Huit touristes japonais ont été pris en otages dans une région montagneuse et désolée. Après l'assaut d'une brigade anti-terroriste, la cabane où ils sont retenus prisonniers est totalement détruite, il n'y a aucun survivant. Seul un enregistrement atteste de leur existence en ces lieux. Des lectures semble-t-il : des textes énoncés à haute voix par chacun d'entre eux pour surmonter la peur et tenter d'échapper à l'ombre béante de la mort.
Douze nouvelles placées sous le signe d'une sobriété stylistique digne de Raymond Carver au fil desquelles des couples divorcent, des femmes noires sont traquées par des pit-bulls sur des parkings, où la liste des courses à effectuer au supermarché finit par se confondre avec un programme de vie, où des mythomanes prennent leurs semblables en otage, où la mort frappe les hommes comme les animaux, où l'on écoute battre sous la poitrine d'un autre le coeur transplanté d'un amour décédé. Au sommet de son art et avec une superbe économie de moyens, Russell Banks propose ici un recueil de textes dont l'intensité transmue le réel et le quotidien en authentiques paraboles métaphysiques.
Un architecte qui fuit Constantinople avec les plans d'une bibliothèque inexpugnable, un étrange cavalier qui arrive à convaincre un tout jeune écrivain (accessoirement nommé Miguel de Cervantes) d'écrire un roman inégalable... on retrouve dans ce recueil une atmosphère et des thématiques familières aux lecteurs de Zafón : des écrivains maudits, des bâtisseurs visionnaires, des identités usurpées, une Barcelone gothique et certains des personnages phares de la tétralogie du "Cimetière des livres oubliés", tels Semperé, Andreas Corelli ou David Martin.
Il se dégage de l'ensemble une unité parfaite et un charme profond et envoûtant, dans un halo de mystère (et de vapeur).
Quatorze nouvelles indépendantes et pourtant intimement liées par l'auteur de "Confiteor", où l'on retrouve sa manière de fouiller les manifestations du mal, de l'amour, du destin et de ses mauvais tours.
Les lecteurs familiers de l'univers de Yôko Ogawa retrouveront dans ce recueil les thèmes qui lui sont chers : le monde très privé des enfants et des vieillards quand il s'agit entre eux de transmission et de confiance. Les vibrations des mélodies n'existant que par-delà le silence, l'hyperacousie quand s'avance alentour le bruit cristallin d'un poisson qui saute, l'effacement d'un temps que seul l'amoncellement d'objets semble pouvoir réanimer. L'attirance gourmande et dangereuse pour les aliments sucrés, la présence rassurante des animaux, et d'autres encore.
Quatre récits puissants et inspirés qui explorent la folie, le désespoir, la cruauté, et cette part de sauvagerie hélas inséparable de l'aventure humaine.
Cinq récits en forme de monologues. Le premier met en scène Alma Mahler à travers ses renoncements. Maternité, narcissisme, infidélités : un texte fort, la voix singulière d?une femme exceptionnelle. Dans les autres monologues se déclinent l'histoire du grand bombardement de Rotterdam, celle du départ d'un tailleur juif pour les Etats-Unis, ou d'une relation familiale difficile.
Ce recueil de nouvelles permet à Zakhar Prilepine de nous parler à sa façon, qu'on a pu qualifier de brutale, d'amour, des femmes, de la guerre, de mecs, avec des histoires de chien qu'on mange bravement alors que c'est du porc, de filles délurées... Il y a un ton Prilepine, à coup sûr celui d'un grand écrivain.
Dans ces neuf nouvelles rédigées sur plusieurs années, Don DeLillo évoque diverses formes de malaise et d'effroi à l'oeuvre chez l'homme contemporain. Chacune apparaît comme une allégorie cryptée de l'éternelle angoisse métaphysique qui est, aujourd'hui comme hier, le lot de tout individu, alors même qu'il tente de s'adapter, à travers une paranoïaque recherche de sens, au sentiment d'insécurité qui gouverne sa vie fragile et illisible.
Treize nouvelles saisissantes où, l'oeil rivé au judas, on observe avec un trouble croissant des personnages qui exercent le mal sans remords aucun, tel l'assassin qui n'aime rien tant que le mélange de danger, de mystères, de petites filles et d'aventures... Comme toujours, l'auteur de Confiteor agrémente le mal de naturel, de cynisme et d'humour, le démystifiant et nous le rendant ordinaire, le présentant pour ce qu'il est : un banal ingrédient de notre quotidien.
Des nouvelles élégiaques, où le passé se mêle au présent, qui mettent en valeur l'écriture délicate de ce grand écrivain. Le Japon d'aujourd'hui mais aussi celui d'hier, alors que reviennent les souvenirs sur les rives d'un fleuve, dans les rues de Tokyo ou sur le chemin du Mont Fuji.
De cape et de larmes, Le Roseau révolté, Le Mal noir.
Dans les années 1920 à Billancourt, la dramaturgie quotidienne du petit peuple russe de l'exil, aggloméré autour des usines Renault.
Neuf nouvelles écrites entre 1978 et 1998 dans lesquelles le lecteur trouve l'encrage du motif Hustonien dans toute sa puissance dérangeante. Neuf histoires courtes, telles des variations initiales, qui prennent place dans la collection Essences telle une figure de proue.
Dans six nouvelles de ce recueil, l'écrivain égyptien Nabil Naoum revisite l'un de ses thèmes favoris : le moment furtif où se noue ou se dénoue une relation amoureuse entre un homme et une femme. « Flâneur des deux rives » depuis qu'il s'est installé à Paris il y a une dizaine d'années, il situe étrangement le lieu de ces rencontres décisives dans une église, ou à proximité d'une église, de Saint-Sulpice et sa tour inachevée dont l'histoire fascine le narrateur à Saint-Paul et son grand orgue à l'envoûtante sonorité, en passant par les verrières de Saint-Jean de Montmartre. S'y ajoutent cinq autres nouvelles, très différentes de registre, mais toujours dans le style habituel de Naoum, objectif et sobre, parfaitement reproduit en français par Luc Barbulesco.
Créée en 2015, l'association SOS MEDITERRANEE a pour vocation de porter assistance à toute personne en détresse sur mer, notamment aux hommes, femmes ou enfants, migrants ou réfugiés, qui se retrouvent en danger de mort lors de la traversée de la Méditerranée. Son bateau L'Aquarius, dont Laurent Gaudé a écrit qu'il était l'Antigone de l'Europe - qui transgresse les lois humaines pour mieux respecter celles des dieux - est aujourd'hui à quai, faute de pavillon, mais la mobilisation n'a pas faibli. Ce recueil de courtes fictions, francophones ou traduites, d'auteurs de toute la Méditerranée vient rappeler l'importance de son action, et la soutenir financièrement puisque les bénéfices seront reversés à l'association.
L'arbre au coeur de la cité a cédé sa place aux voitures, au bitume. En disparaissant, c'est l'espace de déploiement du lien social qui disparaît. Un maire s'insurge contre ce phénomène d'isolement de sa population et entreprend d'agir.
Cette nouvelle en forme de conte appelle à rêver de l'enchantement d'un monde où la ville retrouverait la proximité de la forêt qui lui a fait place.
On peut également lire ce texte comme un manifeste politique qui évoque des solutions concrètes pour les cités de demain.
Sept nouvelles situées à Trieste, qui mettent en scène l'âme fragmentaire de cette ville à travers des personnages paradoxaux, héroïques en raison même de leur obscurité.
Les personnages de Mustafa Taj Aldeen Almosa sont des Syriens ordinaires qui se meuvent dans des lieux familiers, nullement exotiques, mais où soudain surgit le surnaturel sous les traits d'un fantôme ou d'un génie ou encore d'un animal doué de raison. Cette anthologie, tirée des six recueils de l'auteur publiés entre 2012 et 2019, témoigne à la fois d'une vision pénétrante de la réalité syrienne, hantée par la violence et la mort, et d'une approche originale et maîtrisée du genre difficile de la nouvelle.
Cinq longues nouvelles des débuts du grand écrivain chinois ; cinq courts romans qui creusent ce qui s'imposera comme le thème central de l'oeuvre de Yu Hua : celui du destin et de la possibilité ou non pour les humains d'avoir la maîtrise de leur propre vie.
Des contes qui mettent en scène "l'après-Billancourt", au moment où la dépression ébranle encore une fois le petit monde de l'exil qui avait commencé à s'organiser autour des usines Renault.
Avec l'humour et la compassion qui la caractérisent, A. M. Homes expose le coeur d'une Amérique mal à l'aise et explore nos attachements les uns aux autres à travers des personnages qui ne sont pas tout à fait ceux qu'ils espéraient devenir. Un recueil de nouvelles tranchantes comme un rasoir, de la main d'une auteure toujours aussi "furieusement douée". (Zadie Smith)
Par l'auteur de La Famille royale et de Central Europe (National Book Award 2005), une incursion aussi magistrale qu'envoûtante dans les territoires infinis du surnaturel à travers des histoires de fantômes, de vampires ou autres créatures démoniaques vaquant à leurs magiques ou funestes besognes des Balkans au Japon en passant par le Mexique ou les États-Unis. Au fil de ce kaléidoscope narratif placé sous le double signe de la mort et de l'érotisme, William Vollmann met à contribution la diversité culturelle des mythologies et joue avec les codes du roman d'aventures, du thriller politique, du fantastique, de l'horreur, ou de la "simple" fiction littéraire, pour transporter le lecteur dans un univers fantastique où l'amour et le désir ne cessent de rendre possible l'inimaginable même.
Bruno Schulz n'en finit pas de fasciner les écrivains. De Philip Roth à David Grossman en passant par Gombrowicz, Bohumil Hrabal ou Danilo Kis, l'écrivain et peintre juif polonais, souvent comparé à Kafka et à Chagall, figure emblématique de la culture juive anéantie par les nazis, a rejoint plus que la postérité : la fiction. À son tour, Maxim Biller s'empare du personnage : en 1938, dans la petite ville polonaise de Drohobycz, survient un mystérieux et maléfique individu qui se fait passer pour Thomas Mann. Bruno Schulz décide alors d'écrire au véritable Thomas Mann pour l'en avertir...