Avec la verve qu'on lui connaît, Gilles Pellerin renoue avec le genre de la nouvelle en prenant pour appui les douze signes du zodiaque ; grâce à son érudition et à son sens du rythme, chaque signe sert ainsi de prétexte à une nouvelle mettant en scène des personnages légèrement décalés, dont on ne saurait dire s'ils sont franchement agaçants, attachants ou carrément drôles. Chose certaine, le genre de la nouvelle est particulièrement bien servi ici, confirmant la réputation de l'auteur, maintes fois récompensé.
Dans ce recueil de nouvelles, un bouquet de personnages en apparence quelconques parvient à nous faire ressentir le dégoût, la peur, la lassitude. Avec une écriture vive et un sens de la formule hors du commun, Alain Raimbault joue avec aisance dans les codes de l'horreur. S'inscrivant dans une tradition littéraire établie, il démontre sans contredit sa maîtrise de la langue, son sens de l'humour caustique, ainsi qu'un sens de l'observation particulièrement acéré. Avec Sans gravité, l'auteur nous rappelle sans cesse que la littérature est aussi affaire de violence et de douleur. Dans ces contes cruels, les innocents meurent souvent, les miracles n'existent pas et les guerres ne font pas de gagnants.
Quatorze nouvelles qui réunissent de jeunes personnages qui fréquentent un collège privé, le cadre à l'intérieur duquel les textes se font écho. Ballottés comme des bulles d'air dans l'eau trouble de l'adolescence, Nicolas, Moéma, Marc-Aurèle, Alex et les autres font l'apprentissage de la vie.
Vingt nouvelles ayant pour thème les rendez-vous manqués. Les relations familiales, amicales ou amoureuses sont exposées, dévoilées, mises à nu, pour révéler un monde d'apparences parfois trompeuses, souvent malsaines.
Mêlant adroitement l'humour et l'émotion, le terre-à-terre et le poétique, Marie Claude Malenfant collige dans ce recueil de nouvelles des moments vitaux, repêchés dans la vie d'hommes et de femmes vulnérables et entêtés. Quand une jeune fille triomphe de son Ogresse de mère ou quand des urbains partent camper, quand le réel et le silence s'étreignent, que les rêves et les blessures s'empoignent, oui, subtilement, tout se joue souvent dans un déclic.
Les nouvelles de ce recueil portent sur les relations que vivent (en couple, en bande d'amis, en solitaire) les jeunes adultes d'aujourd'hui. La tonalité se donne pour désinvolte, on vit comme dans une chanson - et parfois d'une chanson : les personnages sont soumis à une ligne dynamique pleine de vivacité, à l'image de leur jeunesse.
Dix récits qui montrent des femmes libres, ouvertes à l'amour et au désir, prêtes à en assumer aussi bien les joies que les risques. En voyageant ou par les « réseaux sociaux », elles font la rencontre d'hommes auxquels elles s'attachent ou qui s'attachent à elles. Mais, en dépit - ou à cause ? - de son intensité, l'amour est fragile et ne survit pas toujours à l'épreuve du quotidien
D'une saison à l'autre, de l'adolescence à la vieillesse, des moines sont hantés par une mystique personnelle qui les confond. L'un s'égare entre les enseignements de saint Benoît et ceux d'Ovide, l'autre prétend convoquer Dieu après avoir percé le secret de la musique des sphères ; un autre encore écume églises et monastères, de Tadoussac à Paris, à la recherche des reliques du Christ afin que celui-ci, une fois ressuscité, extermine les impies tel un Ulysse vengeur.
Chacun des personnages des seize nouvelles de ce recueil croisent la route de la Femme-Boa, une femme un peu folle pour qui la séduction est le ressort vital. Les thèmes contemporains (relations entre les êtres, difficulté d'être, filiation, etc.) sont abordés avec finesse, sans grossièreté ou maniériste.
Littéralement grandiose, ce que Jean Pierre Girard nous donne à lire dans les yeux de la femme aimée. L'inventeur de personnages formidables, mais ordinaires, les laisse vivre sous l'emprise du regard. Émouvants, ils sont nimbés de bleu, ou d'une aura marine, lavande ou nuit étoilée. Dans un paysage de bord de mer, l'enfant se dresse telle une géante, le vieux clown triste s'avachit. Tout-puissant, l'oeil ne condamne jamais, il reconnaît : peur, lâcheté, ignorance, trahison, des traces écrites, bien lisibles. Longuement, il se penche sur l'amour, celui qui rend les femmes fortes et les hommes faibles, et vice versa. La quête, la mort, la jeunesse, le rêve, voire l'utopie, le fascinent. Voici une prose d'exception pour lecteurs consentants.
J'espère que tout sera bleu, d'abord paru aux éditions Québec Amérique, s'enrichit pour cette édition de poche de deux nouvelles inédites.
Les dix-huit nouvelles qui composent ce recueil sont intimement liées par le thème de la présence et de son envers, l'absence. Jamais identique à lui-même, le Quelqu'un du titre hante les textes à divers degrés et selon différents modes. Tantôt il est question de l'absence physique d'un parent ou de l'être aimé, tantôt d'une présence invisible, mais gênante comme une image rémanente. Parfois, cette présence réclamée n'a pas de visage défini clairement : s'agit-il d'une âme soeur ou de soi-même, comme lorsque l'on a le sentiment de s'être absenté de sa propre vie ? S'agit-il plutôt d'une présence supérieure qu'on ne peut appréhender que par l'intuition ? Tourmentés par le manque, les personnages n'en sont pas moins guidés par un appel, une soif, une recherche intime.
Ces histoires à la narration riche et changeante convoquent l'art, la philosophie et la psychanalyse, et allient les plaisirs et les désarrois de l'âme et du corps. Premier recueil de nouvelles de Sylvie Gendron, Quelqu'un est une oeuvre à la fois touchante, inspirée et subtile.
Quel que soit le parcours, Ce côté-ci des choses suggère une proximité : celle du voisinage, de la famille, du couple, des collègues, et jusqu'au plus improbable milieu, celui des profondeurs sous-marines. Ainsi, cette murène, ce serpent de mer que l'auteur décrit en six parties brèves, sorte d'entrée en matière d'une science toute personnelle, féru qu'il est d'« ichtyologie humaine ». La métaphore fait sourire, car le nouvelliste manie l'humour avec subtilité, ce qui désamorce l'inquiétude, l'incertitude, mais sauvegarde l'énigme. Les réalités parallèles et simultanées s'enchaînent, la folie trouve son double dans l'amitié, le tourment, dans la tendresse, et l'imprévu, dans le bonheur.
Deux fois récipiendaire du prix Adrienne-Choquette de la nouvelle, Bertrand Bergeron reprend ici ses thèmes de prédilection : l'observation sagace des moeurs de ses contemporains et le dévoilement d'intimités singulières. Il a le secret, celui des mots, pour trouver autant de douceur dans un petit crachin de nuit.
« N'oublie pas qu'à Rome, tu es un pèlerin aveugle qui cherche son chemin, alors que les vipères le menacent à tout moment. À partir d'aujourd'hui, tu te feras beaucoup d'amis. Ils te jureront fidélité et dévouement éternels. En réalité, les sourires et les mots flatteurs cachent un travail de sape. Un jour, le sol s'ouvrira sous tes pieds et tu tomberas dans l'abîme. »
Cette prédiction émane d'un pape victime d'un complot en septembre 1303. Elle ne pourrait être d'une plus grande actualité. Pouvoir, ambition, argent, guerre, voilà ce qui a créé l'Occident tel que nous le connaissons aujourd'hui. La question se pose : depuis la Renaissance, la papauté, tout comme les chefs d'État des nations européennes, ont-ils fait avancer l'être humain ? Sommes-nous différents de ceux qui ont vécu il y a de cela six ou sept siècles ? Nous continuons à vouloir dominer l'autre, à tenter de le réduire au silence parce qu'il est différent. À chaque génération, l'humanité se retrouve au bord de l'abîme.
L'écrivain féru d'Histoire qu'est Hans-Jürgen Greif a retenu trois complots célébrissimes qui ont changé le cours du monde. Les narrateurs de ses novellas, un pape, un cardinal et un moine, se confient dans des écrits intimes et cherchent à démêler le vrai du faux des drames dont ils ont été témoins. La prose tendue et méticuleuse de l'auteur nous plonge avec maestria dans l'univers des nobles ou roturiers italiens, où la cupidité et la soif de pouvoir n'ont d'égales que la richesse des arts de la Renaissance.