Lors du premier et du second confinement, dans le silence de la vie bénédictine, et pourtant en lien étroit avec ses amis de l'extérieur, François Cassingena-Trévedy a consigné ses réflexions sur une situation qui a plongé le monde dans la sidération.
À bonne distance des controverses politiques, il interroge ici les chrétiens sur le sens de la foi, leur rapport à l'Eucharistie, dans des périodes où ils n'y ont plus accès, la relation au corps et à la sexualité, mais s'adresse aussi à tous les citoyens sur le danger du fanatisme religieux à la lueur des assassinats de l'automne 2020 et sur notre sens du commun.
Ce livre, arraché aux heures sombres que nous traversons, interroge sur ce qui nous anime profondément pour rendre possible en chacun une renaissance intérieure.
Deuxième édition revue à l'occasion de la venue mi-juin 2015 de l'auteur John Shelby Spong à Paris pour la parution de Né d'une femme. Conception et naissance de Jésus dans les évangiles.
John Shelby Spong, qui appartient à l'Église épiscopalienne des États-Unis (tradition anglicane), a été pendant vingt-cinq ans évêque de Newark dans le New Jersey. Dans son travail de terrain, il a très vite réalisé que le message sur Jésus était devenu confus, voire incompréhensible, pour beaucoup de femmes et d'hommes, rebutés par des textes enveloppés de mythes, de légendes et d'interprétations d'une autre époque. À partir d'une relecture des textes, il nous propose dans cet ouvrage un portrait du Jésus réel, à la fois prophète, porteur d'un message de fraternité et inventeur d'une voie dans laquelle le monde traditionnel du divin se trouve bouleversé. Il aborde avec la plus grande lucidité des sujets comme la naissance et l'enfance de Jésus, les miracles, la résurrection et l'ascension de Jésus. La version originale (Jesus for the Non- Religious, 1re éd. 2007 chez HarperCollins) s'est vendue à plus de cent mille exemplaires et a suscité un écho de grande ampleur dans le monde anglo-saxon.
L'ouvrage de l'évêque J. S. Spong se situe dans la lignée des recherches qui, depuis le XIXe siècle surtout, ont entrepris de faire le tri, dans les quatre évangiles et les autres parties du Nouveau Testament, entre l'expérience faite en et avec Jésus et la culture alors disponible dont on s'est servi pour la dire. Cet énorme travail s'est encore accéléré dans la seconde moitié du XXe siècle, comme l'ont montré les livres de Jacques Giri, Les nouvelles hypothèses sur les origines du christianisme (Karthala, 5e éd. 2015), et de José Antonio Pagola, Jésus, approche historique (Le Cerf, 2012).
Encore aujourd'hui, ce travail critique reste trop souvent entre les mains des exégètes et des spécialistes. Beaucoup de chrétiens, et de catholiques en particulier, n'y ont pas accès ou ne perçoivent pas les conséquences considérables que ces acquis devraient apporter dans les prédications et les homélies, dans la rédaction des catéchismes, dans les prises de parole des évêques et du pape et, tout simplement, dans la culture religieuse et les débats de société.
En s'inscrivant dans ces traditions critiques, Jésus pour le XXIe siècle est un essai libre et franc pour donner sens et puissance à une vie de Jésus revisitée.
Tchouang Tseu (Zhuangzi), philosophe taoïste du IVe siècle avant J.-C., est l'auteur d'une oeuvre, le Zhuangzi, qui est encore aujourd'hui considérée comme l'une des plus riches que nous ait léguées la Chine. Elle a marqué non seulement le taoïsme, mais le confucianisme et le bouddhisme chinois et, par son style concis et subtil, a influencé toute la littérature de l'Extrême-Orient. De cette oeuvre, Marc de Smedt a tiré ce recueil qui restitue l'originalité de la pensée taoïste. Les jeux de langage auxquels se livre Tchouang Tseu traduisent l'aspect ludique de la vie : elle est gratuite, sans autre but qu'elle-même ; elle n'engage à rien et offre des possibilités infinies. Tchouang Tseu est le philosophe du devenir et du changement par excellence. Il est aussi l'un de ceux qui ont le mieux compris que l'humour est plus efficace et dévastateur qu'un long discours.
Cet ouvrage fait suite à la journée d'études du 5 octobre 2019 sur John Shelby Spong, lors de laquelle furent aussi discutées les idées de Joseph Moingt sur l'esprit du christianisme et cette partie de la théologie protestante familière de la culture moderne : la théologie du process et le protestantisme libéral. Cent quarante personnes ont participé à cette rencontre : des chrétiens en recherche, qui ont quitté la foi traditionnelle, s'en sont éloignés ou s'y trouvent mal à l'aise en raison des doctrines, des langages, des rites et de positions devenus obsolètes.
La crise abordée ici, en particulier celle de l'Église catholique, ne se situe pas d'abord au niveau de l'organisation ou des structures des Églises. Beaucoup plus en profondeur, elle touche le coeur même du christianisme et la façon d'exprimer une fidélité vivante à Jésus de Nazareth qui, il y a vingt siècles, a donné son nom à notre « ère commune ».
Le lecteur trouvera d'abord exposée la proposition de l'évêque Spong en réponse à sa question de base : pourquoi le christianisme doit changer ou mourir. Joseph Moingt, jésuite, nous questionnera sur une Église catholique toujours structurée autour du sacerdoce des prêtres et qui laisse peu de place aux laïcs. À travers la théologie du process, le pasteur Jean-Marie de Bourqueney nous ouvrira une fenêtre sur la recherche de Dieu comme énergie et puissance de vie.
Si l'on ajoute les témoignages de personnes et d'un groupe sur l'étude des écrits de Spong, et les échanges qui ont ponctué la rencontre du 5 octobre, ce livre prend la forme d'un manifeste pour un christianisme d'avenir. Un christianisme ouvert et crédible, qui concerne notre génération.
Après un bilan de vie douloureux et souffrant de fibromyalgie, Claire Colette, 53 ans, part à pied de Louvain-La-Neuve jusque Compostelle durant trois mois. Elle y dépose toute la souffrance de son corps, de son coeur, de son âme. Au retour, elle reçoit une deuxième vie, comme elle aime le dire. Une deuxième vie pour être plus ajustée avec elle-même, dans ses projets avec les autres et la société. Ce témoignage montre comment le chemin peut transformer, pas à pas, inexorablement, le marcheur au long cours.
Sept adolescents d'origines et de religions différentes posent des questions à leur enseignant. Au fil de leurs échanges se manifeste progressivement la nature de Dieu, dans sa grandeur et sa simplicité... La population mondiale est éprouvée par des guerres idéologiques et un matérialisme exacerbé. Elle interroge le sens de son existence. C'est de cette quête essentielle, celle du mystère de Dieu, que traite cet ouvrage. Chaque religion décrit Dieu à travers un symbolisme propre à la culture d'une nation. Loin des interprétations qui sont souvent source de confusion, ce livre permettra à toute personne sincère, quelle que soit sa foi, d'expérimenter Dieu ici et maintenant, en soi-même. Car Dieu est Esprit, et c'est uniquement en esprit qu'il peut être réalisé.
Quand on part faire un sommet en montagne, il est nécessaire de bien s'équiper, d'étudier les étapes et de trouver un bon guide. Ainsi, lorsque l'on décide de s'engager dans le mariage, il faut s'entendre sur ce que l'on va vivre, on l'espère toute sa vie, et se poser les questions essentielles. Les trois premiers chapitres de ce livre aident à poser les fondements d'un amour humain. La spécificité du mariage chrétien est ensuite examinée : pourquoi se marier à l'Église ? Et comment vivre sa vie chrétienne dans le mariage avec la prière et le pardon ? Puis viennent les thèmes du travail et de l'argent, car dans la vie quotidienne, ils ont une grande place. L'ouvrage aborde la sexualité, la procréation et la régulation des naissances. Enfin, il est important de parler de l'éducation des enfants, et d'examiner comment gérer la relation avec la belle-famille. Des témoignages de couples apportent une expérience sur chacun des thèmes abordés.
De nombreuses recherches se sont penchées sur la naissance des diverses religions. Mais on se demande rarement ce qui se passe lorsqu'elles se terminent. Que deviennent, lorsqu'une religion disparaît, ses temples, ses prêtres, ses textes sacrés voire sa langue ? Qui sont les acteurs de ce processus ? Cet ouvrage propose un panorama de ces questions, depuis la mort des religions antiques, jusqu'à l'effondrement du catholicisme en Europe occidentale qui s'opère sous nos yeux.
Profondément marqué, tout au long de son ministère pastoral, par l'accompagnement des familles en deuil, le frère Jean-Marie a voulu partager sa foi en la résurrection du Christ qui fonde toute vocation de baptisé. Il a voulu l'exprimer dans un va et vient entre l'Écriture, la tradition de l'Église et l'écoute des aspirations des hommes et des femmes de notre temps. En effet, il n'y a pas de rencontre en vérité du Christ indépendamment de la vie des hommes. Dieu n'est pas resté au ciel, il a bien pris visage humain en Jésus-Christ. Cette foi ne peut être reçue indépendamment de l'Église dans laquelle elle peut prendre corps.
A partir d'une lecture pénétrante du Coran et d'exemples tirés de la vie quotidienne, l'auteur montre que la voie spirituelle fait sortir l'homme du puits de ses représentations mentales pour l'amener au grand jour de la présence, où il voit tout par l'oeil de Dieu. Son esprit s'ouvre alors aux manifestations de l'Un qui est au coeur de tout et de tous. Une étude des trois états par lesquels nous passons : l'activité de veille, l'indifférence du sommeil, les projections imaginaires du rêve, fait découvrir l'existence d'un quatrième état qui anime le monde et rend notre perception possible : la dimension divine qui est l'aspiration de toute âme.
Cet ouvrage présente le débat religieux, médical, social et juridique chez les juifs, les chrétiens et les musulmans autour de la circoncision masculine et féminine. L'auteur démontre que la distinction entre la circoncision masculine et féminine est illusoire, toutes deux étant une violation flagrante de l'intégrité physique que rien ne justifie. Cette distinction est la raison principale de l'échec de la campagne contre la circoncision féminine. On ne peut garantir le droit à l'intégrité physique de la fille si on nie ce droit à son frère.
Étudiant les développements de la pensée chrétienne au long des siècles, Henri de Lubac découvre qu'un christianisme devenu inconscient de son lien avec Israël et avec son Messie débouche sur la production d'idéologies. D'autre part l'exploration lubacienne du passé fait conclure que l'enseignement de Jean-Paul II sur Israël, en apparence très neuf, est en réalité enraciné dans la Tradition.
Cet ouvrage étudie l'évolution du fait religieux dans la société guyanaise sur une période de presque 100 ans, dans ses aspects les .plus divers : religieux, politiques, sociaux, sociétaux. Au cours de la période allant de 1911, date de la fin des affrontements et de la non-application de la loi de séparation des Églises et de l'État, à l'aube des années 2000, on passe d'une crise religieuse à une religion catholique renouvelée.
Cet ouvrage est une méditation à plusieurs voix sur la vocation et le destin de Marie, une jeune fille juive, une vierge très humble qui, par son Fiat, a accepté de devenir la Mère du Christ. Deux mille ans nous séparent de ce mystère. Marie est issue de ce peuple juif dans lequel le Fils de Dieu naquit de la tribu de David, par l'opération du Saint-Esprit « car rien n'est impossible à Dieu ». Elle a mis au monde le Christ : ainsi Dieu est venu sur terre, afin de transformer les coeurs et faire toutes choses nouvelles. Dans l'illustration de couverture, l'étoile de David nous rappelle que Dieu a voulu naître dans ce peuple juif. L'olivier le représente ainsi que sa descendance spirituelle, le peuple chrétien. Nous chrétiens devons toujours chercher nos racines, qui sont dans l'Ancien Testament. La Croix de Jérusalem nous fait méditer sur la vie de Jésus, en particulier sa mort et sa résurrection. La croix centrale nous fait penser au coeur percé de Dieu miséricorde, Dieu d'amour qui a tant aimé les hommes.
Nous sommes parvenus à un temps où des scientifiques ne s'estiment plus interdits de dialogue avec les spiritualités. Un ailleurs, encore, se découvre chez nombre d'entre eux. Ainsi, Einstein avait raconté comment il avait accouché de la théorie de la relativité restreinte, grâce à ses réactions corporelles. Et le sens commun n'est-il pas capable d'intuiter quelque chose du Graal de la physique, entre la relativité générale et la physique quantique, comme si l'univers conférait à l'homme l'aptitude à se découvrir par tout l'univers ? Nulle place, cependant, pour le narcissisme et l'arrogance envers la Création, car l'homme n'est rien sans la nature entière ; ce qui n'empêche pas l'ambition des transhumanistes, abreuvée d'intelligence artificielle, de l'ignorer et de clamer sa capacité à créer plus que du cerveau humain, et même de la conscience.
Dans cet essai philosophique, l'auteur s'interroge sur l'obscurantisme, l'irrationnel, les croyances et les crédulités. Gidaz, affichant un athéisme définitif, interpelle les humains sur les religions et les sectes, sans jamais n'en nommer aucune, dans un souci de ne stigmatiser personne. Cette invitation à une compréhension raisonnée du monde met en l'oeuvre l'esprit humain pour que, dans l'amour du prochain, la lumière triomphe des ténèbres.
Je raconte ici mon enfance, ma montée vers l'autel et mon immersion dans les bidonvilles du Chili d'Allende. À gauche toute et en communauté. Applaudi par la majorité des catholiques chiliens, le coup d'État du 11 septembre 1973 marque la fin de cette vie. Le dieu du général Pinochet ne pouvait plus être le mien. Depuis, je ne suis plus ni prêtre ni chrétien. A la déchristianisation de l'Europe a succédé un islam trop souvent sanguinaire. Ce retour des religions m'a décidé à clarifier et partager mon expérience. Réflexion faite, ce sont mes racines chrétiennes qui m'ont permis de me libérer de toutes les religions. Je suis la preuve que sans renier ses racines, on peut s'inventer un autre avenir.
Construite en 1657, la chapelle des Pénitents blancs du Gonfalon de Grenoble, rue Voltaire, également connue comme la chapelle de l'Adoration, est un lieu insolite, méconnu, et pourtant d'un grand intérêt historique et patrimonial, au coeur du Grenoble ancien. Elle a gardé son bel ensemble baroque, retable et maître-autel, et abrite également les stalles (XVe siècle) de l'ancienne abbaye des Ayes de Crolles. Siège, sous l'Ancien Régime, d'une confrérie de Pénitents, ainsi que de la confrérie de la Miséricorde qui oeuvrait au service des prisonniers, elle fut un lieu important de sociabilité, liée entre autres aux familles de parlementaires dauphinois, mais aussi aux Vaucanson, à la dynastie Hache et à la famille paternelle de Stendhal. Elle fut également au XIXe siècle un sanctuaire important dédié à Notre-Dame de La Salette, et vit passer saint Pierre-Julien Eymard.
Les Dogon de la République du Mali ont la réputation d'être attachés à leurs cultes traditionnels. Pourtant les "nouvelles" religions comme l'Islam ou le catholicisme sont bien présentes au pays Dogon. L'auteur explique et analyse les raisons de ces conversions et les rapports entre les différentes confessions tout en s'appuyant sur des documents écrits et oraux originaux.
Ce livre inédit est issu des réflexions de l'auteur à partir de René Guénon et de Frihjof Schuon sur les carences supposées de la théologie et de la métaphysique chrétienne, mais aussi sur la tendance inverse des théologiens contemporains à dévaluer le discours doctrinal au profit d'une foi purement existentielle et antidoctrinale qui ne peut plus s'investir que dans la morale. C'est pourquoi il reprend le problème général des rapports de la métaphysique sacrée et de la religion. S'il n'y a pas d'autre réponse au criticisme théologique que l'intellectualité sacrée, mais à quelles conditions le risque qu'elle dévie vers l'abstraction peut-il être évité ?
Le vodoun masque-t-il une autre réalité ? Une réalité totalement différente de celle qui est visible, bruyante, intempestive même... ? Telle est la conviction de l'auteur qui nous propose une voie d'accès à ce vodoun des profondeurs ; celui qui ne relève pas d'une religiosité mais d'un tout autre paradigme, celui du discernement. Symboles, magistère de la foi et magistère de la raison forment un triptyque autour de l'homme qui doit, avec cet ensemble, se construire son bien-vivre, à savoir nourrir son corps et nourrir son esprit.
La rencontre mémorable entre le moine François d'Assise et le sultan Al-Kâmil a été rapportée par nombre de commentateurs occidentaux, mais elle n'a jamais été relatée par un chroniqueur égyptien. Il faut dire que dans l'Égypte multiconfessionnelle, cet épisode n'avait rien d'exceptionnel. Les discussions entre le sultan et les membres des communautés juives et chrétiennes étaient courantes et Al-Kâmil débattait de sujets religieux, philosophiques, scientifiques avec de nombreux correspondants étrangers. Cette rencontre revêt aujourd'hui un grand intérêt. À l'heure où tant d'intégrismes s'affrontent le rayonnement d'un François d'Assise répandant la paix et la fraternité est plus que jamais d'actualité.
Comment combattre la violence monothéiste ? Un rabbin, un théologien catholique et un universitaire tunisien historien des religions répondent aux questions d'un agnostique. Chacun présente un diagnostic, évoque les remèdes envisagés au cours de l'histoire, analyse les succès et les échecs. En particulier, le rabbin présente l'entreprise d'humanisation de la Torah ambitionnée par le talmudisme, le théologien expose les conditions d'une lecture du texte biblique de nature à éviter les risques de dérive théocratique, l'historien tunisien décrit le climat de violence qui, selon les textes, a accompagné l'action de Mahomet et des premiers califes. De nouvelles pistes de remède sont explorées.