Il n'y a rien de plus propre à rappeler les philosophes et les hommes d'Etat à la modestie que l'histoire de notre Révolution ; car il n'y eut jamais d'événements plus grands, conduits de plus loin, mieux préparés et moins prévus.
Le grand Frédéric lui-même, malgré son génie, ne la pressent pas. Il la touche sans la voir. Bien plus, il agit par avance suivant son esprit ; il est son précurseur et déjà pour ainsi dire son agent ; il ne la reconnaît point à son approche ; et, quand elle se montre enfin, les traits nouveaux et extraordinaires qui vont caractériser sa physionomie parmi la foule innombrable des révolutions échappent d'abord aux regards.
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Le départ. - Adieu Lorient. - Traversée sans intérêt. - Saigon. - Surprise désagréable. - Une expédition au Tong-kin. - Délivrance. - Shang-haï. - Nagasaki. - La mer intérieure.Le temps est triste, la rade brumeuse. Quatre heures, branle-bas ; appareillage silencieux. La machine ronfle, l'hélice secoue ; adieu Lorient. Debout, à la Peirrière, des silhouettes mornes ; des mères, des soeurs, des amantes ; les coeurs se gonflent, les larmes coulent, adieu.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Les débuts de Zobéir et l'exploitation du Soudan égyptien par le gouvernement et par les traitants. - Le commerce et la traite au Soudan. - La vie dans les zeribas. - Conquête du Darfour par Zobéir. - Le futur Khalife Abdullahi et le futur Sultan Rabah. - Démêlés de Zobéir avec le gouvernement. - Révolte de Soliman-Bey, fils de Zobéir. - Choses Djaliin et Danagla. - Défaite et mort de Soliman.
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Malgré le dernier congrès de la paix, depuis quelque temps des questions brûlantes ou chimériques préoccupent vivement les esprits en Europe : 1° La continuation de l'ambition insatiable d'une grande puissance ; sa jactance ; sa politique réprouvée, ainsi que celle de quelques autres pays ; 2° la nouvelle situation de la France ; la crainte d'un envahissement de sa part ; et 3° la position palpitante de l'Italie qui étouffe ; des îles Ioniennes qui gémissent ; de l'Inde qu'on extermine et de la Turquie qui se suicide.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
SANS avoir l'intention de traiter ce sujet d'une manière très-étendue, il est bon toutefois de reconnaître que ce fut au moment où le ressort révolutionnaire se brisa dans les mains d'hommes qui n'avaient pas su le maîtriser ; que ce fut au moment tant souhaité et si vivement applaudi de tous les amis de la liberté ; que ce fut au neuf thermidor enfin que la cission fatale qui s'était opérée au trente-un mai, dans le parti républicain, prit ce caractère d'animosité qui a vicié tous les gouvernemens qui se sont succédés depuis cette époque mémorable, et les a constamment maintenus dans la crise des proscriptions.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
DÉCROISSANCE DE LA NATALITÉ EN FRANCE. || LA POPULATION TEND A DISPARAITRE. || COMPARAISON AVEC LES AUTRES PAYS. || LE NÉO-MALTHUSIANISME. || SES CONSÉQUENCES. || NÉCESSITÉ D'UNE FORTE POPULATION.
AU XVIIe siècle, la politique de Richelieu et de Mazarin et les premières guerres de Louis XIV avaient fait de la France l'État le plus puissant de l'Europe. En 1700 l'Angleterre et le Saint-Empire germanique pouvaient seuls rivaliser avec elle, et sur le trône d'Espagne, siège de la puissance prépondérante au XVIe siècle, venait de s'asseoir le petit-fils du roi de France.
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CRONSTADT. - TOULON. - ORGANISATION DES FÊTESLE 1er septembre 1893, l'empereur d'Allemagne se rendait en Alsace-Lorraine pour présider aux grandes manoeuvres des corps d'armée de la frontière ; et, le 3, il faisait son entrée solennelle dans Metz, ayant à ses côtés le prince royal d'Italie en uniforme de hussard hessois. Le jour de l'arrivée de Guillaume II dans les anciennes provinces de France annexées, la Chancellerie russe communiquait à l'ambassadeur de la République française à Saint-Pétersbourg l'ordre donné par le Tsar « à l'escadre russe, sous le commandement de l'amiral Avellan, de se trouver vers le 13 octobre (1er octobre russe) à Toulon, pour rendre la visite faite à Cronstadt par l'escadre française ».Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
L'attention des archéologues qui ont visité l'Égypte a été si fortement attirée par les temples et par les tombeaux que nul d'entre eux ne s'est attaché à relever avec soin ce qui reste des habitations privées et des constructions militaires. Peu de pays pourtant ont conservé autant de débris de leur architecture civile. Sans parler des villes d'époque romaine ou byzantine, qui survivent presque intactes à Kouft, à Kom-Ombo, à El-Agandiyéh, une moitié au moins de la Thèbes antique subsiste à l'est et au sud de Karnak.
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Un nom franc et sonore, un vrai nom de fanfare qui éclate et flamboie, une beauté impérissable, épique, la beauté sereine et impassible des médailles de Syracuse ! Elle appelle le ciseau et tente le marbre, c'est Hermione, c'est Phèdre au front cerclé d'or, c'est Ariane, elle est faite pour porter le péplum, la coupe et le poignard, et la nature, comme à plaisir, a réuni dans ce beau corps aux fiers contours toutes les splendeurs de la forme.La tête est pâle, sévère et rêveuse, le front est pur, les cheveux sont d'un noir sombre et sans reflet, les années creuseront ces joues et sculpteront leurs rides sans jamais altérer cette mâle beauté ; éternellement belle sous les méplats fatals imprimés par le temps, ceux qui la verront passer reconstruiront sans peine ses traits marmoréens.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Il est difficile, pour ceux qui n'avaient pas encore, à la fin du siècle passé, atteint l'âge de la réflexion, de comprendre l'immense changement d'idées et de sentiments que comporte l'Entente entre l'Angleterre et la France qui, en ce moment, bat son plein. Pour ces plus jeunes, l'Entente peut ne paraître que comme un pas vers l'alliance contre un ennemi commun. Ceux dont les années ont blanchi les cheveux, qui se rappellent la guerre de 1870, qui ont vécu depuis 1870 au milieu des événements, pour ainsi dire dans les coulisses de ces événements, savent que l'ennemi éventuel qu'envisagea la politique française pendant le dernier quart du siècle passé, était uniquement l'Angleterre.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Quoique très embarrassée dans ses rapports avec ses sujets chrétiens dont la fidélité n'a jamais été au-dessus de tout soupçon, la Turquie s'est sincèrement employée, depuis à peu près un siècle, à assurer aux éléments non-musulmans sous sa domination des droits et un traitement égaux à ceux des musulmans. - Cette idée anime toute la législation élaborée dans l'Empire depuis le « Tanzimat » (ère de réformes inaugurée par la proclamation de la Charte de Gulhané en 1839) et se trouvait en grande partie réalisée, lorsque la Russie, elle-même plus que jamais attachée à un système de gouvernement où ses sujets non orthodoxes étaient condamnés à un état d'infériorité marqué vis-à-vis de leurs compatriotes appartenant à la religion d'Etat, osa lui déclarer la guerre en 1876, sous prétexte d'en obtenir l'application.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Art. 1er. La constitution politique de la nation portugaise assure la liberté, la sûreté et la propriété de tous les Portugais.2. La liberté consiste dans la faculté qui appartient à chacun de faire tout ce que la loi ne défend pas, et de ne pas être obligé de faire ce qu'elle n'ordonne pas. La conservation de cette liberté dépend de l'exacte observation des lois.3. La sûreté personnelle consiste dans la protection que le gouvernement doit à tous pour la conservation de leurs droits individuels.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Les croyances japonaises peuvent être considérées comme partagées entre deux courants distincts : le Shintoïsme, d'origine nationale, et le Bouddhisme, d'importation coréenne.Nombre d'auteurs japonais ont tenté, dans un but politique ou simplement historique, de dégager la religion primitive de leurs ancêtres des apports successifs faits dans son sein par l'introduction de la doctrine du Bouddha. Leurs travaux ont été savamment commentés, soit par des membres de la société asiatique anglaise ou de la société asiatique allemande, soit par d'autres écrivains très experts dans les us el coutumes du pays.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
LE VIEUX PARIS - QUI S'EN VA. - SOUVENIRS DE JADIS. - PARIS ! VOILA PARIS ! - VILLE AMÉRICAINE. - FEU LE BOULEVARD. Hommes et choses ne sont, en ce monde, qu'une fuite perpétuelle : Vita in fugâ est. Chaque jour, le Paris nouveau chasse le Paris ancien ; chaque jour, la pioche fait des trouées sombres dans la vieille cité, qui sera toujours, quoi qu'on dise, l'âme et le coeur de la patrie française ; chaque jour, le Parisien s'attriste de voir son vieux Paris, « la grande ville », qu'il aime mieux que sa mie, ô gué, s'effacer et disparaître pour faire place à ces grandes bâtisses, niaises et plates, à ces rues à angle droit, où s'étale, lourde et bête, une architecture banale On se croirait revenu au beau temps de M Haussmann.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Depuis que l'ouverture du chemin de fer de l'Ouest permet au touriste parisien de franchir en quatre heures la distance qui le sépare du département de la Sarthe, une excursion dans le Maine est chose si facile qu'elle va devenir commune. Ce pays doit s'en féliciter, car il gagnera certainement à être mieux connu. Il est resté jusqu'ici, il faut en convenir, sous le coup de la calomnie. Les médisants du XVIIe siècle, Scarron, l'auteur du Roman comique, Boileau, Racine, entre autres, avaient nui à sa réputation.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Vie accidentée de l'officier de marine, - La corvette Helgoland. - Les premiers jours de l'armement. - Départ de Pola. - Lissa. - La vie à bord. - Arrivée à Port-Saïd.Il n'est certainement pas d'existence plus accidentée que celle de l'officier de marine. Tantôt il est à terre, jouissant du repos le plus absolu, en rapport avec la société la plus distinguée ; tantôt il vogue en pleine mer, balancé entre le ciel et l'eau sur un étroit navire ; tantôt enfin il parcourt des contrées sauvages au milieu de peuples farouches chez lesquels la civilisation pénètre à peine.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Que ferois-je au reste d'un cheval ? je n'en donnerois pas la coquille univalve - je ne sais si c'est un cône ou un fuseau, une olive ou un sabot, une hélice ou un buccin - je crois que c'est une porcelaine - non, - je ne donnerois pas un fragment de cette petite monnoie du sauvage que la mer roule sur tes plages, pauvre et heureux insulaire, pour le cheval d'Alexandre qui avoit la tête du boeuf, et pour celui de César qui avoit le pied du bélier.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
BIBLIOGRAPHIE. - BUIRETTE DE VERRIÈRES : Annales historiques de Châlons. - Manuscrits de DOM FRANÇOIS, à la bibliothèque de la ville de Châlons. - BEAUGIER : Mémoires historiques sur la Champagne. - Registres des Conclusions de l'Hôtel-de-Ville de Châlons. - DOM LELONG : Histoire ecclésiastique et civile du diocèse de Laon. - MOET DE LA FORTE-MAISON : Mémoire sur l'histoire ancienne de Châlons et de ses environs. - EDOUARD DE BARTHÉLEMY : Histoire de la ville de Châlons-sur-Marne et de ses Institutions, depuis son origine jusqu'en 1789.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Maïnz, 8 septembre 1870.Les Français vaincus et prisonniers, à la nation allemande, la nation hospitalière, la terre des grands penseurs, la patrie de Goethe !Nous avons combattu vaillamment à Froeschwiller ; mais notre épée a été brisée.Avec les tronçons nous avons lutté encore à Sedan.Mal conduits, épuisés de fatigues et de misères, nous avons subi le plus grand désastre dont l'histoire ait jamais parlé.Écrasés sous le nombre toujours croissant de soldats braves comme nous et mieux disciplinés que nous, foudroyés par de puissantes machines, cernés par les combinaisons savantes des généraux ennemis, nous avons été livrés comme un vil troupeau.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
L'empereur Guillaume II, dans son discours du trône, aux premiers jours du mois d'août 1914, a déclaré qu'il voulait la paix, mais que la Russie l'avait contraint à sortir l'épée du fourreau.Le Livre jaune a prouvé nettement que cette audacieuse affirmation était contraire à la vérité. L'histoire impartiale la jugera sévèrement.L'Allemagne voulait la guerre.Le coup d'Agadir, le règlement des affaires marocaines, l'accord congolais et tant d'autres provocations à l'égard de la France n'avaient pas réussi.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Départ de Paris. - Marseille. - Malte. - Alexandrie. - Le canal de Mahmoudyéh. - Les almées. - Le barrage du Nil. - Le Caire. - Traversée du désert. - L'isthme de Suez. - Prix des places sur les vapeurs anglais.1er septembre 1852. - Il est donc vrai, je pars pour l'Inde. Me voici sur la diligence qui doit me conduire à Marseille. Adieu Paris, qui sait quand je te reverrai ? Au chemin de fer de Lyon la voiture est mise sur un wagon.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Quand on jette les yeux sur une carte du monde, on aperçoit, loin de Paris, du côté où le soleil se lève, un admirable continent dont la nature elle-même semble avoir marqué les limites avec un soin jaloux. Au nord, la plus belle chaîne de montagnes que les volcans intérieurs aient jamais soulevée sur la croûte de notre globe le sépare des hauts plateaux du Thibet : c'est l'Himalaya. A l'est et à l'ouest, deux grands fleuves, poétiques et beaux entre tous, l'Indus et le Brahmapoutra, la protégent, l'un contre le Caboul et le Béboudchistan, l'autre contre le royaume des Birmans.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
Condorcet révèle les plans politiques et économiques des philosophes du dix-huitième siècle dans les pages suivantes :« Il se forma, en Europe, une classe d'hommes qui, se dévouant à poursuivre les préjugés dans les asiles où le clergé, les écoles, les gouvernements, les corporations anciennes, les avaient recueillis et protégés, mirent leur gloire à détruire les erreurs populaires. En Angleterre, Bolingbroke ; en France, Bayle, Fontenelle, Voltaire, Montesquieu et leurs écoles combattirent en faveur de la liberté, employant tour à tour toutes les armes que l'érudition, la philosophie, l'esprit, le talent d'écrire peuvent fournir à la raison ; prenant tous lestons, employant toutes les formes, depuis la plaisanterie jusqu'au pathétique, depuis la compilation la plus savante et la plus vaste jusqu'au roman et au pamphlet du jour ; couvrant la vérité d'un voile qui ménageait les yeux trop faibles et laissait le plaisir de la deviner ; caressant les préjugés avec adresse pour leur porter des coups plus certains ; n'en menaçant presque jamais ni plusieurs à la fois, ni même un seul tout entier ; consolant quelquefois les ennemis de la raison, en paraissant ne vouloir dans la religion qu'une demi-tolérance, dans la politique qu'une demi-liberté ; ménageant le despotisme, quand ils combattaient les absurdités religieuses, et le culte, quand ils s'élevaient contre la tyrannie ; attaquant ces deux fléaux dans leur principe, quand même ils paraissaient n'en vouloir qu'à des abus révoltants ou ridicules et frappant ces abus funestes dans leurs racines, quand ils semblaient se borner à en élaguer quelques branches égarées ; tantôt apprenant aux amis de la liberté que la superstition, qui couvre le despotisme d'un bouclier impénétrable, est la première victime qu'ils doivent immoler, la première chaîne qu'ils doivent briser ; tantôt, au contraire, la dénonçant aux despotes, comme la véritable ennemie de leur pouvoir, et les effrayant du tableau de ses hypocrites complots et de ses fureurs sanguinaires, mais ne se lassant jamais de réclamer l'indépendance de la raison, la liberté d'écrire, comme le droit, le salut du genre humain ; s'élévant avec une infatigable énergie contre tous les crimes du fanatisme et de la tyrannie ; poursuivant, dans la religion, dans l'administration, dans les moeurs, dans les lois, tout ce qui portait le caractère de l'oppression, de la dureté, de la barbarie ; ordonnant au nom de la nature aux rois, aux guerriers, aux magistrats, aux prêtres de respecter le sang des hommes ; leur reprochant avec une énergique sévérité celui que leur politique ou leur indifférence prodiguait encore dans les combats ou dans les supplices ; prenant enfin pour cri de guerre : raison, tolérance, humanité.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
UNE PETITE CAMPAGNE EN ALLEMAGNENotre corps d'armée se réunissait à Thionville. Le chemin de fer nous y amène le 21 juillet 1870. Nous débarquons et nous allons camper sur les glacis de la forteresse. Les troupes arrivent de toutes parts, mais pas d'artillerie. On apprend alors que l'artillerie du corps d'armée venait par étapes de la Fère. De l'artillerie voyageant par étapes, au moment où il s'agissait de faire face au mouvement de concentration des Allemands !Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.