« Il advient que la justice transforme un innocent en coupable. Mais il est plus rare que l'institution judiciaire transforme un coupable en innocent.
Ce fut pourtant le cas de René Bousquet, ancien secrétaire général de la police de Vichy, d'avril 1942 à décembre 1943, et proche de Pierre Laval. Envoyé en Allemagne par ses amis de la Gestapo en juin 1944, Bousquet choisit de rentrer en France en mai 1945 pour y être jugé par la Haute Cour de justice. Comme il l'avait annoncé à ses proches, tout se passa bien pour lui.
René Bousquet fut mis en liberté provisoire en juillet 1948 et jugé par la Haute Cour du 21 au 23 juin 1949. Il bénéficia d'un quasi-acquittement. La Haute Cour, composée de parlementaires, pour certains résistants, le releva même de l'indignité nationale pour services rendus à la Résistance... Il put alors entreprendre le front haut une nouvelle carrière dans le monde des affaires.
Dénoncé en 1978 par Darquier de Pellepoix, ancien commissaire général aux questions juives, Bousquet se vit rattrapé par son passé, notamment par le drame de la rafle du Vel' d'Hiv en juillet 1942, à laquelle il avait fait procéder par la police française.
Une nouvelle plainte ayant été déposée contre lui en 1991, Bousquet fut, avant un nouveau procès, abattu par un dément, à Paris, en juin 1993. Sa mort a interdit à la justice de se prononcer à nouveau.
Au-delà de l'intérêt historique de ce déni de justice que fut son procès, demeure une question essentielle : comment la Haute Cour de justice a-t-elle pu acquitter René Bousquet et lui délivrer un véritable brevet de Résistance ? C'est l'énigme que cet ouvrage présente. »
Robert Badinter
Robert Badinter et Bernard Le Drezen ont retrouvé aux Archives nationales le compte rendu sténographique du procès de René Bousquet en juin 1949. Nous publions ici l'intégralité de ce texte, véritable enregistrement écrit des audiences.
Comment les milliards du crime organisé parviennent-ils à échapper aux contrôles ? Qui sont les hommes de l'ombre qui aident les parrains du tra c de drogue international à blanchir leur fortune ?
Pour démanteler ces réseaux, le capitaine de police Quentin Mugg a mis en application les méthodes de l'enquête criminelle. Filatures, écoutes, sonorisations... pendant plusieurs années, son équipe a remonté le euve de l'argent sale. Cette traque a abouti à des saisies spectaculaires. En 2018, 18 millions d'euros d'avoirs criminels et 100 millions d'euros de fraude scale ont été con squés. Un record en France.
Connues sous le nom d'opérations Virus, Rétrovirus, ou encore Cedar, ces enquêtes ont révélé l'existence d'un acteur clé du blanchiment : le saraf. Un personnage puissant et mystérieux, trait d'union entre le monde des tra quants de drogue et celui de la haute nance internationale. Le chaînon manquant dans la lutte contre le crime organisé.
De Casablanca à Dubai, en passant par Paris, Anvers et Madras, Quentin Mugg dévoile pour la première fois, de l'intérieur, les méthodes employées par son groupe. Il nous entraîne dans les arcanes du blanchiment, où se trouvent reliés, parfois sans même le savoir, tra quants de drogue, banquiers internationaux, contrebandiers d'or et fraudeurs scaux.
Quentin Mugg est policier spécialisé dans la lutte contre le blanchiment d'argent. Ancien de la DST, capitaine de police à l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) de 2005 à 2015, Quentin Mugg dirige aujourd'hui le groupe de coordination antidrogue à Europol, l'agence européenne de police criminelle. Hélène Constanty est journaliste d'investigation indépendante.
Surnommé le « tueur de l'Est parisien », Guy Georges a été arrêté en 1998, puis jugé et condamné en 2001 à la perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, pour le meurtre de 7 femmes. Ce meurtrier multirécidiviste a mis en échec la plus prestigieuse brigade du quai des Orfèvres, la Crim', durant 7 longues années. Pourtant, les policiers disposaient d'un certain nombre d'indices : trace de pied « égyptien », rituels, portrait robot et même ADN - ce n'est qu'à l'issue de son procès que sera créé le fichier regroupant les empreintes génétiques des déséquilibrés sexuels et personnes liées à des affaires de moeurs. L'enquête a été chaotique et émaillée d'erreurs humaines, en dépit de l'opiniâtreté des services de police. Le sujet reste tabou à la Crim'. Pour connaître le détail de ce dossier, il fallait que le temps passe et la complicité tissée depuis des années par Patricia Tourancheau avec ces hommes de terrain. Ce livre, palpitant et humain, rend hommage à leur métier difficile. Il n'aurait pas voir le jour plus tôt. Patricia Tourancheau met en perspective l'ensemble de la documentation connue sur Guy Georges à travers les récits parallèles des activités de ce dernier et de l'enquête. Elle a suivi son procès, s'est entretenue avec les différents experts psychiatres qui l'ont rencontré, avec les familles, elle a même repris contact avec le tueur en prison.
Sécurité intérieure s'inscrit dans l'actualité en évoquant d'abord les questions traditionnelles de la sécurité des Français.
Quelle stratégie de sécurité publique adopter pour endiguer la délinquance qui pèse sur la vie de nos concitoyens ?
Comment gérer les manifestations dérapant vers des épisodes violents sans remettre en cause les principes du maintien de l'ordre républicain protégeant les libertés et l'intégrité physique de tous ?
Faut-il développer sans limites la collecte, le fichage et le stockage des données personnelles (y compris médicales et biologiques) pour faciliter la lutte de la Police judiciaire contre le crime ? Bref, quelles sont les valeurs, les finalités et les moyens qui doivent servir une action efficace des forces de l'ordre républicaines au XXIe siècle ?
Sécurité intérieure aborde aussi les nouveaux problèmes posés par le terrorisme depuis vingt ans et par la cybercriminalité plus récemment.
Sécurité intérieure veut apporter une réponse mêlant à la fois le fruit de l'expérience et l'étude comparative internationale.
Pierre Joxe raconte enfin sans détour le quotidien d'un ministère qui ne dort jamais, les coulisses des grandes crises de sécurité, les rapports entretenus avec le président François Mitterrand et l'imprévu et l'extraordinaire qui le disputent à la routine trompeuse d'une administration aux rouages bien huilés.
Pierre Joxe nous fait bénéficier de son expérience ministérielle de la sécurité en ayant été plusieurs années ministre de l'Intérieur (1984-86 et 1988-91) puis ministre de la Défense (1991-93) après avoir été député, et avant de présider la Cour des comptes.
Il siégea ensuite neuf ans au Conseil constitutionnel. Magistrat retraité, il devint avocat - bénévolement - pour mineurs traduits en justice.
Avec la collaboration de Laurent Huberson
Pourquoi un parlementaire français piétine-t-il la politique de son pays, rencontre un dictateur, reconnaît un référendum illégal et tient un discours façonné à Moscou ? Comment se fait-il que vos réseaux sociaux soient envahis d'articles partagés par vos amis mais financés par le Kremlin ? Saviez-vous que les services de renseignement russes consacrent à la France autant de moyens que lors de la Guerre froide ? Comme du temps du Komintern, où l'Union soviétique finançait des « partis frères », Moscou achète aujourd'hui ses soutiens.
Cette enquête décrypte ce qu'est le poutinisme considéré par certains comme un modèle de civilisation, révèle les revirements spectaculaires d'hommes politiques de premier plan, les opérations d'espionnage du Kremlin et sa guerre de propagande.
L'objectif de Poutine : fragiliser l'opinion publique française, briser la solidarité au sein de l'Europe et faciliter l'accession au pouvoir d'un parti populiste.
Quitte à faire plonger le monde dans une nouvelle guerre froide.
Grand reporter et journaliste d'investigation, Nicolas Hénin a connu un grand succès avec Jihad Academy (Fayard, 2015), traduit en cinq langues et distingué parmi les livres de l'année par Newsweek et The Guardian.
Bastrot enjambe le FM, bouscule Garbisu, prend une mitraillette posée contre le buffet, se précipite à la fenêtre, et vide sur la voiture un chargeur entier : trente cartouches. Puis, il descend, traverse le hall, sort. Dans la traction, à l'arrière, deux officiers du service de sécurité de la Gestapo gisent, renversés sur la banquette...
Les Commandos de France, tous volontaires, formés tardivement en Algérie, au printemps 1944, de jeunes évadés de France, allaient-ils être parachutés sur les Maquis du Massif central ou du Vercors, utilisés pour des actions de sabotage sur les arrières ennemis, ou simplement rattachés aux unités classiques de la Ire Armée française ?
L'épouse d'un ancien commando, Maja Destrem, écrivain, journaliste, correspondant de presse pendant la guerre du Viêt Nam, auteur de reportages sur la Patagonie, la Corée, Taïwan, le Brésil, retrace l'aventure de cette unité hors du commun, qui faillit manquer son rendez-vous avec l'Histoire.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Un document : la première histoire de la plus glorieuse unité de l'armée française en Indochine et en Algérie. Un auteur : Pierre Sergent, lieutenant, puis capitaine, dans les rangs de ces bérets verts, qui a participé en personne aux événements qu'il décrit et qui en a connu tous les acteurs. Une tragédie : cette unité de légionnaires-parachutistes a été anéantie trois fois. Deux fois en Indochine : 500 bérets verts engagés dans la désastreuse affaire de Cao Bang, 470 morts et disparus ; et un millier à la pointe du combat à Dien Bien Phu, 600 tués, 400 blessés. Et ce troisième et dernier anéantissement en Algérie : après avoir gagné la guerre du djebel et celle d'Alger, le 1er REP a été le fer de lance du putsch du 22 avril 1961. Huit jours après, le régiment était définitivement dissous.
Des acteurs à l'inoubliable courage, les plus fins guerriers de la jeune armée française : Jeanpierre, Degueldre, Morin, Martin, Faulques, Cabiro, Tasnady, et cent autres, Français de naissance ou Français « par le sang versé »...
Segretain, commandant du 1er BEP, et Jeanpierre, commandant du 1er REP, ont été tués au combat. En Indochine, tous les capitaines, la moitié des lieutenants, la presque totalité des sous-officiers et des légionnaires sont morts au champ d'honneur ou dans les camps viets. En Algérie, en terre maintenant étrangère, les cimetières de Zéralda et de Guelma sont remplis de tombes de légionnaires-parachutistes. En France, le carré des fusillés du cimetière de Thiais a reçu les dépouilles mortelles de deux bérets verts : le lieutenant Degueldre et le sergent Dovecar... Le combat a cessé. Presque tous les officiers du 1er REP ont quitté l'armée. Quelques sous-officiers rêvent de leur passé dans les casernes métropolitaines. Les légionnaires survivants sont repartis dans leurs pays. Mais, dans le coeur de tous, vit le drapeau à la fourragère jaune et verte et aux cinq palmes, qui dort au musée de la Légion.
« Non, je ne regrette rien » chantaient les légionnaires-parachutistes en quittant pour la dernière fois, il y a aujourd'hui dix ans, leur camp de Zéralda. Le célèbre refrain d'Edith Piaf les entraînait dans l'Histoire.
Le capitaine Pierre Sergent vous entraîne à leur suite sur les chemins de la gloire et de la mort. Personne ne regrettera rien...
Dès le printemps 1940, alors que la guerre à l'Ouest vient seulement de commencer, les Allemands font appel à des volontaires de pays que la propagande nationale-socialiste revendique comme germaniques. Quelques milliers de Danois, de Norvégiens, de Finlandais, de Suédois, de Hollandais, de Flamands, et même de Suisses, répondent à cet appel. Ils vont constituer, avec des citoyens du Reich et des nationaux roumains ou hongrois d'origine allemande, une unité militaire de vingt mille hommes placés sous les ordres de Félix Steiner, ancien officier des troupes d'assaut de 14-18. Placés en tête des troupes d'invasion dans le secteur méridional du front de l'Est, ces volontaires germaniques vont se battre jusqu'aux montagnes du Caucase et manquer de peu d'atteindre les rives de la mer Caspienne. Cette aventure, tragique et méconnue, a été racontée dans un premier volume : La division Wiking, Arthème Fayard éditeur, 1980. Ce deuxième tome évoque la lutte finale des volontaires germaniques. Leur unité devient une division blindée : La Panzerdivision Wiking. Un bataillon d'Estoniens remplace celui des Finlandais, puis arrivent en renfort, avec le chef du Rexisme Léon Degrelle, les deux mille volontaires belges de la brigade d'assaut Wallonie. Avec d'autres unités de la Wermacht, ces hommes de la Waffen SS, que commande désormais le Gruppenführer Gille, sont alors encerclés près de Tcherkassy, sur le Dniepr, et ils ne parviendront à percer les lignes soviétiques qu'au prix de pertes effroyables. Les survivants quitteront alors l'Ukraine pour se battre sur la frontière polonaise. Ils résisteront pendant des mois devant Varsovie, mais ils seront incapables, au début de l'année 1945, de reprendre Budapest. Vient alors la longue marche qui les conduit vers la captivité, à travers l'Autriche et la Bavière. Du premier au dernier jour, les Vikings du IIIe Reich n'auront jamais quitté le front de l'Est, où ils ont été les plus rudes soldats d'une guerre gigantesque et impitoyable.