre.' "
Pendant quatre ans, le journaliste Mathieu Palain s'est rendu dans des groupes de parole, dans une Maison des femmes, à des auditions judiciaires. Il a eu accès à des histoires et des témoignages d'une rare puissance.
Dans ce livre, le premier qu'il consacre au racisme, Dany Laferrière se concentre sur ce qui est peut-être le plus important racisme du monde occidental, celui qui dévore les Etats-Unis. Les Noirs américains : 43 millions sur 332 millions d'habitants au total - plus que la population entière du Canada. 43 millions qui descendent tous de gens exploités et souvent martyrisés. 43 millions qui subissent encore souvent le racisme. Loin d'organiser une opposition manichéenne entre le noir et le blanc, précisément, Dany Laferrière précise : « On doit comprendre que le mot Noir ne renferme pas tous les Noirs, de même que le mot Blanc ne contient pas tous les Blancs. Ce n'est qu'avec les nuances qu'on peut avancer sur un terrain si miné. »
Voici donc un livre de réflexion et de tact, un livre littéraire. Mêlant des formes brèves que l'on pourrait rapprocher des haïkus, où il aborde en général les sensations que les Noirs éprouvent, et de brefs essais où il étudie des questions plus générales, Dany Laferrière trace un chemin grave, sans jamais être démonstratif, dans la violence semble-t-il inextinguible du racisme américain. « Mépris », « Rage », « Ku Klux Klan » alternent avec des portraits des grands anciens, Noirs ou Blancs, qui ont agi en noir ou en blanc : Charles Lynch, l'inventeur du lynchage, mais aussi Eleanor Roosevelt ; et Frederick Douglass, et Harriet Beecher Stowe, l'auteur de La Case de l'oncle Tom, et Bessie Smith, à qui le livre est dédié, et Angela Davis. Ce Petit traité du racisme en Amérique s'achève sur une note d'espoir, celui que Dany Laferrière confie aux femmes. « Toni, Maya, Billie, Nina, allez les filles, le monde est à vous ! »
Après Sapiens qui explorait le passé de notre humanité et Homo deus la piste d’un avenir gouverné par l’intelligence artificielle, 21 leçons pour le XXIe siècle nous confronte aux grands défis contemporains.
Pourquoi la démocratie libérale est-elle en crise ? Sommes-nous à l’aube d’une nouvelle guerre mondiale ? Que faire devant l’épidémie de « fake news » ? Quelle civilisation domine le monde : l’Occident, la Chine ou l’Islam ? Que devons-nous enseigner à nos enfants ?
Avec l’intelligence, la perspicacité et la clarté qui ont fait le succès mondial de ses deux précédents livres, Yuval Noah Harari décrypte le XXIe siècle sous tous ses aspects – politique, social, technologique, environnemental, religieux, existentiel… Un siècle de mutations dont nous sommes les acteurs et auquel nous pouvons encore redonner sens par notre engagement. Car si le futur de l’humanité se décide sans nous, nos enfants n’échapperont pas à ses conséquences.
Durée : 11H52
© Éditions Albin Michel pour la traduction française © Éd. anglaise Yuval Noah Harari (C) et (P) Audiolib, 2018
« Lorsque j'ai reçu votre première lettre, chère amie, je vous ai répondu immédiatement. Avoir de vos nouvelles plus de trente ans après m'a procuré une telle émotion que ma réaction ne pouvait être qu'un cri instantané.
Votre deuxième lettre, que j'ai sous les yeux, je l'ai gardée longtemps avec moi, c'est seulement aujourd'hui que je tente de vous donner une réponse. La raison de ce retard, vous l'avez sans doute devinée, puisque votre missive contient une singulière requête : "Parlez-moi de l'âme"...
Votre phrase : "Sur le tard, je me découvre une âme", je crois l'avoir dite à maintes reprises moi-même. Mais je l'avais aussitôt étouffée en moi, de peur de paraître ridicule. Tout au plus, dans quelques-uns de mes textes et poèmes, j'avais osé user de ce vocable désuet, ce qui surement vous a autorisée à m'interpeller. Sous votre injonction, je comprends que le temps m'est venu de relever le défi... »
« On ne nait pas féministe, on le devient.
Pour cette raison, peut-être, je me suis demandé :
Et si c'était moi la femme bafouée, la femme battue, la gamine prostituée, jetée à la rue, la patiente qui souffre d'endométriose, ou la militante harcelée sur les réseaux ? Si c'était moi celle qu'on humilie, si c'était moi celle qu'on viole ou celle qu'on tue ?
Je n'ai rien subi de tout ça. Quel droit, alors, ai-je de parler ?
Et bien leurs droits à elles, justement.
Des droits qui continuent à être, tous les jours, foulés aux pieds.
Et parce qu'il faut encore le dire, le marteler, le hurler, et que je peux (veux) faire entendre ma voix, voici : un peu de moi, pour énormément d'elles. »J. G.
Depuis une dizaine d'années, ses aventures d'actrice et de productrice ont mené Julie Gayet sur les chemins du féminisme, bien avant la vague Metoo. Un féminisme fort, sincère et concret, loin de la posture. Un féminisme qui trouve ses racines au plus profond de sa propre histoire, avec cette certitude chevillée au corps : ensemble, on est plus fortes.
À travers les portraits de celles qu'elle admire pour leurs engagements auprès des femmes, elle se livre elle-même ici, en creux, comme rarement.
Un ouvrage pudique, tendre, violent, drôle parfois. Absolument nécessaire.
Après L'Homme nu, la nouvelle enquête de Marc Dugain et Christophe Labbé sur nos comportements de demain. Ces dernières années ont bouleversé nos vies quotidiennes. Ce bouleversement, qui profite formidablement aux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), sera durable?: autant l'analyser et le comprendre le mieux possible. C'est le pari de Marc Dugain et de Christophe Labbé dans ce nouveau livre, qui se concentre sur ce virage de civilisation pour mieux dessiner la société du futur. Une société où tout sera fait pour éviter les contacts?; où chacun, faute de se confronter véritablement à l'altérité, risque de s'enfoncer dans une solitude délirante, au beau milieu du métavers... Télétravail, objets connectés, voitures autonomes, applications de rencontres, paiement sans contact, données personnelles livrées à qui accepte de payer ces data?: quel sera l'impact de cette numérisation massive de nos activités quotidiennes?? À mi-?chemin entre journalisme et narration littéraire, Marc Dugain et Christophe Labbé portent leur regard sur l'avancée inexorable de ces phénomènes, au point que les politiques se dispensent bien de les évoquer dans leurs programmes. Est-il vraiment trop tard?? Resterons-nous humains si plus rien ne nous touche??
"La différence des sexes existe. On peut la nier, elle ressurgira, sous une forme brutale, abâtardie, caricaturale."
Eugénie Bastié
La différence biologique des sexes est une donnée irréfutable de l'expérience humaine. Elle est pourtant aujourd'hui au coeur d'un vif débat. Pour certains en effet, prioritairement à toutes les distinctions physiologiques et à ce qu'elles engagent au plan des pratiques et des sensibilités, il y a la norme subie, la construction sociale et politique d'une identité. Et, de la même façon que nous aurions été faits femmes et hommes sous contrainte, il serait aujourd'hui loisible à chacun de se défaire de cette assignation par le seul levier de la volonté. Le corps deviendrait dès lors l'horizon d'un projet personnel, rabattant le réel biologique au rang des biens accessoires, sans incidence existentielle sur l'identité de l'individu et le devenir de la communauté humaine. Cette arrogante illusion des temps présents, qui porte le nom de déconstruction, est une menace dont il faut se prémunir. Vecteur de mal-être et de désunion, elle est un poison lent qui mine les relations entre les hommes et les femmes, en ignorant tout autant les leçons subtiles de la tradition que les acquis de la révolution des moeurs en Occident.
" Si je vous dis que vous êtes une femme puissante, que me répondez-vous ? " Rares sont les femmes que j'ai interrogées qui ont répondu par l'affirmative à cette question. Et pourtant, toutes ont en commun d'avoir fait preuve de puissance pour être devenues ce qu'elles sont. Actrice, gendarme, médecin, avocate, dirigeante d'entreprise, écrivaine ou femme politique, elles ont su se faire une place au sein d'un monde masculin. Issues de milieux différents, elles partagent une liberté de parole, une générosité et une sincérité qui nous inspirent.
Dans cette saison 2, retrouvez Marion Cotillard, actrice ; Lila Bouadma, médecin ; Michelle perrot, historienne ; Arlette Laguiller, militante ; Jacqueline Laffont, avocate ; Christine Lagarde, présidente de la banque centrale européenne ; Catherine Millet, écrivaine ; Anna Hidalgo, femme politique ; Karine Lejeune, colonelle de gendarmerie ; Catherine Guillouard, présidente de la RATP ; Line Renaud, chanteuse et actrice.
" Un livre passionnant à offrir à nos mères, à nos soeurs, à nos amies.Et surtout aux hommes. " Yann Barthès, Quotidien
Gisèle Halimi : Soixante-dix ans de combats, d'engagement au service de la justice et de la cause des femmes. Et la volonté, aujourd'hui, de transmettre ce qui a construit cet activisme indéfectible, afin de dire aux nouvelles générations que l'injustice demeure, qu'elle est plus que jamais intolérable. Gisèle Halimi revient avec son amie, Annick Cojean, qui partage ses convictions féministes, sur certains épisodes marquants de son parcours rebelle pour retracer ce qui a fait un destin. Sans se poser en modèle, l'avocate qui a toujours défendu son autonomie, enjoint aux femmes de ne pas baisser la garde, de rester solidaires et vigilantes, et les invite à prendre le relai dans le combat essentiel pour l'égalité à l'heure où, malgré les mouvements de fond qui bouleversent la société, la cause des femmes reste infiniment fragile.
Depuis l'enfance, la vie de Gisèle Halimi est une fascinante illustration de sa révolte de « fille ». Farouchement déterminée à exister en tant que femme dans l'Afrique du Nord des années 30, elle vit son métier comme un sacerdoce et prend tous les risques pour défendre les militants des indépendances tunisienne et algérienne et dénoncer la torture. Avocate plaidant envers et contre tout pour soutenir les femmes les plus vulnérables ou blessées, elle s'engage en faveur de l'avortement et de la répression du viol, dans son métier aussi bien que dans son association « Choisir la cause des femmes ». Femme politique insubordonnée mais aussi fille, mère, grand-mère, amoureuse... Gisèle Halimi vibre d'une énergie passionnée, d'une volonté d'exercer pleinement la liberté qui résonne à chaque étape de son existence.
« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque » : ces mots de René Char, son poète préféré, pourraient définir Gisèle Halimi, cette « avocate irrespectueuse », et sa vie de combats acharnés pour la justice et l'égalité.
Sélection Les 100 livres de 2022 - Lire magazine littéraire
" Un livre absolument nécessaire pour comprendre le nouveau monde dans lequel on vit. " Yann Barthès, Quotidien
" Un essai phare de la rentrée. " Marie-Pierre Grndahl, Le JDD
L'auteur reconnu de La prospérité du vice et d'autres best-sellers décrypte avec une joyeuse férocité cette prétendue « civilisation » qui va bouleverser nos vies. L'amour ? Désormais c'est Tinder ! Le bureau ? En télétravail ! Un nouveau job ? Ce sont les algorithmes qui recrutent ! Les partis politiques ? C'est sur Twitter ! Au centre de ce nouveau monde ? Homo Numericus, un être submergé de contradictions. Il veut tout contrôler, mais il est lui-même irrationnel et impulsif, poussé à des comportements addictifs par ces mêmes algorithmes qui surveillent les moindres détails de son existence.
Faut-il désespérer ? Pas nécessairement. La révolution numérique répond aux attentes d'une société qui voudrait que toute parole soit écoutée, sans vérité révélée. Trouver la voie qui permette d'accomplir cette utopie : telle est aussi l'ambition de ce livre.
Économiste reconnu pour sa clarté et son talent de pédagogue en France comme à l'étranger, Daniel Cohen est membre fondateur et Président de l'École d'Économie de Paris. Il a publié de nombreux livres à succès dont Nos temps modernes et Le monde est clos et le désir infini.
" Aucun autre de ses confrères économistes n'a cette capacité à mobiliser les penseurs les plus pointus de toutes les sciences humaines [...] avec une pédagogoie qui force de respect." Emmanuel Lechypre, L'express
Sélectionné pour le Prix Femina Essai
Prix Montaigne 2023
« L'image que nous avons des animaux correspond rarement à la réalité. Les moutons ? Des suiveurs, sans aucune personnalité. Les porcs ? Ils sont sales. Les loups ? Méchants. Cette vision déformée peut nous conduire à négliger les animaux, à les mépriser, voire à justifier leur exploitation déraisonnée, qui se traduit par la violence et l'injustice.
Il nous faut déconstruire les représentations et les pratiques que nous perpétuons de génération en génération, malgré nos connaissances scientifiques toujours plus grandes. C'est ce à quoi je souhaite contribuer avec ce livre : modifier notre manière de voir le monde qui nous entoure, apprendre à cohabiter avec les autres créatures, et prendre conscience que nous faisons aussi partie du règne animal.
Ce voyage sera passionnant et renversera nombre d'idées reçues. Face à l'effondrement de la biodiversité et à la crise climatique, ouvrir les yeux sur l'ampleur des problèmes que pose le traitement infligé aux animaux est autant une question d'éthique qu'une question de survie. Pour eux comme pour nous, il y a urgence à changer de regard sur le vivant. »
Soutiens-gorge rembourrés pour fillettes, obsession de la minceur, banalisation de la chirurgie esthétique, prescription insistante du port de la jupe comme symbole de libération : la " tyrannie du look " affirme aujourd'hui son emprise pour imposer la féminité la plus stéréotypée. Décortiquant presse féminine, discours publicitaires, blogs, séries télévisées, témoignages de mannequins et enquêtes sociologiques, Mona Chollet montre dans ce livre comment les industries du " complexe mode-beauté " travaillent à maintenir, sur un mode insidieux et séduisant, la logique sexiste au coeur de la sphère culturelle.
Sous le prétendu culte de la beauté prospère une haine de soi et de son corps, entretenue par le matraquage de normes inatteignables. Un processus d'auto-dévalorisation qui alimente une anxiété constante au sujet du physique en même temps qu'il condamne les femmes à ne pas savoir exister autrement que par la séduction, les enfermant dans un état de subordination permanente. En ce sens, la question du corps constitue bien la clé d'une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences à celle contre les inégalités au travail.
Un petit traité de sagesse qui nous met sur la voie d'une authentique réussite.
Et si nous changions de regard sur l'échec ?
En France, échouer est mal perçu. Nous y voyons une faiblesse, une faute, et non un gage d'audace et d'expérience.
Pourtant, les succès viennent rarement sans accroc. Charles de Gaulle, Rafael Nadal, Steve Jobs, Thomas Edison, J.K. Rowling ou Barbara ont tous essuyé des revers cuisants avant de s'accomplir.
Relisant leurs parcours et de nombreux autres à la lumière de Marc-Aurèle, Saint Paul, Nietzsche, Freud, Bachelard ou Sartre, cet essai nous apprend à réussir nos échecs. Il nous montre comment chaque épreuve, parce qu'elle nous confronte au réel ou à notre désir profond, peut nous rendre plus lucide, plus combatif, plus vivant.
Un petit traité de sagesse qui nous met sur la voie d'une authentique réussite.
Après la mort de son père, Didier Eribon retourne à Reims, sa ville natale, et retrouve son milieu d’origine, avec lequel il avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Il décide alors de se plonger dans son passé et de retracer l’histoire de sa famille. Évoquant le monde ouvrier de son enfance, restituant son ascension sociale, il mêle à chaque étape de ce récit intime et bouleversant les éléments d’une réflexion sur les classes, le système scolaire, la fabrication des identités, la sexualité, la politique, le vote, la démocratie…
Réinscrivant ainsi les trajectoires individuelles dans les déterminismes collectifs, Didier Eribon s’interroge sur la multiplicité des formes de la domination et donc de la résistance.
Un grand livre de sociologie et de théorie critique.
Après avoir porté le texte au théâtre dans une mise en scène de Thomas Ostermeier, Irène Jacob s’empare à nouveau de ce témoignage vibrant, et en livre une lecture exceptionnelle.
Durée : 06H47
© Librairie Arthème Fayard, 2009 © et (P) Audiolib, 2021
Elon Musk et Jeff Bezos aujourd'hui, Steve Jobs et Bill Gates hier, Thomas Edison et Andrew Carnegie un siècle plus tôt... De nombreuses célébrités entrepreneuriales peuplent nos imaginaires. Ces grands hommes seraient des créateurs partis de rien, des visionnaires capables d'imaginer des innovations révolutionnaires, des génies aux capacités hors du commun. Régulièrement, un même miracle semble se produire : un être d'exception pénètre un marché et le révolutionne. Il y provoque la création destructrice et bouleverse un ordre que l'on croyait immuable. Dans le grand roman de notre économie, les entrepreneurs sont ces héros qui sortent l'humanité de sa torpeur et lui permettent de faire des bonds en avant sur la route du progrès. Dans ce livre, Anthony Galluzzo s'attache à défaire cette mythologie, à comprendre ses caractéristiques et ses origines. Il montre en quoi cet imaginaire fantasmatique nous empêche de saisir la dimension fondamentalement systémique de l'économie et contribue à légitimer un ordre politique fondé sur le conservatisme méritocratique, où chaque individu est considéré comme pleinement comptable de ses réussites et de ses échecs.
Ma famille maternelle a quitté la Roumanie communiste en 1961. On pourrait la dire "immigrée" ou "réfugiée". Mais ce serait ignorer la vérité sur son départ d'un pays dont nul n'était censé pouvoir s'échapper. Ma mère, ma tante, mes grands-parents et mon arrière-grand-mère ont été "exportés". Tels des marchandises, ils ont été évalués, monnayés, vendus à l'étranger.
Comment, en plein coeur de l'Europe, des êtres humains ont-ils pu faire l'objet d'un tel trafic ? Les archives des services secrets roumains révèlent l'innommable : la situation de ceux que le régime communiste ne nommait pas et que, dans ma famille, on ne nommait plus, les juifs.
Moi qui suis née en France, j'ai voulu retourner de l'autre côté du rideau de fer. Comprendre qui nous étions, reconstituer les souvenirs d'une dynastie prestigieuse, la féroce déchéance de membres influents du Parti, le rôle d'un obscur passeur, les brûlures d'un exil forcé. Combler les blancs laissés par mes grands-parents et par un pays tout entier face à son passé.
Changer de regard sur la jeunesse. Les jeunes seraient « paresseux », « incultes », voire « égoïstes et individualistes ». J'ai entendu mille fois ces accusations à l'égard de la jeunesse : dans des dîners de famille, à la volée chez un commerçant ou portées par des éditorialistes remontés à la télévision. Ces jugements négatifs sont non seulement infondés, mais aussi délétères pour toute la société. Entre le chômage, la dégradation de la situation économique, la pandémie et l'urgence écologique, les jeunes doivent composer avec des paramètres inédits. De plus, les défauts qu'on leur prête sont souvent le symptôme d'une profonde incompréhension - d'un désintérêt ? - pour leurs préoccupations et leurs pratiques. De fait, que ce soit en entreprise, en politique ou dans les médias, les jeunes ont rarement voix au chapitre. C'est la raison pour laquelle j'ai voulu leur donner la parole, dans cette enquête afin de raconter les difficultés auxquelles ils font face et de montrer les solutions qu'ils proposent pour garder espoir en l'avenir. Car une chose est certaine : les jeunes ne correspondent pas aux clichés qui leur collent à la peau. Il est plus qu'urgent de changer de regard sur la jeunesse : la solidarité intergénérationnelle est indispensable pour faire face aux bouleversements qui nous menacent tous. Salomé Saqué a 27 ans. Elle est journaliste pour le média en ligne Blast, France 5 et Franceinfo.
" Un brillant essai." Lire-Magazine littéraire
La guerre, pour reprendre l'expression du général Le Borgne, serait « morte à Hiroshima » il y a plus d'un demi-siècle. Et pourtant elle n'a jamais cessé.
Actes terroristes, conflits israélo-palestiniens et moyen-orientaux, implosion de la Yougoslavie, pays déchirés par les factions, sans même parler des autres guerres : économiques, psychologiques, informatiques, guerres des sexes ou des générations... L'invasion de l'Ukraine par la Russie a pourtant rebattu les cartes. Cette fois, dit-on, c'est le retour de la vraie guerre, avec ses exactions, ses horreurs, sa violence. Mais qu'est-ce qu'une vraie guerre ?
En convoquant de grands philosophes politiques, de Platon à Marx, en passant par Machiavel et Hobbes, ce livre tente de répondre à cette question, qu'elle accompagne d'une série d'autres : qu'est-ce qu'une guerre juste ? Quelles sont les forces morales engagées dans un conflit ? Est-ce l'État qui fait la guerre ou la guerre qui fait l'État ? Enfin, après avoir exploré les significations et les enjeux du spectre de la guerre « totale », il affronte l'ultime question : pourquoi la guerre ?
Le féminisme se porte-t-il sur un t-shirt ? Kim Kardashian est-elle un objet sexuel ou une femme puissante ? La série Grey's anatomy peut-elle changer la vie des femmes ?Dans un essai à la première personne documenté, passionné et engagé, Jennifer Padjemi, journaliste spécialiste questions de société, explore l'alliance, pour le meilleur et pour le pire, du féminisme et de la pop culture. En reprenant le fil des mouvements féministes modernes, de l'émergence d'un féminisme intersectionnel au mouvement « body positive » en passant par Me too et en se basant sur son expérience de femme noire, elle décortique le rapport que nous entretenons avec les objets culturels les plus populaires. Biberonnée aux clips vidéo, chansons grand public et maintenant aux séries TV, notre consommation de divertissement façonne, accompagne, et parfois challenge notre vision du monde. En utilisant la pop culture comme un miroir de notre société mondialisée, l'auteure questionne à travers elle le féminisme, le genre, la sexualité, l'intersectionnalité.Jennifer Padjemi interroge les liens d'interdépendance entre consommation de masse et idéologie progressiste, et jette un regard joyeux et lucide sur nos divertissements, sans concession au patriarcat.Un livre à mettre entre toutes les mains !
125 personnalités racontent 125 victimes de féminicides
En France, une femme est assassinée par son conjoint tous les deux jours et demi en moyenne, soit environ 125 femmes par an. Qui se cache derrière ces chiffres ? 125 personnalités de la littérature, du monde politique et artistique prennent la plume et racontent les vies de ces femmes broyées et deviennent ainsi leurs ambassadrices. Pour une fois, les victimes ont un visage.
À travers son parcours de femme victime de violence conjugale ainsi que la participation de plusieurs professionnels (psychiatres, avocats, associations, etc.), Sarah Barukh donne également des clefs pour comprendre l'emprise et la violence.
Un livre pour se souvenir mais aussi pour réfléchir collectivement afin que ces meurtres cessent.
À propos de l'autrice
Sarah Barukh est née en 1980. Elle a travaillé dans la production audiovisuelle, a écrit pour la télévision et la radio. Elle est l'auteur de Elle voulait juste marcher tout droit (prix Lions Club et MJLF 2017), Le Cas zéro (prix du Roman d'Entreprise et du travail 2019) et Envole-moi.