La Comtesse Anna de Noailles (1876-1933) a été l'une des figures les plus marquantes du monde littéraire du début du XXème siècle. A la fois aristocrate séduisante et femme de lettres incontournable, elle fascinait ses pairs par son génie poétique, incarnant une sorte d'icône féminine. Sa mort l'a pourtant plongée dans l'oubli. Nous la redécouvrons aujourd'hui avec cette première édition de Passions et Vanités, recueil de trois chroniques parues dans la revue Vogue en 1926 et de deux textes lyriques datant de 1912 et 1913.
Dans ce volume, des lycéens s'emparent d'un extrait revisité de la célèbre chanson "Et moi, et moi, et moi" pour peindre toutes les couleurs de leur moi, de leurs émois mais aussi de leur île, de leur monde.
Partir, par-delà les océans, à 20 ans. Qui, s'il ne l'a pas fait, n'en a pas au moins rêvé ? Mais ce voyage à l'île de la Réunion n'a rien d'ordinaire pour le jeune David, puisqu'il est sur les traces de son passé familial. Celle que lui a laissé son père en partant, des années plus tôt, alors qu'il n'était qu'un enfant. Il ne pouvait imaginer qu'en posant le pied sur la terre de ses ancêtres, débuterait alors une longue et tumultueuse histoire d'amour entre l'île et lui.
« Kan moin la tandi lo roi dan lé boi, la rèn la arivé... J'ai entendu le roi dans les bois, la reine est arrivée... Lancinant, agressif, le son du roulèr et du kayanm. Mépris proche du dégoût pour ces soirées d'oubli et de liesse où se retrouvaient les déshérités du quartier. Danse de sauvages, maloya qui faisait se trémousser son père et sa mère ! Dans un livre, la légende sous l'image : « Les esclaves africains se réunissaient parfois pour danser sur des rythmes qui n'avaient rien perdu de la sauvagerie de l'Afrique.» Elle n'avait vu ni roi ni reine, avait déchiré la page du livre. Elle avait honte. »
Douze nouvelles échelonnées sur un an au coeur de l'océan Indien. Douze récits taillés dans le vif, pour prendre le lecteur à contre-pied, avec pour point d'ancrage un changement de direction brutal dans l'existence des personnages : incident de parcours, étrange rencontre, objet trouvé, drame de la vie... À travers ces destins croisés, qui basculent au rythme des saisons inversées, ce recueil dresse aussi une image vivante de La Réunion actuelle : richesse culturelle, diversité des paysages, pratiques sportives insulaires à l'image du Grand Raid ou de la plongée, et même « crise requin ». Un grand bol d'air éloigné du continent où le lien avec les terres voisines est omniprésent.
Dans ce volume, des collégiens de cinquième, quatrième et troisième portent un regard distancié sur le confinement. Incarnés dans ces oiseaux très majestueux de La Réunion, ces pailles-en-queue au vol incroyable, ils découvrent un matin leur île déserte et s'interrogent : qu'a-t-il bien pu se passer ? Un grand vent d'imaginaire à la rencontre des amis ou ennemis humains. D'autres se projettent en 2060, dans la peau d'un gramoun, un ancien, qui raconte à ses petits-enfants une histoire du temps du confinement.
Je voulais créer un portrait social de femmes de ma commune, qui représenteraient les femmes de Moutiers-les-Mauxfaits, petite ville vendéenne, nichée entre terre et mer. Je désirais démontrer que sans ces femmes, la vie moutierroise serait bien fade, que le monde social de ce coin rural avait bien besoin de nous. Je pensais que nous n'étions pas reconnues. Pas assez. Pour notre rôle économique, sociétal, humain, familial, etc. Je suis donc partie à l'écoute de personnes, qui se sont toutes révélées extraordinaires. J'ai cherché à faire ressentir ces portraits. Ils sont mon regard porté sur treize vies, donc avec la double subjectivité assumée de mon écriture et de leur parole. Ce sont treize histoires, attrapées à un moment x, dans des circonstances particulières. Circonstances qui, évidemment, jouent sur le récit.
Ici, on voudrait s'aimer et on ne sait pas bien comment. On parle sans toujours trouver les mots, on s'accroche au quotidien comme on peut. Au fil des quinze histoires qui composent ce recueil, on croise des individus qui donnent parfois l'impression de marcher à côté de leur propre existence. Le propos est grave, souvent drôle, toujours tendre.
Ce recueil rassemble sept histoires d'artistes dont les vies s'inscrivent dans le désordre international et l'étau de la lutte hégémonique au Proche et Moyen-Orient. Là où l'information prend le pas sur la vie, il existe une frontière ténue que seule la fiction peut oser franchir. Raconter comment et pourquoi certaines femmes et certains hommes se révoltent, rêvent et agissent face à l'adversité du monde : c'est montrer que même dans l'ombre peuvent naître des jardins. Inspirés de voyages, de lectures et de maintes revues de presse, les parcours présentés ici interrogent le lecteur sur les vies qui se cachent derrière les brèves qu'ils consomment à la chaîne.
La Guyane a été confinée à partir du 17 mars 2020, puis a gardé un couvre-feu strict chaque jour à 17 heures jusqu'aux « grandes vacances » : aucune école, aucun collège, aucun lycée n'a ouvert ses portes aux élèves de mars à juillet. Aucune structure sportive ou culturelle n'a pu non plus les accueillir. Comment renaître après six mois de limites de nos libertés ? Dans ce deuxième tome, de nombreux élèves de 11 à 19 ans ont exploré la capacité du langage à dire le monde complexe, à s'échapper du réel ou au contraire à mieux le comprendre et à dépasser le simple constat du manque et de l'absence : ils nous livrent des contes, des récits d'aventures, des déclarations d'amour, des analyses de ce que ce temps a changé en eux.
Quasiment tous les genres littéraires sont réunis dans cette seule et même anthologie : les nouvelles, les contes, les romans, le théâtre, la poésie, le slam. Un panorama de la littérature congolaise.
Josafat (1906) est l'un des ouvrages les plus importants du Modernisme catalan. Dans cette nouvelle, sorte de variante catalane de La Belle et la Bête, Prudenci Bertrana prend comme décor l'espace sacré de la cathédrale gothique de Gérone pour décrire les amours sauvages et contrariées d'un sonneur de cloches monstrueux et d'une prostituée. Lors de sa parution, cette nouvelle reçut un accueil défavorable alors que les lecteurs modernes en ont apprécié l'amoralité, la force stylistique, le recours avisé aux différents niveaux narratifs, ainsi que le lyrisme parfois tragique de certaines descriptions.
En 2014 Gilbert Leroy rencontrait Tenzin Tsundue, militant pour la liberté du Tibet. Ils ont parlé de la Chine qui, au Tibet, entre dans l'ère des projets gigantesques : exploitation minière sans retenue, essais nucléaires et stockage radioactif, barrages innombrables... Depuis 2010, cent cinquante Tibétains ont choisi une forme de résistance extrême à ceci : l'auto-immolation. Après un long silence, Tenzin Tsundue avait eu cette réflexion : « On peut aussi résister sans s'immoler ». C'est ainsi qu'est venue l'idée de donner la parole à des étudiants tibétains, en leur proposant de s'exprimer sur le thème de « Tibet, mon rêve ». Au cours de l'année 2016, Gilbert Leroy a cherché à rencontrer la plupart de ces étudiants, treize d'entre eux sont publiés ici, treize parcours de vie.
Cet ouvrage est composé de quatres nouvelles fantastiques. Le lecteur suivra les aventures du narrateur de « la coche » et de son copain Olivier sur les traces d'une amie de jeunesse envoûtée par un jeteur de sort. Il sera également entraîné par « la danseuse » dans la taïga de la république des Komis. Le lecteur pourra suivre les aventures de « la caffre » traquée par des démons depuis l'adolescence. Pour finir, « la natte » retrace l'histoire d'une jeune femme passionnée par la Toison d'or.
L'autore inizia dolcemente con un ricordo d'infanzia. Poi c'è un morto che teme che la vita lo riacciuffi; una ragazzina sacrificata per il bene della fattoria di famiglia; una giovane madre e una terribile maledizione; la potente contessa di Canossa che, non avendo mai potuto scegliere la propria vita, decide di appropriarsi almeno della propria morte... Per finire, l'autore ritorna alla dolcezza di una chimera adolescenziale che si realizza quando ormai non se l'aspetta più.
Pour relater de manière fragmentaire dix histoires de vie dans une des régions situées au sud de l'Italie, la Calabre des années 1900-1970, c'est le chemin de la fiction que l'auteur a choisi. Les nouvelles sont organisées dans une forme qui déborde d'un cadre strictement historique. Les hommes et les femmes aux patronymes imaginaires de ces récits ont bien existé. Les localités sont celles retrouvées dans les archives et les correspondances inédites.
L'auteur commence en douceur par un souvenir d'enfance. Puis c'est un mort qui a peur que sa vie ne le rattrape ; une fillette qu'on sacrifie pour sauver la ferme familiale ; une jeune mère et une terrible malédiction ; la puissante comtesse de Canossa qui, n'ayant jamais eu le choix de sa vie, décide de s'approprier au moins sa mort... Pour finir, l'auteur revient à la douceur d'un fantasme d'adolescent qui se réalise alors qu'il ne s'y attendait plus.
De courtes nouvelles, de courts récits. Des impressions dans le sens photographique ou typographique. Moments qui marquent leur empreinte et modifient parfois le futur. Mais seulement des impressions. Peu de certitudes. Toute la place laissée à l'ambiguïté, à la multiplicité des lectures.
Le tic-tac d'une pendule en bois. Une boulangerie aux pâtisseries alléchantes. Le clapotement régulier des gouttes de pluie. Une photo jaunie par les années. Un verre de thé sucré à la menthe. Les rues animées de l'île de la Cité. Les cliquetis d'une machine à coudre. Le bric-à-brac d'un atelier d'artiste. Quand l'ordinaire du quotidien se mêle au merveilleux de l'imaginaire...
Les bistrots, monde flou entre réalité et rêve, un Sésame, ouvre-toi sur un monde parallèle? Trois lieux ancrés dans le Sud, trois textes : À Marseille, en 2021, le ZANZI-BAR, rue Bourgeois, a changé d'identité ; pourtant la narratrice suit à partir de ce lieu la trace des pas de son père, qui, victime de répressions syndicales, a arpenté la ville à la recherche d'un emploi. Découverte de Marseille. Les clients qui poussent la porte du CAFÉ INSTANTANÉ devinent-ils l'étrange aventure qui les attend au-delà du fatal tourniquet lorsque se télescopent les époques? Une femme aux yeux limpides dans lesquels on se noie, une Folle au regard hagard se regardent intensément. JAZZ ET SARDINES : Un soir d'été, sous les platanes, La Ciotat, 1983. Assis à une terrasse de café, un homme rêve et se plaît à observer les clientes du bistrot. Des souvenirs surgissent. Fin de journée? Fin de siècle? La beauté réussira-t-elle toujours à compenser la violence du monde ? Raison de plus pour savourer les dernières heures de ce jour comme si ce devait être le dernier...
« Partage, espoir, partages d'espoir et espoir de partages sont des instants fragiles qu'il faut savoir goûter. À 18 ans, nous ne doutions de rien, la vie nous était offerte en cadeau. Les jours qui suivirent, firent un été plein d'allégresse. » Après le temps de l'initiation, vient celui des transmissions... Et de l'envol... Jean Libert nous propose une « écriture de l'instantané » pour évoquer l'adolescence et convoquer la mémoire de nos jeunesses passées. Vous marcherez à ses côtés, sur les pas, à la fois fragiles et pleins de fougues, d'une jeunesse adolescente qui trace son chemin au temps de la crise pétrolière. Rien d'une « bof génération ». En banlieue, on bâtissait des pavillons, Berlin était encore séparée par un mur. Ils faisaient allemand première langue et il fallait serrer les poings pour se faire une place au soleil en
ces temps de chômage naissant. Ils voulaient simplement apprendre le verbe aimer et pouvoir changer la vie !
« Il venait de saisir l'intensité des mots, leur pouvoir fou, celui de faire jaillir le jour au coeur de la nuit d'un jeune enfant aveugle. Il savait depuis ce thé chez Amar que la poésie d'Al Ouarar ne le quitterait plus. » Extrait de « Paris Atar » de Bénédicte de la Guérivière, Nouvelle George Sand 2022
Ces manuscrits oubliés dans le temps, dans l'espace, dans les mémoires... 432 candidates à cette 18e édition du concours de la Nouvelle George Sand ont eu à coeur de leur redonner vie pour notre plus grand plaisir. Ce recueil propose les douze textes distingués par le jury.
Le carnet a l'agrément du repos dans la poche, de celui qui se promène de stations de métro en terrasses de cafés. C'est aussi la ligne directrice de ces textes où chaque personnage s'arrime à un carnet qui consigne et commente l'Universel où se côtoient l'Histoire avec sa grande hache (Perec) et le contemporain des invisibles avec leur misère, leur espérance et néanmoins le bonheur. De Vassili Grosmann aux vagabonds du plateau Beaubourg en passant par Ossip Mandelstam, on perçoit les griffes qui broient ou tentent de broyer des âmes charitables et... souveraines.
Leonid Nikolaïevitch Andreïev (1871-1919) est un écrivain et dramaturge russe, considéré comme le représentant littéraire de l'expressionnisme russe. L'Histoire ne lui a pas apporté de compensation ni d'espoir, elle a au contraire augmenté ses angoisses : la guerre russo-japonaise perdue par la Russie en 1904, la révolution de 1905 impitoyablement réprimée, la boucherie de la Première Guerre mondiale, la guerre civile faisant suite à la révolution d'Octobre 1917...Leonid Andreïev, comme Edvard Munch, comme l'épileptique Fiodor Dostoïevski et tous les artistes authentiques, se consacra corps et âme à son art, seul exutoire. Maxime Gorki, AntonTchékhov, Alexandre Blok, Albert Camus... ont loué son oeuvre.« Leonid Nikolaïevitch Andreïev était talentueux de nature, organiquement talentueux : son intuition était étonnamment fine. Pour tout ce qui touchaitaux côtés sombres de la vie, aux contradictions de l'âme humaine, aux fermentations dans le domaine des instincts, il était d'une redoutable perspicacité. » (Maxime Gorki)