Bastrot enjambe le FM, bouscule Garbisu, prend une mitraillette posée contre le buffet, se précipite à la fenêtre, et vide sur la voiture un chargeur entier : trente cartouches. Puis, il descend, traverse le hall, sort. Dans la traction, à l'arrière, deux officiers du service de sécurité de la Gestapo gisent, renversés sur la banquette...
Les Commandos de France, tous volontaires, formés tardivement en Algérie, au printemps 1944, de jeunes évadés de France, allaient-ils être parachutés sur les Maquis du Massif central ou du Vercors, utilisés pour des actions de sabotage sur les arrières ennemis, ou simplement rattachés aux unités classiques de la Ire Armée française ?
L'épouse d'un ancien commando, Maja Destrem, écrivain, journaliste, correspondant de presse pendant la guerre du Viêt Nam, auteur de reportages sur la Patagonie, la Corée, Taïwan, le Brésil, retrace l'aventure de cette unité hors du commun, qui faillit manquer son rendez-vous avec l'Histoire.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Un document : la première histoire de la plus glorieuse unité de l'armée française en Indochine et en Algérie. Un auteur : Pierre Sergent, lieutenant, puis capitaine, dans les rangs de ces bérets verts, qui a participé en personne aux événements qu'il décrit et qui en a connu tous les acteurs. Une tragédie : cette unité de légionnaires-parachutistes a été anéantie trois fois. Deux fois en Indochine : 500 bérets verts engagés dans la désastreuse affaire de Cao Bang, 470 morts et disparus ; et un millier à la pointe du combat à Dien Bien Phu, 600 tués, 400 blessés. Et ce troisième et dernier anéantissement en Algérie : après avoir gagné la guerre du djebel et celle d'Alger, le 1er REP a été le fer de lance du putsch du 22 avril 1961. Huit jours après, le régiment était définitivement dissous.
Des acteurs à l'inoubliable courage, les plus fins guerriers de la jeune armée française : Jeanpierre, Degueldre, Morin, Martin, Faulques, Cabiro, Tasnady, et cent autres, Français de naissance ou Français « par le sang versé »...
Segretain, commandant du 1er BEP, et Jeanpierre, commandant du 1er REP, ont été tués au combat. En Indochine, tous les capitaines, la moitié des lieutenants, la presque totalité des sous-officiers et des légionnaires sont morts au champ d'honneur ou dans les camps viets. En Algérie, en terre maintenant étrangère, les cimetières de Zéralda et de Guelma sont remplis de tombes de légionnaires-parachutistes. En France, le carré des fusillés du cimetière de Thiais a reçu les dépouilles mortelles de deux bérets verts : le lieutenant Degueldre et le sergent Dovecar... Le combat a cessé. Presque tous les officiers du 1er REP ont quitté l'armée. Quelques sous-officiers rêvent de leur passé dans les casernes métropolitaines. Les légionnaires survivants sont repartis dans leurs pays. Mais, dans le coeur de tous, vit le drapeau à la fourragère jaune et verte et aux cinq palmes, qui dort au musée de la Légion.
« Non, je ne regrette rien » chantaient les légionnaires-parachutistes en quittant pour la dernière fois, il y a aujourd'hui dix ans, leur camp de Zéralda. Le célèbre refrain d'Edith Piaf les entraînait dans l'Histoire.
Le capitaine Pierre Sergent vous entraîne à leur suite sur les chemins de la gloire et de la mort. Personne ne regrettera rien...
Dès le printemps 1940, alors que la guerre à l'Ouest vient seulement de commencer, les Allemands font appel à des volontaires de pays que la propagande nationale-socialiste revendique comme germaniques. Quelques milliers de Danois, de Norvégiens, de Finlandais, de Suédois, de Hollandais, de Flamands, et même de Suisses, répondent à cet appel. Ils vont constituer, avec des citoyens du Reich et des nationaux roumains ou hongrois d'origine allemande, une unité militaire de vingt mille hommes placés sous les ordres de Félix Steiner, ancien officier des troupes d'assaut de 14-18. Placés en tête des troupes d'invasion dans le secteur méridional du front de l'Est, ces volontaires germaniques vont se battre jusqu'aux montagnes du Caucase et manquer de peu d'atteindre les rives de la mer Caspienne. Cette aventure, tragique et méconnue, a été racontée dans un premier volume : La division Wiking, Arthème Fayard éditeur, 1980. Ce deuxième tome évoque la lutte finale des volontaires germaniques. Leur unité devient une division blindée : La Panzerdivision Wiking. Un bataillon d'Estoniens remplace celui des Finlandais, puis arrivent en renfort, avec le chef du Rexisme Léon Degrelle, les deux mille volontaires belges de la brigade d'assaut Wallonie. Avec d'autres unités de la Wermacht, ces hommes de la Waffen SS, que commande désormais le Gruppenführer Gille, sont alors encerclés près de Tcherkassy, sur le Dniepr, et ils ne parviendront à percer les lignes soviétiques qu'au prix de pertes effroyables. Les survivants quitteront alors l'Ukraine pour se battre sur la frontière polonaise. Ils résisteront pendant des mois devant Varsovie, mais ils seront incapables, au début de l'année 1945, de reprendre Budapest. Vient alors la longue marche qui les conduit vers la captivité, à travers l'Autriche et la Bavière. Du premier au dernier jour, les Vikings du IIIe Reich n'auront jamais quitté le front de l'Est, où ils ont été les plus rudes soldats d'une guerre gigantesque et impitoyable.