Qu'est-ce qu'être musulman au XXIe siècle ? Pour certains, l'essence de l'islam serait la charia, loi qui dicte le comportement rituel et social, révélée par Dieu au Prophète et à la première communauté de fidèles. Pour d'autres, l'islam serait une spiritualité ouverte sur le monde, célébrant la diversité de l'humanité et la paix. De telles divergences ne sont pas nouvelles.
Avec cet ouvrage, John Tolan raconte comment ce dernier-né des trois grands monothéismes s'est développé, non pas en autarcie mais en contact avec les traditions religieuses juives et chrétiennes, dans un mélange de cultures arabe, grecque, perse... Il analyse les fondements et les mutations de l'islam. Cette histoire longue nous montre que les fractures au sein d'un monde musulman tantôt ouvert, tantôt rigoriste, sont autant de défis posés à la possibilité d'une entente entre Orient et Occident.
Le 25 mai 2020 à Minneapolis, l'homicide d'un homme noir par un policier blanc suscite des manifestations géantes dans l'ensemble des États-Unis. En quelques jours, « Black Lives Matter » devient un slogan universel, tout en inscrivant son action dans la longue histoire des luttes politiques des Noirs américains.
L'histoire des Africains-Américains, nous rappelle Pap Ndiaye, est marquée au fer rouge par l'esclavage, la ségrégation et les
violences raciales. Sans oublier les résistances, les victoires remportées dans la douleur et les cultures artistiques d'une richesse inouïe, notamment les spirituals, le gospel et le jazz.
De la révolte de Nat Turner en 1831 à l'abolition de l'esclavage en 1865, des lois qui imposent la ségrégation et la privation du droit de vote dans le Sud des États-Unis au fameux I Have a Dream de Martin Luther King, du mouvement Black Power à l'élection de Barack Obama, l'auteur analyse les combats, les conquêtes et les espoirs vécus par les Noirs américains depuis deux siècles.
Petit rectangle de terre au destin mondial, État aux contours inchangés depuis le XIIIe siècle, le Portugal frappe par son ancienneté et sa stabilité. Son peuplesemble installé comme à l'écart du tumulte du monde, fort de sa grandeur passée et de son ancrage atlantique.Des premiers Lusitaniens menés par Viriate, sorte de « Vercingétorix portugais », aux stars du ballon rond, en passant par lageste des grands navigateurs, au premier rang desquels Vasco de Gama, la nation portugaise est riche de héros du passé comme de moments de gloire. Pourtant, l'histoire portugaise ne manque pas non plus de zones d'ombre, entre la brutalité des conquêtes coloniales, la traite atlantique et la dictature de Salazar. Au fil du temps, les questions relatives à l'identité nationale portugaise se sont multipliées, sous les coups de boutoir de crises économiques et sociales qui ont alimenté une émigration importante. Dans cet ouvrage, Yves Léonard analyse la construction progressive de la nation portugaise, ses socles communs, ses références historiques, mais aussi ses fractures politiques et culturelles. Il nous emmène, à travers l'histoire, la vie politique, l'économie, la littérature ou le sport, au coeur d'un pays dont la cohésion agrège une large diaspora.
Pourquoi la colonisation nippone est-elle un traumatisme pour les Coréens ? Le confucianisme est-il la clé de compréhension de la société ? Qu'est-ce que la révolution des Bougies ? L'école est-elle l'antichambre de l'enfer coréen ? Quel est le secret du génie coréen pour l'innovation ? Quelles relations la Corée du Sud entretient-elle avec la Chine ?
La Corée est partout ! La K-Pop et les dramas envahissent nos écrans, le coréen est « la » langue à apprendre... la vague du Hallyu, le soft power du « Pays du Matin clair », a submergé le monde, telle une magistrale revanche sur un passé d'invisibilité et de souffrance. Car en un siècle, le pays a connu la colonisation japonaise, la partition avec le Nord, la guerre puis la dictature. Mais la démocratie l'a emporté à la fin des années 1980 : la Corée s'est réinventée et se hisse désormais au dixième rang mondial.
Pourtant, la Corée du Sud souffre de ce miracle économique, obtenu à marche forcée : évolution sociale et ouverture trop soudaines, carcan du confucianisme et corruption toujours galopante. Sa jeunesse créative, immergée dans le virtuel, est en quête de sens dans ce pays sclérosé par les obligations sociales. La Corée est un monde de paradoxes qui s'impose comme un modèle de réussite mais avec une démographie et un moral en berne aggravé par un taux de suicides record. Pour comprendre ce pays si singulier, voici 100 clés, toutes passionnantes, puisées dans un passé qui,
Alors que les premiers contacts remontent au milieu du XVe siècle, les Européens se sont longtemps contentés d'aller chercher en Afrique subsaharienne des esclaves pour les plantations d'Amérique, et pour cela ils n'avaient nul besoin de contrôler ni d'explorer le pays.
Ce n'est qu'avec l'essor du mouvement abolitionniste et la prohibition de la traite négrière (1807 pour l'Angleterre) que certains voyageurs ont porté sur l'Afrique intérieure un regard différent. Ils se sont
attachés à en connaître la géographie, à en évaluer le potentiel et à en approcher les peuples de près. Si le racisme et les préjugés ne sont pas absents de leurs récits de voyage, l'estime et parfois la bienveillance sont également là.
Cinq Britanniques, parmi lesquels le célèbre Mungo Park, et deux Français, dont le « découvreur » de Tombouctou René Caillié, ont laissé de passionnantes observations et évoqué leurs multiples rencontres
« à hauteur d'homme » avec les habitants d'une dizaine de pays (aujourd'hui le Mali, le Sénégal, le Niger, la Gambie...).
Bien loin du ton dominateur et avide des récits des années 1850 et suivantes, ces textes nous donnent une image riche et suggestive de l'Afrique des débuts du XIXe siècle. Une révélation pour le lecteur européen de l'époque. Sans doute une surprise pour nous, aujourd'hui.
Au cours de ses deux premiers voyages en 1534 et 1535-1536, Jacques Cartier pénètre dans le golfe du Saint-Laurent. Missionné par François Ier pour trouver un passage vers l'Asie et découvrir ses richesses, l'explorateur prend possession du « Canada » au nom du roi de France.
Après avoir fondé Québec en 1608, Samuel de Champlain permet l`établissement de la « Nouvelle-France » mais la présence française est très vite concurrencée par les colons britanniques et, au terme de la guerre de Sept Ans, la France cède le Canada à l'Angleterre par le traité de Paris, en 1763. Un siècle plus tard, la création de la Confédération consacre la naissance du Canada moderne en 1867.
Alors que ses liens se distendent avec la Grande-Bretagne, cette terre d'Amérique du Nord noue une relation d'interdépendance avec son monumental voisin, les États-Unis. Le Canada doit désormais définir sa place dans un monde en voie d'américanisation.
Tout en insistant sur l'importance des facteurs géographiques qui conditionnent les mouvements de population et sur les tentatives pour créer une unité nationale, Jean-Michel Lacroix dresse une histoire totale du Canada. Deuxième pays au monde par sa superficie - même si l'espace habité ne représente que 11 % de la superficie totale -, dixième puissance économique, le Canada affiche clairement son
ambition : apparaître comme une démocratie libérale et une puissance
internationale.
Petite nation au rayonnement indéniable, sans cesse menacée de l'intérieur ou de l'extérieur, le Liban traverse une crise profonde dans une région en plein chaos.
Seul pays au Moyen-Orient à montrer un goût marqué pour la culture, à rejeter le radicalisme religieux, à n'avoir jamais connu de régime autoritaire, le Liban fait figure d'exception. Toutefois, cet équilibre fragile a été mis en péril par plusieurs guerres civiles, les occupations israéliennes et syriennes, la présence de réfugiés palestiniens, les ingérences de certains de ses voisins, les inégalités socio économiques et la déliquescence de la classe politique.
De l'Antiquité à nos jours, Xavier Baron retrace la fascinante histoire du pays des cèdres.
Aux yeux de l'Occident, le Japon a toujours été un mystère, nourri de clichés et de fantasmes : Cipango aux murs couverts d'or rêvée par Christophe Colomb, la terre de mission de François Xavier, l'empire soudain clos sur lui-même, l'adversaire acharné de la guerre d'Asie- Pacifique, la victime des premières bombes atomiques, l'inventeur du zen et de l'ikebana, le colossal concurrent technologique et commercial...
L'histoire du Japon est d'abord celle d'un peuple épris de nouveauté, d'origine hétérogène, qui a su évoluer au contact d'autres mondes et se muer en État-nation impérial, puis industriel : la Chine lui apporte code, croyance, écriture, de quoi tisser une culture de son cru ; l'Occident échoue à le convertir au christianisme au XVIe siècle, mais, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, l'oblige à suivre son modèle technique sous peine de colonisation brutale.
Le Japon, pourtant la référence économique suprême dans les années 1980, subit une récession sensible depuis le début des années 1990 et se retrouve aujourd'hui pris en tenaille entre la Chine et les États- Unis. Il n'en reste pas moins encore la troisième puissance économique mondiale, affiche sa présence sur tous les foyers de la mondialisation, diffuse tous azimuts les produits de son soft power et ne cesse d'innover et souvent de surprendre.
À l'aube de l'ère Reiwa, Gérard Siary retrace le mouvement d'ouverture et de fermeture à l'ailleurs et à l'étranger, qui a toujours rythmé l'évolution de l'archipel et modelé son identité culturelle. Il aborde des thèmes souvent peu évoqués : image du Japon en France et à l'étranger, mythes et mythologie, racisme et minorités, diaspora, etc. C'est cette histoire renouvelée d'un peuple à nul autre pareil, qui a dû et su faire son miel de la prétendue « modernité », sans y perdre son âme ou son identité, qu'il nous raconte avec passion.
"S'étendant jadis des portes de Vienne au Yémen, de l'Algérie à l'Irak, l'Empire ottoman s'effondre en 1923 et cède la place à la république de Mustafa Kemal. Aujourd'hui, la Turquie d'Erdogan, impliquée dans de nombreuses guerres régionales, suscite des inquiétudes dans les pays occidentaux.
L'Empire ottoman connaît plusieurs siècles de conquêtes territoriales, notamment celle de Constantinople en 1453 par le sultan Mehmed II. Le règne de Suleyman le Magnifique parachève cet empire universel. Sa longévité, plus de 600 ans, est une exception dans le monde musulman. Au début du XIXe siècle, il tente de se réformer : absolutisme éclairé, règne autocratique d'Abdülhamid II, révolution jeune-turque de 1908... Après une décennie de guerre, marquée par le génocide des Arméniens, un régime autoritaire, celui de Mustafa Kemal, voit le jour. À la lumière de ces sept siècles d'histoire, Hamit Bozarslan donne à comprendre la Turquie contemporaine, incarnée par son leader islamo-nationaliste Erdogan."
Appelée « démocratie illibérale » par son Premier ministre, Viktor Orbán, la Hongrie échappe aux grilles de lecture des pays occidentaux.
Au cours de leur histoire, les Hongrois n'ont cessé de questionner leur identité, d'ériger leur souveraineté en dogme. Héritiers d'un royaume fondé en l'an mil, ils ont été privés de leur indépendance tour à tour par l'Empire ottoman, les Habsbourg et, au xxe siècle, par l'occupation nazie puis le régime communiste. Cultivant leur spécificité culturelle, l'originalité de leur langue et de leur histoire, les Hongrois n'ont finalement jamais retrouvé les frontières du royaume fondé par saint Étienne. Ils ont construit un récit victimaire, rythmé par des épisodes de révolte que la politique mémorielle exalte encore de nos jours.
Catherine Horel montre combien l'idée de nation en Hongrie a toujours été particulièrement sensible. En nous éclairant sur l'histoire longue du territoire, des héros, des mythes et des lieux de mémoire, elle nous en donne des clés de compréhension indispensables aujourd'hui.
Xi Jinping concentre aujourd'hui un pouvoir plus important que Mao. Ce livre choc raconte la réalité de cette néo-dictature, remodelée par les nouvelles technologies.
La Chine arrive à un État de surveillance numérique parfait. Les technologies les plus modernes, notamment l'intelligence artificielle, propulsent son économie dans le futur. Elles recueillent, relient et exploitent, dans de gigantesques banques de données, chaque pas et pensée de plus d'un milliard de citoyens et de tous les visiteurs. L'objectif ? Le contrôle total de la population, avec pour étalon le « crédit social », un système fondé sur les bonus décernés par le Bureau de la fiabilité. Ainsi émerge une Chine nouvelle, mettant au pas ses minorités et aspirant à façonner un Internet et l'ordre mondial à sa mesure. Il est temps de nous inquiéter de ce défi pour nos démocraties.
L'Arménie a-t-elle été le premier État chrétien ? Qu'est-ce qui relie les communautés arméniennes ? Pourquoi le gouvernement turc continue-t-il à nier le génocide ? Les Arméniens sont-ils à jamais dans la main des Russes ? Pourquoi l'Arménie est-elle membre de la francophonie ? Quel est l'impact géopolitique de la guerre du Haut-Karabagh ?
Tiraillés depuis toujours entre Orient et Occident, dominés par de puissants voisins - Perses, Romains, Russes, Turcs -, les Arméniens sont restés unis, attachés à un christianisme singulier. Grâce à sa forte diaspora - deux Arméniens sur trois vivent en dehors du pays -, ce peuple s'est nourri de tous les mondes qu'il côtoyait et les a enrichis en retour. Depuis la première République fondée en 1918, leur existence collective est traversée par le besoin de reconnaissance du génocide de 1915, les fortes migrations vers la Californie et la Russie, le conflit avec l'Azerbaïdjan et une volonté farouche d'indépendance.
En 100 questions, Michel Marian présente une histoire, une culture, un système de valeurs qui ont assuré aux Arméniens la continuité de leur identité. Il décrypte aussi la relation particulière que la France, premier pays d'accueil en Europe, entretient avec la communauté arménienne et montre la résilience d'un peuple en marche vers un idéal démocratique mais encore aux prises avec son passé.
4 septembre 1957, Little Rock, Arkansas, rentrée des classes sous le signe de la fin de la ségrégation scolaire. Les neuf enfants noirs inscrits au lycée jusque-là réservé aux seuls blancs sont encerclés par une foule hystérique.
La photographie de l'une des Neuf, Elizabeth Eckford, 15 ans, huée et insultée, fait la une des journaux le lendemain. L'Amérique est bouleversée. Commence alors un bras de fer qui oppose le gouverneur de l'Arkansas Orval Faubus au président des États-Unis Dwight Eisenhower.
Thomas Snégaroff, spécialiste des États-Unis, est allé sur place pour enquêter sur cet épisode majeur de l'histoire de la lutte pour l'égalité des droits. Grâce à des témoignages inédits et des archives publiques exploitées pour la première fois, il nous livre un récit captivant et émouvant qui brosse un portrait de l'Amérique d'hier et d'aujourd'hui.
Une plongée fascinante dans un pays toujours hanté par la ségrégation raciale.
De la Reconquista à nos jours, l'Espagne offre le visage fascinant et énigmatique d'un pays au destin singulier où de brusques ruptures alternent avec des réveils d'une surprenante vitalité.
Victime de sa légende noire depuis l'Inquisition et la colonisation des Amériques, l'histoire de l'Espagne reste encombrée de nombreux clichés - sur la Seconde République, la guerre civile et le franquisme - qui cachent une réalité complexe : celle d'une nation vivante mais contrariée par les vicissitudes d'un État impuissant à fédérer ses potentialités.
Par le rythme clair et soutenu d'un « récit national », Philippe Nourry restitue une nouvelle histoire d'une Espagne flagellée aujourd'hui par la crise économique, menacée dans son unité, mais ouverte sur l'avenir.
L' Angleterre n'est pas une île. Elle occupe la partie méridionale d'un archipel, dont elle a, lentement, méthodiquement, effectué l'exploration et la conquête. Poursuivant sa quête impériale pour s'étendre jusqu'aux confins du globe, l'Angleterre, voisine d'aucun par la terre, est devenue, au cours des âges, la voisine de tous par la mer.
Ainsi Bernard COTTRET résume-t-il cette longue mutation commencée il y a près de mille ans avec Guillaume le Conquérant. Dans une approche originale, s'arrêtant sur des épisodes et des personnages à ses yeux significatifs, il offre la synthèse brillante et limpide que l'on attendait.
En octobre 1492, Christophe Colomb découvre l'Amérique. En cinquante ans, le Nouveau Monde est exploré par des marins, des soldats et des aventuriers. Ce sont les conquistadors.
Il y a Cortès, le conquistador du Mexique, Balboa qui découvre le Pacifique, Pizarre et ses frères qui aboutissent au Pérou, Valdivia qui conquiert le Chili... Sur leurs pas, nous pénétrons dans le fabuleux empire des Incas, nous assistons aux grandes cérémonies aztèques et aux sacrifices humains, aux banquets cannibales des tribus caraïbes, à la magnifique résistance des Araucans. Comme dans un roman d'aventures, Jean Descola nous raconte l'histoire de ces hommes qui ont poursuivi sans relâche la conquête de l'Amérique.
L'émergence et le déclin de l'hyperpuissance hispanique demeurent l'un des phénomènes les plus spectaculaires de l'Histoire. De l'union de la Castille avec l'Aragon à la fin du xve siècle à l'échec de l'Invincible Armada devant l'Angleterre, quatre souverains ont gouverné un pays qui a été engagé sur tous les fronts : en Méditerranée face à l'Empire ottoman et aux Barbaresques, en Europe du Nord face aux Pays-Bas révoltés et aux princes du Saint Empire passés à la Réforme. Des villes aussi diverses que Tunis et Oran, Bruxelles et La Haye, Naples, Lisbonne et Vienne ont été régies par les souverains de la péninsule. La défense de la foi catholique a conduit ceux-ci à intervenir dans les affaires françaises et anglaises, à se faire l'âme de coalitions victorieuses à Pavie, à Lépante, à Malte, à Mühlberg, à Saint-Quentin...
Pourtant, les incessantes luttes guerrières menées par les Rois Catholiques (Isabelle et Ferdinand), Charles Quint et Philippe II aux quatre coins de l'Europe n'ont pas suffi à bâtir une puissance durable. Supportées par la seule Castille ou presque, les guerres ont littéralement épuisé les populations et les finances de l'Espagne - l'or et l'argent américains eux-mêmes n'ont pas permis d'inverser la tendance.
La majestueuse synthèse de Michèle Escamilla sur ce siècle d'or, sans précédent ni équivalent (y compris en langue castillane), se déploie à travers l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Elle fait apparaître d'exceptionnelles figures de rois et de reines, de guerriers, de saints, de poètes.
Elle nous révèle l'une des pages les plus riches, les plus glorieuses, les plus colorées, parfois les plus pathétiques de l'Histoire.
Au Japon, mégapoles surpeuplées, transports saturés, violences sociales côtoient créativité, solidarité nationale, perfectionnisme et politesse. Terre de contrastes, l'Archipel s'enorgueillit de marier avant-gardisme esthétique ou technologique et coutumes ancestrales.
Sorti exsangue de la Seconde Guerre mondiale, le Japon est devenu en l'espace de quelques décennies la deuxième puissance économique planétaire. Aujourd'hui, après sa rétrogradation derrière la Chine, l'accident de Fukushima ou la pandémie de Covid-19, le pays est confronté à de nouveaux défis qu'il n'a peut-être plus la force de relever.
Témoin alerte et passionnée, Karyn Nishimura-Poupée scrute la vie quotidienne des Nippons et décrypte les ressorts historiques et socioculturels du fonctionnement troublant de cette société unique.
L'Irak a 100 ans. Ce vaste pays du Moyen-Orient de 40 millions d'habitants peine à s'inventer une identité partagée et se trouve au bord de l'implosion.
Résultat d'un découpage arbitraire fait par les Britanniques en 1921 à la suite du démantèlement de l'Empire ottoman, l'Irak s'est construit sans socle politique et culturel commun. Divisé en trois régions occupées par trois communautés - les chiites au sud et majoritaires, les sunnites au centre, les Kurdes au nord -, le pays souffre des rivalités entre ces entités que tout oppose : ni la langue, ni les modes de vie, ni la mémoire collective ne les réunit. De Bassora à Mossoul, de Bagdad à Erbil, l'absence de mythe fondateur et de projets communs retournent violemment ces groupes les uns contre les autres.
C'est une histoire passionnante à laquelle nous convie le francoirakien Adel Bakawan qui aime son pays autant qu'il s'en désespère car, après un siècle, le projet initial d'intégration nationale du roi Fayçal reste dans l'impasse. Aujourd'hui, face à la corruption généralisée, la main basse des partis sur les ressources du pays - l'Irak vit à 95 % du pétrole -, les ingérences de l'institution religieuse, la milicisation du pays et l'injustice sociale profonde, la nouvelle génération, désillusionnée, exprime une réelle colère contre les classes politiques et constate l'échec de l'unification de l'Irak, sans trouver d'horizon.
Baptisé « Terre de glace » par les Vikings qui le colonisèrent vers 874, ce territoire isolé, aussi splendide qu'imprévisible, fascine.
Dès le Xe siècle, les Islandais affirment leur originalité en inventant leur parlement, l'Alþingi. Il incarne l'esprit d'un peuple se pensant comme une communauté. Mais leur âge d'or prend fi n au XIIIe siècle lorsqu'ils passent sous domination norvégienne puis danoise. Après une lutte tenace et pacifique, l'île retrouve sa souveraineté en 1944.
De la colonisation au protestantisme forcé, en passant par les « guerres de la morue », la « révolution des casseroles » ou les réponses ingénieuses à la crise de 2008, les Islandais n'ont jamais cessé d'affirmer leur identité pour devenir une nation moderne et prospère.
Charlemagne a-t-il inventé l'école ? Jeanne d'Arc a-t-elle sauvé la France ? Marie-Antoinette était-elle une ravissante idiote ? Zola a-t-il été assassiné ? Le rôle de la Résistance a-t-il été exagéré ? Mai 68 a-t-il été une révolution ?
Des Gaulois, nos prétendus ancêtres, à la vie politique la plus récente, notre histoire est truffée de lieux communs, de légendes, d'idées reçues et d'erreurs. Laurent Avezou revisite 2 000 ans d'histoire et cent mythes qui ont fait la France, en en décortiquant les raisons et les origines. À l'aune des derniers travaux d'historiens, il apporte des réponses claires, simples et précises et fait toute la lumière sur un récit souvent sujet à caution et à polémiques.
Peu de régions auront autant que l'Andalousie sollicité l'imagination et le rêve. Peut-être même est-elle la région d'Europe où les vérités et les légendes ont fait le plus de ravages dans les esprits parfois les plus éminents.
On a fini par attribuer à toute l'Espagne certains de ses traits : les patios, le fl amenco, Carmen, les gitans, les courses de taureaux, l'architecture hispano-mauresque, la fi ction d'un lieu où chrétiens, juifs et musulmans auraient vécu en harmonie au Moyen Âge... Paré des charmes exotiques d'un Orient lui aussi fabriqué, ce pays attachant, étranger à l'Europe et quasi africain, est une invention, l'envers de la « légende noire » de l'Espagne, des écrivains romantiques français et anglais, ce qui n'a pas empêché le national-catholicisme franquiste, avec son rejet des Lumières et du monde moderne, d'entretenir à sa façon ce même cliché d'un
paradis perdu. Aujourd'hui encore, la nostalgie d'une Andalousie supposée « communautariste » ne manque pas de rencontrer quelques échos.
L'histoire réelle, elle, nous raconte que les délimitations ne remontent pas au-delà du XIXe siècle et qu'il est difficile de soutenir que l'Andalousie ait jamais connu l'unité. Le passé s'y articule autour de trois pôles, Grenade, Cordoue et Séville (mais pas Cadix, ville moderne qui se prête mal à l'exotisme...), aux destins bien différenciés. Quant à faire de la conversion/expulsion des juifs et plus tard des morisques l'épisode le plus signifi catif de la politique intolérante de la monarchie espagnole, c'est commettre un anachronisme
que la recherche historique la plus récente a mis en évidence.
Des rives du Mississippi à la côte Pacifique, la conquête de l'Ouest a oeuvré à la construction de la nation américaine et a durablement imprégné les mentalités collectives.
Célébrée par le septième art, elle symbolise l'une des plus grandes aventures humaines des temps modernes. De cette période ont émergé des fi gures légendaires qui hantent notre imaginaire. Davy Crockett, Geronimo, Kit Carson, Buff alo Bill, Jesse James, Billy the Kid, Calamity Jane et les frères Dalton... Autant de personnages charismatiques dont l'histoire véridique, souvent méconnue, nous invite à entreprendre un voyage au coeur de la fabuleuse épopée du Far West. Une histoire de courage, de violence, d'espoir et de conquête.
"Le destin des reines relève du mythe autant que de l'histoire. Toujours observées, souvent épiées, ces femmes ont marqué durablement leur temps, par leur rayonnement singulier, leur génie et leur talent particuliers : la légendaire Boadicée, Aliénor d'Aquitaine, héroïne féminine des temps médiévaux, Isabelle, fille de Philippe le Bel, épouse malheureuse d'Édouard II, Marie Tudor, « Bloody Mary », la reine Anne au début du siècle des Lumières, déconcertante mais splendide, sans oublier l'inéluctable Victoria, la « grand-mère de l'Europe », ou Élisabeth II, l'actuelle souveraine, qui, plus encore qu'une icône, est une vivante allégorie des valeurs de constance, de tradition et d'enracinement, caractéristiques du royaume d'Angleterre.
Au terme d'une enquête minutieuse, Bernard Cottret s'interroge sur la nature du pouvoir au féminin et explore les nombreux défis qui guettent les reines outre-Manche. L'historien restitue avec rigueur et empathie les joies et les angoisses, les réussites et les échecs de ces femmes qu'il rend à leur humanité. Souvent émouvants et toujours passionants, ces portraits abordent sans tabous la sexualité, la maternité, la politique, la séduction, la culture, le symbole et le rêve.
C'est tout simplement une histoire des femmes, de leurs corps, de leurs aspirations et de leurs désirs, souvent bafoués, humiliés et corsetés au gré des conventions et des usages."