Alors que les communistes, en constante perte de vitesse dans le pays, s'apprêtent à tenir leur trentième congrès, voici qu'une voix originale se fait entendre au sein de la génération montante. Député et maire de Saint-Denis, l'un des bastions historiques du communisme français, Patrick Braouezec a su faire de l'accueil sur sa commune du Stade de France un enjeu de la démocratie locale. Il est décidé à poursuivre dans cette voie. Il ne se raidit pas dans un intégrisme rouge, ni ne se dilue dans une social-démocratie accommodante. Tout au contraire, il appelle le PCF à rester communiste mais en renouant avec une vie démocratique authentique, en sortant enfin du cercle étroit des militants repliés sur eux-mêmes. Critique à l'égard d'une politique gouvernementale qu'il juge inadaptée en matière tant de développement urbain et de sécurité que d'éducation, Patrick Braouezec souhaite redynamiser et rééquilibrer une gauche endormie dans les délices et les poisons de la cohabitation.
Soit l'équation présentée comme une évidence : Europe = Paix + Prospérité imposée mais jamais démontrée. Parce qu'elle est indémontrable, elle oblige tout esprit libre à envisager l'hypothèse inverse, soit : Europe = crise économique + guerre. S'agissant de l'Europe (de Maastricht) qu'on nous prépare, le mot « guerre » semble invraisemblable, voire provocateur. Et cependant, au bord d'une décision essentielle, comment, de sang-froid, écarter les contraintes de l'analyse logique ? Car, pour les Français, c'est bien le moment de poser « la question ». Or, poser la question, c'est déjà, d'une certaine manière, y répondre, c'est-à-dire envisager de sortir du sommeil obligé du rêve européen pour retourner aux réalités. Bonaparte notait avec brutalité qu'« au-delà d'un certain seuil, les illusions ne peuvent plus être vaincues que par les faits ». Il est encore temps pour les Français d'échapper à la dure leçon des faits, en osant dissiper l'illusion. Mathématicien et épistémologue (ses analyses pénétrantes sur l'impact du tout mathématique dans l'enseignement ont profondément influencé Jean-Pierre Chevènement), l'auteur propose une vue panoramique exceptionnelle de la bataille des idées en cours : de la destruction des intelligences par l'école à la destruction de la démocratie par l'Europe (de Maastricht) !
Et si la France se préparait, une nouvelle fois, à être en retard d'une guerre ? Impertinente question. C'est pourtant le général Paris, spécialiste d'histoire militaire et de réflexion stratégique qui la pose, au vu de l'abandon de la conscription et de la réforme du système de défense décidés par Jacques Chirac. À chaque révolution dans l'armement - de l'arbalète sonnant le glas de la chevalerie au fusil à silex inaugurant les guerres modernes et leurs gigantesques tueries, jusqu'à la domestication de l'énergie atomique - la certitude de posséder l'arme absolue s'imposa. Avec les résultats que l'on connaît. Mêlant avec brio toutes les expériences accumulées, des campagnes de l'Antiquité à la guerre froide, le général Paris nous invite à reconnaître la pérennité de la violence armée et à faire montre d'intelligence historique en raisonnant dans la longue durée. Il s'inquiète de voir la France se doter d'un outil militaire inadapté à ses options diplomatiques. En axant les forces sur l'intervention extérieure, le président de la République, explique-t-il, prive la construction européenne d'une défense intrinsèque dont il abandonne la responsabilité à l'Allemagne. Une réflexion exigeante et dérangeante qui amène à s'interroger sur l'avenir du continent.
« Voilà un an, Lionel voulait changer l'avenir. Les privatisations ? C'était du passé. Les lois Debré-Pasqua ? À la trappe ! La Sécurité sociale ? Il fallait en finir avec le plan Juppé. Les inégalités ? Insupportables. L'Europe ? Il posait fermement ses conditions. Aujourd'hui, Jospin Premier ministre gouverne. Dans le calme. L'Europe du capital continue. Les chômeurs n'ont qu'à attendre que les riches deviennent encore plus riches ! Le marché triomphe et la précarité s'étend. Mais attention, si rien ne change, ceux qui ont semé la misère récolteront la tempête. »
« Ce que j'ai fait, c'est en poète que je l'ai accompli. » Cette confidence, au soir d'une vie agitée par les tourments politiques du siècle, illustre le parcours d'un personnage hors du commun, marqué par l'imagination et une perpétuelle recherche d'harmonie. Affublé de l'image publique de banquier occulte de François Mitterrand, ce qui au demeurant ne laisse pas indifférente Mazarine, Jean-Pierre François a dû affronter des campagnes de dénigrement et de suspicion essentiellement liées au mystère de son identité. Né en Autriche qu'il fuit après l'Anschluss, il se réfugie à Limoges et se lie d'amitié avec un condisciple de lycée, le jeune Roland Dumas. Sans jamais se perdre de vue, les deux hommes mènent des carrières distinctes, mais parallèles, pour se retrouver sous les lambris officiels durant les années quatre-vingt. Aujourd'hui retiré des jeux financiers et politiques, l'ancien conseiller de François Mitterrand, de Pierre Bérégovoy et de Roland Dumas peut conter sans fard ce que furent ces années de lutte qui l'ont conduit du Pakistan au Panama, en passant par l'Iran, le Liban, l'Afrique et les Amériques, où il a oeuvré pour la promotion des intérêts de la France. C'est l'occasion pour cet ancien banquier rigoriste et poète de brosser quelques savoureux portraits et de nous proposer une réflexion originale sur les relations entre l'argent et la politique.
Un homme : Jean-Pierre Lenoir (son vrai nom). Son employeur : le SDECE. Son métier : le renseignement. Ses activités : manipuler des agents d'influence dans l'intérêt de la France. Ses ennemis : le KGB. Mais aussi : les barbouzes des services secrets, certains policiers, sans oublier quelques ministres et une poignée d'éminences gaullistes. Ses armes : la désinformation et la violence. Ses terrains de prédilection : les trafics d'armes, la lutte contre les partisans de l'indépendance en Algérie, la recherche des « agents doubles », y compris au sommet de l'État, et la guerre des « services ».
Les assureurs français nous promettent une vie plus sûre, une vieillesse sereine, une santé mieux garantie et la juste réparation de tous nos dommages. Bardés de contrats obligatoires, nous payons pour nos voitures, nos maisons, nos crédits, les produits et les services que nous consommons. Confiants, nous nous croyons protégés des coups du sort et des revers de fortune. Mais quand vient l'heure de tenir leurs promesses, mutuelles et compagnies d'assurances changent de ton et de manières. Bluff, manoeuvres, intimidations, guérillas juridiques : tout est bon pour ne pas honorer les contrats, pour réduire les indemnisations. Plus le sinistre est grave, plus nos prétendus anges gardiens deviennent nos pires ennemis. Le rapport de force est inégal, car ces redoutables puissances financières disposent de solides complicités au sein de l'État. Et les droits des assurés sont bafoués par une poignée de hauts fonctionnaires « pantouflards » qui, au gré de leurs caprices, passent du ministère des Finances aux états-majors des assurances. Des accidents les plus quotidiens aux scandales du sang contaminé et de l'amiante, Maître Jehanne Collard, avocate spécialisée dans la défense des victimes, et Jean-François Lacan, journaliste et auteur de La République bananière, dévoilent le vrai visage des assureurs. Ils racontent les pièges tendus aux assurés et expliquent concrètement comment les éviter.
« Depuis 1982, Josua Giustiniani est, au service du Parti socialiste, l'un de ses meilleurs spécialistes pour la collecte de fonds occultes, par l'établissement de "fausses factures" et le "trafic d'influence". Ancien gauchiste de l'après Mai 1968, il raconte, dans ce témoignage courageux, comment, recruté à Marseille sous Gaston Defferre, il y fit ses premières armes, avant d'être enrôlé, à Paris, pour devenir l'un des "racketteurs" officiels du PAS.
« Avec mon commando "d'élite", nous avons racketté les entreprises françaises aux quatre coins du territoire, dans les Bouches-du-Rhône, à Paris, en Eure-et-Loir, à Nevers ou Châtellerault, dans la Drôme et le Vaucluse, et jusque dans les territoires d'outre-mer" », raconte ce "Monsieur Fausses Factures".
L'auteur s'accuse et révèle les méthodes, les chiffres, les lieux, les noms de ses commanditaires. Il remonte jusqu'aux sommets de l'État... et met à nu les circuits les plus secrets pour remplir les "caisses noires" du premier parti politique de France.
Une confession choquante, à peine croyable. Mais les preuves sont là.
À l'heure où ceux qui ont bénéficié de cet argent sale, se blanchissent, en s'auto-amnistiant, Josua Giustiniani choisit de parler pour se défendre : « Je veux bien être jugé pour ce que j'ai fait, mais pas tout seul. »
Comment, en effet, après avoir lu ce récit, des magistrats pourraient-ils le condamner, en excluant de leur jugement les hommes politiques qui furent ses commanditaires, et qui ont partagé avec lui le produit de ces fraudes ? »
Jean Montaldo
Comment étouffer une affaire ? Comment progresser dans la hiérarchie ? Comment faire partie du club de la connivence ? Juge d'instruction au Mans, Thierry Jean-Pierre s'est illustré en poussant au plus loin les enquêtes sur les financements occultes du parti socialiste, en dépit des tentatives gouvernementales pour bloquer ses initiatives. C'est donc en expert qu'il démonte aujourd'hui les ressorts de notre justice. Aujourd'hui député au Parlement européen et fondateur du Forum démocratie-justice, désormais libéré de toute obligation de réserve, Thierry Jean-Pierre nous brosse le portrait d'une hiérarchie soumise au pouvoir politique. Pour autant, ni le comportement des gouvernants ni celui de la haute magistrature ne suffisent à expliquer la crise de confiance des Français à l'égard de leur justice. Thierry Jean-Pierre propose des solutions. D'une plume aiguë, il met également à nu les turpitudes de certains avocats, journalistes et chefs d'entreprise qui ont, eux aussi, leur part de responsabilité dans la dégénérescence d'une société au sein de laquelle prolifère l'argent sale.
Lorsque, en 1981, François Mitterrand arrive à la présidence de la République, nul n'imagine qu'une nouvelle génération d'hommes de gauche va investir les structures capitalistes elles-mêmes, pour transformer, radicalement, le paysage économique et financier français. Marxistes, militants sincères, doux rêveurs, utopistes ou technocrates carriéristes, ils vont devenir les acteurs d'une « socialocratie » omniprésente dans tous les secteurs, publics ou privés.
Quels sont ces hommes que l'on retrouve, aujourd'hui, aux commandes des plus importants établissements financiers, banques publiques et sociétés industrielles ? Quel a été leur parcours ? Journaliste économique à Libération, Renaud de La Baume dresse ici leur portrait, et explique leur stupéfiante métamorphose.
Au terme d'une longue enquête, d'entretiens avec les grandes figures de « l'élite rose », l'auteur montre comment ces Socialistes ont réussi l'exploit de réformer l'univers bancaire et industriel français. Leurs échecs sont aussi retentissants que leurs succès.
Éminences grises du pouvoir socialiste, ils sont devenus les super-managers du président Mitterrand. Ce document révèle par quel cheminement la plupart ont abandonné leurs dogmes, dès 1982-1983, pour se faire les chantres du nouveau capitalisme, de la Bourse, des fusions-acquisitions d'entreprises, des OPA sauvages, de « l'argent roi ».
Le président de la République dispose en matière de grâce de pouvoirs discrétionnaires supérieurs à ceux dont bénéficiaient les monarques sous l'Ancien Régime. Il peut, sans avoir à s'en expliquer, sans même que sa décision soit rendue publique, faire pencher dans un sens ou dans l'autre la balance de la justice, effacer une peine, de quelque nature qu'elle soit. Depuis 1981, cette pratique a pris une ampleur encore inconnue, permettant de libérer des milliers de détenus, mais aussi de régler un certain nombre de situations personnelles, qu'il s'agisse de l'incarcération de la jeune milliardaire Christina von Opel ou des amendes impayées d'Harlem Désir, sans oublier le sort de Luc Tangorre, de Knobelspiess, du frère de Jack Lang et de quelques membres du Parti socialiste en difficulté. Juge d'instruction aux Sables-d'Olonne, auteur chez Albin Michel des Fossoyeurs de la justice et des Fossoyeurs de la police, Didier Gallot a entrepris d'explorer cette étonnante dérive, d'en comprendre les origines et d'en décoder les filières. Une enquête inédite au coeur des plus obscures manipulations politico-judiciaires.
« L'élite a un problème avec le peuple », constate Henri Guaino, commissaire au Plan limogé après avoir publié un rapport concluant que près de 7 millions de personnes, en France, sont directement concernées par les difficultés d'emploi. Théoricien de la fracture sociale, inspirateur de la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1995, collaborateur de Philippe Séguin pendant la campagne de Maastricht, puis de Charles Pasqua au ministère de l'intérieur, il démonte avec brio les mensonges de la pensée unique : monnaie forte, désinflation compétitive, État minimum ou dictature des marchés... « Pour la première fois dans l'Histoire, s'indigne Henri Guaino, quelques ratios comptables résument la politique. » Aussi refuse-t-il cette démission devant la technocratie, l'aplatissement de toutes les valeurs face à une pseudo « culture de gouvernement ». « Soyez socialistes, libéraux ou gaullistes, conclut-il, mais ne soyez pas menteurs ! » En démocratie, « il y a toujours une autre politique possible ».
L'accélération du progrès technique et la mondialisation de l'économie conduisent à un accroissement sans précédent de la richesse collective. Mais ce phénomène s'accompagne partout d'une augmentation du chômage et de la précarité, talon d'Achille de nos sociétés. Les Sept Piliers proposent un ensemble cohérent qui va de la modernisation de l'État et de l'école à la réforme de l'entreprise, en passant par une révision fondamentale des prélèvements obligatoires - impôt sur le capital, impôt négatif sur le revenu, modulation du coût du travail - devant permettre de revenir au plein-emploi et de réduire les inégalités. Roger Godino pose ici les principes d'une social-démocratie du XXIe siècle qui permette à l'Europe de sauver ses valeurs dans un marché mondial ouvert et de concurrence exacerbée.
Pourquoi la compagnie Air Liberté a-t-elle été contrainte au dépôt de bilan ? Comment se fait-il qu'un des actionnaires à l'origine de cette opération ait ensuite proposé de la reprendre ? Son fondateur, Lotfi Belhassine, a une idée précise des responsables de la manoeuvre. Certainement a-t-il payé son engagement en faveur des consommateurs. On ne s'attaque pas impunément au monopole du transport aérien... Au fil de son livre, il nous plonge au coeur de cet univers kafkaïen. En marge de la concurrence et parfois même de la légalité, une entreprise publique, Air France, et une administration, l'aviation civile, s'échangent leurs personnels et se rendent mutuellement des « petits services ». Dans la coulisse, des financiers et des banques d'affaires, bénéficiant de la « compréhension » de certains inspecteurs des Finances, agissent selon leur intérêt, manipulent les médias sans se soucier de la survie des entreprises. Des pratiques douteuses, pour ne pas dire mafieuses, dont le « point d'orgue » fut les coups de feu qui, en 1996, auraient pu être fatals à Lotfi Belhassine. À la lumière du récit de ses aventures et mésaventures, l'ancien patron de la compagnie aérienne privée dresse un réquisitoire contre les dérives d'une bureaucratie qui favorise souvent des groupés particuliers au détriment de l'intérêt général. Avec force, il dénonce les hauts mandarins d'autant plus prêts à tout pour perpétuer le capitalisme d'État à la française qu'ils en retirent un grand profit personnel.
Il n'y a pas meilleur révélateur de la dimension d'un homme de pouvoir, de son caractère, de ses motivations profondes, et des ressorts de son tempérament, qu'une « traversée du désert ». Se retrouvant face à lui-même, avec pour horizon un avenir incertain, celui qui est subitement désavoué, relégué dans l'ombre, vit une profonde épreuve de vérité et de remise en question, parfois douloureuse. Ceux qui ont connu cette épreuve, l'ont affrontée avec des fortunes diverses. Contrairement à de Gaulle qui, après l'échec du RPF, fut rappelé au pouvoir en 1958, et à Mitterrand, qui sut attendre son heure, Mendès France, Chaban-Delmas et Giscard d'Estaing ont vu leur destin à jamais compromis. À travers l'analyse de ces parcours dans l'ombre, Christiane Rimbaud, historienne, auteur de plusieurs titres, dont Pinay (1990) et Bérégovoy (1994), pose un regard inédit sur ces phases périlleuses vécues par des hommes dont l'histoire retient plus souvent les actions d'éclat. Son ouvrage permet de mieux comprendre le combat souterrain de nos dirigeants, face à la disgrâce et l'alchimie complexe - composée d'habileté stratégique, de volonté d'en découdre, de sens de l'opportunité, et de confiance en leur destinée -, qui fait que certains sauront « rebondir », tandis que d'autres ne verront pas s'accomplir toutes leurs ambitions.
De la disparition de Ben Barka aux démêlés politico-judiciaires de la famille Tiberi, l'histoire de la Ve République est émaillée d'affaires judiciaires qui atteignent la dimension d'affaires d'État lorsqu'elles mettent directement en cause le Président. Charles de Gaulle et François Mitterrand ont bénéficié de la protection rapprochée du parquet, dont la vocation a toujours été le service du pouvoir exécutif. Mais aujourd'hui, effet des cohabitations ou réelle prise de conscience, cette courroie de transmission ne fonctionne plus avec la même efficacité. Est-ce pour cette raison qu'après un an et demi de mandat, Jacques Chirac a placé la réforme de la justice au rang de ses objectifs prioritaires ? Avocat, François Gerber dresse un état des lieux sans complaisance. Analysant la succession des scandales de ces quarante dernières années, il démontre de quelle façon le parquetier est resté cantonné dans son rôle d'agent d'exécution, conformément à une organisation hiérarchisée conçue par Napoléon, et presque inchangée. Au-delà des déclarations de principe et des protestations enflammées émises par les magistrats, derrière les fausses pudeurs et les vrais corporatismes, il s'interroge sur les vraies raisons de la revendication des membres du parquet à l'indépendance. « Les juges redoutent de perdre un pouvoir dont ils viennent de découvrir la réalité, après l'avoir si longtemps ignoré par complaisance ou lâcheté, écrit-il. Ce n'est pas une raison suffisante pour que les Français acceptent n'importe quelle évolution de l'institution judiciaire. ».
Trois missions pour Médecins sans frontières ont conduit Claire Constant à passer dix mois en Afghanistan, entre 1980 et 1982. C'est le récit de cette expérience que l'auteur nous livre ici, mais c'est d'abord une passion qu'elle nous transmet : un amour viscéral pour son métier, soigner, faire face à l'urgence, là où il n'y a plus ni faux-semblants, ni barrières, ni masques. Ce que nous vivons avec elle, c'est la découverte d'autres hommes, d'une autre religion, d'une autre culture et de tout ce qui fait le quotidien d'une mission : l'humour et la peur, la fraternité et la fatigue, le découragement et l'angoisse devant la mort - au cours de sa troisième mission, Claire Constant sera condamnée par les hommes de la résistance, ceux-là mêmes qu'elle était venue soigner. Ce livre est une rencontre : celle d'un de ces êtres qui choisissent un jour de partir là où l'on a besoin d'eux, dans le seul but de "veiller la vie".
« Si par malheur vous perdiez cette bataille de France, on ne verrait sur les écrans, pendant sept années de misère, que des dents de loups et de requins. » Denis Tillinac
L'effondrement de la droite n'est en rien un accident conjoncturel. Depuis que de Gaulle a décidé de faire élire le président de la République au suffrage universel, les institutions de la Cinquième République sont « polluées », explique Philippe Reinhard, chroniqueur averti de la vie politique. La droite, qui a toujours considéré l'Élysée comme un élément de son patrimoine, ne cesse de voir naître en son sein des « écuries » rivales de prétendants à la fonction suprême. Une guerre picrocholine sévit, dès lors, depuis un quart de siècle au sein de l'actuelle opposition. Dans la sélection de ses chefs de file, le talent de candidat l'emporte sur la capacité à gouverner. Cette conduite suicidaire, où les protagonistes ne se positionnent que les uns par rapport aux autres, a permis l'émergence d'une dérive fascisante. Comme l'écrit Philippe Reinhard, elle a laissé « les barbares camper aux portes de la République ».
Le sport national pendant la seconde moitié des années quatre-vingt a consisté à prendre le maximum d'argent à l'État banquier pour en rendre le minimum à l'État percepteur. De cet exercice, la banque publique Crédit Lyonnais est sortie exsangue, plus de cent milliards de francs s'étant évanouis dans la nature. Des arnaques autour de la vente des studios de la MGM à la crise de l'immobilier en passant par les acrobaties spéculatives d'Altus et le financement des nouveaux capitalistes français - Pinault, Bolloré et autres - sans oublier Tapie, cet argent n'a pas été perdu pour tout le monde. Car, derrière la mise à l'encan d'un Crédit Lyonnais aujourd'hui en voie de privatisation, se sont constituées quelques-unes des principales fortunes du pays. Pour la première fois, les présidents et directeurs généraux de la banque publique qui fut, naguère, la principale banque européenne, mais aussi les ministres des Finances, des hommes d'affaires et des hauts fonctionnaires racontent ce qui s'est passé. Une époustouflante mise à plat. Mille secrets qui éclairent le cynisme des moeurs financières nationales.
L'Europe doit-elle être un levier favorisant des réformes qui ont du mal à voir le jour, ou est-elle, comme l'affirment ses détracteurs, une invention antidémocratique ? Les sacrifices sociaux imposés à l'occasion de la marche vers la monnaie unique étaient-ils justifiés ? Bref, est-il possible de poursuivre cet ambitieux projet sans « défaire la France » ?
Philippe Séguin répond aux questions d'une classe de CM2 : à quoi sert la politique, qu'est-ce que la démocratie, comment fonctionne un parti politique, à quoi sert un ministre ou un député, qui a le droit de voter, comment organise-t-on des élections ?
Ministre de l'emploi et de la solidarité, Martine Aubry s'interroge sur le sens de la solidarité, souvent présentée comme une solution aux phénomènes d'exclusion qui fragilisent notre société, en répondant aux questions d'enfants d'une classe de CM2.
L'homme qui fait trembler le Président est l'un des siens. De fait, « Jean » (Tiberi) sait tout sur Paris. Chantage ? Non, bien sûr. Mais que se passerait-il si le pacte d'honneur qui liait les deux hommes explosait ? Entouré d'une poignée de fidèles prêts à en découdre, soutenu avec ferveur par « Xavière », le maire est devenu coriace, voire imprévisible, certains disent « intouchable ». Laurent Valdiguié, journaliste au Parisien, où il a dévoilé plusieurs dossiers explosifs, nous révèle les circuits compliqués qui laissent peu à peu les affaires sortir dans la presse ou aboutir, après mille péripéties, sur le bureau des juges. Jusqu'où ?