Un malaise profond s'est emparé de la politique : les citoyens n'ont plus confiance en leurs représentants, les gouvernements paraissent s'opposer à l'intérêt du peuple, la société se crispe. Face à une politique qui semble oublier sa valeur et se perdre en discours sans cohérence, il est urgent de clarifier les mots et les idées.
De la fragilité de la démocratie à la place des femmes en passant par le ras-le-bol fiscal, Antoine Houlou-Garcia interroge la crise actuelle à travers des expériences politiques surprenantes, des idées originales et des personnages visionnaires ayant jalonné l'Histoire, ici et ailleurs.
Très accessible, facile à lire, ce manuel citoyen s'adresse aux étudiants en sciences politiques comme à toutes celles et tous ceux qui veulent éclairer leur opinion et leurs jugements - et sans doute devrait-il faire réfléchir l'ensemble de la classe politique !
« J'ai été un homme politique. Je ne le suis plus. Ma parole est libre. Je suis entré en politique par effraction. Et j'en suis sorti avec le dégoût.Le désastre ne peut plus être maquillé. Partout monte, chez les Français, le sentiment de dépossession. Nous sommes entrés dans le temps où l'imposture n'a plus ni ressource ni réserve. La classe politique va connaître le chaos. Il n'y a plus ni précaution à prendre ni personne à ménager. Il faut que les Français sachent. En conscience, j'ai jugé que le moment était venu de dire ce que j'ai vu. »Philippe de Villiers
La France est meurtrie par le terrorisme. Mais il y a plus grave : elle est en train de perdre son identité. Si l'on ne fait rien, selon Philippe de Villiers, la voix du muezzin couvrira le son des cloches de nos terroirs.
L'auteur a eu accès à de nombreuses informations qu'il divulgue ici pour que les Français sachent et prennent conscience de l'extrême gravité de la situation.
à travers une mise en perspective vertigineuse, il rappelle comment, depuis les années 1980, notre pays a été lentement mais surement « islamisé ». Rien n'a été fait pour répondre aux vagues migratoires et au plan secret de l'Europe. Pire, ce projet d'un « Eurislam », révélé ici au grand jour, a été encouragé par les élites françaises.
Il faut renouer avec notre pays. Philippe de Villiers propose d'inventer un nouveau roman national qui soit un roman d'amour. Pour que chaque Français puisse partir dans la vie avec un bagage imaginaire qui porte ses rêves.
Au moment où les partis populistes remportent des succès déconcertants dans les sociétés libérales occidentales, en Autriche, en Italie, aux États-Unis..., nul ne saurait douter que nous traversons aujourd'hui ce que Chantal Mouffe appelle un « moment populiste », qui s'explique par la désaffection croissante envers les partis de gouvernement traditionnels et la défiance envers la chose politique dans son ensemble.
Après L'illusion du consensus, la gauche progressiste que défendait l'auteure, capable de revitaliser la démocratie et de rétablir un espace où s'expriment les conflits, doit désormais se reconstruire ; et il semble bien qu'elle n'ait d'autre choix que d'adopter, elle aussi, une « stratégie populiste ». Mais attention, par « populisme de gauche », il faut entendre la stratégie qui vise à construire une frontière entre « le peuple » et l'« oligarchie », la seule frontière politique qui vaille, comme l'avance Chantal Mouffe dans ce texte aux allures de véritable manifeste.
Chantal Mouffe, théoricienne de la « démocratie agonistique », est notamment l'auteure de L'illusion du consensus, où elle esquissait déjà, à partir d'un diagnostic pragmatique, des pistes de pensée et d'action inédites pour une nouvelle gauche.
Qu'est-ce que le Conseil d'État ?Le plus influent des réseaux de pouvoir ?L'endroit où se fabrique un droit ésotérique pour initiés ?Un refuge doré pour les amis du Président en place ?Le juge suprême de l'Administration ?Un lieu de connivences et... de décisions ?Le dernier protecteur des libertés publiques ?
À travers son enquête, la première du genre, Yvan Stefanovitch nous fait découvrir la réalité de cette puissance invisible qui ne dit pas son nom.
Yvan Stefanovitch est journaliste. Il a publié une dizaine de livres dont Le Sénat, un paradis fiscal..., L'empire de l'eau et La caste des 500.
Louis Massignon (1883-1962) fut un des plus grands islamologues français et un des principaux acteurs de l'établissement d'un dialogue entre islam et Église catholique. Ami de Charles de Foucauld, de Lawrence d'Arabie et de Gandhi, ce professeur au Collège de France, spécialiste du monde arabe, était aussi un homme de terrain. Il participa à de très nombreuses missions commanditées par le ministère des Affaires étrangères.
Le tour de force de Gérard D. Khoury est d'avoir réussi à rassembler la plupart des rapports - jusque-là inédits - des missions de Massignon au Levant (de 1907 à 1955), et de mettre en valeur ses analyses politiques et culturelles, souvent en avance sur son époque, et en particulier ses considérations sur le monde et l'islam arabes. La foi fervente de Massignon le conduit à souligner de façon prémonitoire, dès les années 1920, la question des Chrétiens d'Orient, mais également celle des autres minorités, notamment les Alaouites de Syrie. Il comprit aussi très tôt que les Arabes et les musulmans, humiliés, seraient acculés à se radicaliser, et il ne dissimula pas ses craintes à cet égard.
Réunis pour la première fois, ces rapports de mission éclairent, à côté du parcours spirituel de Louis Massignon, la facette politique, méconnue, de l'oeuvre de cette grande figure du XXe siècle.
Le 11 mars 2011, soixante-six ans après Hiroshima et Nagasaki, le Japon a connu une terrible catastrophe nucléaire - et immédiatement, comme en 1945, les mécanismes du secret et de la désinformation se sont mis en place. Face au silence complice des politiques et des industriels, une frêle silhouette presque centenaire s'est dressée : le docteur Shuntaro Hida, médecin présent en 1945 à Hiroshima dans les heures qui ont suivi l'explosion atomique. Témoin direct des effets redoutables de l'irradiation externe puis, au cours des années qui ont suivi, médecin des victimes de la contamination interne (les particules radioactives que l'on ingère ou inhale), le Dr Hida s'est battu toute sa vie pour faire reconnaître les ravages de l'atome et les droits des victimes.
Le cinéaste Marc Petitjean, qui l'avait déjà suivi en 2005 pour son film Blessures atomiques, est retourné le voir en 2012. À travers son histoire, il nous fait découvrir l'ampleur du mensonge atomique, depuis Hiroshima - les victimes utilisées comme des cobayes, le secret-défense opposé à toute investigation... - jusqu'à Fukushima : les seuils d'alerte manipulés, et les déchets radioactifs disséminés... Ce témoignage puissant nous ouvre les yeux sur la réalité accablante de sept décennies de nucléaire militaire et civil au Japon.
Malgré le renouvellement de l'histoire des femmes, malgré les critiques adressées par des historien(ne)s à cette lecture de l'universalité monotype qui ne se dit pas, l'histoire de la démocratie continue de s'écrire au masculin. Pensée par des hommes et pour des hommes dans l'événement fondateur, la démocratie revisitée par les historiens ne pourrait-elle inclure les femmes dans son histoire, sachant que certaines d'entre elles sont intervenues, au même moment, dans le même événement, pour obtenir les mêmes droits ? Ou tout simplement, comment écrire l'histoire des hommes qui agissent et parlent avec celle des femmes qui se taisent pour la plupart ? Les femmes, exclues du politique, ne sont-elles pas incluses dans cette idée républicaine, dans cette démocratie qui ne peut devenir réalité qu'en englobant les deux sexes d'une humanité impossible à séparer ? Cette histoire peut-elle s'écrire ? Comment rendre compte du devenir d'une démocratie dont les maîtres d'oeuvre sont quelques-uns qui agissent au nom des autres, hommes et femmes ?
Écrire cette histoire-là, c'est le défi qu'a choisi de relever Michèle Riot-Sarcey. Pour ce faire, l'auteur a choisi d'emprunter la démarche biographique : soit, suivre le parcours de trois femmes qui vécurent publiquement les moments forts de la première moitié du XIXe siècle en réclamant l'égalité des droits, dans ce temps important de l'élaboration de la pensée démocratique, toujours étroitement associée à la pratique politique.
Que sera demain ? Nous voulons que la lumière soit faite sur les révolutions ou les guerres à venir, qu'on nous dise à l'avance lorsque les États qui détiennent nos créances seront mis en faillite. À défaut de percer le secret du futur ou d'en maîtriser la science, nous multiplions les scénarios, les prédictions, les prévisions que nous déléguons à des cohortes de spécialistes, de savants et d'experts relayés par les médiateurs de l'espace public et les pourvoyeurs d'opinion. Or, savoirs et pouvoirs s'organisent autour d'une parole oraculaire.
Et si les think tank et les agences de notations financières n'étaient que la version contemporaine des oracles delphiques de l'Antiquité ? Dans ce livre passionnant qui traite des récits du futur et de leurs paradoxes, Ariel Colonomos plonge au coeur des usines du savoir et met à jour les mécaniques sociales qui gouvernent ces nouveaux temples des sciences politiques, des technologies de la sécurité et des fabriques de la finance. Il donne à comprendre pourquoi, en réalité, c'est la frilosité qui triomphe, pourquoi le futur, lié à des intérêts nationaux, est constitué dans une recherche systématique de la stabilité. Les intérêts des penseurs et des décideurs convergent dans le conservatisme : ceux qui sont censés savoir rassurent ceux qui sont censés agir, et l'industrie du futur ralentit la marche du monde.
La petite pendule soprano vient d'alerter le Président. Jacques Chirac esquisse un rictus en signe d'épilogue. Les jambes se décroisent, les bras se lèvent comme deux soupirs, le geste est d'une politesse régalienne, mais la main s'ouvre et montre la porte. Très intéressant, le mystère Chirac, le mystère de cet homme qu'on décrit comme une feuille morte dans les vents dominants et que j'ai perçu comme un bloc compact d'opinions personnelles. Jacques Chirac change d'idées sur beaucoup de questions. Il y a un sujet sur lequel il ne bouge pas, sur lequel il n'a jamais varié, c'est son tropisme oriental. Pour la première fois dans son histoire, la France est conduite par un Mamamouchi. Il ne s'occupe plus de savoir ce que nous pensons ; il vit sous d'autres cieux, en Eurasie.
Alors que, depuis le XVIIe siècle, la modernité politique articulait un ordre territorial, un principe de souveraineté, un système de régulation internationale des conflits, ce modèle est entré récemment en crise sous le choc de la globalisation et de la privatisation du monde. L'espace public rétrécit à vue d'oeil sous la poussée des appétits privés. La citoyenneté dépérit sous le règne anonyme des marchés financiers. Le droit international est mis à mal par la logique de la guerre globale, sans limites ni frontières. Les peuples se décomposent en meutes, les classes en masses. Les partis capitulent devant le despotisme des sondages et le tribunal des experts.
Quand la politique s'efface ainsi devant les décrets d'une économie automate, la cote des idoles et des dieux est à la hausse : le sacré revient en force. Comment penser l'avenir d'une politique profane en ces temps obscurs ?
« 7 avril 1994 : François de Grossouvre est retrouvé mort, suicidé dans son bureau à l'Elysée. Nouvelle affaire d'Etat.
Conseiller et vieux compagnon du président de la République dont il est depuis trente-cinq ans l'éminence grise, Grossouvre connaît les moindres secrets de François Mitterrand. Depuis 1982 et mes premières grandes enquêtes sur la corruption socialiste, je le rencontre régulièrement, à l'abri des regards. Durant toutes ces années, il devient un ami et me livre d'inquiétantes confidences sur les coulisses de l'Etat PS, les réseaux de l'affairisme politique et les « 40 voleurs... » que le président de la République tolère autour de lui, encourage parfois, protège toujours.
Conformément à ses voeux, je révèle dans ces pages pourquoi François de Grossouvre s'est senti trahi par le président. Pourquoi, jusqu'à la fin, il a porté à son encontre les plus graves accusations.
A la suite de mon précédent livre, Lettre ouverte d'un « chien » à François Mitterrand au nom de la liberté d'aboyer, j'ouvre ici de nouveaux dossiers. Ils donnent la clé du système pervers qui, après avoir désespéré le Premier ministre Pierre Bérégovoy, a fini par tuer François de Grossouvre. »
Matoub Lounès, chanteur de légende autant que figure de proue de la revendication identitaire berbère.
L'enfant terrible de Kabylie assassiné le 25 juin 1998 près de son village, Taourirt Moussa, est à l'image de son destin, tumultueux, tragique et passionné. Haï par le système, ennemi public des islamistes, adulé par la jeunesse kabyle, frondeur et iconoclaste, Matoub Lounès a toute sa vie défendu sa langue, sa liberté, sa tradition, l'échange entre les cultures et la démocratie.
Sa mort, attribuée aux islamistes, laisse des zones d'ombre que sa soeur Malika, qui l'a toujours suivi dans ses combats et qui reprend le flambeau de la lutte, éclaire d'un jour nouveau.
Elle témoigne ici d'une vie engagée dans tous les sens du terme, au coeur d'une Algérie encore enfermée dans un système militaire et mafieux et des valeurs arabo-islamiques imposées. Elle montre comment Matoub Lounès incarnait la liberté de dire et d'agir en dehors de toute institution.
Alors que les communistes, en constante perte de vitesse dans le pays, s'apprêtent à tenir leur trentième congrès, voici qu'une voix originale se fait entendre au sein de la génération montante. Député et maire de Saint-Denis, l'un des bastions historiques du communisme français, Patrick Braouezec a su faire de l'accueil sur sa commune du Stade de France un enjeu de la démocratie locale. Il est décidé à poursuivre dans cette voie. Il ne se raidit pas dans un intégrisme rouge, ni ne se dilue dans une social-démocratie accommodante. Tout au contraire, il appelle le PCF à rester communiste mais en renouant avec une vie démocratique authentique, en sortant enfin du cercle étroit des militants repliés sur eux-mêmes. Critique à l'égard d'une politique gouvernementale qu'il juge inadaptée en matière tant de développement urbain et de sécurité que d'éducation, Patrick Braouezec souhaite redynamiser et rééquilibrer une gauche endormie dans les délices et les poisons de la cohabitation.
Soit l'équation présentée comme une évidence : Europe = Paix + Prospérité imposée mais jamais démontrée. Parce qu'elle est indémontrable, elle oblige tout esprit libre à envisager l'hypothèse inverse, soit : Europe = crise économique + guerre. S'agissant de l'Europe (de Maastricht) qu'on nous prépare, le mot « guerre » semble invraisemblable, voire provocateur. Et cependant, au bord d'une décision essentielle, comment, de sang-froid, écarter les contraintes de l'analyse logique ? Car, pour les Français, c'est bien le moment de poser « la question ». Or, poser la question, c'est déjà, d'une certaine manière, y répondre, c'est-à-dire envisager de sortir du sommeil obligé du rêve européen pour retourner aux réalités. Bonaparte notait avec brutalité qu'« au-delà d'un certain seuil, les illusions ne peuvent plus être vaincues que par les faits ». Il est encore temps pour les Français d'échapper à la dure leçon des faits, en osant dissiper l'illusion. Mathématicien et épistémologue (ses analyses pénétrantes sur l'impact du tout mathématique dans l'enseignement ont profondément influencé Jean-Pierre Chevènement), l'auteur propose une vue panoramique exceptionnelle de la bataille des idées en cours : de la destruction des intelligences par l'école à la destruction de la démocratie par l'Europe (de Maastricht) !
Du meurtre du pasteur Doucé à l'affaire de Carpentras, les RG n'ont cessé de défrayer la chronique. Mais que font vraiment ces 3800 fonctionnaires répartis sur tout le territoire ?
Après vingt ans dans la police et treize ans aux RG jusqu'à ce que la hiérarchie monte contre lui une spectaculaire affaire qui lui coûtera son poste Patrick Rougelet, ex-commissaire principal, connaît les arcanes d'une maison dont il dévoile ici la face cachée.
Créée sous Vichy, cette police politique n'a cessé de prendre de l'importance. De Sartre à Montand, de Giscard à Sarkozy, elle enquête - parfois de façon fantaisiste sur tous ceux qui ont une parcelle d'autorité ou d'influence. La section "presse" a ses informateurs dans les journaux, ce fut notamment le cas au Monde. La section "politique" suit de près les partis et les mouvements jugés subversifs.
Les RG sont ainsi devenus un État dans l'État. Les ministres de l'Intérieur s'en servent à l'occasion mais s'en méfient. Ce pouvoir clandestin s'est même intéressé au Président : le rôle du service dans l'affaire des diamants est ici raconté dans le détail. Depuis peu, il s'efforce aussi de freiner les instructions menées par certains juges dans des affaires sensibles. On ne s'étonnera pas dans ces conditions que les méthodes parfois utilisées (cambriolage, écoutes téléphoniques...) débouchent sur des scandales. Grâce à ses dossiers, la hiérarchie des RG traverse pourtant toutes les alternances. Pour combien de temps encore ?
Une ministre de la Santé qui avoue : « Le pouvoir est une drogue dure » (Roselyne Bachelot). Une jeune secrétaire d'Etat qui livre les raisons de sa popularité : « Peut-être que les gens ont de l'empathie pour moi parce qu'ils ont les mêmes problèmes avec leur patron ». (Rama Yade) Un ministre d'Etat qui raille les médias : « Je ne sais pas comment les journalistes peuvent inventer toutes ces histoires ! ». (Jean-Louis Borloo) Un secrétaire d'Etat expérimenté qui met en garde contre les ascensions trop rapides : « Si j'avais été nommé ministre à trente ans, j'aurais sans doute fait les mêmes conneries » que Rama Yade. (Dominique Bussereau)Et une congédiée qui raconte les conseils des ministres : « Les engueulades toutes les semaines, on en a pris l'habitude. Cela fait partie du caractère du président. De temps en temps, il faut que ça monte ».Pendant un an, Anne Rovan, journaliste au Figaro, et Nathalie Segaunes, journaliste au Parisien, ont déjeuné avec des ministres. En les écoutant, elles ont découvert à quel point ils vivent dans l'inquiétude. Et souvent la peur. Peur des foucades et des coups de colère de Nicolas Sarkozy, peur des arbitrages défavorables de ses conseillers, peur des polémiques créées par les médias. Elles ont aussi recueilli les confidences de ces hommes et de ces femmes politiques soucieux de défendre leur action, mais aussi de s'informer sur ce que font ... leurs collègues ! Ils parlent en toute liberté de leurs attributions, de leur relation avec Nicolas Sarkozy et de leurs projets.C'est un voyage inédit dans l'intimité gouvernementale auquel le lecteur est convié. Les auteurs nous racontent ce qu'elles ont vu et entendu : susceptibilités, alliances et trahisons, rivalités ministérielles sur certains dossiers, la politique apparaît comme un monde vivant sous tension.Un extraordinaire document qui nous montre la face cachée du pouvoir.
Comment Pie XI et Pie XII percevaient-ils réellement Mussolini et Hitler, avec lesquels ils ont signé des concordats ? Les approuvaient-ils, avaient-ils besoin d'eux, pensaient-ils pouvoir les manipuler ? L'église a-t-elle précipité la chute de la République espagnole ? Pourquoi ce silence assourdissant de Pie XII pendant la Shoah, que savait-il vraiment et aurait-il pu agir autrement ? A-t-il téléguidé en sous-main les démocraties chrétiennes qui ont émergé dans l'Europe d'après-guerre ? Quel a été le rôle de la papauté dans la contestation du communisme, dans le conflit israélo-arabe, et celui de Jean-Paul II dans la Chute du Mur ? Autant de questions brûlantes auxquelles tente de répondre ce livre, issu d'un documentaire de Jean-Michel Meurice pour Arte. Profitant de la récente ouverture des archives secrètes pour la période antérieure à 1939, l'auteur rassemble pour la première fois dans une même enquête les meilleurs spécialistes de l'histoire de l'Église, laïcs et parfois très critiques, et les plus éminents ecclésiastiques, comme les cardinaux Poupard, Etchegaray, Cottier (le théologien de Jean-Paul II), Sodano, Tauran... qui ont tous joué un rôle dans cette diplomatie si particulière de l'État du Vatican.Préfacé par le père Henri Madelin, ce livre très détaillé est une passionnante histoire secrète du XXe siècle.
Et si les politiques avaient une âme en résonance avec celle du monde ? Si la religion est aujourd'hui ce qui sépare le plus cruellement les hommes, ce XXIe siècle amorcera à cause de la brutalité des crises morales, économiques et sociales qui l'accablent, un retour forcé à l'humain et à l'écoute de l'autre, mais aussi à l'âme, cette « intelligence cachée » trop longtemps négligée. C'est dans ce sens que Barack Obama a suggéré de « faire appel à l'ange qui est en nous ». Forte de cette conviction, que le spirituel c'est la vie engagée avec d'autres, Isabelle Dillmann a souhaité rencontrer des personnalités et des responsables politiques français de toutes sensibilités dont dix-sept ont répondu à ses questions. Passionnants, inédits, surprenants, touchant à l'essentiel, leurs témoignages révèlent des facettes inconnues de leur engagement et de leurs sentiments, mais aussi leurs convictions personnelles et leur rapport à la dimension sociale du fait religieux, à la foi, à l'éthique et au sens de l'existence. Cette réelle dimension intérieure, trop souvent occultée par les médias et par les politiques eux-mêmes, s'exprime très librement et nous permet de mieux comprendre les ressorts profonds de ceux qui nous gouvernent.
Autrefois considéré comme un exemple à l'échelle planétaire, le modèle social français est aujourd'hui à bout de souffle.Temps de travail en baisse, pré-retraites longtemps encouragées, disparition progressive de secteurs entiers de l'industrie, refus de créer des emplois peu qualifiés car jugés « indécents », système d'aides aux effets pervers : en voulant éviter à tout prix le chômage, la France a fait le choix de l'inactivité. Pour finalement récolter les deux.Redéfinir un nouveau modèle social s'impose, selon Jean-Olivier Hairault, économiste et chercheur associé au CEPREMAP (Centre pour la recherche économique). En sacrifiant l'illusoire égalité idéologique pour oser un nécessaire pragmatisme. En travaillant davantage pour réduire les impôts et la dette publique tout en préservant un haut niveau de protection sociale. Ainsi seulement la France se prouvera à elle-même qu'elle est à la fois protectrice et compétitive.
Jean-François Copé avait promis d'arrêter la langue de bois, il tient promesse ! C'est la première fois qu'un député en exercice dénonce avec autant de vigueur les dérèglements du parlement. Celui qui n'a jamais caché son ambition avance des propositions audacieuses pour rendre nos institutions plus démocratiques et plus efficaces. Sans rien dissimuler des coulisses du pouvoir, Jean-François Copé raconte sa sortie du gouvernement par Nicolas Sarkozy et sa reconversion au parlement. Il nous fait partager la découverte de cet univers et les tensions politiques inhérentes : jeux de faux-semblants dans l'hémicycle, délires de l'obstruction, faiblesse des moyens d'investigation des assemblées, rivalités avec les cabinets ministériels...Le président du groupe majoritaire à l'Assemblée nationale évoque aussi le nouveau rapport de pouvoir entre le Président et les parlementaires. Retraçant la révolution institutionnelle en cours, il prend à contre-pied tous ceux qui présentent Nicolas Sarkozy comme un « monarque absolu ». Et si, contre toute attente, ce quinquennat marquait le passage à un régime présidentiel où les députés ont enfin leur mot à dire ?
La transparence devient totale. Nos déplacements, nos achats, nos goûts, nos maladies, nos échanges, nos conversations : rien n'y échappe. Au bureau, des entreprises expérimentent des dispositifs enregistrant les conversations de leurs employés. Une opération « suspecte » sur votre compte ? Votre banquier a l'obligation de vous dénoncer à une cellule anti-fraude. Vous souhaitez en parler à votre avocat ? Un juge d'instruction l'a peut-être placé sur écoute.Pour un entretien d'embauche, une visite approfondie des réseaux sociaux - ah les photos sur Facebook ! - est devenu un préalable.Bientôt notre ADN sera séquencé de manière à ce que nos maladies soient prévisibles : les médecins s'en félicitent, les assureurs se frottent les mains. Quand, au diktat de la transparence, s'ajoutent les effets pervers du progrès technique, c'est toute notre vie qui bascule.Peut-on encore inverser le cours des choses ? Sommes-nous condamnés à l'autodestruction de cette société de libertés que nous avons mis tant de siècles à constituer ?Big Data : le nouveau visage de Big Brother ?Denis Olivennes et Mathias Chichportich analysent cette marche forcée et inconsciente vers une société soumise aux injonctions souvent absurdes d'une prétendue modernité.
2040. La France est au bord de la faillite. Le nouveau directeur général du FMI débarque à Paris pour organiser l'aide internationale. Il est Béninois. Il raconte dans des lettres adressées à ses proches ses découvertes.Au fil de ses entretiens, il compose une stupéfiante galerie de portraits des dirigeants français. Il prend progressivement la mesure du déni dans lequel s'est enfermé notre pays. Il décrit une France prolétarisée ; une nation écartelée entre les très riches et les très pauvres ; un Etat impuissant et à l'agonie. Il voyage dans une Europe que la France a défaite en provoquant l'éclatement de l'euro et la désintégration du grand marché. Mais il rencontre aussi des Français qui résistent à l'effondrement, des élus, des fonctionnaires, des savants, des entrepreneurs, des femmes luttant au coeur des bidonvilles.Ce conte moral, drôle et terrifiant, repose sur des regards croisés entre la débâcle française et le miracle africain qui s'affirme. Rien n'est écrit bien sûr. Mais tout est dit de ce qui arrivera si la France continue à refuser le monde réel du XXIe siècle et ses grandes transformations.Nicolas Baverez, économiste et historien, après des essais devenus des classiques, dont Les Trente Piteuses (Flammarion) ou La France qui tombe (Perrin), nous livre une fiction qui mêle de façon saisissante analyse et anticipation.
Et si la France se préparait, une nouvelle fois, à être en retard d'une guerre ? Impertinente question. C'est pourtant le général Paris, spécialiste d'histoire militaire et de réflexion stratégique qui la pose, au vu de l'abandon de la conscription et de la réforme du système de défense décidés par Jacques Chirac. À chaque révolution dans l'armement - de l'arbalète sonnant le glas de la chevalerie au fusil à silex inaugurant les guerres modernes et leurs gigantesques tueries, jusqu'à la domestication de l'énergie atomique - la certitude de posséder l'arme absolue s'imposa. Avec les résultats que l'on connaît. Mêlant avec brio toutes les expériences accumulées, des campagnes de l'Antiquité à la guerre froide, le général Paris nous invite à reconnaître la pérennité de la violence armée et à faire montre d'intelligence historique en raisonnant dans la longue durée. Il s'inquiète de voir la France se doter d'un outil militaire inadapté à ses options diplomatiques. En axant les forces sur l'intervention extérieure, le président de la République, explique-t-il, prive la construction européenne d'une défense intrinsèque dont il abandonne la responsabilité à l'Allemagne. Une réflexion exigeante et dérangeante qui amène à s'interroger sur l'avenir du continent.