La déstabilisation politique, économique, sociale, environnementale de la société est-elle le résultat d'un affaiblissement structurel de l'État ? L'ouvrage, constitué d'un choix de textes de François Monnier, répond par l'affirmative. L'abandon des principes fondateurs de l'intervention publique, les tensions qui affectent le lien social, la montée d'une contestation permanente, la perte de confiance envers les dirigeants semblent résulter du délaissement de ce qui devrait faire le coeur de l'action politique : la recherche du bien commun. Alors que la situation générale prend un tour inquiétant, le livre dresse un portrait vivant, acerbe et exhaustif du monde contemporain : État, Europe, société, laïcité, moeurs, droit, enseignement, relations internationales, défense, relations sociales, philosophie. Le diagnostic est d'une brûlante actualité, qui combine hauteur de vue, culture historique, politique et administrative, teintés d'impertinence lucide et de sévérité sur le conformisme ambiant. Riche de réflexions prospectives, il questionne le futur et invite les dirigeants à une réaction qui tarde à venir. François Morvan, dans son introduction, interroge la singularité de la pensée de François Monnier et replace dans leur contexte chacun des propos.
La première partie de cette étude est parue en 1998 dans la collection Fondamental et était consacrée à : Histoire des idées politiques dans l'Antiquité et le Moyen Age. Ces deux volumes constituent une étude synthétique de la pensée politique en Occident, des Présocratiques et de la Bible jusqu'à John Rawls. Du XVI au XXe siècle, la pensée politique européenne a élaboré les principes de l'Etat de droit démocratique et libéral. Cette forme d'Etat permettait pour la première fois la gestion d'un ordre social polycentrique déterminant la croissance économique et démographique, l'explosion des sciences et des techniques caractéristiques de la modernité. Mais ce paradigme de l'ordre par le pluralisme n'a pas été compris par tous et l'Etat démocratique et libéral a été fortement contesté en se référant à des anciens modèles d'ordre social. Telle est la problématique qui commande en profondeur cette "Histoire des idées politiques aux Temps modernes et contemporains"
La violence terroriste djihadiste telle que nous la connaissons aujourd'hui diffère de la guerre et du crime car non seulement elle viole les lois nationales et les lois de la guerre, mais elle brutalise aussi un accord partagé sur le monde. L'attentat fait voler en éclats l'unité phénoménologique du monde et génère ainsi le défi nouveau d'une hétérogénéité radicale et le sentiment inédit d'une perte de confiance généralisée. Pourtant, c'est en référence à des formes juridiques antérieures que l'on continue de la penser. De là, l'enjeu de forger des concepts appropriés : à la dialectique de la guerre et de l'état d'exception, nous proposons de substituer celle d'une épreuve démocratique qui met sous pression (stress) la Constitution et les institutions. Les armes à opposer au terrorisme ne sont donc pas seulement guerrières, policières ou procédurales. Elles résident aussi dans notre capacité à résister et à cultiver une vertu démocratique : la sérénité, qui n'a pas les mêmes implications pour les institutions et pour les personnes.
Depuis le milieu des années 1980, les formations politiques dites « populistes » ou « néopopulistes » de droite, sans perdre leur dimension protestataire et anti-élites, sont devenues de plus en plus identitaires, anti-européistes et anti-immigrés. On peut y voir l'apparition de nationalismes non classiques, qui ont substitué aux visées expansionnistes ou impérialistes des préoccupations défensives ou conservatrices, centrées sur la préservation des identités collectives supposées menacées. Dans ces nouvelles mobilisations nationalistes qui séduisent de plus en plus de citoyens, l'orientation xénophobe est moins politique que culturelle. L'ennemi principal n'est plus le pays voisin, rival menaçant, mais l'ensemble des forces et des flux censés mettre en péril les manières de vivre, de penser et de sentir des citoyens de telle ou telle communauté nationale. C'est à ce titre que l'« américanisation » ou l'« islamisation » des moeurs sont dénoncées. Loin d'avoir mis fin aux mobilisations nationalistes, la construction européenne et la mondialisation sont devenues les principales causes de ces réactions nationalistes non prévues par les experts. Cette évolution de nombreuses formations politiques vers une nouvelle forme de nationalisme, un néonationalisme idéologiquement compatible avec le néolibéralisme comme avec le social-étatisme (l'État-providence), a été masquée par le style populiste de leurs leaders, pratiquant l'appel au peuple contre le « système » ou les élites dirigeantes, ainsi que par un étiquetage polémique consistant à les inclure dans la catégorie diabolisante d'« extrême droite », interdisant toute analyse fine et non biaisée de leurs conditions d'apparition, de leurs traits distinctifs et des facteurs de leurs succès électoraux. Il est contre-productif de dénoncer ces formations politiques comme anti-démocratiques, alors que la plupart d'entre elles exigent plus de démocratie et d'engagement civique que n'en permettent aujourd'hui les démocraties représentatives, minées par l'érosion de la confiance entre gouvernants et gouvernés. S'il est légitime de s'interroger, non sans inquiétude, sur cette grande vague national-populiste qui balaie l'Europe depuis une trentaine d'années, il faut aussi reconnaître que la séduction croissante de ces mobilisations idéologiquement nationalistes et rhétoriquement populistes constituent un défi pour tous les citoyens soucieux de revivifier la démocratie sans restreindre le champ des libertés individuelles.
L'installation de la puissance américaine au Moyen-Orient bouleverse l'environnement stratégique de nombre de régimes politiques arabes. Cela ne saurait dispenser d'une analyse des régimes politiques arabes qui se retrouvent sous le regard suspicieux de l'Amérique. Les pouvoirs arabes se singularisent par leur caractère autoritaire et le débat américain stigmatise désormais et menace d'intervention musclée au nom de son intérêt national (étendu aux dimensions du monde). La compréhension de l'autoritarisme dans le monde arabe, de ses capacités ou non de réforme, passe par une analyse du fonctionnement de ces pouvoirs. Comment des dirigeants se maintiennent-ils en place des années durant en niant toute place à une opposition ou en limitant la participation ? Comment arrivent-ils à organiser leur pérennité et à gérer des successions au sein d'un sérail restreint à l'heure où nombre de successions se profilent ? C'est là le coeur de l'ancrage de l'autoritarisme que cet ouvrage essaie de décrypter. Le pouvoir se matérialise dans des éléments sociaux précis et recouvre des enjeux de contrôle, des rapports de force, des logiques de survie. Cette analyse apporte, à partir de deux cas la Syrie et la Jordanie, des éléments de réponses : comment le pouvoir perdure ou est déstabilisé et comprendre la paradoxale continuité de ces régimes.
Cet ouvrage analyse pour la première fois en langue française, la pensée juridique de John C. Calhoun (1782-1850), homme politique de premier plan, plusieurs fois ministre et vice-président des Etats-Unis. Il fut l'un des plus brillants constitutionnalistes de l'histoire américaine. Les Etats-Unis connurent entre 1828 et 1833 une crise constitutionnelle autour de la question de la nature de l'Union, crise appelée crise de l'annulation durant laquelle les interventions de J. C. Calhoun furent fondamentales pour sauver la Constitution américaine. Ceux qui s'intéressent à la construction européenne liront avec intérêt les enseignements de cette grande crise constitutionnelle américaine et les arguments majeurs en faveur de la primauté du droit communautaire sur les droits internes, de la majorité qualifiée...
Dix études sont ici regroupées avec comme fil conducteur, les politiques de l'Histoire définies par rapport aux enjeux politiques de la réflexion sur l'Histoire en Allemagne de la fin du 18e siècle au milieu du 20e siècle. Le risque majeur d'un tel regroupement était de mettre en exergue en vertu de l'ordre chronologique adopté, les penseurs des 18e et 19e siècles comme précurseurs, sur le plan théorique, du grand dérapage totalitaire du 20e siècle. En réalité le but est autre, il s'agit de restituer la complexité du lien entre théorie politique et réflexion sur l'Histoire, dans un pays où la naissance de l'historicisme a bouleversé le cadre des questionnements sur le politique. Ce n'est donc pas un enchaînement linéaire des idées mais une analyse des articulations entre politique et Histoire. La deuxième partie de l'ouvrage recherche les éléments pouvant aider à rendre ces articulations intelligibles.
Livre témoignage par un journaliste qui a vécu dans les camps de réfugiés palestiniens. Il montre les modalités de l'ancrage dans les sociétés musulmanes des individus et groupes se réclamant de al-Qaïda et Ben Laden, à travers l'étude du fonctionnement des réseaux salafistes jihâdistes dans les principaux camps de réfugiés palestiniens au Liban. Il étudie les processus, mécanismes et systèmes de représentations ayant favorisé le basculement d'une partie de ces réfugiés dans l'islamisme, ainsi que les mobilisations salafistes-jihâdistes dans les camps palestiniens du Liban. C'est l'un des premiers témoignages sur le développement de la puissance de l'islamisme salafiste dans un milieu arabe et musulman marqué par une tradition nationaliste. L'ouvrage est divisé en quatre parties : -- la mise en place des réseaux salafistes-jihâdistes dans les camps palestiniens -- l'étude du fonctionnement de ce milieu -- les tensions et affrontements provoqués par l'irruption de l'idéologie jihâdiste dans le milieu palestinien -- les relations de ces acteurs avec un environnement religieux sunnite
Une étude approfondie des formes de l'activité politique, avec quelques cas contemporains : quand la communication s'en mêle que deviennent l'engagement et l'activité politiques ?
Depuis la première Guerre du Golfe, en 1991, nous sommes rentrés dans un nouvel âge. Cet âge est celui du triomphe de la culture martiale, et des images qui la relaient. Nous vivons désormais dans un climat d'alerte permanente, transformant de manière progressive les citoyens que nous étions en soldats susceptibles d'être mobilisés à chaque instant. Car la guerre a quitté les champs de bataille où l'histoire les avait jusqu'alors cantonnés pour pénétrer les centres commerciaux, les salles de cinéma et jusqu'au coeur des foyers des démocraties occidentales. Nous sommes devenus les soldats d'une guerre qui, pour être quotidienne, banale, omniprésente, n'aura jamais lieu (puisque les soldats sont en passe d'être remplacés par des robots), sinon comme instrument de domestication. Pour comprendre ce nouvel âge, Christophe Beney, dans cet essai d'un brio et d'une élégance supérieurs, s'est tourné vers le miroir des guerres contemporaines : les images du cinéma américain, de Three Kings à The Village, de La colline à des yeux à The History of Violence, de la série des Home Alone à Jarhead. Ce sont elles qui articulent aujourd'hui la grammaire martiale défendue par toutes les démocraties occidentales ; ce sont elles qui en diront la vérité.
Comment s'est-il introduit dans les milieux gaulistes, comment s'est-il constitué un réseau influent, quels sont sa pratique et son style politique ? Comment s'est-il imposé ? Les études de ses relations avec les forces sociales, de son action dans la capitale et dans son fief cantalien permettent de saisir sur le vif cet acteur politique des années soixante et soixante-dix. SOMMAIREOuverture par Christian PonceletI -- L'avant 1958 : Introduction par B. Lachaise -- G. P. dans les années 30 par E. Naquet -- G. P. et le RPF par F. Turpin -- Les réseaux et les cercles d'amis de G. P. par B. Lachaise -- Témoignage par E. Burin des RosiersII -- Esprit pratique des institutions, mai 1958-1974 : Introduction par J. M. Mayeur -- G. P. et la logique de la Ve République par D. Maus -- Les relations entre le Premier ministre et le Président de la République par N. Castagnez Ruggiu et A. Leboucher Sebbab -- G. P. et le Parlement par P. Avril -- La culture politique de G. P. par O. Rudelle -- G. P. et la crise de mai 68 par R. Rémond -- Témoignage par J. Donnedieu de Vabres III -- G. P. et les forces politiques : Introduction par G. Le Béguec -- G. P. et les mouvements gaullistes par G. Quagliariello -- G. P. et les jeunes gaullistes par F. Audigier -- G. P. et la gauche par G. Morin -- G. P. les centristes et les modérés par G. Le Béguec -- G. P. et l'ouverture au centre par M. Montero -- Témoignage par E. Balladur IV -- La pratique politique de G. P. : Introduction par J. P. Cointet -- Le dialogue avec les forces sociales par S. Chauveau -- Le Cantal espace réservé ? par V. Pradier -- G. P. et la vie politique à Paris par P. Nivet -- Témoignage par P. Messmer Conclusion par Georges Henri Soutou
Avant-propos de la nouvelle edition:
La crise de la représentation et son remède
Première partie
Le gouvernement de PortRoyal
Presentation de la premiere partie
I L art de penser ou la politique de PortRoyal
2 Les dependances de PortRoyal
3 Les contredependances de PortRoyal
4 Harmonies autogestionnaires
5 La parole acte magique
Deuxieme partie
L administration du symbole
Presentation de la deuxieme partie
1 Malade de son histoire
2 Figures de guerison
3 Achille et la Tortue
4 Politique a memoire politique sans memoire
5 Le jugement dernier
L'esprit de corps fait depuis longtemps partie du vocabulaire courant mais reste difficile à cerner. Il relève des processus de socialisation qui déterminent tous les groupes humains, il assure d'une certaine cohérence l'idée d'institutionnalisation et à l'inverse est perçu comme à l'origine d'un possible dévoiement du sentiment d'identité professionnelle ou sociale. ce travail collectif met à jour les origines, les ambiguïtés et les modes de fonctionnement de l'esprit de corps.
Ouvrage de droit comparé par un grand juriste universitaireLe droit c'était le droit privé et le droit pénal. La cohérence entre ces deux disciplines perdure dans les périodes ultérieures avec des développements dans trois domaines : la naissance d'un ordre constitutionnel, la mise en place d'un droit des personnes puis la consécration des droits de l'homme à partir de l'influence américaine, avec des exemples tirés de toutes les époques y compris contemporaines. SOMMAIREPréface -- Introduction : structures fondamentales et perspectives1 - Droit et morale, droit et rationalisme économique 2 - Les questions fondamentales sont posées, la Grèce antique 3 - Les modèles prennent place, la contribution des Romains 4 - Juifs, Chrétiens et Germains 5 - La victoire du droit romain 6 - La contribution de l'Eglise 7 - Les juristes et leurs outils de travail 8 - Nouveaux temps : clivages et interfaces 9 - Liberté et égalité, nationalisme et positivisme 10 - L'avenir de l'héritage
Sous-Titre : Boissy d'Anglas et la naissance du libéralisme constitutionnelPréface de Jean IMBERTUNE CONSTITUTION REVISITEEDe l'Ardèche à Paris -- Un constituant ardéchois, François-Antoine Boissy d'Anglas, 1756-1826L'OEUVRE CONSTITUTIONNELLELa Constitution du 5 Fructidor an III, 22 août 1795 : archaïsme ou modernité ? La déclaration des droits de l'An IIILes traits généraux de la Constitution de l'An IIILa séparation des poiuvoirs dans la Constitution de l'An IIIActualité de la Constitution de l'An IIILES MAITRES D'OEUVREBoissy d'Anglas, rapporteur du projet de Constitution de l'An IIIDaunou et le modèle du régime représentatifLA CONSTITUTION DE L'AN III ET LE COURANT LIBERALLes idées politiques de Boissy d'AnglasLa Constitution de l'An III et la politique religieuse du DirectoireNecker, examen critique de la Constitution de l'An IIIMadame de Staël et la Constitution de l'An IIILa Convention thermidorienne : épisode réactionnaire ou transition novatrice ? Bibliographie -- Index des noms
Partout la figure du réseau s'impose pour "réenchanter" la vie quotidienne et réinterpréter le monde contemporain. Le réseau a remplacé l'arbre. Celui-ci symbolisait l'enracinement, la hiérarchie et la verticalité religieuse reliant terre et ciel, le réseau est l'objet fétiche pour le culte contemporain du mouvement, du passage et de l'horizontalité reliant présent et avenir. Le parcours dans "l'invention du réseau" auquel ce livre invite, permet de suivre un travail de formalisation du réseau considéré comme une forme artificielle, celle du filet et du tissu, avant d'envahir toutes les représentations au siècle des Lumières et de devenir aujourd'hui un mode de représentation de l'ensemble de la société. Parallèlement l'invention du réseau est aussi un trajet dans l'incarnation symbolique des structures réticulées dans le corps humain, notamment le cerveau, puis dans la nature avant d'envelopper la planète entière. A travers l'histoire, trois objets sont saisis et étudiés dans les mailles du réseau, le corps, la nature et la société.
La présidence de Georges Pompidou fut marquée sur le plan économique par de nombreux bouleversements, en particulier la première crise de l'énergie et la disparition du système monétaire international fondé sur des parités fixes. Comment ces mutations furent-elles perçues par le gouvernement ? quelles réponses ont été apportées et quelles orientations de politique économique ? Les archives montrent que ces orientations sont pour la plupart venues du Président lui-même, et s'inscrivent dans une stratégie à long terme.
Saint-Simon fait partie de ces grandes figures théoriques fascinantes de notre civilisation, avec Marx il est l'un des seuls grands penseurs dont on a transformé le nom en un courant, le saint-simonisme. Il est l'un des premiers théoriciens de la société industrielle et sa philosophie politique a été reprise par quatre grandes vagues d'actualisation mêlant approches théoriques et exigences politiques. Cet ouvrage s'inscrit dans la "quatrième vague" de retour à Saint-Simon, à l'occasion d'une interrogation sur la crise du capitalisme post-industriel et de la représentation politique, accompagnée d'un nouvel intérêt pour les pensées utopiques du millénaire. Il reprend en partie les communications faites au cours d'un Colloque de Cerisy