Lorsqu'il était archevêque du diocèse de Milan, le cardinal Carlo Maria Martini préparait ses fidèles à la fête de Pâques en leur proposant pendant le Carême des conférences catéchétiques. Les catéchèses qu'il a prononcées chaque mardi du Carême 2001 sont réunies dans ce livre pour la première fois en français.
Inspiré par l'attitude de la Vierge Marie durant la vie terrestre de son Fils, le cardinal convie les lecteurs à un chemin d'intériorité à partir de l'Écriture Sainte, permettant de décrypter les ombres et les lumières que connaît notre vie spirituelle, « les nuits et les jours du coeur ». Dans cet exercice de relecture des méandres de notre coeur humain, il convoque en premier lieu saint Ignace de Loyola et ses « Règles pour le discernement des esprits », mais aussi d'autres saints et mystiques de la tradition spirituelle de l'Église. Chaque catéchèse se termine par une invitation à l'approfondissement et la méditation personnelle. Ce cheminement passe par l'ancrage dans la Parole et l'abandon à Dieu.
Le parcours proposé pour le temps du Carême est décrit de manière très pédagogique par un fin connaisseur des motions spirituelles intérieures, grâce à sa longue pratique de l'accompagnement spirituel.
« L'aumônier en milieu carcéral, plus qu'en tout autre milieu de vie, est un crucifié. Il sent l'immense difficulté qu'aura l'homme qu'il a appris à connaître, à aimer, à retrouver place et dignité dans une société qui paraît l'avoir rejeté une fois pour toutes. Il se sent alors, lui aussi, écrasé, impuissant, écartelé. N'est-ce pas cela, douloureusement ressenti, qui le met sur la bonne route, celle du Christ ? » P. Jacques Glangeaud, aumônier de prison.
Monique Lorrain partage dans ce livre, à travers des notes prises au quotidien, son expérience dans la prison de Korhogo, au nord de la Côte d'Ivoire. Sans fard, ni pathos, elle présente avec simplicité et profondeur les femmes et les hommes qu'elle y a rencontrés et elle nous livre le chemin spirituel intense que les détenus lui ont permis d'effectuer.
Jésuite, frappé à 55 ans par une paralysie, Pierre-Marie Hoog plonge dans l'univers des malades pendant dix mois, sans savoir ce qui va se passer... Quand il n'a pas trop mal, il écrit des notes que nous lirons lentement : des mots comme extraits d'une gangue de non-savoir sur ce qui va advenir, de l'angoisse traversée au bout de la nuit, de la con fiance avec les soignants qui permet à des personnes fragilisées de prendre des décisions risquées. Tout malade à l'hôpital est un être humilié : cette expérience radicale de pauvreté va lui permettre de communier aux souffrances des personnes qui viennent à lui. « C'est au-delà du voir, au-delà de l'entendre, quand je suis entièrement dépossédé, que tout commence, cette jointure entre la vie et la mort, cette jointure où l'on rencontre Dieu. Le lieu de ma plus grande faiblesse peut être le lieu de ma plus grande grâce. La grande souffrance qu'il arrive que nous ayons à traverser peut nous acheminer vers Dieu qui, lui aussi, s'y révèle démasqué des images que j'ai faites de lui. » À travers ce livre, Pierre-Marie Hoog recherche avec passion l'inexplicable et inépuisable miséricorde de Dieu, le don gratuit de Dieu, l'évidente tendresse de Dieu dans la rencontre de chaque personne.
La parabole des invités aux noces, au chapitre 22 de l'évangile selon saint Matthieu, est bien mystérieuse : un roi qui invite pour les noces de son fils, mais qui fait périr ceux qui ne viennent pas dans l'incendie de leur ville ; qui veut remplir la salle de fête, mais qui jette dehors dans la nuit l'invité qui ne s'est pas mis sur son trente-et-un ! Qui est ce roi inconstant ? Fait-il bon être invité ? Bruno Régent nous éclaire sur cette énigme, en identifiant dans le contexte de la parabole et dans le texte lui-même des indices d'interprétation. Bien au-delà de la lecture allégorique classique (qui assimile le premier groupe d'invités au peuple juif et le second à l'Eglise) dont il remet en question la pertinence, il entraîne le lecteur sur des chemins inattendus : ce roi est-il vraiment violent ? Quel appel faut-il entendre ? Notre réponse est-elle libre ? Comment se montrer digne du roi ? Où se situe la joie de la fête dans ces noces ? Au lecteur alors d'entrer en itinérance, en quête du sens spirituel et missionnaire de cette parabole. Pour l'y aider, l'auteur propose des temps de réflexion et des pistes de prière à partir des Exercices spirituels de saint Ignace, ainsi que des idées d'animation de groupe, tandis que les dessins de Charles Henin l'invitent à se glisser dans la scène selon sa propre représentation. Un écho de la parabole dans l'évangile selon saint Luc et des extraits des commentaires des Pères de l'Eglise, présentés par Michel Fédou, s.j., complètent cet ouvrage.
« Va-t'en Satan ! » Ces mots prononcés face à son assassin terroriste par le Père Jacques Hamel, égorgé alors qu'il célébrait l'Eucharistie le 26 juillet 2016, constituent le point de départ de la réflexion de Michel Farin sur le mystère du mal à l'oeuvre dans l'homme. Alors que les experts de toutes sortes cherchent à expliciter les dysfonctionnements de l'humanité en proie à une radicalisation si inquiétante, il montre comment ce prêtre martyr témoigne, au coeur de son drame, de la Révélation de Dieu. A la lumière de l'Ecriture et des Exercices Spirituels de saint Ignace de Loyola, l'auteur analyse le fonctionnement et l'emprise du « Père du Mensonge », Satan, et démythifie le « péché originel ». Non, le mal n'est pas inhérent à l'homme, mais Adam a sans cesse à lutter contre lui, en premier lieu en se reconnaissant pécheur devant Dieu, et en gardant une confiance sans faille en Son amour créateur et illimité pour lui. Connaître la façon dont l'Ennemi opère, se rappeler comment Dieu a pardonné l'idolâtrie du Veau d'or ou l'adultère du roi David et surtout fixer son regard sur le Christ en Croix permettent d'être sauvé de l'emprise du mal.
Traverser l'épreuve de la maladie peut s'apparenter à une forme d'exil : comme un exilé, le malade est projeté hors de sa vie et de ses repères habituels. Comme en exil forcé, une maladie grave bouleverse tous les liens et brouille l'identité de la personne souffrante qui subit alors les effets d'une puissance modificatrice souvent irrésistible.
L'auteur a vécu elle-même la traversée d'une grave maladie et sa foi l'a poussée à chercher à éclairer cette épreuve par celle de l'Exil du peuple de Dieu à Babylone. La comparaison qu'elle mène entre les textes bibliques et des récits de personnes malades parus dans les librairies suit la trame-même de l'épreuve : au premier temps de la violence et de la plainte succède celui de la confiance et de l'unité, puis celui de la mémoire et de la consolation. Croiser ces récits permet à Anne-Isabelle Lacassagne, dans un langage clair et accessible, de commencer à dégager un sens à l'adversité.
Des mouvements divers, des états d'âme se succèdent en nous. Quelle importance ont-ils dans notre vie spirituelle et apostolique ? Leurs variations sont plus ou moins rapides et plus ou moins amples, selon les moments de la vie, les événements, le tempérament de chacun. Tantôt nous sommes portés à entreprendre, tantôt à nous renfermer. Comment, dans ce flux et ce reflux, reconnaître les courants qui Dieu, afin de les utiliser ; et ceux qui nous entraînent à la dérive, afin de nous en dégager ? Pour voir clair en nous-mêmes, il s'agit alors de s'exercer au « discernement » des mouvements spirituels, non pas pour s'inquiéter dans un travail d'analyse psychologique, mais pour se soumettre avec confiance et intelligence à l'action de Dieu qui vient séparer en nous la lumière des ténèbres. Les différents chapitres de cet ouvrage commentent, pour le chrétien désireux de mener sa vie en cherchant la volonté de Dieu, les conseils les plus simples donnés par saint Ignace de Loyola dans le livret des Exercices spirituels.
Bien des chrétiens désirent préparer ou prolonger l'écoute de la Parole de Dieu entendue lors d'une messe dominicale ou d'une fête religieuse. Méditer l'homélie ou lire un commentaire biblique est nourrissant pour la foi. Mais sentir la Parole prendre Vie au plus intime de soi-même n'est possible que dans le dialogue confiant avec le Seigneur.
Et pourtant, beaucoup se trouvent encore bien démunis pour prier à partir des textes de l'Écriture Sainte. Ignace de Loyola a expérimenté une façon de procéder qui porte beaucoup de fruit et que Jean-Claude Sailly reprend dans cet ouvrage. Il offre au lecteur, pour chaque dimanche et fête de l'année liturgique, des pistes pour prier sur les textes du jour, relire sa vie et l'offrir à Dieu. Les indications sont simples mais essentielles, faciles à mettre en oeuvre mais engageantes. Les portes d'entrée proposées par l'auteur laissent toute la place à l'oeuvre de l'Esprit Saint, qui « intercède pour nous par des gémissements inexprimables » (Romains 8, 26).
Cette invitation à la prière est à suivre à son propre rythme, avec « un coeur large et généreux » désireux de se laisser transformer par l'amour du Seigneur. Un livre indispensable pour vous accompagner au long de l'année liturgique.
Depuis qu'Ignace reçut le 20 mai 1521 le boulet de canon qui allait changer radicalement le cours de sa vie et aboutir à la fondation de la Compagnie de Jésus, le monde a bien changé ! À l'époque d'Ignace, on cherchait à « sauver les âmes ». Actuellement on parle plutôt d'épanouissement personnel, voire spirituel...
Mais les façons de faire initiées par les premiers compagnons jésuites ont fait leur preuve au cours des siècles pour vivre plus pleinement. Aujourd'hui encore, la lecture des signes des temps et une plongée assumée dans la société constituent les bases de la « méthode ignatienne », fructueuse pour qui souhaite « vivre bien » sous le regard du Christ.
Il est évidemment nécessaire d'y mettre de la volonté. Les exercices proposés dans cet ouvrage aideront le lecteur à rechercher son désir profond et à prendre sa vie en main, dans l'optique de son bonheur et de celui d'autrui.
Ce livre offre un parcours complet et pédagogique sur l'équilibre personnel, la pratique de la décision et l'animation des organisations. S'y ajoute un panorama de l'histoire des jésuites et de leur expérience de la spiritualité.
Une manière de dire Dieu, un chemin pour aller à Dieu et une famille spirituelle. C'est ainsi que JC Dhôtel, jésuite, définit une spiritualité, dans cet ouvrage écrit à l'occasion du cinquième centenaire de la naissance d'Ignace de Loyola. Alors, comment l'expérience d'un homme né à la fin du XVe siècle peut-elle nous aideer à dire Dieu et à aller vers Dieu au XXIe siècle ? En partant des écrits de saint Ignace, l'auteur trace les lignes de force de la spiritualité ignatienne: une spiritualité résolument moderne qui rassemble encore aujourd'hui aux quatre coins du monde des hommes et des femmes, laïcs et religieux, désireux de "chercher et trouver Dieu dans la disposition de leur vie".
Quels sont les moyens et la démarche offerts à un groupe ou une communauté pour prendre une décision selon la volonté de Dieu et qui engage le groupe et chacun de ses membres à une action en vue d'un meilleur service ? Analyser une situation, en rassembler les données, prévoir les conséquences d'une éventuelle décision. Nous dégager des forces de mort qui paralysent ou freinent et adhérer aux forces de vie qui libèrent. Ces questions qui se posent à chaque individu se posent également à tout groupe quel qu'il soit face à des choix. En s'appuyant sur la démarche des Exercices spirituels et sur la délibération de saint Ignace de Loyola et de ses premiers compagnons qui, en 1539, prirent la décision de fonder la Compagnie de Jésus, le P. Jean-Claude Dhôtel analyse les conditions et vérifications nécessaires avant d'entreprendre un discernement communautaire, jusqu'à la manière de le conclure par la prise de décision.
Le temps du Carême nous est offert pour « nous donner davantage à la prière, témoigner plus d'amour pour le prochain, retrouver la pureté du coeur et nous libérer de nos égoïsmes », disent les préfaces liturgiques. Avec ce livre, Jacques Fédry nous invite à profiter de ce temps pour transformer notre coeur par la prière, en méditant chaque jour la Parole de Dieu. Couvrant les trois années A, B et C, l'auteur commente l'évangile de chaque jour du Mercredi des Cendres jusqu'à Pâques et achève la méditation proposée par une courte prière. Il engage le lecteur à revenir au texte (reproduit en entier pour plus de commodité) et à faire le lien avec sa propre vie, pour formuler sa prière personnelle à partir de ce qu'il vit et de ce qu'il sent, selon la méthode d'Ignace de Loyola. Vécus au fil des jours, ces exercices proposent un chemin vivifiant vers Pâques.
La vie communautaire et une nécessité pour les croyants. Comme le dit l'adage : « Un chrétien isolé est un chrétien en danger. » C'est bien pourquoi, dès les débuts du christianisme, de petites communautés de foi avaient vu le jour. Encore maintenant l'appartenance à un groupe d'échanges paroissial ou à une équipe locale de mouvement d'Église vient souvent compléter la fréquentation de la messe dominicale. Toutes ces cellules d'Église ont en commun, malgré leur diversité, d'être des lieux fraternels de partage d'une parole autour de la foi commune.
Faire vivre ces petites communautés de foi ne va pas forcément de soi : qui dit groupe dit aussi besoin d'organisation et expérience de fragile fraternité. Cet ouvrage souhaite répondre à ce défi. Il propose une sorte de guide pratique pour le fonctionnement heureux de tout groupe chrétien. Les fiches qui le composent sont inspirées des manières de faire éprouvées de la Communauté de Vie chrétienne. Elles ne cherchent pas à imposer une spiritualité particulière, mais visent simplement à partager une méthodologie qui peut guider l'animation de toutes sortes de groupes d'Église. Cet outil aidera tous les membres du groupe à se maintenir dans une disponibilité intérieure féconde et vigilante, pour rester dociles à l'Esprit Saint qui nous rejoint dans nos vies personnelles.
« Sommes-nous capables de nous lier pour la vie ? » L'auteur relève ici un défi, celui de répondre à cette question provocante, étonnante, de la durée dans le couple. Elle constitue en effet une provocation pour notre humanité, confrontée aux valeurs du monde moderne qui véhicule des images du bonheur souvent incompatibles avec l'engagement sur un long terme. Il montre comment un lien durable et heureux est envisageable. Un lien où s'entrecroisent comme en torsade un vouloir, un art, et un don. Il va plus loin en soulignant que « cette torsade suppose l'ouverture du couple à une vie plus grande, celle d'un Tiers, celle du Tout-Autre qui est aussi le Tout-Proche, vie qui se révélera elle-même, dans un troisième temps comme relationnelle, ternaire, trinitaire. » « La traversée de l'impossible » est suivi de deux textes également consacrés au couple : « Le spirituel est lui-même charnel » et « Porter du fruit ».
Mener sa vie selon l'Esprit (Editions Vie chrétienne n°204) ne cesse de connaître un grand succès depuis sa parution en 1977. Jean Gouvernaire nous y apprend comment discerner, parmi les « diverses motions qui se produisent dans l'âme », les courants qui nous mènent vers Dieu de ceux qui nous emportent à la dérive. Ce sont là finement expliquées les règles dites de première Semaine des Exercices Spirituels d'Ignace de Loyola. Le présent livre est le complément, le tome 2, que Jean Gouvernaire a écrit quelques années plus tard en 1990 : c'est le commentaire des règles de discernement dites de seconde Semaine des Exercices qu'Ignace propose pour un discernement plus subtil. En effet, même dans les courants porteurs peuvent se glisser un tourbillon trompeur ou un faux calme. Il s'agit alors d'affiner son discernement et d'aiguiser sa vie spirituelle, pour distinguer à coup sûr la brise de l'Esprit Saint. A l'aide d'explications claires et d'exemples choisis, Jean Gouvernaire nous conduit pas à pas dans l'exploration de notre ressenti spirituel pour une vie entièrement accordée à Dieu, que ce soit dans les grandes décisions comme dans la vie de tous les jours. Le propos est complété par la présentation de trois textes de grands spirituels, qui font écho, chacun à leur manière, aux intuitions ignatiennes décryptées par l'auteur. Avec la disponibilité retrouvée des deux tomes, on peut de nouveau aller jusqu'au bout du cheminement auquel nous invitent les observations profondes et délicates d'Ignace.
« Je répandrai mon Esprit sur toute chair », dit le Seigneur par l'intermédiaire du prophète Joël (3, 1). Voilà bien un paradoxe, à vrai dire : comment le spirituel peut-il rejoindre le corporel ? Comment l'homme peut-il conjuguer la matérialité de son corps, l'influence de sa vie psychique, avec sa volonté dans les décisions qu'il a à prendre et les choix qu'il doit poser ?
Aujourd'hui la dualité corps-âme a vécu. Philosophes, scientifiques et anthropologues cherchent à décrypter notre personnalité. Certains mettent en avant les caractéristiques biologiques, d'autres notre histoire personnelle imprimée dans notre mémoire, d'autres encore notre libre-arbitre. Est-il possible cependant de découper la personne en composantes juxtaposées, alors qu'elle aspire à une harmonie, à une unification de Vie ?
L'auteur de cet ouvrage réfléchit à la façon de considérer tout l'homme. Pétri de connaissances philosophiques et théologiques, il commence par définir les différentes dimensions anthropologiques de notre existence, puis il montre que leurs interactions sont nécessaires et qu'un mystérieux élan transcendant de vie anime chaque homme. Pour la Bible, cet élan vient de l'Esprit de Dieu. A l'écoute de la Parole de Dieu et de témoignages de vie de chrétiens, notamment Ignace de Loyola, Pascal Eymery fait découvrir au lecteur comment l'Esprit Saint peut nous guider vers l'unification de notre être.
Appelés ? Nous le sommes tous. Tant d'appels nous sollicitent, dérangent, orientent nos projets, nous écartelant souvent entre de multiples possibilités. Dans ce tumulte, Dieu est parfois perçu comme un intrus. Pourtant, loin d'aliéner sa liberté, le désir de Dieu entre avec un infini respect dans le désir humain, épousant de l'intérieur sa quête de vérité. Il s'agit, par une alliance féconde avec lui, d'inventer réellement la vie. Vivre est une réponse d'amour. Élaborer des projets en dialogue avec Dieu nécessite du recul : quels moyens privilégier ? Quels repères trouver quand on doit choisir et se décider ? Ce livre propose un véritable chemin de discernement. Comme Moïse a fait un détour pour voir l'étrange broussaille d'où sortait la voix qui l'appelait, l'auteur nous entraîne à faire le détour des Écritures. Étonnant « buisson ardent » en vérité que cette permanente mise en dialogue de notre vie quotidienne avec la révélation évangélique de Jésus en son humanité : le Fils aimé du Père met à jour notre désir le plus profond ; il nous dévoile le secret de la vraie liberté et la source du vrai bonheur. Dans son Esprit, l'Église tout entière est « appelante ».
En toute simplicité, l'auteur, médecin de campagne, lui-même confronté dans sa jeunesse à une maladie réputée incurable et profondément touché par sa guérison inexpliquée, livre dans cet ouvrage un témoignage au plus près de ce qu'il a vécu. Avec pudeur et sensibilité, il relit son parcours à la lumière de sa foi : les années d'études, l'installation professionnelle et la vie familiale rythmée par les consultations et les urgences. Denis Heneman pose un regard aimant sur son travail et ses patients, tout en restant lucide sur l'exercice, et les limites, d'une profession difficile. Ne cherchons pas dans ce livre de grande révélation théologique, ou des considérations philosophiques pointues, ou encore une exemplarité à suivre. Mais simplement un merci pour l'oeuvre de l'Esprit Saint, discrète Présence dans toutes les petites actions du quotidien qui font une vie.
Jean-Claude Dhôtel s'adresse à nous avec des mots simples et directs. La fin et les moyens, la liberté et la décision, le désir et la disponibilité, servir... Il y a derrière ces mots les réalités de notre quotidien. Emportés par la très (trop) grande vitesse de nos vies, nous les voyons défiler sans les voir. Nous savons qu'ils sont importants, mais nous ne savons plus les identifier. Que veut dire la question : « Suis-je libre » ?
Dhôtel répond par un exemple inattendu : «Marie, une femme libre, la plus libre qu'il soit ». Il éclaire le chemin du désir au plaisir. De la fidélité à la mobilité, il retrace la voie d'Ignace avec nos mots d'aujourd'hui : adhérer au réel, sortir de soi pour entrer dans une incessante conversion. Une marche sur les eaux de la mer. Marche aventureuse jalonnée d'entretiens, l'entretien avec les autres, tout un art. Marche émerveillée jalonnée de prière, de la contemplation d'un récit évangélique à la relecture du livre du monde. Monde qui est le lieu de notre rencontre avec Dieu, et il n'y en a pas d'autre. Ma mémoire et mon intelligence nourrissent et éclairent ma prière, mais c'est le coeur qui entraîne le vouloir. Le coeur, affecté par ce qui lui arrive, touché par une rencontre. L'enjeu de cette marche : la croissance, à travers malheurs et bonheurs, vie, mort, et naissance du « nous ».
Une spirale ascendante qui élargit le coeur à chaque tournant : «Dieu était là et je ne le savais pas. »
Le 23 mai 2015, 300 000 fidèles, venus de 57 pays, ont assisté à San Salvador à la béatification d'Oscar Romero, « évêque, martyr, pasteur selon le coeur du Christ, évangélisateur et père des pauvres, témoin héroïque du royaume de Dieu, royaume de justice ». En prenant la défense des paysans sans terre et en appelant les soldats à ne plus tirer sur la foule, il avait suscité la colère des milieux les plus conservateurs de son pays : le 24 mars 1980, il était tué en pleine messe par un tireur d'extrême droite.
Martin Maier retrace dans cet ouvrage l'évolution spirituelle de Mgr Romero, devenu prophète d'une Eglise pauvre pour les pauvres. Il montre comment, en s'enracinant dans la spiritualité d'Ignace de Loyola, il a élaboré avec Jon Sobrino et Ignacio Ellacuria la théologie de la libération et du peuple crucifié. L'héritage de l'archevêque de San Salvador demeure toujours actuel : le Pape François, admirateur de cette grande figure évangélique, plaide avec insistance pour l'option préférentielle pour les pauvres et pour une civilisation de la frugalité partagée.
Décider de vivre ? Comme si nous faisions quotidiennement de mener notre existence à travers notre statut notre environnement familial ou professionnel ! Et pourtant...
Cette vie nous l'avons reçue à l'origine, nous avons acquis des autres des savoir-faire, passeports indispensables pour l'existence. Nous nous débrouillons dans domaines multiples et nos compétences sont garantes d'une vie que chacun de nous a pu appeler « sa » vie : capacité d'autonomie au milieu des autres, et en même temps de cette aptitude à agir comme eux et avec eux.
Mais il suffit parfois d'un événement, d'une période difficile, pour renverser ce fragile équilibre. Nous savons « faire », nous savons « agir », mais est-ce que nous savons « vivre » ?
Dans cet ouvrage qui s'adresse à un large public, l'auteur propose un parcours, confrontant notre manière d'exister et la manière d'exister de Jésus. Une invitation à nous mettre en route et à choisir la Vie par une décision qui s'origine dans l'amour.
Aller aux frontières, découvrir des horizons nouveaux, dépasser les barrières et nos limites pour annoncer l'Evangile... Plus de 450 ans avant l'exhortation apostolique La Joie de l'Evangile du Pape François, le jésuite François Xavier (1506-1552) a entendu l'appel à déplacer au plus loin les frontières de la chrétienté. Il a effectué un extraordinaire périple, dont sa correspondance a donné des échos : ses découvertes étonnées de cultures si dissemblables de celle de l'occident, mais aussi sa transformation intérieure au fur et à mesure du voyage. Plus il s'éloigne de son point de départ, plus le Dieu qu'il croyait connaître le surprend. En quatorze thématiques comme autant de stations de méditation, Benoît Vermander, sur les lieux mêmes foulés par François Xavier, analyse ce que « l'apôtre de l'Asie » a écrit aux hommes de son temps et le fait résonner dans notre monde d'aujourd'hui, confronté à d'autres défis de mondialisation. La quête de sens de François Xavier demeure d'actualité : l'unité du monde passe par la reconnaissance et l'acceptation de la profondeur des différences qui le façonnent ; Dieu se révèle en se partageant.
En ce XXIe siècle, conflits armés, guerres civiles, terrorisme, totalitarisme, mépris de la planète, hégémonie de la finance... continuent encore d'engendrer des morts par dizaines de milliers, des innocents massacrés. Michel Farin médite, dans cet ouvrage puissant, sur ce qui nous arrive aujourd'hui, à travers tant de violence. Il relit l'épisode connu sous le titre : « Le massacre des innocents » dans l'Evangile selon saint Matthieu et montre de manière cohérente et pédagogique que, à la lumière de la Passion et de la Résurrection de Jésus, ce texte renvoie, de façon nouvelle, à une relecture de Moïse et de tous les Prophètes. L'auteur explicite avec justesse les mécanismes qui, dans les textes bibliques, conduisent à la perpétration de la violence. Ils sont tous d'actualité : jalousie, profanation du sacré, crispation identitaire, barbarie, idolâtrie, aveuglement... De génération en génération, le massacre de l'innocent n'a pas cessé et Dieu, inlassablement, veut nous sauver de l'esprit de toute-puissance, qui se dresse constamment contre l'enfance innocente car elle le menace de sa superbe. En dépit des apparences, notre histoire est le lieu de la victoire de Dieu pour nous.
Bruits de fond incessants, activités multiples, obligations incontournables, course effrénée du temps, sentiment d'inutilité, perte du désir... Nombreuses sont les causes de délaissement d'une vie de prière fidèle. Et pourtant, au fond de nous-mêmes se fait sentir comme un manque peut-être, ou un appel au creux de notre coeur que nous ne pouvons plus choisir d'ignorer. Il y a des périodes de notre existence où la prière est à retrouver, sous une forme nouvelle, plus féconde car plus associée à notre vie, plus identifiée à celle du Christ, comme on trouve un second souffle.
En cette aventure où les panneaux indicateurs viennent parfois à manquer, ce petit livre voudrait être un guide, nous éclairant et nous confirmant dans l'espérance par l'expérience d'autres croyants. Il nous fait découvrir ou redécouvrir quelle est notre liberté pour suivre un chemin unique en coopérant à la grâce de Dieu. Une conviction guide les auteurs : la prière n'est pas loin de nous, il suffit de si peu de choses...