Seize récits brefs ancrés dans un quotidien trop lourd, parfois trompeur, qui démontre l'intemporalité de l'oeuvre de Bertrand Bergeron. Que ce soit par la fuite vers un ailleurs anonyme (« Parmi d'autres ») ou lors des premières étreintes d'un jeune couple (« Dans un miroir, avec quelqu'un »), les personnages se dévoilent avec une sensibilité et une pudeur qu'équilibre un style littéraire d'une exigeante précision.
Si l'on a dit de Jean Pierre Girard qu'il possède l'une des voix les plus fortes de sa génération, c'est en raison du dynamisme de sa prose, de sa capacité à tracer le terrain sur lequel sont littéralement jetés les personnages. En effet voilà bien une écriture qui s'impose, fouille, qui tranche dans la matière, heurte, qui bat, comme on dit du pouls. Sitôt qu'on est convaincu d'être en Amérique, qu'on a reconnu le bitume de la ville et de la route, la prose de Girard choisit d'être ailleurs, ne donnant aux choses un contour précis que pour mieux les soustraire à l'univers objectif et les insérer dans le champ de pensée de ses personnages. Nouvelliste, romancier, essayiste, Jean Pierre Girard a été lauréat du prix Adrienne-Choquette de la nouvelle pour son premier livre, Silences.
Enchantement, raffinement, charme de petits poèmes en prose.
À travers un jeu de situations familières, ce recueil de nouvelles donne vie à des hommes et des femmes aux prises avec une libido parfois... dérangeante. Qu'elle soit nourrie par un sentiment amoureux ou purement sensuelle, elle se glisse entre le couple, chatouille la célibataire et tente l'indécis ; en s'introduisant dans la sphère de la séduction, « Le pharmacien » fait du lecteur un voyeur de l'amour vrai, celui qui blesse et fait grandir. Avec une exquise sensibilité l'auteure dresse un portrait réaliste des relations amoureuses du XXIe siècle en mettant en scène nos ami(e)s, nos voisin(e)s, nos collègues...
Personne n'a oublié Claire Martin, la romancière et mémorialiste célébrée de l'époque de « Doux-amer » et « Dans un
gant de fer ». En publiant « Toute la vie », qui regroupe des nouvelles et des souvenirs, Claire Martin renoue avec les textes brefs, genre qui l'avait lancée, avec combien d'éclat, dans la carrière littéraire (« Avec ou sans amour »r, 1958, prix du Cercle du livre de France).
Tout, la vigueur de la phrase, l'humour en coin, les demi-teintes avec lesquelles elle dessine personnages et situations, tout nous rappelle l'une des plus fortes personnalités de notre littérature. Surtout, des moments de sérénité, des instants de
délicatesse, des bonheurs d'expression flottent au-dessus du texte. Une vie est ainsi donnée à traverser par le biais des
lectures qu'une femme se remémore comme on pense aux amis les plus chers. Les mots, les phrases font les êtres, la
lecture concourt à la vie, toute la vie.
Les nouvelles du « Traversier » mettent en scène des hommes dont l'avenir se réduit à une peau de chagrin. Ils ont la désagréable impression que leur vie leur a échappé.
« Le traversier » est une allégorie du passage vers un nouvel état de conscience dont l'urgence exacerbe l'angoisse des personnages. Car pour ces hommes vieillissants, demain sera peut-être trop tard et leur histoire risque de tourner court avant que d'être vécue.
Recueils de 23 nouvelles abordant les thèmes du vide et du plein, de la maternité, des rapports entre le monde adulte et celui de l'enfance, et les nouvelles situations familiales.
Honoré Dumont, profession : nègre. C'est-à-dire chargé d'écrire les livres des autres. Il n'est pas facile d'être soi quand le métier exige qu'on se mette dans la peau, ou plutôt dans la plume des autres ! Dumont parviendra-t-il à écrire son propre roman ?
Dans les douze nouvelles du recueil, l'auteur aborde la question de l'identité avec un regard amusé. D'histoire en histoire, les personnages s'insèrent dans un vaste mouvement qui, des circonstances extérieures appelées à lancer l'intrigue, les ramène au centre d'eux-mêmes.
Recueil de trente courtes nouvelles au ton dynamique. Par petites touches, l'auteur compose des décors, évoque l'attente, campe des personnages qui se révèlent dans une sorte de vérité inquiète. Les histoires sont cimentées par la fantaisie, qui lie l'ancien et le moderne, la société traditionnelle et le monde moderne, le mondes des travailleurs et celui des artistes.
Inspiré par l'oeuvre du peintre Edward Hopper, ce recueil de nouvelles de Marie-Jeanne Méoule anime avec délicatesse quelques archétypes du rêve américain. Sans hâte, par petites touches sensibles, l'auteure s'emploie à nous rappeler que derrière l'image palpite la vie.