Tout le monde a un avis sur la Seine-Saint-Denis, mais combien la connaissent réellement ?
La Seine-Saint-Denis c'est un territoire hors-norme, un lieu de superlatifs. Ce territoire
mouvant, dynamique, complexe, ne se saisit pas en un regard, encore moins en un cliché. Ce
territoire remet sans cesse en cause les certitudes, parce qu'il ne cesse de se réinventer. Il
est, sans doute, un de ceux qui a le plus à nous dire sur notre pays, ses qualités et ses
défauts. La Seine-Saint-Denis est un grand territoire pour nous parler des Françaises et des
Français. C'est sur ce grand emplacement que demain s'invente.
Stéphane Troussel préside depuis 2015 le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. Il avait été auparavant élu président du Conseil général de la Seine-Saint-Denis. Il assure également les fonctions de Secrétaire national du Parti socialiste au Pacte social et aux Solidarités.
Entretien avec Madani Cheurfa, directeur associé BVA.
Plongée immédiate dans le quartier latin en Mai 68. Des slogans d'inspiration situationniste recouvrent les murs : "Vivre sans temps morts." "Jouir sans entraves." "Ne travaillez jamais." Dès le 3 mai, 2000 étudiants sèment sur leur parcours leurs revendications. Lors de la Nuit des Barricades, l'imagination prend le pouvoir : "La société est une fleur carnivore." Puis vient la contestation pure : "Défense d'interdire" ou encore "C.R.S. = S.S.". La Sorbonne subit ensuite l'assaut des profanateurs : "Professeurs, vous nous faites vieillir." Les photographies de ces slogans, saisis à chaud, forment des documents exceptionnels sur ces dix jours de révolte. Les revendications, matériellement éphémères, resteront à jamais gravées dans les mémoires.
Mousse, peintre en bâtiment puis journaliste, Walter Lewino (1924-2013) s'engage dans la France libre à l'âge de 17 ans. Démobilisé en 1946, il se lance dans des études de lettres. Il entre plus tard au Journal officiel puis devient rédacteur en chef adjoint de France Observateur. En 1978, il rejoint le Nouvel Observateur. Il est l'auteur de plusieurs romans, dont L'Heure (1959), L'Éclat et la blancheur (1967), Fucking Fernand (1976, porté à l'écran par Gérard Mordillat) et Châteaunoir (1998).
Flics contre voyous : jamais dans l'histoire du banditisme français cette éternelle confrontation n'aura pris de telles proportions. Entre 1967 et 1974, le Gang des Lyonnais totalise plus de cinquante coups dont un particulièrement mythique : le vol d'un milliard à la Poste de Strasbourg. Côté voyous, le gang des Lyonnais a porté le braquage au rang de science appliquée. Dans cette équipe, c'est l'alchimie détonante entre les anciens, marqués par la guerre d'Algérie, et les modernes, sortis d'un quartier populaire de la banlieue Lyonnaise. Côté flics, on expérimente pour la première fois la pause de micros dans les planques des Lyonnais. Les autorités mettent en place une mécanique hors normes pour les arrêter avec une opération qui mobilise neuf cents fonctionnaires. Mais ces insaisissables bandits réussissent à passer à travers les mailles du filet...Luttes intestines, stratégies criminelles et policières, traque, Richard Schittly dans cet ouvrage unique révèle les dessous de cette affaire qui bouleversa les rapports entre justice et police en France.
Si les violences politiques sont parfois le fait d'individus isolés, elles sont le plus souvent des actions organisées, c'est-à-dire inspirées, parfois planifiées, prises en charge, voire produites par des organisations dont les objectifs sont politiques. Les violences d'origine étatique sont, de loin, les plus meurtrières, mais celles des groupes non-étatiques demeurent une composante essentielle des dynamiques politiques contemporaines, partout dans le monde. Cet ouvrage met, plus particulièrement, l'accent sur ce deuxième type de violences, que la théorie politique considère, par principe, comme illégitime, mais qui, du point de vue des acteurs qui la perpétuent, peut se justifier, notamment quand il s'agit de protéger le statut d'un groupe dominant ou, à l'inverse, d'imposer les revendications d'un groupe marginalisé.
Les mobilisations de minorités sont volontiers évoquées dans le débat public sous l'angle de la « dérive identitaire » et du « communautarisme » qui menaceraient le modèle français de citoyenneté. Cependant, rares sont les études qui s'intéressent en profondeur à leurs acteurs, à leurs dynamiques, à leur histoire. Dans cet ouvrage, Audrey Célestine s'attache à saisir au concret la fabrique de l'identité culturelle et politique de deux groupes sociaux : les Antillais en France et les Portoricains aux États-Unis. La dimension comparative de cette enquête revisite largement l'opposition traditionnelle entre un modèle français « universaliste » et un modèle américain « communautariste ».
En mettant en regard de façon inédite deux trajectoires postcoloniales, ce livre montre que les processus de fabrication identitaire sont étroitement liés à la gestion par les autorités publiques des minorités ethniques et s'ancrent dans des mobilisations collectives ajustées au contexte d'accueil. En proposant une sociologie comparée des « identity politics », Audrey Célestine rappelle l'histoire longue et les logiques de transformation successive de ces identités ethniques jusqu'à aujourd'hui.
Coédition Karthala - IRMC Tunis.
L'Algérie n'est pas l'exception autoritaire illisible que l'on présente parfois. En combinant les apports de l'observation sociologique et de la théorie critique, ce livre s'efforce de dépasser les fictions qui suggèrent l'existence d'un « Système » omnipotent, impersonnel et corrupteur, en décortiquant les transformations de l'ordre politique algérien au cours des trois premiers mandats d'Abdelaziz Bouteflika. Rendue à la fois possible et nécessaire par la crise qui a touché le pays à partir de la fin des années 1980, cette mise à jour s'est faite en accord avec des tendances globalisées qu'elle imite ou précède, avec en arrière-fond le spectre d'une catastrophe qui menacerait de replonger le pays dans la guerre civile.
Cet ouvrage part du postulat que l'Algérie est confrontée à une crise toujours latente. Le souvenir de la décennie noire (1992-1999) nourrit ainsi l'idée d'une menace existentielle pesant sur le pays, orientant les politiques gouvernementales et les stratégies des acteurs. Cette situation a une dimension objective, puisqu'elle fait écho à une contestation fragmentée mais néanmoins permanente ainsi qu'aux contradictions internes du cartel qui tient l'État algérien. Elle a aussi une dimension subjective dans la mesure où les discours catastrophistes irriguent l'espace public, annonçant un bouleversement sans cesse repoussé. La crise latente est donc devenue une ressource qui justifie les dispositifs sécuritaires, mais aussi les réformes politiques et économiques.
Par ailleurs, ce livre étudie aussi la violence symbolique qui accompagne la suspension de la catastrophe. L'incertitude brouille les cartes, questionne le passé et hypothèque l'avenir ; elle touche de plein fouet l'image de la communauté imaginaire, sans invalider totalement l'idéal de sainteté politique sur lequel l'ordre politique algérien a été bâti après 1962. La recherche de sens conduit néanmoins à des discours imputant la responsabilité des problèmes du pays à la population. Les déséquilibres structurels et les choix politiques s'effacent devant l'image d'une société prétendument malade et/ou pré-moderne. Dès lors, le « Système », aussi corrompu et violent qu'il puisse paraître, est naturalisé. Les dirigeants, mais aussi certains de leurs opposants les plus critiques, endossent alors un rôle disciplinaire pour contrôler une masse anarchique et manipulable.
La dynamique politique et démocratique en Afrique noire, et en Côte d'Ivoire en particulier, se manifeste dans la passion, avec pour décor la violence, le fétichisme, la sorcellerie. Il s'agit d'un combat non démocratique caractérisé par la négation de l'adversaire par tous les moyens occultes. Cet ouvrage interpelle la conscience collective ivoirienne, en vue d'adhérer à une démocratie constructive avec des projets crédibles sans hypocrisie, en vue d'une cohésion sociale durable.
Pourquoi l'insécurité est-elle devenue une préoccupation majeure ? Comment se fabrique le sentiment d'insécurité ? Comment fonctionnent les dispositifs locaux de prévention et de sécurité ? La vidéosurveillance est-elle efficace ? Quelles sont les caractéristiques du système policier français ? A quoi servent les polices municipales ? Quelle est l'avenir de la dualité police-gendarmerie ? Voici quelques-unes des questions auxquelles ce livre apporte des éléments de réponse.
L'objectif de ce livre issu du colloque organisé en 2018 est de mettre en lumière le rôle que l'arme aérienne a joué dans la victoire de 1918 au travers de l'histoire des hommes mais aussi de celle des progrès techniques et des bouleversements stratégiques nés de l'aviation militaire. Enfin, les auteurs expliquent en quoi ce conflit mondial constitue le creuset où se sont forgés dans le feu des combats la culture de l'armée de l'air, l'identité de l'aviateur et le destin des As, ... C'est l'histoire du lent et douloureux enfantement de l'armée de l'air.
En 1937, le Corse bourru - néanmoins philosophe normalien - rencontre l'étudiante parisienne. Jean-Toussaint et Dominique s'épousent certes, mais se laissent entière liberté l'un à l'autre et ils ne s'engagent que pour six mois... renouvelés pendant soixante ans. Ensemble, ils entrent en résistance puis s'engagent au Parti communiste français. Le philosophe et la journaliste deviennent des Staliniens orthodoxes jusqu'à ne plus se reconnaître... Après leur rupture avec le parti, ils doivent réinventer leur relation au monde. Ils se créent donc une éthique sur mesure.
La dégradation de l'environnement politique ivoirien depuis l'instauration du multipartisme en 1990 est indéniable. Cet ouvrage est non seulement un témoignage sur cette tragédie mais aussi un appel pressant à la démocratie.
Héritiers de grands empires soudanais, le Mali était présenté comme un exemple réussi de transition démocratique. Après quelques alertes tenant à la nature profonde de l'Etat et à ses faiblesses intrinsèques, c'est ensuite l'installation de groupes armés dans le Nord du pays qui a accéléré le renversement du régime et la partition du pays. Cet ouvrage se place dans la perspective du temps long pour nous permettre une compréhension approfondie.
L'économie occupe une place démesurée dans les sociétés d'aujourd'hui. Tout ce qui existe est jaugé à l'aune des chiffres, de la rentabilité, de la rationalité économique. Valeur désormais suprême, le commerce intègre des domaines qui auparavant lui échappaient en grande partie: les arts, la vie intime, l'amitié, les émotions et les idées. Plus l'Etat laisse au marché ses fonctions régaliennes, plus la redistribution de la richesse passe par des fondations privées dites charitables, ce qui donne d'importants avantages fiscaux, tout en favorisant une générosité narcissique.
De façon paradoxale, ce qui a causé la puissance de l'âge économique pourrait aussi provoquer sa perte. Le grand mal de notre époque est son incapacité de se reconnaître des limites : l'âge économique poursuit ses avancées comme une marche sans fin, sans tenir compte de la finitude de notre monde.
Au Cameroun, le système de défense mis en place et théorisé sous le concept de « défense populaire » est une dissuasion populaire organisée sur des bases civiles et militaires qui est censée inclure « la participation de la plus grande partie de la population, sinon de la totalité ». En remettant ce concept au coeur du débat, l'auteur nous entraîne sur des chemins jusqu'alors restés tabous. Il propose une grille d'analyse et des connaissances totalement inédites sur des sujets inscrits dans une longue tradition de silence interdisant tout examen sérieux : les rapports entre le politique et le militaire, la perception du militaire par le civil et vice versa, l'intéressement des civils aux questions de défense...
Ce livre étudie la problématique de la criminalité transfrontalière en Afrique de l'Ouest. L'auteur essaye de démontrer que le combat contre la criminalité transfrontalière organisée nécessite l'intégration d'une nouvelle approche de la question de la souveraineté des États, de surcroît, avec le développement du numérique. Il propose des réponses de politiques criminelles articulées autour de stratégies nationales et internationales, d'une part ; et des réponses dématérialisées notamment de cybersécurité, d'autre part.
Les attentions qui entourent la mise en oeuvre de la décentralisation charrient bien des espoirs tant chez les citoyens avides de bien-être que chez les gouvernants qui entendent marquer l'histoire administrative et sociopolitique du Cameroun. Sous cette perspective, la police municipale, important instrument de la matérialisation des politiques publiques locales a besoin d'une mise en oeuvre efficace. Car un organe de police municipale professionnalisée a le mérite de sa proximité avec les populations et de sa complémentarité aux côtés des forces de police nationale et de gendarmerie. À charge donc, pour les maires, sous l'encadrement du ministère de tutelle, d'opérer le choix de construire ou non en toute connaissance de cause une véritable police municipale.
Au sommaire de ce numéro spécial : Cartographie spatio-temporelle des attaques de Boko Haram (Gigla Garakcheme et Baska Toussia Daniel Valérie); Réponse militaire et mesures anti-kamikazes : modalités, effets et contraintes (Mbarkoutou Mahamat Henri); La prise en charge médicale des victimes de Boko Haram et la gestion du deuil en situation de psychose (Gustave Gaye); Voyager en temps d'insécurité dans l'Extrême-Nord (Sambo Armel); Boko Haram's e-jihad: interpretive of video analysis of a sociopolitical situation in Northern Cameroon and Nigeria (Ousmanou Adama).
Dans l'après-guerre froide, de nombreux observateurs s'inquiétaient de la multiplication de « nouveaux » conflits armés, et promettaient des États « faibles » ou en « faillite ». À rebours de ces approches, les auteurs analysent des situations dans lesquelles la violence est une forme d'action politique routinière. Les principaux protagonistes sont de multiple nature. On observe des groupes armés qui, loin de se placer simplement dans l'opposition ou la défense d'un ordre établi, naviguent dans un espace de dissidence relative. Des organisations qui exigent leur intégration à l'État, et visent à en être reconnues comme des intermédiaires, des partisans, voire des branches légitimes. Enfin, des acteurs appartenant directement à des institutions publiques. Ceux-ci cherchent à incarner l'État dès lors qu'ils tentent de se placer dans un hors-champ du conflit. Ainsi, la violence ne représente pas une remise en cause du jeu politique, mais bien une opportunité pour des acteurs de s'y intégrer, de s'y positionner, ou de s'y maintenir, et d'en tirer une forme de reconnaissance.
Autrement dit, la fragmentation de l'autorité sur un territoire ne conduit pas nécessairement à l'accroissement de son autonomie par rapport au centre. Au contraire, ces contextes peuvent réaffirmer l'État en tant qu'arène politique de référence, et pousser les acteurs à poursuivre un objectif central : rester dans le jeu, plutôt que de le renverser.
L'avenir des opérations de maintien de la paix (OMP), en Afrique particulièrement, passe définitivement par un partenariat entre l'Organisation des Nations unies et l'Union africaine. Les avantages pour les Etats africains sont immenses puisqu'ils vont prendre en compte leur propre sécurité. L'Afrique entre ainsi dans le grand jeu international grâce à une alliance de fait avec l'ONU. Ce livre vise à démontrer l'évolution de cette politique à la fois onusienne et africaine.
Le Congo-Brazzaville dans sa configuration actuelle a été modelé et remodelé par des histoires multiséculaires. Il est constitué de peuples liés par un même territoire et une même histoire. Sa situation géographique est stratégique et appelle dans le contexte international actuel une réorientation des doctrines militaires. Cet ouvrage analyse de façon plus synthétique les aspects géographiques, historiques, économiques, ethniques et sociologiques du Congo-Brazzaville afin de comprendre et d'expliquer les intérêts des grandes puissances étrangères et leurs influences sur l'environnement congolais.
Ce livre n'entend pas seulement rendre compte d'une institution et de sa transformation dans son ensemble, ni de son image dans la société et la nation, mais il se propose d'analyser son processus de changement par l'amélioration des conditions socioprofessionnelles de l'armée gabonaise, ses nouveaux rapports à la politique, la société, la nation.
La construction de la nation congolaise se heurte depuis le 28 novembre 1958 aux rébellions liées aux revendications identitaires des rebelles d'une population naturellement fragmentée en ethnies dans une gouvernance chaotique de l'État. Les antivaleurs qui rythment les ruptures et les continuités de cette gouvernance ont vérolé le logiciel sociétal du pays. Ce livre explore les mécanismes des impasses politiques qui en résultent et suggère les pistes permettant de reprogrammer ce logiciel sociétal, afin de promouvoir une saine administration dans une gouvernance inclusive.
Le présent ouvrage vise à montrer pourquoi et comment, à travers plusieurs vicissitudes et péripéties, par la force des choses, les militaires et les civils nigérians ont pu établir une relation dynamique faite de confrontation et de coopération et ont réussi à construire un compromis ayant produit un système démocratique original adapté aux réalités de ce pays dont le devenir conditionne, à plus d'un titre, l'avenir du continent africain tout entier.
LIVRE 1
DISCOURS
LIVRE 2
SUGGESTIONS DE MODIFICATIONS LÉGISLATIVES OU RÉGLEMENTAIRES
LIVRE 3
JURISPRUDENCE DE LA COUR
LIVRE 4
ACTIVITÉ DE LA COUR
LISTE DES ABRÉVIATIONS
TABLE DES MATIÈRES