Depuis le milieu des années 1960, la France est bousculée dans ses fondements ; elle a accumulé les factures économiques et laissé se développer des fractures sociales. Les citoyens ont perdu espoir en l'avenir et confiance en l'État. Le " modèle républicain " est en panne et fait le lit du communautarisme. La mondialisation, les difficultés de l'Europe et la " crise " récente n'ont fait qu'exacerber les inégalités, les tensions et les risques.L'État ne peut plus agir seul. Il faut redéfinir son rôle et restaurer sa relation avec la nation. Pour cela, il faut créer les conditions d'une mobilisation générale, organiser de nouveaux modes de consultation et de collaboration, mettre en oeuvre une intelligence collective.La réinvention de la France passe par l'instauration d'une démocratie positive, c'est-à-dire active, collaborative, empathique et permanente. En liaison avec un État animateur-modérateur, les citoyens y exerceront en commun un pouvoir de proposition, délibération, décision, expérimentation, contrôle. Ils accepteront d'autant mieux les réformes et innovations nécessaires qu'ils en seront les instigateurs. Cette révolution culturelle et structurelle est possible dans une société devenue " horizontale ", qui dispose d'outils de réflexion et de partage totalement inédits.
Engagé dès les années 1960 dans le sillage d'un brillant jeune homme nommé VGE, Roger Chinaud a été associé à la plupart des grandes décisions prises par le président pendant son septennat.Depuis la défaite de 1981, cet acteur important de la " Giscardie " s'était toujours refusé à se raconter. Roger Chinaud a accepté enfin d'évoquer " l'étrange entreprise d'autodémolition orchestrée par Giscard " : " Incapable de prendre la hauteur qui aurait pu lui permettre de retrouver la faveur des Français, cédant aux traits les plus puérils d'un orgueil blessé, celui qui avait été le plus talentueux de sa génération ainsi qu'un chef d'État à la fois inventif et responsable, est devenu insensiblement une sorte de fantôme de la vie publique. "VGE n'est pas le seul écorché de cette galerie de portraits : on y subit les " colères volcaniques " de Simone Veil, la rancune imagée de Jacques Chirac (" Ce Chinaud, il faudra m'apporter ses couilles sur un plateau "), le règne ubuesque du " très courtois et inodore " Tiberi, les gesticulations de Delanoë, " maire parmi d'autres ", ou encore les suaves vacheries de François Mitterrand qui, opposé dans la Nièvre à un certain Me Poignard, confie à Chinaud venu le soutenir : " Heureusement pour moi, votre poignard était mal aiguisé ! " Sans oublier, bien entendu, Nicolas Sarkozy, guetté par le retour du balancier.
Cette question est au centre de toute politique. Elle est rendue plus aiguë encore avec la crise. Mais y répondre n'a jamais été aussi difficile. Jamais on n'a observé une telle contradiction entre la montée des attentes et la réduction des marges de manoeuvres publiques, du fait des règles internationales, de l'endettement et des contraintes environnementales.En dix chapitres, Alain Boublil prend la mesure des possibilités et des impuissances de l'Etat. Il évoque le sauvetage de l'euro, le fardeau de la dette et le ras-le-bol fiscal, l'Etat-patron de Colbert à Jean-Marie Messier, le retour du complexe vis-à-vis de l'Allemagne, les nouveaux outils de l'Etat-stratège dans la mondialisation face aux défis industriels et aux enjeux de la transition énergétique, la " dictature du CO2 " et la révolution du gaz de schiste. Et il met en garde contre les dérives de l'Etat-spectacle et les facilités de l'Etat-guichet.
La gauche sinistrée est devenue étrangère aux souffrances quotidiennes des gens. Les populismes et l'extrême droite occupent l'espace laissé en jachère. Et l'attitude des Français vis-à-vis des " politiques " passe du désintérêt à l'exaspération. Face à la tentation du repli des citoyens sur eux-mêmes, de nouvelles constructions collectives sont indispensables. Les partis traditionnels sont condam-nés à mourir, car ils ne remplissent pas leur mission démocratique. Un " travail de deuil " commence, afin que se revivifie la politique. Adieu " appareils ", technostructures vieillissantes et " antichambres du pouvoir " ! Il faut réinventer le goût, l'envie, l'intérêt pour la politique.Afin de remplacer le capitalisme financier qui contamine la mondialisation, une révolution progressiste est possible. Bousculer l'action politique, lui redonner sens et vertu, la construire et la partager : telle est l'ambition de ce livre de réflexion où Robert Hue évoque ses années de formation et de militantisme au PC.
2017 approchant, l'avenir politique de la France est plus que jamais incertain, et la confiance en François Hollande plus que jamais ébranlée, jusque dans sa propre majorité.Quel regarder jeter sur sa présidence ? François Hollande a-t-il vraiment honoré le rêve socialiste ? A-t-il tenu les promesses formulées au Bourget en 2012 ?Des éclats médiatiques aux affrontements d'idées, Francis Brochet dresse le bilan d'un gouvernement houleux et indécis. Revenant sur les positions prises par le président dès le début de sa carrière politique (en 1985 sous Fabius, puis en 1991 sous Rocard), il analyse ses positions, en regard notamment de ceux qu'il a choisis pour l'épauler (Ayrault, puis Valls et Macron) : et si François Hollande était devenu un social-libéral ?Dans un modèle actuellement très critiqué, quel avenir reste-t-il donc au socialisme en France ? Et, de fait, que peut-on espérer ou redouter pour 2017 ?
Le SNUipp-FSU (Syndicat national unitaire des instituteurs, professeurs des écoles et PEGC) est un jeune syndicat, né en 1992. Sa conception novatrice d'un syndicalisme rassembleur, samanière de parler du métier, des élèves et des personnels lui permettent, dès les élections professionnelles de 1996, de devenir le premier syndicat des enseignants du primaire. Concevant le travail syndical comme une action et une réflexion sur les conditions d'exercice du métier, en vue de parvenir à la réussite scolaire de tous les élèves, le SNUipp s'est bâti sur l'idée d'une transformation nécessaire de l'école. Au coeur des débats sur l'école, son action se fonde sur des échanges avec l'ensemble de la profession, afin d'élaborer des propositions concrètes et de proposer des initiatives unitaires. Au-delà des actions syndicales " classiques ", le SNUipp développe aussi des initiatives plus originales dans le paysage syndical français. Ainsi, il organise chaque année une Université d'automne qui réunit chercheurs et enseignants sur les questions d'éducation, mais également d'égalité et de justice sociale.
Doté d'un riche passé maritime, la France détient aujourd'hui le deuxième patrimoine maritime mondial, derrière les États-Unis.Pourtant, notre pays ne possède ni ministère de la Mer, ni politique maritime digne de ce nom, alors que la mer reste l'un des seuls relais de croissance crédibles pour la France. En effet, les énergies maritimes renouvelables sont considérées comme l'or noir du futur. Pourquoi la France, malgré ses atouts et son potentiel, n'a-t-elle encore réalisé qu'une timide apparition sur la scène maritime mondiale ? Qu'il s'agisse de la pêche, du réseau portuaire, de la Marine nationale, ou même du développement d'une véritable politique écologique autour du littoral, Jean-Marie Biette revient sur les enjeux déterminants pour une nouvelle prise de cap... et sur les failles des gouvernements successifs.Si la France ne veut pas boire la tasse, il n'est que temps pour elle de se tourner, enfin, vers le large.
En 2006, les Français ont suivi à la télévision les témoignages des acquittés d'Outreau lors de la commission d'enquête parlementaire présidée par André Vallini. Une avancée primordiale dans notre histoire : pour la première fois en effet, la justice faisait son autocritique. Les magistrats rendaient compte devant le peuple de l'enchaînement d'erreurs qui les avaient menés à accuser de pédophilie des innocents. André Vallini décrit le " rôle d'accoucheur " qu'il a tenu lors de ces auditions, et explique dans quel sens il a agi pour favoriser l'émergence d'une vérité malmenée pendant si longtemps. Fort de l'expérience d'Outreau, son livre appelle à des états généraux de la justice dans tout le pays, avec les magistrats, les avocats, les associations de victimes et les justiciables. Il revient sur les réformes à mettre en oeuvre selon lui pour une justice qui soit désormais digne de ce nom : réformer le régime de la garde à vue, limiter la détention provisoire, rendre les enquêtes du parquet plus contradictoires, créer la collégialité de l'instruction, garantir l'accès au dossier, responsabiliser les magistrats... Près d'un an après l'élection de Nicolas Sarkozy à la tête du pays et la nomination de Rachida Dati en tant que garde des Sceaux, André Vallini dresse un bilan de l'action du gouvernement.
Semer à tout vent des idées, inventer des voies singulières pour l'avenir, découvrir des terres nouvelles : Albert Tévoedjrè s'y essaya avec succès tout au long d'une vie riche et foisonnante. Défenseur infatigable du développement, pourfendeur d'injustices, promoteur des droits de l'homme et de la femme, il a oeuvré pour les défavorisés depuis toujours.Ce livre regroupe un ensemble de textes, qui ont ponctué son parcours, documents qui expriment une même conviction africaine et chrétienne, un même engagement humaniste et une même espérance. L'auteur donne aussi la parole aux écrivains d'hier ou d'aujourd'hui, dont les maximes l'ont marqué.
Pour qui aspire à une société plus juste, les dernières décennies ont été marquées par une succession d'échecs historiques et de déceptions. Mais n'est-ce pas aussi grâce à l'échec que l'on est conduit à remettre en cause nos certitudes ? Ainsi, pour Pierre Zarka, il est urgent de s'arracher à nos propres modes de pensée pour en dégager de nouveaux, urgent de prendre le temps de la déconstruction pour laisser l'espace nécessaire à de nouvelles tentatives.La première condition à ce travail de refondation et de redéfinition est le passage du Moi au Nous, qui participe aussi d'une redéfinition du mot " révolution ". Car il ne s'agit pas ici de révolution de classes, comme en 1789, mais d'émancipation individuelle. Au nombre des obstacles à surmonter, l'auteur pointe la place exacerbée de l'Etat dans les esprits. " Le peuple n'a pas d'existence politique propre, rapporte-t-il, hors de sa représentation parlementaire ". Le peuple serait ainsi " subordonné " jusque dans son combat d'émancipation.Pierre Zarka nous emmène, au fil de ses réflexions, à reconsidérer notre place dans le monde. De même, sur la base d'une pensée en mouvement, débarrassée de ce que l'on considère comme étant la " normalité ", il nous invite à repenser la place du soi, de l'individuel, et de ses responsabilités au sein du collectif.
Bernadette et Jacques Chirac, un couple de Français comme les autres ? Si Bernadette aime la lecture, les concerts, les antiquités, s'avoue volontiers timide, Jacques préfère les week-ends laborieux, déteste les flâneries, les vagabondages, les distractions. Chez les Chirac, on n'étale pas ses sentiments, on agit. Et cela quels que soient les drames qui ponctuent l'existence (ils ne manquent pas dans la chronique familiale). Et de père en fille. Car Claude, qui a pris en charge la communication de l'Élysée, semble attirée par la politique. Ce livre donne à voir aussi bien l'enfance, la jeunesse, l'itinéraire politique du chef de l'État, les grandes rencontres qui ont marqué sa vie, et la conduite de la politique extérieure, que la vie quotidienne à l'Élysée et la vie familiale.
De la Hongrie à la Suisse, l'Europe communautaire est de plus en plus tentée par les solutions populistes.La déconstruction des États-nations, l'émergence d'une droite xénophobe, d'un national-populisme est dangereuse : elle mène à terme à la guerre civile ou au recours à un état autoritaire.Jean-Christophe Cambadélis analyse les métamorphoses de ce phénomène en Europe et expose la défaite de la pensée progressiste au détriment d'un nouveau " politiquement correct " : l'identité nationale, voire régionale, qui favorise les tendances centripètes à l'oeuvre en Europe.À la veille des élections européennes, un pavé dans la mare quand on sait que les partis populistes devraient compter près de cent eurodéputés sur les 754 siégeant au Parlement européen.