Passionnant récit de la vie de singes avec lesquels nous partageons 96% de notre patrimoine génétique, ce nouveau livre du célèbre primatologue Frans de Waal est un vibrant manifeste pour l'égalité des genres. Avec humour, clarté et compassion, il élargit la conversation sur la dynamique des genres humains en promouvant un modèle inclusif qui embrasse les différences, plutôt que de les nier. Les découvertes de Frans de Waal s'inscrivent avec force dans les débats contemporains sur le genre, l'égalité, l'opposition entre les phénomènes naturels ou culturels de nos rapports humains. S'il ne conteste pas l'existence de différences entre les sexes, l'auteur affirme qu'il n'y a rien de «naturel» à ce que les hommes exercent une domination et que la biologie ne permet pas de les expliquer.
Alors que le progrès technologique a toujours été vu comme l'horizon d'une libération du travail, notre société moderne repose en grande partie sur l'aliénation de la majorité des employés de bureau. Beaucoup sont amenés à dédier leur vie à des tâches inutiles, sans réel intérêt et vides de sens, tout en ayant pleinement conscience de la superficialité de leur contribution à la société.
C'est de ce paradoxe qu'est né et s'est répandu, sous la plume de David Graeber, le concept de « bullshit jobs » - ou « jobs à la con », comme on les appelle en français.
Dans son style unique, virulent et limpide, l'auteur procède ici à un examen poussé de ce phénomène. Il soutient que, lorsque 1 % de la population contrôle la majeure partie des richesses d'une société, ce sont eux qui définissent les tâches « utiles » et « importantes ». Mais que penser d'une société qui, d'une part, méprise et sous-paie ses infirmières, chauffeurs de bus, jardiniers ou musiciens - autant de professions authentiquement créatrices de valeur - et, d'autre part, entretient toute une classe d'avocats d'affaires, d'actuaires, de managers intermédiaires et autres gratte-papier surpayés pour accomplir des tâches inutiles, voire nuisibles ? Graeber s'appuie sur les réflexions de grands penseurs, philosophes et scientifiques pour déterminer l'origine de cette anomalie, tant économique que sociale, et en détailler les conséquences individuelles et politiques : la dépression, l'anxiété et les relations de travail sadomasochistes se répandent ; l'effondrement de l'estime de soi s'apparente à « une cicatrice qui balafre notre âme collective ».
Sa démonstration est émaillée de témoignages éclairants envoyés par des salariés de tous pays, récits tour à tour déchirants, consternants ou hilarants. Il y a le consultant en informatique qui ne possède aucune des qualifications requises pour le poste, mais qui reçoit promotion sur promotion, bien qu'il fasse des pieds et des mains pour se faire virer ; le salarié supervisé par vingt-cinq managers intermédiaires dont pas un seul ne répond à ses requêtes ; le sous-sous-sous-contractant de l'armée allemande qui parcourt chaque semaine 500 kilomètres en voiture pour aller signer un papier qui autorisera un soldat à déplacer son ordinateur dans la pièce d'à côté...
Graeber en appelle finalement à une révolte du salarié moderne ainsi qu'à une vaste réorganisation des valeurs qui placerait le travail créatif et aidant au coeur de notre culture et ferait de la technologie un outil de libération plutôt que d'asservissement, assouvissant enfin notre soif de sens et d'épanouissement.
Alors que nos sociétés libérales sont fondées sur des valeurs qui ne trouvent trop souvent du sens qu'à travers la compétition, Gauthier Chapelle et Pablo Servigne - l'auteur du succès de librairie Comment tout peut s'effondrer - commettent ici un ouvrage majeur. Au modèle de « la guerre de tous contre tous », ils proposent de substituer une vision du vivre-ensemble basée sur l'entraide. Car en balayant l'éventail du vivant - des bactéries aux sociétés humaines en passant par les plantes et les animaux -, il apparaît clairement que les organismes qui survivent le mieux aux conditions difficiles ne sont pas les plus forts, mais ceux qui s'entraident le plus...
Révolution numérique, transition énergétique, mutation écologique, etc... D'aucuns journalistes, politiques, chercheurs et prospectivistes, nous parlent d'un nouveau monde enfin affranchi des matières fossiles, des pollutions, des pénuries, des tensions politiques et militaires ... Et bien cet ouvrage formidablement documenté, fruit de six ans d'enquête, nous montre qu'il n'en est rien ! En nous émancipant des énergies fossiles, nous sombrons en réalité dans une nouvelle dépendance : celle des métaux rares. Ils sont devenus indispensables au développement de la nouvelle société écologique (éoliennes, panneaux solaires, etc.) et numérique (ils se nichent dans nos smartphones, nos ordinateurs, tablettes et autre objets connectés de notre quotidien). Or, les coûts environnementaux, économiques, politiques de cette dépendance seront pires encore que ceux de notre société industrielle actuelle.
Après le succès de "Ce que les plantes ont à nous dire", paraît pour la première fois un ouvrage qui traite
de l'approche des plantes en utilisant les cinq sens dont nous a munis la nature. Dans ce livre, basé
sur son expérience longue de quelque soixante- dix années, François Couplan emmène le lecteur à la
découverte d'une multitude de plantes de nos régions et d'ailleurs qui étonneront nos yeux, susurreront
à nos oreilles, caresseront nos doigts, empliront nos narines de parfums voluptueux ou feront pétiller
nos papilles.
Quelles sont les conséquences physiques de la dématérialisation ? Comment les données impalpables pèsent elles sur l'environnement ? Quel est le bilan carbone du numérique ? Autant de questions que les utilisateurs d'outils connectés en tout genre ne se posent pas. Et pourtant, la légèreté du net pourrait bien s'avérer insoutenable. Trois ans après sa formidable enquête sur les dessous des énergies vertes, "La guerre des métaux rares" (plus de 70.000 exemplaires toutes éditions confondues, traduit en plus de 10 langues) , Guillaume Pitron nous propose une enquête fascinante qui interroge le coût matériel du virtuel.
Les croyances, les catégories de jugement et les manières de penser le monde et l'humain qui ont fondé et inspiré les sociétés thermo-industrielles se sont effondrées. Nous sommes pris sous les décombres de cet effondrement. Comme en attestent nos malheurs actuels, - pandémie, crise climatique, crises sociale et psychique -, symptôme de notre impréparation culturelle, sociale et civilisationnelle.
Notre sol s'est dérobé, nos fondations s'effondrent, comment alors penser l'avenir ?
La croissance et le PIB ne sont pas, ne sont plus, la solution : ils sont devenus le problème. Car ce que l'on compte aujourd'hui dans nos sociétés n'est pas ce qui compte vraiment.
La dialectique infernale du pouvoir et des profits a fini par exaspérer le peuple. Voici le grand réquisitoire du prix Nobel d'économie Joseph E. Stiglitz sur ces questions.
Comment les savoirs des peuples racines peuvent-ils nous inspirer dans notre approche de la santé, et dans nos façons de nous mettre en lien, à nous-mêmes, aux autres, et au monde qui nous entoure ? Dans tous les systèmes traditionnels de représentations du monde, santé et guérisons ne sont pas des cibles à atteindre et les maladies des ennemis à combattre, mais des indicateurs, des symptômes, qui renseignent sur la qualité de la relation de l'homme à son histoire et au monde. Dans cet enquête fouillée, Frederika Van Ingen est allée à la rencontre des chaman Catawba, des hommes-médecine Kogis ou des guérisseurs Massaï pour découvrir leurs savoirs ancestraux...et ce qu'ils ont à nous apprendre.
L'art d'être libre, succès de librairie en Angleterre, est un véritable manifeste de résistance au monde contemporain. Profondément joyeux et nourri de réflexions à la fois historiques, philosophiques et littéraires, il dénigre aussi bien les joies factices de la consommation que l'ennui qui s'est abattu sur le monde à la suite de décennies de recherche exclusive du profit. Un livre qui nous appelle à redevenir des esprits autonomes, enfin libres ...
Somme nous trop bêtes pour comprendre l'intelligence des animaux ? est un livre qui surprend. Frans de Waal, psychologue et primatologue mondialement reconnu, nous amène à réexaminer tout ce que nous croyions savoir sur l'intelligence animale - et humaine. Fascinant !
Voici l'essai d'intervention du député-reporter François Ruffin sur l'urgence climatique et sociale. Un ouvrage coup de poing qui s'adresse à la jeunesse (et aux autres) afin que la lutte et l'espérance donnent naissance à un véritable front populaire écologique.
Pourquoi notre monde est-il en train de devenir fou ? Bernard Stiegler commet ici son livre fondamental sur les ressorts d'une société qui a vendu le souci d'humanisation au diable d'une technologie aveugle.
Avec la connexion planétaire des ordinateurs, des smartphones et des foules que tout cela forme, les organisations sociales et les individus qui tentent de s'approprier l'évolution foudroyante de la technologie arrivent toujours trop tard - à tel point qu'elles sont à présent au bord de l'effondrement. C'est ce que l'on appelle la disruption. Cette immense puissance installe un immense sentiment d'impuissance qui rend fou.
L'économie est devenue la grammaire de la politique : elle encadre de ses règles et de ses usages la parole publique, à laquelle ne reste plus que le choix du vocabulaire, de la rhétorique et de l'intonation. Or, pas plus que l'économie n'est une science, la grammaire économique n'est un savoir. Elle relève plutôt de la mythologie : une croyance en un ensemble de représentations collectives aussi puissantes que faussesdécryptés avec brio dans cet ouvrage de l'économiste Éloi Laurent.
Dans le clair-obscur des crises politiques naissent les monstres. Les meurtres de masse de DAESH nous aveuglent sur leur signification politique. Ils naissent du vide culturel d'un monde politique sans esprit, d'un monde où les techniques sont devenues folles, d'un monde qui se nourrit des surenchères de la haine et du désespoir. Ils sont les rejetons d'un monde en décomposition culturelle.
Le terrorisme rationnel des machines et des algorithmes, la marchandisation de la culture, du soin et de l'éducation, tendent à priver les citoyens et les peuples de leurs passés comme de leurs avenirs. Grandes sont alors les tentations de renouer avec les racismes et les populismes nationaux, tribaux ou religieux. Faute d'avoir l'audace de se reconnaître comme Peuples, les populations se laissent, parfois, séduire par les tribuns du désespoir et de la haine. Ce sont les « soupirs » des créatures opprimées d'un monde nihiliste.
Le politique est en panne, il est en panne d'imagination autant que de courage. Il a pris le teint gris et résigné des marchés auxquels il s'est asservi. Dans ce monde de papier où règnent les chiffres et les abstractions, rien ne vit, rien de désire, sauf les passions tristes de la haine et de l'oppression. Les fascismes émergent de ces idéologies meurtrières et exténuées. Ils la barbouillent aux sombres couleurs d'un autre âge, la rythme aux chants des morts qui recouvrent les sirènes, toujours incertaines et imprévisibles, de l'amour et de la création.
Pourtant, jamais autant qu'aujourd'hui, face à la prolétarisation généralisée de l'existence les peuples ne se sont montrés affamés de nouvelles forces symboliques, de nouvelles fictions, pour vivre, désirer et rêver ensemble. Un message d'espoir parcourt l'ouvrage, au coeur de cette hégémonie culturelle désastreuse, et des crimes de masse qu'elle favorise, l'attente d'un nouveau pacte d'humanité s'exprime. Il exige d'abord et avant tout, de réconcilier la politique et la culture, de sortir du « siècle de la peur », de renouer avec l'expérience sensible, d'empêcher ensemble que le monde se défasse, de « donner une forme à son destin ».
C'est à la politique, guidée par le souffle de l'art, de se saisir de ce désir d'émancipation, sans trop tarder, pour éviter la tragédie qui s'annonce.
« Je suis, tu es, vous êtes, nous sommes Tisserands », c'est-à-dire de ceux qui oeuvrent aujourd'hui à réparer tel ou tel pièce du grand tissu déchiré du monde humain : fractures sociales, conflits religieux, guerres économiques, divorce entre l'homme et la nature, etc... Après le succès de la Lettre ouverte au monde musulman - plus de 20.000 ex - Abdennour Bidar a décidé de mettre à l'honneur et de « relier tous ces relieurs » qui réparent et construisent le monde de demain.
Par les 2 grands spécialistes en France, le Pr Israel Nisand (gynécologue) et Sophie Marinopoulos (psychanalyste), le livre sur l'un des sujets les plus énigmatiques et fascinants de notre société. Comment une femme peut accoucher sans se savoir enceinte ?, comment le corps peut- il dissimuler une grossesse ?, quels sont les types de personnalités victimes du déni ? Quel est le rôle de la famille ou de l'entourage ? Illustré de nombreux cas, parfois célèbres comme celui de Véronique Courjault, voici le premier livre qui donne les clefs pour comprendre.
L'avenir du capitalisme, est le texte intégral et inédit de la conférence que Bernard Maris prononça à l'Institut Diderot, il apparait comme la quintessence de la pensée de feu Oncle Bernard. Dans ce court essai, Bernard Maris apporte un éclairage limpide et efficace sur la « puissance la plus décisive de notre vie moderne », le capitalisme. De ses plus lointaines origines à son état actuel, l'auteur définit et retrace avec brio l'évolution du modèle économique de référence de nos sociétés. Avec une ouverture pleine d'espoir pour le dépasser.
« Si un soupçon de la pertinence singulière du discours latourien pour notre temps circulait déjà dans l'opinion publique avant l'explosion de la pandémie de Covid-19, celle-ci semble avoir enfoncé le clou. » Patrice Maniglier identifie dans ce livre quatre gestes théoriques de Bruno Latour - la nécessité de remettre les sciences au coeur du débat publique, dépasser l'opposition nature / culture, faire atterrir la Modernité, localiser tout ce qui est global - qu'il nous livre comme clés pour lire notre monde.
Quoi faire quand il semble qu'il n'y aurait plus rien à faire ? Une seule solution : faire avec. Trouver dans le « faire avec » une vraie puissance politique. Faire avec ce qui est là (ou ce qu'il en reste), faire avec nos amis mais aussi avec nos ennemis. Nouer des partenariats improbables et développer par contagion des hospitalités inédites. Yves Citton propose des solutions inventives pour faire face à la casse du modèle qui a porté notre développement au bord du gouffre.
Après le succès de librairie de Dans la disruption, faisant même entrer le terme « disruptif » dans le Larousse, le philosophe Bernard Stiegler s'intéresse à l'ère de la post-vérité. Un ouvrage important pour comprendre les grandes mutations à l'oeuvre dans nos sociétés contemporaines.
Et si, bien loin d'être le garant de quelque ordre que ce soit, le droit était surtout une machine à le faire exploser - une machine à inventer des réalités sociales toujours plus bizarres pour transformer le monde, et non le stabiliser ?
Un livre qui déménage et qui va faire beaucoup de bruit. L'économiste vivant le plus lu dans le monde, prix Nobel, revient dans son premier grand livre consacré à l'Europe sur les contradictions inhérentes à une monnaie qui a été conçue pour rapprocher les peuples et amener la prospérité et qui a fini par les diviser et plomber son économie.