Djalâl-od-Dîn Rûmî que le monde de l'Islam désigne, par respect, comme "notre maître" (Mawlânâ, Mevlana en turc) n'est pas seulement l'un des plus grands penseurs mystiques de tous les temps, un voyant qui (au Xllle siècle !) parlait de la fission de l'atome et de la pluralité des systèmes solaires, c'est aussi l'un des plus merveilleux poètes de la littérature universelle, fondateur de l'ordre des derviches tourneurs. La mise de l'homme au diapason du cosmos, l'oratorio spirituel des derviches qui symbolise la ronde des planètes autour du soleil et, à un second niveau, la recherche du Soi, sont longuement célébrés dans les Rubâi'yât : comme les atomes, le soufi danse, et la musique ne fait que "réveiller les mystères du coeur".
La première enquête sociologique sur l'intimité des prêtres et leur difficile chasteté comme prolongement du célibat obligatoire au sein de l'Église catholique
Pourquoi l'Église catholique tient-elle tant à la chasteté des prêtres ? Comment les années de séminaire transforment-elles de manière décisive la vie affective et le rapport à la sexualité des futurs prêtres ? Si la question du célibat chez les membres du clergé fait régulièrement – et depuis des siècles – débat au sein de l'Église catholique, elle est, en ce début de XXIe siècle, d'une terrible actualité.
Ce livre est né de la volonté de comprendre la nature du lien entre sexe et vocation cléricale, puis de saisir la raison pour laquelle de nombreux membres du clergé apparaissent, en la matière, si indifférents en public et obsédés en privé. Il est le résultat de longues années de recherche au
cours desquelles Marco Marzano a recueilli les témoignages de dizaines de prêtres, de leurs anciens compagnons et compagnes, d'hommes ayant quitté le sacerdoce, mais aussi de formateurs, de psychologues. Partant de ce travail de recherche, l'auteur avance un chiffre : seuls 10 % des prêtres vivraient chastement.
Mais plus que des statistiques, ces rencontres ont mis au jour des histoires douloureuses de personnes tourmentées et recluses, et permis de lever le voile sur la " culture du secret " qui règne au sein de l'Église, ces nondits et tabous aux conséquences dramatiques. Là où la règle de chasteté était le symbole du sacrifice des prêtres pour le salut de la communauté chrétienne, elle devient fréquemment la source d'une souffrance et d'un sentiment de culpabilité grandissant lorsqu'elle est enfreinte.
Cette enquête sociologique approfondie permet d'aborder de manière objective la question de la sexualité des prêtres, si cruciale pour l'avenir de l'Église.
Proche du sage indien, Pupul Jayakar, grande figure intellectuelle de l'Inde du XX e siècle, dessine un portrait plein d'humanité de Jiddu Krishnamurti, et permet au lecteur de découvrir toutes les facettes de ce penseur majeur du siècle écoulé.
La biographie de référence de Krishnamurti, dans une traduction entièrement revue" Quand Krishnamurti entra silencieusement dans la pièce, je ressentis un ébranlement de tout mon être, une intense impression d'immensité et de rayonnement. Pendant un instant, je me sentis anéantie, seulement capable de le dévisager. "
Pupul Jayakar retrace la vie de Jiddu Krishnamurti (1895-1986) avec lequel elle noua un lien de vénération et d'amitié. Elle évoque l'homme autant que le maître, les relations qu'il tissait avec ses proches, sa grande exigence, l'intensité de son écoute et son humour.
Issu d'une famille de brahmanes de l'État indien de l'Andhra Pradesh, Krishnamurti fut très jeune pris en charge par la Société théosophique qui voyait en lui l'" Instructeur du monde " dont elle avait proclamé la venue. Mais il rejeta très vite toute organisation religieuse. Des expériences mystiques, la qualité de son observation, des milliers de contacts humains dans le monde entier ont façonné sa réflexion.
Consulté par Nehru et Gandhi, Krishnamurti a exercé une influence profonde sur ses contemporains en Inde, aux États-Unis et en Europe. Cette biographie de référence offre une multitude d'aperçus inédits sur l'enseignement de ce penseur d'envergure universelle.
Alors que les technologies numériques et les médias sociaux ont transformé nos imaginaires, comment naviguer entre iconoclasme et idolâtrie? En 2015, une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux suscitait l'indignation de la communauté internationale: on y voyait des hommes en train de saccager le musée de Mossoul. L'État islamique affichait aux yeux du monde sa détermination à lutter contre l'idolâtrie. Trois millénaires plus tôt, un roi assyrien faisait lui aussi représenter des soldats en train de briser une statue. Que cache cet étrange parallèle? Pourquoi produire de nouvelles images, qui mettent en scène la destruction des anciennes?
Ce livre interroge la fonction politique des images autant que les politiques de l'iconoclasme. Du Proche-Orient ancien à l'Empire britannique et ses musées, de l'Irak de Saddam Hussein aux utopies cinématographiques de l'État islamique en passant par l'iconoclasme algorithmique imposé par les géants du Web, Aaron Tugendhaft montre qu'aucune image n'est neutre, que toute image peut devenir une idole. Peut-on se passer d'images? Le rêve d'Abraham d'un monde sans idoles n'a-t-il pas quelque chose à nous dire sur le rôle des images dans la fabrique même de nos communautés politiques?
Devenu quelques siècles après sa mort, et durant deux millénaires, le saint patron des lettrés, Confucius (551-479 av. J.-C.) est universellement considéré comme l'une des plus éminentes figures de la Chine dont il est désormais l'icône culturelle. Si sa vie est méconnue, il nous reste un témoignage de première importance quant à son activité de pédagogue, qui offre un portrait à la fois moral, intellectuel et affectif de l'homme : ces Entretiens, compilation des notes prises du vivant du Maître par chacun des disciples et réunies après sa mort.La traduction très vivante et novatrice de de Jean Levi s'attache à rendre le style du Maître dans toute sa richesse, sa concision parfois déroutante mais aussi son expressivité. Sa brillante lecture nous donne à entendre le sage comme s'il nous parlait aujourd'hui.
Les premiers missionnaires débarqués au Brésil sont confrontés à un curieux paradoxe : alors que les Tupimamba acceptent volontiers la doctrine chrétienne et se convertissent, ils ne renoncent pas pour autant à leurs coutumes féroces, au cycle infernal des guerres intertribales, au cannibalisme et à la polygamie. Cette apparente inconstance, cette oscillation entre respect de la nouvelle religion et oubli de sa doctrine, entraîne finalement les Européens à déclarer que les Tupinamba sont fondamentalement sans religion, incapables de croire sérieusement en une quelconque doctrine. Dans cet essai, le célèbre anthropologue brésilien Eduardo Viveiros de Castro, figure tutélaire des études actuelles en ethnologie amazonienne, revisite les sources du XVIe siècle pour restituer les enjeux de cette « inconstance de l'âme sauvage », en laquelle se disputeraient deux manières fondamentalement différentes de penser le monde et la société. Il nous invite à remettre en cause, dans une perspective à la fois historique et anthropologique, le rapport entre culture et religion.
Les histoires de l'Israël ancien ont toujours eu tendance à suivre le modèle narratif et historique de la Bible. Mario Liverani sort de ce schéma trompeur et inverse la perspective. Il relit la Bible (Ancien Testament) à partir des enseignements de l'histoire ancienne non seulement d'Israël mais de tout le Proche Orient ancien. Ses découvertes sont passionnantes. Son livre se lit comme une nouvelle histoire d'Israël à partir des résultats scientifiques des historiens et des archéologues. Il montre comment un petit état semblable à de nombreux autres dans la région, écrasés par la conquête assyrienne, a su inventer son histoiLes histoires de l'Israël ancien ont toujours eu tendance à suivre le modèle narratif et historique de la Bible. Mario Liverani sort de ce schéma trompeur et inverse la perspective. Il relit la Bible (Ancien Testament) à partir des enseignements de l'histoire ancienne non seulement d'Israël mais de tout le Proche Orient ancien. Ses découvertes sont passionnantes. Son livre se lit comme une nouvelle histoire d'Israël à partir des résultats scientifiques des historiens et des archéologues. Il montre comment un petit état semblable à de nombreux autres dans la région, écrasés par la conquête assyrienne, a su inventer son histoire pour échapper en quelque sorte à l'histoire banale et tragique. Le livre donc révèle les clés de cette invention à la fois littéraire et théologique. Les thèses de Liverani sont connues des spécialistes et font débat. Mais Jean-Louis Ska, grand spécialiste de l'histoire de l'Ancien Testament, a tenu à préfacer l'édition française.
Un livre passionnant et bouleversant qui apporte un nouvel éclairage sur le véritable emplacement du temple de Salomon
Chef-d'oeuvre d'enquête aux implications archéologiques et prophétiques étonnantes, Le Temple : révélations sur l'emplacement véritable du Temple de Salomon envoie une onde de choc dans les mondes juif, musulman et chrétien. Imaginez le bouleversement de la pensée politique et religieusesi le " mont du Temple ", à Jérusalem, appelé aussi " l'esplanade des Mosquées ", n'était pas le site des Temples de Salomon et d'Hérode ? Et si les pierres du Mur des Lamentations n'étaientpas celles des fondations de l'ancien Temple de Jérusalem ?Dans ce livre passionnant, Robert Cornuke s'appuie sur les recherches archéologiques les plus récentes, sur les témoignages historiques et sur le texte biblique authentique pour prouver de façon certaine que le véritable emplacement du Temple n'est pas celui qu'enseigne la tradition.Un livre bouleversant pour quiconque veut relier les récits bibliques, la géopolitique actuelle et la Prophétie.L'auteur nous dit : "Que l'aventure commence. Prenons maintenant la Bible dans une main et une pelle dans l'autre, et déterrons quelques ossements enfouis depuis longtemps dans l'histoire. En chemin, nous franchirons des passages connus seulement des prophètes bibliques, à la recherche de l'emplacement véritable des temples perdus de Salomon et d'Hérode. Nous lèverons un voile sur les recoins obscurs de l'histoire, et sur les chemins de l'Arche d'Alliance. "
Les Pouvoirs du sacré pose une question brûlante : celle de la place persistante du sacré et de la religion dans la vie sociale contemporaine. Ni une vision linéaire de la sécularisation comme déclin progressif et mondial de la religion, ni une compréhension mystique du " retour du religieux " ne conviennent pour appréhender ce phénomène complexe. Hans Joas parcourt, synthétise et discute les grands paradigmes qui ont été élaborés par la philosophie et la sociologie, depuis le xviiie siècle, pour penser la vie religieuse.
En discussion critique avec Max Weber, Joas construit une alternative au récit du " désenchantement du monde ". Il estime qu'une compréhension du devenir de la religion ne peut se séparer d'une interprétation des tensions entre le politique et le religieux, l'État et les Églises, qui ont paradoxalement créé des interstices dans lesquels les individus ont pu construire leur liberté et redéfinir leur vie en commun.
Il s'agit aussi d'un livre engagé en faveur d'un universalisme des droits de la personne qui se traduirait, au plan théologico-politique, par le double rejet des théocraties et des dictatures laïques, et par une mise en garde contre la tentation d'une " auto-sacralisation de l'Europe " contre l'islam.
Hans Joas est aujourd'hui l'un des plus éminents représentants de la sociologie des religions et de la " philosophie sociale " allemande, illustrées jadis par Max Weber ou Georg Simmel. Ont été traduits en français La Créativité de l'agir (Le Cerf, 1999), George Herbert Mead. Une réévaluation de sa pensée (Economica, 2007) et Comment la personne est devenue sacrée. Une nouvelle généalogie des droits de l'homme (Labor et fides, 2016).
Traduit de l'allemand par Jean-Marc Tétaz.
« Tchouang Tseu rêva qu'il était papillon, voletant, heureux de son sort, ne sachant pas qu'il était Tchouang Tseu. Il se réveilla soudain et s'aperçut qu'il était Tchouang Tseu. Il ne savait plus s'il était Tchouang Tseu qui venait de rêver qu'il était papillon ou s'il était un papillon qui rêvait qu'il était Tchouang Tseu. » Cette fameuse formulation, qui pose la question de la frontière entre le rêve et la réalité, constitue le fil conducteur des oeuvres complètes de Tchouang Tseu, rassemblées dans ce volume. Épousant tantôt la forme du dialogue paradoxal, tantôt celle du conte allégorique, tantôt celle du poème mystique, ce chef-d'oeuvre datant du IVe siècle avant notre ère contient tout l'esprit du Tao. On y trouve Confucius rendant visite à Lao Tseu, un mille-pattes jaloux d'un serpent, et tant d'autres figures, réelles ou imaginaires, qui illustrent, non sans humour, les enseignements de la sagesse chinoise.
Rhapsodie d'histoires rédigées en sanskrit au vi?e siècle, dont la féerie animalière s'émaille de sagesse pratique, le Pañcatantra est le plus ancien recueil de contes de l'Inde qui soit parvenu jusqu'à nous. A la demande d'un roi puissant désireux d'inculquer à ses trois fils quelques rudiments de discernement et de conduite, un saint brahmane releva le défi qu'on lui proposait : conduire en six mois les princes jusqu'aux rivages de l'entendement et du savoir. C'est ainsi qu'il entreprit de leur raconter des histoires.
Les contes, qui forment cinq volets et se déroulent comme des guirlandes au dénouement toujours différé, parlent de stratégie politique, d'ambitions, de désirs, de guerre et de paix, de destin, d'alliances et d'amitié. Lions, éléphants, taureaux, corbeaux, hiboux, pigeons, rats, serpents, tortues et gazelles y mêlent leurs aventures à celles des rois, princes, ministres, moines, marchands, tisserands, barbiers, balayeurs et brigands. Et quelquefois les dieux.
Avec les pontificats de Jean-Paul II et Benoît XVI, l'Église serait-elle, comme une vieille dame, atteinte d'ostéoporose ? Telle est en effet le diagnostic implacable que fait Hans Küng. Extérieurement, l'Église catholique est affectée par une crise sans précédent en Europe : absence de prêtres, départ massif de fidèles, absence de toute réforme du gouvernement romain, scandale de la pédophilie des prêtres, rigorisme moral insupportable, autoritarisme, restauration anté-conciliaire qui se dessine, traditionalisme liturgique, œcuménisme défaillant. Küng va aux causes profondes et lointaines de cette débâcle : un système romain – de puissance, de fermeture, d'arrogance – a fait son temps. Juridisme, cléricalisme, système de gouvernement médiéval, mentalité de croisade, méfiance envers la sexualité humaine, refus de toute réforme, mépris de la science aujourd'hui comme hier, refus de la démocratie – réservée aux autres –, goût du secret, haine du moderne, autocélébration et autoconservation internes qui se refusent à toute autocritique véritable : n'en jetez plus ! Il propose aussi toute une série de remèdes, car le mal ne lui paraît pas (encore) mortel, pour " guérir " l'Église catholique : des réformes pour être plus fidèle l'Évangile, et non pour faire plaisir à l'esprit du temps.
Hans Küng, jeune théologien brillant d'origine suisse, fut expert au Concile Vatican II (1962-1965) en même temps que Josef Ratzinger. Dernier livre de Hans Küng au Seuil : Faire confiance à la vie (2010).
Dans le contexte actuel, celui des attentats, de la résurgence des fondamentalismes et des grands débats sur la laïcité, une réédition qui s'impose comme une évidence et une nécessité. Un brûlot culte par celui qui fut l'un des principaux penseurs de l'athéisme.
Avec un mélange jubilatoire d'érudition et d'humour, s'appuyant sur une argumentation rigoureuse et une parfaite connaissance des textes sacrés et des classiques, Christopher Hitchens nous livre un pamphlet intelligent et incisif, un brûlant plaidoyer pour un nouvel humanisme des Lumières.
Que l'on soit fidèle croyant, fervent athée ou indécis, cet ouvrage soulève le débat et fait souffler un vent de liberté de pensée et de parole.
Comment un théologien catholique peut-il, ose-t-il, défendre l'idée d'une " aide à mourir ", appelée aussi " suicide assisté " ou " accompagné ", ou encore " euthanasie " ?
Précisément au nom de sa foi ! " Justement parce que je crois en une vie éternelle, j'ai le droit, le moment venu, de décider quand et comment je vais mourir. " C'est comme croyant que Hans Küng défend une fin de vie digne de l'homme, de son humanité. " Un Dieu qui interdirait à l'homme de mettre fin à sa vie quand la vie lui fait porter durablement des fardeaux insupportables ne serait pas un Dieu amical à l'homme. "
Hans Küng parle pour lui-même et ne veut rien imposer à personne. Mais avec beaucoup de délicatesse et de nuances, il revendique, pour ceux qui n'en peuvent plus de vivre, le droit de partir quand ils l'ont souhaité, en toute clarté et lucidité.
Ce livre est aussi un parcours simple et éclairant sur le " changement de paradigme " où nous sommes engagés aujourd'hui dans notre compréhension de la vie et de la mort humaines.
Hans Küng, né en 1928, est un théologien catholique mondialement connu pour ses prises de position contestataires et courageuses dans une Église qu'il n'a jamais quittée.
Robert Louis Stevenson, auteur génial de
L'Île au trésor, a aussi écrit des
Prières. Elles n'avaient jamais été publiées en France : en voici l'édition inédite.
Votre guide pour une pratique spirituelle rationnelle validée par les neurosciences
Et si la spiritualité devenait enfin une science de l'esprit ? Dans cet essai percutant et provocant, Sam Harris nous montre que le chemin spirituel, l'expérience que la conscience peut transcender l'ego, correspond bien à une possibilité de l'esprit humain, confirmée par les neurosciences.
Mais pour découvrir cette dimension ouverte de l'esprit, encore faut-il se dégager des superstitions religieuses qui sont venues le voiler et c'est ce que Harris cherche à faire :
séparer la spiritualité de la religion. À la fois recueil de souvenirs (Harris nous raconte ses rencontres avec certains des plus grands maîtres spirituels du xxe siècle), enquête sur la nature de la conscience, réflexion philosophique sur l'énigme du moi, guide de pleine conscience, exploration des états modifiés de conscience, cet essai est riche d'intelligence et de profondeur.
Voici peut-être le livre de spiritualité que le xxie appelait de ses voeux, car il montre comment accomplir les plus profondes vérités des mystiques d'Orient comme d'Occident tout en gardant l'approche rationnelle la plus rigoureuse. Aucun autre livre ne marie avec autant de force et de clarté la sagesse contemplative et la science moderne ; et aucun autre auteur que Sam Harris, à la fois philosophe, scientifique et sceptique, ne pouvait l'écrire.
" Pour une spiritualité sans religion est un livre rigoureux, clair et intelligent, qui vous conduira à l'état sans moi qui est votre vraie nature. " Stephen Mitchell
" Sam Harris nous rappelle que l'éveil ne dépend pas de croyances religieuses. Avec sa manière habituelle de mener clairement des investigations, il donne une méthodologie rationnelle pour explorer la nature de la conscience. Pour une spiritualité sans religion nous aide vraiment à nous éveiller. " Joseph Goldstein
Le thème de la religion occupe une place importante dans la philosophie politique de John Rawls, qui veut montrer comment des personnes aux croyances inconciliables peuvent néanmoins vivre ensemble dans une société juste. Deux textes découverts après la mort du philosophe (introduits ici par Robert Adams, Joshua Cohen et Thomas Nagel) apportent un éclairage nouveau sur cet aspect de son oeuvre. Le premier, Une brève enquête sur la signification du péché et de la foi, est un essai de théologie morale, rédigé en 1942, alors que le jeune Rawls envisageait la prêtrise. Affirmant la nature communautaire des personnes, il y définit le péché comme le rejet de la communauté et récuse toute vision de la société comme contrat. Le second, Sur ma religion, est un court texte personnel rédigé cinquante ans plus tard, qui retrace l'évolution religieuse de Rawls et son éloignement du christianisme suite à sa participation à la Deuxième Guerre mondiale.
Tout enseignement spirituel présuppose une modalité orale et personnelle qui est le véhicule d'une transmission et d'un rapport "d'âme à âme" en l'absence desquels la voie spirituelle risquerait de demeurer trop théorique et abstraite. Schuon était un guide spirituel, et sa correspondance concerne ceux qui se trouvaient sous sa direction mais aussi ses lecteurs et tous ceux qui recherchaient ses conseils. Schuon a fait preuve d'une très grande générosité dans la dispensation de son enseignement et dans sa capacité d'écoute et de compassion.
"Honore le Christ de la manière qu'il a prescrite, en donnant ta richesse aux pauvres. Car Dieu n'a pas besoin de vases d'or, mais d'âmes qui soient en or." Le pape François n'a jamais cessé de parler en faveur des plus pauvres, s'appuyant simplement sur le message évangélique et la doctrine sociale de l'Eglise. Alors pourquoi ses propos sont-ils si mal perçus par toute une partie du monde catholique ? On a oublié la valeur théologique de l'amour des pauvres telle qu'elle transparaît dans les paroles de Jésus de Nazareth, on a oublié une tradition de magistère social qui savait être offensive et dérangeante. Les auteurs de ce livre, reprenant les paroles du Pape François, montrent combien elles remettent en cause l'économie et la finance contemporaines. Leur analyse conduira tout lecteur à s'interroger sur notre monde, sur ses règles et ses systèmes, et sur ce qu'il est possible d'y faire, pour le changer un peu. En mieux.
Pour beaucoup, aujourd'hui, Pâques se résume à un week-end prolongé, avec des lapins en chocolat et une chasse aux oeufs. Or, cette fête a été instituée, initialement, pour commémorer un événement fondateur de l'histoire du peuple d'Israël. Depuis 2000 ans, elle revêt également une importance fondamentale pour les chrétiens.
Comment peuvent se conjuguer ces deux perspectives? Eux-mêmes juifs, Moishe et Ceil Rosen étaient parfaitement placés pour en parler.
Au XVIIe siècle, l'Amérique du Nord offrait un vaste continent aux missionnaires qui cherchaient à y apporter la nouvelle de l'Evangile. Isaac Jogues fut le premier jésuite à y avoir donné sa vie. Cette biographie est tirée de Saints of the American Wilderness de John A. O'Brien, qui raconte la vie de huit saints hommes partis convertir tout un continent, dont le zèle missionnaire leur acquit la palme du martyre et dont le sang sanctifia la terre nord-américaine.
Si la littérature, la filmographie et les recherches universitaires se sont penchées sur l'action des religieux en Amérique latine, les religieuses, quant à elles, ne sont que rarement évoquées. Passées sous silence et rendues invisibles, même au sein de leur propre institution, l'Église, ce sont pourtant elles qui vont aux confins des territoires les plus reculés pour apporter leur soutien aux populations les plus vulnérables. Ces textes issus de recherches universitaires menées dans diverses disciplines - qui retrace l'histoire de la vie religieuse féminine du XVIIe siècle à nos jours, et les chemins parcourus, des moniales aux religieuses insérées, en Amérique latine - est un hommage à ces femmes, dévouées à la défense des droits des pauvres. Il ouvre la porte à un nouveau champ de recherche pluridisciplinaire : celui de la vie religieuse féminine en Amérique latine. Ce livre est issu des Premières Rencontres Latino-Américaines sur Les Congrégations Religieuses Féminines, qui a eu lieu en Argentine, à Buenos Aires, en octobre 2019, rassemblant des chercheurs universitaires et des religieuses.
De Jean-Paul II, consacré par les médias comme l'" athlète de Dieu ", pape de la mondialisation, on croyait tout savoir. Il nous manquait cependant tout de l'intimité quotidienne du spirituel et du mystique qu'il aura aussi et d'abord été. Seul Stanislaw
Dans cet ouvrage, Judith Butler s'interroge sur la possibilité d'articuler les expériences juives de la diaspora et du déplacement et les expériences palestiniennes de la dépossession pour fonder une nouvelle éthique de la cohabitation dans la région et renouer avec la solution politique d'un État binational. La cohabitation non voulue est une condition de notre vie politique, et non quelque chose que nous pouvons mettre à mal. Nul n'est en droit de choisir avec qui cohabiter sur cette terre. Judith Butler puise dans la philosophie juive de quoi élaborer une critique du sionisme politique, de la violence d'État, du nationalisme et du colonialisme de l'État d'Israël. Pour elle, il est important de mettre en question la prétention d'Israël à représenter les Juifs. Elle engage ainsi la discussion avec des auteurs comme Hannah Arendt, Emmanuel Levinas, Primo Levi, Martin Buber, Walter Benjamin, mais aussi Edward Said ou Mahmoud Darwich. Selon Judith Butler, l'éthique de la judéité exige une critique du sionisme et ouvre la possibilité de réaliser un idéal politique de cohabitation au sein d'une démocratie radicale.