"L'économie ouverte (1948-1990)" est le 4e tome de la "Nouvelle histoire économique de la France contemporaine" et retrace la période située entre les trente glorieuses, la crise, les années qui ont vu l'apogée de l'État Providence, jusqu'à la France post-industrielle.
A partir d'une analyse en profondeur de la production et de la reproduction dans les sociétés agricoles d'autosubsistance, l'ouvrage de Claude Meillassoux apporte à la fois une théorie du mode de production domestique, les éléments d'une critique radicale de l'anthropologie classique et structuraliste et les bases d'une critique constructive de la théorie du salaire de Marx.
L'effondrement financier de la Russie, en août 1998, a déclenché une double réaction en chaîne aux effets dévastateurs. D'abord, et surtout, pour la population russe, confrontée à une crise politique, économique et sociale sans précédent. Mais aussi, d'une autre façon, pour le reste du monde, en particulier pour les pays de l'Union européenne. Pour comprendre cette crise et ses effets possibles à moyen et long terme, il est fondamental d'en connaître les causes. Tel est le premier objet de court essai de l'un des meilleurs spécialistes français de la Russie. Jacques Sapir y montre, de façon particulièrement convaincante, pourquoi le krach, pourtant largement prévisible, a surpris la majorité des responsables et des experts occidentaux : ceux-ci ont préféré fermer les yeux sur le chaos dans lequel le pays était plongé depuis plusieurs années. Et il montre aussi comment ces responsables (FMI, G7...) ont encouragé les gouvernements russes à suivre des politiques qui ne pouvaient mener qu'à des impasses. Tout autant que ses graves conséquences matérielles, le krach a ouvert une profonde crise morale en Russie, qui frappe de discrédit la nouvelle élite russe, coupée de la société et déchirée par de féroces conflits. Mais cette crise touche aussi les opinions occidentales, choquées par les erreurs incroyables des grandes puissances qui prétendent régenter le monde. Pourtant, le pire n'est pas sûr, comme le montre Jacques Sapir en explorant en conclusion les conditions du redressement.
Que sait-on - et ne sait-on pas - sur les revenus des Français ?
Comment lire les statistiques et éviter leurs pièges ?
La redistribution, provoquée par les prélèvements obligatoires, modifie-t-elle la répartition des revenus ?
Quels sont les effets de la crise sur le partage et l'évolution des revenus ?
Les prélèvements obligatoires ont-ils atteints une limite insupportable ?
Que sait-on des revenus des pauvres ?
Le revenu minimum d'insertion est-il une réponse significative à l'extension de la pauvreté ?
Comment se sont formés, depuis deux siècles, les traits fondamentaux de l'industrie française ?
Quelles sont les caractéristiques actuelles du tissu industriel ?
Comment l'industrie s'est-elle redéployée depuis 1975 ?
Que peut-on dire, aujourd'hui, de la compétitivité de l'industrie ?
Quelles sont les menaces et les opportunités du grand marché unique européen ?
Quel est l'avenir de l'industrie face à la "tertiarisation" de l'économie ?
Parmi les 5 milliards d'habitants de la planète, quels sont ceux qui souffrent le plus de la faim ? Pourquoi un tel fléau sévit-il toujours à la fin du XXe siècle, y compris dans les pays développés ? Quelles sont les principales causes de la faim dans le monde ? L'insuffisance de la production alimentaire, sa mauvaise répartition mondiale, la croissance démographique, le caractère inégalitaire des relations internationales ? Que peut-on faire pour que les 800 millions d'humains, aujourd'hui sous-alimentés, cessent de souffrir de la faim ?
Ce livre s'efforce de présenter les données empiriques les plus significatives et les principales théories de la croissance des services. Cette croissance suscite de vifs débats : après l'agriculture, l'industrie est-elle condamnée à régresser dans l'emploi et dans la valeur ajoutée ? La consommation des ménages s'oriente-t-elle de plus en plus vers les services au détriment des biens ? Les achats et les investissements des entreprises et des administrations portent-ils de façon croissante sur des réalités dites « immatérielles » ? La croissance du produit national et de la productivité n'est-elle pas conduite à s'essouffler dans une « économie de services » ? Peut-on équilibrer la balance des paiements avec des services ? L'emploi tertiaire n'est-il pas de nature duale, avec, d'un côté, le tertiaire supérieur des experts et professionnels et, de l'autre, les « petits boulots » de la restauration, de la distribution et des services de proximité ? Ce dualisme des emplois ne s'accompagne-t-il pas d'une forte polarisation spatiale des activités, sacrifiant des villes de second rang et des banlieues sur l'autel des nouveaux centres d'affaires des métropoles favorisées ? Des réponses, souvent contradictoires à ces différentes questions, seront fournies, sur la base des principaux travaux existants
L'Europe communautaire est, d'abord, un édifice économique. Dans l'approche classique, « l'Europe sociale » représente l'ensemble des politiques d'accompagnement de cette construction par le marché. Une seconde façon d'aborder l'Europe sociale, consiste à décrire la diversité et les convergences des politiques sociales des États membres.
Combinant ces deux approches, ce livre propose des clés pour comprendre l'Europe sociale, à partir de trois niveaux d'analyse :
- quelles sont les parts de l'homogénéité et de la diversité dans les politiques sociales nationales ? ; plus généralement, dans quelle mesure peut-on invoquer, réellement, un modèle social européen ?
- quelles vont être - et sont déjà - les conséquences - pour les politiques sociales nationales - de la construction communautaire, hier le Marché commun, aujourd'hui le Marché unique ?
- quelles sont les politiques mises en oeuvre (ou à mettre en oeuvre) au niveau communautaire, pour accompagner la mise en place du grand marché et, le cas échéant, pour rapprocher les systèmes sociaux européens ?
Priorité à la lutte contre le chômage : d'un bout à l'autre de l'échiquier politique, tous les partis ont, aujourd'hui, fait leur ce mot d'ordre. Mais, s'agit-il vraiment d'autre chose que d'un simple slogan ? Pour en avoir le coeur net, Gérard Filoche propose dans ce livre une analyse critique des principales propositions pour l'emploi faites par les responsables politiques français. Il dresse ainsi un bilan édifiant des soixante mesures de la loi quinquennale pour l'emploi du gouvernement d'Édouard Balladur : pression accrue sur les emplois existants pour les flexibiliser et en diminuer les coûts, dérèglementation insidieuse du droit du travail... L'étude des programmes d'action de MM. Chirac, Séguin, Barre et Giscard d'Estaing n'est guère plus encourageante : au-delà des grands discours, ils réaffirment leur confiance dans les vertus du libéralisme, dont l'échec est pourtant avéré. Et si la gauche continue à refuser tout volontarisme, et à s'en tenir au traitement social du chômage, le résultat sera à peine meilleur. C'est donc pour une politique radicalement différente que plaide ici Gérard Filoche, de façon claire et argumentée : réduction massive du temps de travail, sans réduction du salaire direct, institution d'un Parlement social pour le contrôle des salaires différés que sont les cotisations sociales, aménagement du droit du travail pour s'adapter à cette nouvelle donne, mesures fiscales pour réduire les inégalités - 10 % de la population possède 54 % du patrimoine - et pour favoriser la relance en redistribuant du pouvoir d'achat.
Qu'est qu'un indice des prix à la consommation ? Que mesure-t-il ? Comment l'INSEE élabore-t-il son indice ? Qui l'utilise ? Comment le lire ? Permet-il de mesurer l'évolution du pouvoir d'achat ? Peut-on manipuler l'indice ? Comment est établi l'indice de la CGT ? Pourquoi évolue-t-il plus vite que celui de l'INSEE ? Un indice des prix est-il vraiment nécessaire ?
La crise économique mondiale, la nouvelle division internationale du travail, la stratégie des entreprises multinationales ont considérablement transformé, depuis une quinzaine d'années, la configuration des rapports entre les États du Sud et ceux du Nord, une transformation marquée, notamment par l'émergence des fameux NPI, les nouveaux pays industrialisés. Alain Lipietz s'attache ici à rendre compte de cette émergence, qu'il impute principalement à la mondialisation d'un système complexe de production et de consommation de masse : le fordisme. Utilisant les concepts (régulation, fordisme, valorisation, etc.), qu'il a définis dans ses précédents ouvrages, il critique les théories dominantes du sous-développement formulées depuis une trentaine d'années, incapables, à ses yeux, d'expliquer, par exemple, l'industrialisation de certains États du tiers monde. Incapables, également, de comprendre comment peuvent coexister un taylorisme primitif et un fordisme périphérique, comme d'analyser les mécanismes de ce système mondial qui produit et reproduit de tels paradoxes. Les relations entre les États du Nord et ceux du Sud ne sont pas de simples relations de dépendance et de domination. C'est de cette réalité complexe qu'entend rendre compte dans ce livre Alain Lipietz, en s'appuyant sur l'étude d'exemples précis - Brésil, États européens méditerranéens, etc. - et en démontant les mécanismes profonds des bouleversements survenus récemment dans les relations économiques internationales (crise monétaire, choc pétrolier, délocalisations industrielles partielles, etc.).
Depuis 1986, l'Europe est entrée en force dans le débat politique français. Elle est devenue, selon les termes du Xe Plan, « un élément dominant de la stratégie macro-économique » et « une priorité nationale ». À la veille du grand marché de 1993, et au lendemain du traité de Maastricht sur l'union économique et monétaire, ce livre propose un bilan de la construction européenne. À un rythme parfois heurté, l'Europe avance. Est-elle, pour autant, une superpuissance économique ? Que devient le social ? La PAC a-t-elle atteint ses objectifs ? Les choix libéraux ne vont-ils pas creuser les inégalités régionales ? Écartelée entre un approfondissement-fermeture et un élargissement-dilution, l'Europe saura-t-elle surmonter les profondes divergences de conception des pays qui la composent ?
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Connaître les travaux des économistes et des sociologues qui, par le passé, ont marqué l'histoire de leur discipline est un exercice imposé pour tous les étudiants ou lycéens en sciences sociales. Mais c'est aussi, pour les non-initiés, un excellent moyen pour comprendre la logique des débats actuels d'experts sur l'emploi, la croissance, les inégalités... Le parti pris de ce livre n'est donc pas celui de l'exhaustivité, mais de la clarté : après le tome 1 de « Déchiffrer les grands auteurs de l'économie et de la sociologie » (des mercantilistes à Schumpeter et Keynes), ce tome 2 présente les auteurs majeurs de l'après-guerre (François Perroux, Milton Friedman, Friedrich Hayek, Pierre Bourdieu, John K. Galbraith, Albert Hirschman, Joan Robinson, Gunnar Myrdal ou Nicholas Kaldor). Avec cette qualité de style qu'on lui connaît pour rendre vivantes et accessibles les analyses de spécialistes, Denis Clerc expose de façon remarquablement limpide l'originalité scientifique de chacun des auteurs sélectionnés, et leurs polémiques - parfois vives - sur des débats toujours d'actualité : l'aggravation des inégalités nuit-elle à la croissance économique, comme le pense N. Kaldor ? Pourquoi J. Robinson, F. Hayek, M. Friedman ou J. Hicks plaident-ils pour, ou contre, l'intervention économique de l'État ? Peut-on relancer la croissance et l'emploi en créant de la monnaie ? Comment le prix Nobel A. Hirschman explique-t-il le rôle des idées et des mouvements sociaux dans l'évolution économique ?... Des débats académiques qui n'ont rien d'académique !
Voici réunis en un seul volume les auteurs essentiels au fondement de la pensée économique et sociologique moderne : d'Adam Smith à John M. Keynes et Milton Friedman, d'Émile Durkheim à Max Weber, en passant par des auteurs moins connus comme François Quesnay ou Joseph A. Schumpeter. L'oeuvre de chaque auteur est ici expliquée, mais aussi resituée dans son contexte historique et par rapport aux débats avec des auteurs antérieurs ou contemporains. C'est donc une pensée en action qui est présentée, permettant notamment de mieux appréhender les débats d'actualité : quelle est la pertinence des analyses de Marx ou de Keynes par rapport à la dynamique du capitalisme contemporain ? Qu'auraient dit les classiques et les keynésiens des choix actuels de politique économique ?... Un choix de textes significatifs d'oeuvres originales des auteurs présentés est proposé à la fin de chaque chapitre et permet de saisir sur le vif les grands moments de l'histoire de la pensée. Bref, un outil indispensable pour les lycéens et les étudiants en sciences sociales, et pour tous ceux qui veulent comprendre la réflexion économique et sociologique d'aujourd'hui. Cette deuxième édition est enrichie d'une présentation des multiples interprétations possibles de l'oeuvre de Keynes.
Communes, départements, régions et territoires d'outre-mer ont vu leur organisation et leurs compétences profondément modifiées par la politique publique de décentralisation engagée à partir de 1982. Réputées proches des citoyens, ces institutions sont pourtant fort mal connues. Qu'est-ce qu'une collectivité locale ? Que signifie la notion de libre administration ? Quelles sont les compétences exercées par les communes, les départements et les régions ? Qui, du maire ou du conseil municipal, gouverne la commune ? Comment les budgets locaux sont-ils financés ? Les élus se laissent-ils aller à des dépenses inconsidérées ? La tutelle a-t-elle vraiment été supprimée ? Peut-on parler de démocratie locale ? Ce livre s'adresse aux étudiants en droit, sciences politiques, AES aménagement, à ceux qui préparent les concours de la fonction publique, mais aussi au citoyen persuadé que le pouvoir est une chose trop sérieuse pour être laissé aux seuls élus.
Le renouvellement des théories du salaire depuis les années 70 : perspective historique et analyse.
Quels sont les principaux outils et les principales méthodes de l'analyse conjoncturelle ? Comment une note de conjoncture de l'INSEE s'élabore-t-elle ? Pourquoi les conjoncturistes se trompent-ils en même temps et souvent ? Pourquoi les conjoncturistes doivent-ils aussi prévoir le présent, voire le passé ? L'analyse de la conjoncture est-elle utile ? Comment peut-on remédier à ses principales faiblesses ?
Nous sommes tous usagers de services ou d'entreprises dépendant de l'État. De mécontentements en litiges, de contestations en conflits, nous pensons souvent être un « pot de terre » face à un « pot de fer ». Et pourtant, de nombreux recours sont à notre disposition de consommateur pour faire valoir nos droits. 40 lettres-types, des conseils, un lexique, une mine d'informations fiables vous permettront de lutter à armes égales avec : les impôts, EDF/GDF, les compagnies des eaux, les hôpitaux, la sécurité sociale, la RATP, la SNCF, les transports routiers, aériens, les services d'urbanisme, les écoles et universités, la Poste, France Télécom, la télévision...
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Le développement des luttes contre l'aménagement capitaliste du territoire, du Larzac à Malville, l'émergence d'une conscience régionale anticapitaliste, d'Occitanie en Bretagne, font ressortir les carences et les lacunes de la réflexion marxiste sur l'espace. C'est cette lacune que ce livre contribue à combler. Il propose plusieurs axes de réflexion : ce qu'est l'espace lui-même : quel rapport entretient-il avec les objets qu'étudie le matérialisme historique, en particulier le mode de production capitaliste ? ; partant de là : comment le matérialisme historique permet-il de comprendre le caractère hétérogène, inégalement développé, de l'espace concret, et la polarisation entre les nations, entre les régions ? ; cet inégal développement des régions étant historiquement acquis, quel rapport actuel entretient-il avec l'accumulation capitaliste ? En particulier, comment le capital monopoliste utilise-t-il cet inégal développement ? Le capitalisme n'est pas une entité douée de raison, mais la structure qui domine et que reproduit la pratique d'agents privés : les capitalistes. La régulation de ces pratiques privées qui concourrent à la reproduction du capital social, c'est la loi de la valeur. Existe-t-il une loi de la valeur dans l'espace ? Qui régule spatialement l'activité des capitalistes individuels ? Les simples mécanismes économiques ne permettant de maîtriser ni les conséquences socio-politiques du développement inégal, ni même les conditions de l'inscription dans l'espace des activités capitalistes, se trouve posée la question du rôle de l'État. Ainsi sont mis à jour un certain rapport entre division du travail, division de l'espace, rapports marchands et rapports Étatiques et ramène aux premières remarques de Marx et d'Engels sur la question, tout en inspirant quelques réflexions sur l'espace de la dictature du prolétariat... et des luttes actuelles en Chine.
Qu'il s'agisse de la période de l'accumulation primitive décrite par Marx, du capitalisme au XIXe siècle, ou du développement récent des sociétés multinationales,le capital privé a toujours besoin de l'existence d'un pouvoir étatique. Pourquoi en est-il ainsi ? Pourquoi la production et la circulation capitalistes ne peuvent-elles se passer d'une gestion étatique s'appliquant en des points déterminés ? et pourquoi cette gestion se présente-t-elle, dans certaines conditions, sous la forme de la politique économique ? Le problème ici posé n'est pas de savoir si l'Etat capitaliste a une action économique, mais pourquoi et comment il intervient comme tel au coeur du fonctionnement du capitaliste.
Désir de libération, peur de la révolution, impossible réforme : avant d'être des années de crise, les années soixante-dix ont été des années de rêve. Afin de rendre compte de ces années tendues et décisives, l'auteur mêle dans ce livre - qui constitue le deuxième tome de son Histoire économique et sociale de la Ve République - le récit social et politique à l'analyse économique. Derrière les chiffres, il met en scène les acteurs de cette période agitée : individus, institutions, classes sociales. Il nous fait revivre les hésitations de Valéry Giscard d'Estaing et de Jacques Chirac, les certitudes contradictoires de Raymond Barre, face à la crise économique en France, les grandes manoeuvres d'une industrie qui prend le large et parfois l'eau. Des grandes luttes ouvrières à la crise des syndicats, il raconte les espoirs et les échecs du monde salarial et l'occasion manquée d'une véritable réforme de l'entreprise. Mais les années soixante-dix portent, avant tout, la marque d'une ambition : celle de Valéry Giscard d'Estaing de transformer la morosité chronique de la société française, en modernisant, à sa façon, son architecture sociale et en soumettant les libertés, l'État et l'individu à la loi du marché. André Gauron analyse les discours et les projets, et montre que si la plupart échouent, ils préparent le terrain à l'offensive libérale de ces dernières années. Cet ouvrage de référence, rédigé pour un public large, n'est pas une simple chronique événementielle, mais une véritable radiographie de la machine économique et sociale France en ces années décisives.
Comme en témoignent l'explosion des euromarchés, et la valse des taux de change, le système monétaire international est en crise. Face à cette crise, la théorie économique a été, jusqu'à présent, presque muette. La fin des devises clés est la première tentative de caractérisation théorique du nouvel ordre monétaire qui va se mettre en place d'ici la fin du siècle. À partir d'une véritable fresque historique des systèmes monétaires, Michel Aglietta dégage la spécificité des déséquilibres actuels. Alors que l'histoire monétaire a toujours été rythmée par la domination d'une devise clé, la livre sterling au XIXe siècle, et le dollar à partir de 1945, le SMI s'achemine aujourd'hui vers un système multipolaire. En poussant à l'extrême la logique de ce nouvel équilibre géostratégique, Michel Aglietta fonde, théoriquement, les positions défendues par la France dans les négociations monétaires internationales, et donne un contenu historique au Système monétaire européen.