Après L'Homme nu, la nouvelle enquête de Marc Dugain et Christophe Labbé sur nos comportements de demain. Ces dernières années ont bouleversé nos vies quotidiennes. Ce bouleversement, qui profite formidablement aux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), sera durable?: autant l'analyser et le comprendre le mieux possible. C'est le pari de Marc Dugain et de Christophe Labbé dans ce nouveau livre, qui se concentre sur ce virage de civilisation pour mieux dessiner la société du futur. Une société où tout sera fait pour éviter les contacts?; où chacun, faute de se confronter véritablement à l'altérité, risque de s'enfoncer dans une solitude délirante, au beau milieu du métavers... Télétravail, objets connectés, voitures autonomes, applications de rencontres, paiement sans contact, données personnelles livrées à qui accepte de payer ces data?: quel sera l'impact de cette numérisation massive de nos activités quotidiennes?? À mi-?chemin entre journalisme et narration littéraire, Marc Dugain et Christophe Labbé portent leur regard sur l'avancée inexorable de ces phénomènes, au point que les politiques se dispensent bien de les évoquer dans leurs programmes. Est-il vraiment trop tard?? Resterons-nous humains si plus rien ne nous touche??
Qui suis-je vraiment ? À quel point suis-je le résultat d'une culture, d'une descendance, d'une couleur de peau ou d'un genre ? Mes choix de vie sont-ils issus de ma volonté propre ou n'obéissent-ils qu'à des conventions sociales, familiales ? Comment ne pas brimer une partie de moi-même et vivre pleinement ce que je désire ? Tous ces questionnements ont trait à l'identité, devenue la valeur cardinale de notre modernité. À l'échelle politique, c'est ainsi que les communautarismes s'intensifient et que les revendications identitaires se crispent. À l'échelle individuelle, le développement personnel étend son marché et la narcissisation du « moi » s'épanche sur les réseaux. En faisant de l'identité une priorité, notre siècle s'égare. Philosophiquement, l'identité est un concept dont la validité reste incertaine. Politiquement, les dogmatismes identitaires s'exacerbent au point de déstabiliser l'universalisme républicain. Individuellement, l'identité nous fige dans des postures qui nous éloignent de nous-mêmes. Si l'identité est à questionner, quelque chose de cette notion semble toutefois ne pas pouvoir se laisser abandonner : le désir d'être soi-même. Alors, comment parvenir au sentiment de soi sans tomber dans le piège identitaire ? Tel est l'enjeu de ce livre.
Soudés durant cinquante-deux ans, Dominique et Bernard Tapie ont tout connu, la gloire et l'opprobre, le luxe et la ruine, les retours en grâce et les défaites... Face à un Bernard Tapie que l'on découvre aussi infatigable, excessif et imprévisible à la maison que dans sa vie publique, mais aussi terriblement jaloux et possessif, il fallait partir ou suivre. Dominique Tapie a fait mieux : elle a décidé de résister. Présente mais rebelle, aimante mais critique, elle l'a mis en garde contre ses propres démons. Gardienne du "clan", elle a tenu la barre fermement. On a cru l'épouse effacée car médiatiquement discrète, le couple tranquille car secret. On le découvre au contraire passionnel, en état de séduction permanent, en insurrection fréquente. C'est cet amour de deux rebelles qui se sont dit oui, pour le meilleur et pour le pire, qu'elle dévoile pour la première fois. Il a fallu la disparition de l'homme de sa vie pour que Dominique Tapie mesure qu'à 19 ans, elle n'avait pas seulement rencontré un homme mais un destin, qui continue de peser sur elle, au nom de la solidarité conjugale, sous la forme d'une montagne de dettes. Plus qu'une biographie, un récit follement romanesque.
Entre témoignage intime et pamphlet sur nos sociétés désenchantées, le nouveau livre de Sonia Mabrouk invite le lecteur à s'ouvrir pleinement au monde, et à ne plus refuser ce qu'il ne comprend pas. «?Ma conversion au sacré s'est faite en plusieurs étapes. Ce ne fut pas une révélation brutale et soudaine ; plutôt une succession de moments à la fois intimes et universels, un cheminement dans le temps vers des fragments de sacré, une compréhension de quelque chose qui nous précède et qui nous suit, qui en tout cas nous dépasse. Je dirais aussi que, dans mon cas, j'ai reçu le sacré comme on reçoit la foi. À un moment précis, le sacré a fini par s'imposer dans mon existence. Était-ce le fruit du hasard, ou était-ce un événement déjà inscrit en moi ? Impossible à dire. Une chose est sûre?: la vie s'en est mêlée, et depuis, tout a changé.?»
Quand «?Dieu?» est érigé en maître à penser politique, c'est la femme qui, la première, courbe l'échine. Il suffit d'observer les fondamentalistes islamistes imposer le niqab, la burqa, le tchador ou le hijab, les juifs ultra-orthodoxes perruquer leur femme, ou encore les traditionalistes catholiques aller jusqu'au meurtre lors de raids anti-avortement, pour s'en convaincre. Bien sûr, ils sont les radicaux, les extrémistes, ils sont ceux pour qui la religion est le moyen d'installer un ordre social au sein duquel la femme se soumet, s'oublie et vit cachée, à l'ombre des hommes. Ce livre ne veut pas faire le procès de la croyance, il appar-tient à chacun de décider ce en quoi il veut placer sa confiance, cela relève de l'intime. Mais aucun texte sacré - ni la Torah, ni la Bible, ni le Coran - ne veut l'émancipation de la femme, aucun ne lui reconnaît les mêmes possibles qu'aux hommes. Seuls existent des croyants humanistes, conscients de ce que les écrits ont à enseigner, et de ce qu'il faut savoir laisser au bord du chemin de l'universalisme. Alors que l'obscurantisme intégriste gagne doucement du terrain, bien plus ancré dans les mentalités que ce que l'on croit, Tristane Banon dénonce les grands marionnettistes de droit divin et rappelle qu'il n'y a pas de féminisme envisageable sans l'irrespect des religions et une bonne part de laïcité.
Bureaucratie, droit à la paresse, conformisme, fin de la méritocratie... l'économiste Nicolas Bouzou dénonce le nivellement par le bas de notre société de « l'à-peu-près » et appelle à renouer avec le génie français. Pourquoi les salaires sont-ils si bas?? Pourquoi doit-on attendre plusieurs semaines pour consulter un médecin?? Pourquoi risque-t-on des coupures d'électricité?? Pourquoi ne pouvons-nous rentrer chez nous la nuit en toute sécurité?? Pourquoi les écoles de certains villages ferment-elles des classes?? Les Français veulent des réponses à leurs questionnements, bien légitimes dans un pays où la sphère publique est si développée et les prélèvements obligatoires si lourds. Exigeants, ils demandent le meilleur en matière de pouvoir d'achat, de santé, d'écologie, d'éducation, de sécurité. Pourtant, nous explique Nicolas Bouzou, notre pays ne se donne pas les moyens de cette excellence : nous sommes victimes du syndrome de « l'a-peu-près ». La France ne tombe pas mais elle se laisse aller. Des solutions existent ! Il est temps de retrouver la voie de la créativité, de l'investissement et de l'excellence, la seule qui soit conforme à l'idée que l'on devrait se faire du «?génie français?».
"Une petite gifle, ce n'est pas si grave", "Elle l'avait bien cherché", "Si elle reste avec lui, c'est qu'elle aime ça"... Dans son nouvel essai, Marlène Schiappa dénonce et démonte toutes les idées reçues sur les violences dans le couple. Depuis quelques années, le débat public semble enfin admettre l'ampleur des violences dans le couple, ces dernières ayant quitté les colonnes "Faits divers" pour être traitées dans la presse comme un fléau de société. Pourtant, les féminicides se suivent avec une régularité glaçante, et les avancées conquises de haute lutte sont remises en question à la moindre affaire. Chacun y va de son assertion navrante, de son idée reçue nuisible. "C'est un drame passionnel", "Elle avait une personnalité écrasante", "Personne ne se doutait qu'il la battait"... Pour décrypter, analyser et déconstruire ces idées reçues, et pour ouvrir les yeux de tous, Marlène Schiappa a mené un travail minutieux de recherche, fondé sur dix ans d'études officielles du ministère de l'Intérieur sur les "morts violentes au sein du couple", jamais à ce point mises en perspective.
L'histoire des Etats-Unis, à travers des événements marquants tels que la guerre de Sécession, l'essor du capitalisme et le maccarthysme, mais aussi des mythes et des personnalités comme La Fayette, Roosevelt ou Kennedy.
Pédopornographie, bébés secoués, viols et agressions sexuelles, enlèvements d'enfants, prostitution?:?1?200 dossiers sont traités chaque année par la Brigade des mineurs de Marseille, terrifiante vitrine d'une société de plus en plus à la dérive. Claude Ardid a passé deux mois en immersion totale dans cette unité de police si spéciale, au côté de femmes et d'hommes hors du commun dont la mission est de sauver, souvent dans une véritable course contre la montre, toutes ces jeunes victimes de violences. Il a suivi jour et nuit les cinq groupes en charge des maltraitances et des comportements incestueux, des dossiers de moeurs et de disparitions inquiétantes, ou encore de la surveillance Internet. Un travail acharné de gardes à vue, d'auditions et d'interventions sur le terrain, mené en collaboration avec des juges et des magistrats tout aussi dévoués à la cause des victimes. Cette enquête inédite met en évidence une terrible réalité?: il y a toujours plus d'enfants esquintés, de familles disloquées, de jeunes obligés de se vendre. Sans compter un manque cruel de moyens pour la police et la justice. Mais ce livre met aussi en lumière l'investissement, l'abnégation, le sens du devoir uniques de ces fonctionnaires - la majorité sont des femmes - dont la mission, souvent une vocation, est aujourd'hui plus qu'essentielle.
Alors que notre espérance de vie augmente, que signifie vraiment être présent pour nos parents ? Dans des pages d'une rare humanité, le docteur Hélène Rossinot répond à toutes les interrogations que se posent les familles confrontées au temps qui passe. Elle les guide dans leur cheminement personnel comme dans leurs questions pratiques. Comment se préparer et anticiper le vieillissement de nos parents, gérer l'évolution de nos relations, de nos émotions, mais également les modifications de notre quotidien ? Comment porter cet engagement envers eux, en fonction de nos forces, de nos faiblesses, de nos craintes, de notre propre histoire ? Doit-on les accompagner chez le médecin, ou encore à la banque ? Faut-il avoir peur des maisons de retraite ? Et comment aider au mieux ceux qu'on aime, quand surviennent la dépendance, la maladie ?
Un livre indispensable, déculpabilisant, rassurant et complet, où chacun puisera ce dont il a besoin.
"Votre avis nous intéresse !" Qui n'a pas reçu ce message après avoir réservé en ligne un hôtel ou un restaurant, acheté un vêtement ou un livre, pris rendez-vous avec un plombier ou un médecin ? Dans l'ère de la notation qui est aujourd'hui la nôtre, on nous propose de tout évaluer, tout le monde, tout le temps. L'obsession de la note régit notre quotidien, à coup d'étoiles, de likes, de classements. Utiles, ces avis ? C'est indéniable. Pour autant, leur démocratisation bouleverse nos rapports humains comme nos habitudes de vie. Évaluer son prof ou son médecin ? C'est désormais possible. Ses propres performances sexuelles ? Des applications ont été créées pour. Donner de mauvaises appréciations en ligne à un concurrent ? C'est devenu un métier... Dans ce jeu permanent du jugement, l'autre devient une menace, soi-même un étranger et les valeurs morales s'effacent au profit de métriques techniques. Face à une telle situation, il faut reprendre le contrôle. La tâche n'a rien d'insurmontable. À condition, nous dit Pierre Bentata, de regarder en face ce qui nous pousse à tout noter. Car noter, c'est juger, et juger, c'est bien souvent haïr la réalité. Il est donc temps d'accepter le monde tel qu'il est et de dompter notre ressentiment pour retrouver un peu de sérénité et de bon sens.
Vous êtes las d'entendre parler à tout-va d'identités, de diversités, de minorités ? Leurs sommations, leurs bûchers, leurs revanches victimaires vous impatientent ? Ce livre est pour vous. Il ne s'agit pas ici de dresser un nouvel état des lieux des avancées du wokisme, prête-nom des idéologies diversitaires, en France. Ces ouvrages existent. Ils sont nécessaires et précieux. Mais à quoi bon, objecte Bérénice Levet, multiplier les enquêtes, alerter sur l'extension du domaine des revendications identitaires, si nous n'avons rien de substantiel à leur opposer ? Réalité cruelle peut-être, mais criante : ânonner le catéchisme républicain ou faire tintinnabuler la clochette de l'identité nationale, ces voies empruntées jusqu'ici se sont révélées bien impuissantes à endiguer la déferlante wokiste. La philosophe se propose donc de prendre à bras-le-corps le défi qui nous est lancé. Pourquoi (et au nom de quoi) devons-nous refuser d'entrer dans Eschyle ou Colette comme dans Gauguin ou Balthus, Rameau ou Bizet, par le prisme féministe, lgbtiste ou racialiste ? Pourquoi devons-nous refuser de déboulonner les statues de Voltaire ou de Colbert comme de les escorter de cartels dits pédagogiques ? En quoi les black, gender, cultural studies sont une régression et non une avancée ? Une perte et non un gain ? Haut les coeurs !, nous enjoint Bérénice Levet. Si, de tous les pays attaqués par le wokisme, il ne devait en rester qu'un, que la France soit celui-là. Ayons le courage de la dissidence civilisationnelle !
"Depuis longtemps, je voue mon attention à tout ce qui regarde les mots. Ceux que l'on dit, que l'on entend, que l'on répète, ceux qui courent librement, parfois étonnants parfois nouveaux, parfois tout simplement impropres, parfois chargés de non-dits, de connotations. Stigmatiser, patriarcat, genre, complotisme... Les mots pensent pour nous. Telle est leur besogne. Et c'est pourquoi il importe, je crois, de savoir d'où proviennent ceux que nous acceptons en ce moment d'entendre, de lire, d'employer ; ils ont une histoire. Qui parle les yeux fermés, ou écoute sans examiner, se voue à la confusion inaperçue, au mensonge pas même calculé, à l'illusion entretenue, au congédiement du réel. Et à des acquiescements peut-être plus risqués qu'on ne le croit d'abord."
F. T.
Face à l'urgence écologique, institutions et citoyens entreprennent des politiques de ville durable, d'agriculture urbaine, de consommation locale... Autant d'efforts aussi louables et nécessaires qu'inéluctablement limités. Un élément fondamental est oublié?: le lieu de vie de la population. Dans cet essai militant, Henri Landes démontre la nécessité d'une meilleure répartition de la population sur le territoire français et propose des solutions concrètes pour amorcer ce changement. Ce nouvel exode pourra s'accomplir grâce à une prise de conscience individuelle et à une volonté d'accompagnement par les pouvoirs publics et les entreprises?: investir dans l'économie rurale, créer des microsociétés plus autonomes, reconnecter les citoyens-consommateurs au monde agricole, sensibiliser les nouvelles générations aux richesses de la ruralité pour, en somme, faire revivre ces territoires plus aptes à s'adapter aux conséquences du changement climatique. La véritable transition écologique est à notre portée. Repeuplons les campagnes !
Jusqu'au milieu des années 1990, le terme même était inconnu en France. Aujourd'hui, on en entend parler à toutes les manifestations. Ils sont ainsi plusieurs centaines, cagoulés, encapuchonnés et vêtus de noir, multipliant affrontements avec les forces de l'ordre et cassant tout ce qu'ils considèrent comme des symboles de ce capitalisme qu'ils abhorrent.
Grâce à une longue enquête de terrain au sein de ces mystérieux milieu, l'auteur a eu les moyens d'aller plus loin que les images chocs et les idées préconçues pour comprendre ceux qui se cachent derrière ces cagoules noires, leur combat, leur vie et les dessous de leur révolte.
Sans indulgence ni malveillance, son enquête aboutit à une vision complète et lucide des dessous de cette organisation sans tête, de la séduction qu'elle exerce sur une population plus diverse qu'on le croit, et des moyens mis en oeuvre pour la combattre du côté des services de renseignement.
La directrice de l'iFRAP nous livre ce constat édifiant : les chiffres réels de la situation économique de la France sont partiellement passés sous silence. La Cour des comptes se révèle timide concernant les finances publiques, et les rapports publics se montrent trop frileux. Les dispositifs d'alerte semblent se désactiver un à un. Pourtant, les données sont là : la France est un pays en déclassement. Savez-vous qu'elle se situe en réalité au 29e rang mondial en PIB par habitant ? Que nous avons atteint 1400 milliards de dépenses publiques ? Que nous payons 483 taxes, impôts et cotisations ? Que 1 jeune sur 20 est illettré ? Étouffée par une bureaucratie envahissante, contrainte par des lois repoussoir pour l'investissement, gangrénée par des taux d'inactivité, de pauvreté et d'insécurité de plus en plus élevés, la France est en proie à de nombreux maux dont la population devrait être informée. Loin de chercher à créer la polémique, Agnès Verdier-Molinié se fait un devoir d'avertir justement les Français sur le véritable état de la France en 2022 et de leur proposer des solutions de sortie de crise.
L'orgasme est en pleine révolution. Il possède une histoire, une mythologie, des penseurs?: de Freud à Kinsey en passant par Simone de Beauvoir, de Charcot à Lars von Trier, de Lacan à Barbarella, bien des notions sont à dévoiler, bien des préjugés restent encore à lever. Forte d'héritages scientifiques et culturels, la sexologie est un terrain d'exploration mouvant, en perpétuelle expansion. Si Stendhal et son syndrome ou encore sainte Thérèse et son extase mystique posent les jalons des orgasmes dégénitalisés, le sexe du futur s'ouvre au Cyborg et aux pratiques numériques, pour le meilleur ou pour le pire?; l'intime devient extime. L'ouvrage de Magali Croset-Calisto apporte une clarification décisive dans le champ de la sexualité, invitant ses lecteurs à prendre part aux délicieux tourments de la petite mort à travers l'histoire, la science ou encore les arts.
« Dans un néant sans limites et dans un temps infini, on ne saura jamais pourquoi, lecteur, tu es en train d'exister, ni pourquoi, à cet instant même, tu tiens ce livre entre tes mains, à cet endroit précis de l'univers. Dans cette énigme, il y a de quoi cultiver notre curiosité jusqu'à la rendre insatiable, ce que je souhaite à tous. Je crois en effet que puiser sans cesse dans la rivière inépuisable du savoir, ne jamais cesser de cheminer pour faire reculer l'horizon de l'ignorance, c'est cela, réussir sa vie. La philosophie d'un monde sans Dieu incite à rebâtir entièrement sa propre vie, puisque personne d'autre ne s'en charge. » Philippe Val
"Elles étaient journalistes, médecins, avocates, magistrats, artistes, traductrices, diplomates. Il y a quelques mois encore, elles étaient femmes, filles, soeurs, épouses, camarades, amies, collègues. Depuis le retour des talibans et l'instauration de la charia, elles sont devenues des biens meubles, des ventres, des fantômes sans paroles et sans droits. Leur vie ne leur appartient plus, et c'est l'humanité tout entière qui saigne. Jamais ces silhouettes indéfinies ne nous laisseront indifférentes.
Les femmes afghanes supplient le monde de ne pas les oublier. Nous ne sommes pas le monde, mais nous ne les oublions pas."
De grands noms de la littérature, du journalisme, de la diplomatie rendent hommage aux femmes afghanes dans ce recueil de textes dont les droits sont reversés à l'association Afghanistan Libre.
Un an après L'Amour sous algorithme, qui lui a valu le titre de « la Française qui a défié Tinder », Judith Duportail se sent trahie par sa propre science. Ses analyses et conclusions ne l'empêchent pas, elle aussi, de souffrir des « incivilités affectives » de notre époque (du ghosting, à l'orbiting, et autres cruautés désinvoltes 2.0), et de traverser un burn-out émotionnel à force de luttes et d'errance dans le monde post-Tinder. Elle s'impose alors une « pause » affective pour reprendre son observation des relations amoureuses contemporaines et nous entraîne dans une (en)quête des liens et relations humaines à l'heure de la fin programmée de l'amour. Au-delà même de la problématique des applications de rencontre ou des réseaux sociaux, comment concevoir aujourd'hui le couple quand on appelle à le déconstruire ? Comment, concrètement, faire respecter ou tout simplement penser son consentement ? Ou même construire des relations égalitaires dans l'intimité quand notre société ne l'est pas encore ?
Dans un récit intime où le particulier touche à l'universel, Judith Duportail se met à nu et s'observe avec franchise, exi-gence et émotions. Croisant analyses sociologiques, anecdotes et confidences, elle s'empare d'un phénomène affectif contemporain encore trop peu exploré et pose des mots sur les maux amoureux de toute une génération.
Combien vaut une vie détruite par le terrorisme en France ?
Dans un document inédit et bouleversant, le journaliste Mathieu Delahousse dévoile les dessous de l'indemnisation des victimes d'attentats terroristes.
Depuis 2015, 225 millions d'euros ont été versés à 6 324 personnes frappées par des attentats sur le sol français. Les enveloppes accordées suivent des cheminements méconnus et soulèvent des tabous douloureux. Combien pour la perte d'un proche ? Combien pour des crises d'angoisse et des nuits pleines de cauchemars ? Ou pour un traumatisme qui empêche de reprendre le travail ?
Durant deux ans, Mathieu Delahousse a exploré la façon dont se jaugent les vies brisées par les attentats. Seul à suivre, pour la première fois, les audiences du nouveau « juge de l'indemnisation des victimes d'attentats terroristes » et en recueillant la parole de dizaines de rescapés, il nous fait découvrir le roman noir de ces procédures toujours insatisfaisantes. Des comptes d'apothicaires engendrent des malaises infinis. Des malentendus terribles s'exacerbent. Des courages insoupçonnés s'éveillent, tandis que des profiteurs n'hésitent plus à se glisser parmi les réelles victimes... Heureusement que des juges, figures rassurantes de Marianne trop longtemps absentes auprès des endeuillés, viennent remettre un peu d'ordre dans des procédures qui semblent inspirées à la fois de Kafka et de Courteline.
Qu'apprennent vraiment les élèves français à l'école ? Il faut l'admettre : l'école de la République n'est plus en mesure de répondre à l'une des missions qui lui fut originellement donnée. Cette mission, c'est l'édification de jeunes républicains, conscients des enjeux démocratiques, et convaincus de la nécessaire pérennité de la République... Mais de fait, l'école a-t-elle aujourd'hui la possibilité d'expliquer de manière satisfaisante ce qu'est la République, d'en transmettre les valeurs et les principes, dans des conditions qui permettraient à la jeunesse d'adhérer à ce beau projet émancipateur ? Et comment faire si l'institution scolaire possède, en son sein même, des difficultés structurelles, des éléments perturbateurs, qui compliquent sa tâche ou la rendent impossible ? Dans ce livre de témoignage et de réflexion, Iannis Roder alerte les parents, les hommes politiques, et tous les citoyens, sur les efforts à fournir, et sur les adaptations à faire, pour refonder l'institution scolaire, et par-là même, pour refonder le pacte républicain.
Agrégé d'histoire, Iannis Roder est professeur en Réseau d'éducation prioritaire (REP) depuis vingt-deux ans. Également responsable des formations au Mémorial de la Shoah, il dirige l'Observatoire de l'éducation de la Fondation Jean-Jaurès et est membre du Conseil des sages de la laïcité.
L'écologie a gagné la bataille des esprits, c'est incontestable. Mais telle qu'elle s'incarne aujourd'hui, dans Europe Écologie les Verts, chez Anne Hidalgo ou dans les mouvements associatifs et militants (animaliste, antispéciste, végan, zaddiste), elle est engagée dans une vaste, furieuse et abstraite entreprise de déconstruction de nos sociétés. Plus occupée à « changer les comportements et les mentalités », à convertir les âmes, à remodeler nos imaginaires et nos rêves, qu'à préserver ce qui peut, et doit l'être. Nous voilà une fois encore entraînés dans l'ivresse de la table rase et de la régénération de l'humanité ! Désoccidentaliser nos civilisations serait pour ces écolos la voie du salut. D'où la porosité et les alliances avec le féminisme identitaire, le décolonialisme, l'islam politique, le wokisme, la « cancel culture »... Analysant les « laboratoires de transition » des écolos que sont devenus Paris, Grenoble, Lyon, Bordeaux..., ainsi que le sujet - ô combien idéologique - des éoliennes, Bérénice Levet dénonce ce grand règlement de compte civilisationnel, et milite pour une autre écologie, une écologie des sens qui s'appuie sur les hommes, sur leurs expériences, sur leurs attachements à un lieu, leur besoin de continuité et de stabilité - autant de dispositions conspuées par les écologistes officiels. Et pourtant, la Terre n'a pas de meilleur allié !
Il y a trente ans, l'Union soviétique s'écroulait. À présent, que faire de tant de ruines ? Andreï Gratchev a été le dernier porte-parole de Mikhaïl Gorbatchev. C'est lui qui a annoncé le 25 décembre 1991 à la presse internationale et au monde incrédule la fin de l'Union soviétique. Dans ce livre de souvenirs et d'analyse, il revient sur ce moment unique dans l'Histoire, qui fut à la fois une débâcle et un renouveau. Pourquoi la perestroïka de Gorbatchev - la tentative de sauver cet État historique en le modernisant - s'est-elle soldée par un échec cuisant et l'éclatement spectaculaire de l'Empire rouge ? Et Gorbatchev lui-même ne serait-il pas le grand responsable de cette « catastrophe géopolitique », comme l'a qualifié un jour Vladimir Poutine ? Trente ans ont passé : le moment est venu d'enterrer définitivement l'Union soviétique, et de regarder les nouvelles configurations géopolitiques qui s'annoncent. Sans peur, mais sans naïveté non plus.