Ce n'est nullement la nature des biens qui déterminerait leur caractère de communs, mais plutôt le cadre institutionnel et réglementaire qui préside à leur érection en tant que communs, c'est-à-dire qui les institue. La notion anglo-saxonne commons est beaucoup plus expressive ici, car elle va au-delà de la ressource « tangible » pour appréhender la dynamique d'articulation et de « mise en commun » de trois grandes dimensions : une ressource, un régime collectif et un système de gouvernance. Les communautés en charge des communs sont des groupes informels et auto-institués autour de la production et de la préservation desdits communs. Elles doivent trouver des équilibres nouveaux avec les structures, publiques ou privées, qui ont la charge des biens qu'ils instituent comme communs. La perspective ouverte par les communs est vertueuse car elle offre un discours relativement robuste pour proposer une alternative à la pensée néolibérale centrée sur la dichotomie bien public-bien privé.
Moins connue que l'exploitation pétrolière, l'exploitation des produits de la forêt (caoutchouc, bois) fut, historiquement, au coeur de la relation coloniale. Elle en a constitué l'un des modes les plus violents à travers l'esclavage puis le travail forcé. Si ce dernier a été aboli voici un demi-siècle dans l'Empire français, l'exploitation forestière s'est poursuivie sans discontinuer. Ce dossier présente une investigation dans un pays, le Cameroun, classés parmi les plus corrompus de la planète.
Les finances locales sont-elles trop compliquées ? Des enjeux à l'exécution budgétaire et l'impact sur la population, cet ouvrage explique leurs rouages. Chacun est concerné par elles comme contributeur et comme bénéficiaire. Dans un contexte de mutation sociétale et institutionnelle, de transition énergétique, de réduction des financements publics, les choix des investissements sont stratégiques. Un budget bien géré permet d'optimiser les dotations de l'État et les impôts payés par les contribuables. Une bonne information sur les emprunts auprès des banques doit permettre aux élus d'identifier les marges de manoeuvre de la collectivité au profit des habitants. Le bon usage de l'argent public permet à chacun de bénéficier des bons services.
Le port de Casablanca a été une pièce maîtresse de la stratégie militaire, politique et économique du protectorat français au Maroc, devenant un port de référence ayant entraîné la création de nombreuses entreprises et le développement d'une ville moderne. L'auteur met en évidence les facteurs qui ont permis la croissance rapide et la prospéritré de ce port : à équidistance de Fès et de Marrakech, il facilite, au début du XXe siècle, l'accès pour les troupes d'occupation ; il offre des possibilités de connexion avec le réseau routier, donnant une porte de sortie pour la production agricole et les ressources minières. L'auteur se penche également sur les caractéristiques de son infrastructure, sa gestion et sa relation avec la ville.
Au sommaire de ce numéro : Les déterminants de l'économie en République du Congo (Jean Bosco KAOMBA MUTUMBA) ; Comparaison des déterminants et des effets des IDE entrants dans les économies des pays côtiers et sahéliens de L'UEMOA (Viviane KOUDOU) ; La filière textile camerounaise face à la concurrence nigériane (1985-2008) (Jule KOUOSSEU, Sonkeng Francine Ulrich AWOUNANG) ; Investissements Directs Etrangers dans l'UEMOA : déterminants, effets sur l'économie et canaux de transmission sur la croissance économique (Viviane KOUDOU) ; Acceptabilité et vaccinations au Burkina Faso (Bouma Fernand BATIONO).
Parler de la silver économie en Europe amène à s'interroger sur le sens du terme senior, avant d'envisager la construction d'une véritable politique publique transversale, capable d'appréhender tous les enjeux et les défis du vieillissement de la population en Europe. C'est à cette réflexion que s'est livrée l'association EUROPA. La diversité des intervenants, publics comme privés, la variété des seniors, très actifs malgré la retraite ou dépendants, le poids économique qu'ils représentent, leur expérience professionnelle irremplaçable, tous ces éléments ont permis de dépasser la vision traditionnelle d'une silver économie vécue comme une charge. Bien loin d'être figée dans le champ purement médico-social, elle est en effet porteuse d'innovations professionnelles (nouveaux métiers, nouvelles formations), technologiques, économiques, sociales et territoriales. Si les réponses sont diverses en Europe, tous les pays partagent la nécessité de prendre en compte l'expertise des séniors, leur envie de rester actifs le plus longtemps possible, mais aussi le respect de leur dignité, quel que soit leur état de dépendance.
La mise en place d'une stratégie de standardisation au sein d'une multinationale passe par plusieurs étapes. La première étape est l'évaluation de la situation de l'entreprise. De celle-ci découlera sa réorganisation afin que la stratégie de standardisation soit la plus efficace et que les résultats soient les plus bénéfiques. Pour que cette évaluation soit la plus précise possible, une méthode et une grille d'évaluation sont proposées afin de qualifier quantitativement le potentiel de standardisation d'une multinationale, c'est-à-dire sa capacité à mettre en place une stratégie de standardisation. À la suite de cette évaluation, des recommandations sont faites pour qu'une multinationale réussisse sa transition vers une standardisation en agissant sur son organisation ainsi que sur la définition des différentes variables du mix marketing.
La progression de l'automatisation des entreprises et de la numérisation des informations a bouleversé nos conditions de vie et la division sociale de la production. Mais les études et les réflexions restent figées à la vision héritée du xixe siècle, car elle permet aux privilégiés d'aujourd'hui de s'en donner à coeur joie sans même être montrés du doigt. Cet ensemble d'articles sur des sujets variés de la vie politique de la dernière décennie forment un tout, soudé par la référence au modèle du mode de production de notre époque, analysé dans mes livres précédents et appelé gestionnisme. La plupart des articles s'attachent à dénoncer l'imposture des politiques, leur cécité sur la réalité sociale engendrée par les forces productives, leur allégeance à des idées reçues dépassées, leur idolâtrie économiste et leur manque d'humanisme.
Mieux comprendre les mécanismes et les rouages de l'économie et de la finance par des exposés simples, courts et concis, tout en étant précis, sur des thèmes générés par l'actualité pour pouvoir se poser les bonnes questions, analyser les tendances et évolutions prévisibles et développer des argumentations pertinentes, telle est l'ambition de cet ouvrage. Du bitcoin au rachat d'actions, en passant par le chômage, les inégalités de revenus, l'innovation, le risque de change, la fiscalité, les fusions-acquisitions, la transformation numérique, l'intelligence artificielle, les start-ups et bien d'autres sujets, l'auteur couvre, au travers d'une centaine de chroniques publiées entre 2012 et 2020 dans Les Échos, un ensemble de problématiques qui ont meublé l'actualité de ces dernières années et qui continueront, à n'en pas douter, à alimenter les débats.
L'ordre social occidental existant depuis plus de trois siècles doit être décrit comme celui dans lequel la possession de l'argent et encore plus le droit de le créer et de le contrôler, sont les sources les plus importantes du pouvoir. Je propose d'appeler cet ordre l'ordre social monétaire. La profession d'économiste académique au départ de sa création était orientée non pas vers les études de cet ordre social mais vers sa justification et sa légitimation. Par contre, l'institutionnalisme originel américain effectuait des investigations de l'ordre social existant, et voilà pourquoi il était finalement rejeté par la classe dirigeante et aujourd'hui oublié par la profession. A l'heure actuelle, nous pouvons dire que l'approche de cet institutionnalisme originel vers la recherche était discursive. Robert Shiller a réussi de prévoir la bulle immobilière en utilisant l'approche discursive. Dans le cadre de ce qu'il a appelé plus tard narrative economics, il s'est efforcé d'orienter cette approche au service de l'ordre social monétaire existant et vers sa légitimation. L'auteur propose une autre orientation et une justification différente de l'approche discursive en économie.
À travers l'analyse des perceptions et des représentations des principaux acteurs du jeu politique en Afrique, cet ouvrage rend compte des succès et des difficultés actuelles et à venir de la société civile, dans son combat pour la promotion de la démocratie. L'étude des conflits et des rivalités de pouvoir est complétée par l'analyse du rôle ambiguë de la communauté internationale.
Doit-on se tourner vers Marx ou vers Keynes pour trouver l'explication de nos problèmes et les moyens d'y porter remède ? L'analyse de Marx, qui convenait au XXe siècle, a cessé d'être pertinente dans une économie où l'obtention des gains, sous forme de plus-value financière, prend la place des profits tirés de ce même capital. Quant aux politiques économiques proposées par Keynes, elles ne semblent plus en rapport avec la gravité de la situation actuelle. Quelles formes nouvelles proposer alors ?
La criminalité économique se moque des frontières et concerne tout le monde puisqu'elle porte notamment atteinte à la qualité de la vie, au développement de l'économie ainsi qu'au bon fonctionnement des institutions. Cet ouvrage participe à l'information et à la sensibilisation des différents acteurs sociaux aux prises avec la criminalité économique et contribue à une meilleure compréhension de celle-ci, permettant ainsi de mieux la prévenir et la contrer. Le blanchiment d'argent, la corruption, les délits boursiers, les fraudes, les sociétés et pays offshore, la gestion des risques de crimes économiques sont quelques-uns des thèmes abordés.
Cet essai porte sur la nécessité d'une rupture économique à la fois profonde et clairvoyante. Cet ancien entrepreneur propose un modèle séquentiel avec près de 200 solutions concrètes. Il recommande particulièrement l'accroissement de la demande par une offre séductrice qui dissocie l'essentiel de l'accessoire. Il préconise aussi des leviers cohérents et concordants pour améliorer l'offre. Enfin, il développe et préconise sa vision d'une société libérale, humaniste et protectrice, forte de choix rigoureux et d'objectifs ambitieux.
En 1944, les États sortis de la guerre créent « l'ordre économique de Bretton Woods », sous la providence hégémonique des États-Unis, avec le dollar comme monnaie de référence. Sa mission : piloter l'économie internationale par voie de régulation institutionnelle. Après les trente glorieuses, le libéralisme économique est en panne et obsolète. Ses traits : la dérégulation, le protectionnisme défensif, les crises à répétition, l'autonomie des firmes multinationales, la pratique de coercition et de rétorsion. C'est la fin de la Pax Americana. Voici la Pax China. Elle n'est pas hégémonique, mais évolue dans un libéralisme impur légué par l'ancien ordre. Et l'Afrique ? Ses trappes à pauvreté n'ont pas été déliées par l'ordre de Bretton Woods. La coopération avec la Chine peut-elle colmater les brèches ?
Cet ouvrage qui se situe aux confins de la science économique, de la sociologie et de la psychologie, n'est hétérodoxe qu'au sens de la juxtaposition habituelle des deux courants de la théorie économique. Dès qu'on veut bien accepter une multidisciplinarité, l'orientation quitte le terrain des controverses en faveur d'une conciliation des interprétations. « L'agent » économique devient alors « l'homme » qui suit sa route dans un environnement dont les perspectives apparentes sont souvent angoissantes. Au premier plan, l'outil « rationnel » dont disposent les dirigeants est assurément l'emploi avec les structures matérielles et immatérielles sur lesquelles il repose ; néanmoins, il y a un « au-delà » : le bien-être qui devra émerger et qui dépend de la confiance en l'avenir trop éloignée à l'heure actuelle. Or, le propre d'un guide consiste à entrevoir le chemin.
Le monde est entré dans une période d'innovation sans précédent : c'est une nouvelle ère économique. L'une des principales caractéristiques de la révolution digitale réside dans la cadence et l'amplitude d'une innovation continue et exponentielle. Cet ouvrage propose une immersion au sein de cette nouvelle économie des entreprises du digital. Des entreprises dont les leaders sont devenus en un temps record des colosses financiers. Des entreprises qui sont orientées « corps et âme » autour de la volonté de fournir une expérience client exceptionnelle. Des entreprises qui ont une vocation par définition globale, déployant leur modèle d'hyper croissance à l'échelle mondiale et grignotant de nombreux secteurs d'activité.
De portée théorique, cet ouvrage entend apporter un autre éclairage que celui de la pensée unique. A cet effet, recourant à une approche pluridisciplinaire, les auteurs essaient d'appréhender les phénomènes socio-économiques à partir des pratiques, croyances et représentations des acteurs et tentent d'interpréter les dynamiques économiques au travers de leurs multiples champs. Une réflexion qui cherche à poser quelques jalons pouvant aider à l'avènement d'une économie plurielle et humanisée.
La relation de service n'est pas une réalité neuve. La nouveauté en revanche, est sa prise en compte dans l'analyse économique il y a peut d'années seulement. Cet ouvrage examine la façon dont la relation de service s'établit, se développe et perdure dans les activités de services mais aussi dans l'agriculture ou dans les relations interentreprises. Mais la relation de service est aussi une construction sociale, jouant un rôle central dans la cohérence, voire la cohésion de nos sociétés. Ignorer son importance serait se condamner à poursuivre des politiques inappropriées et largement vouées à l'échec. Peut-on utiliser la relation de service comme vecteur d'intégration ? Et dans l'affirmative, de quelle manière?
Cet ouvrage fait le point sur les recherches réalisées en France en Economie de la Proximité et sur leurs apports à l'analyse des phénomènes spatiaux et industriels. Il met notamment l'accent sur les questions de coordination spatiale, les rapports entre territoire, action collective et gouvernance locale, les processus de territorialisation de la Recherche-Développement et des politiques technologiques locales et les relations firme-territoire dans le cas d'externalités de proximité.
Le projet euro-méditerranéen à Barcelone avait suscité beaucoup d'espoirs. Cinq ans après, force est de constater que le bilan est très décevant dans tous les domaines. Les raisons de cet enlisement explorées en détail dans ce dossier qui réunit des spécialistes de disciplines et d'horizons divers sont évidemment multiples et complexes. La conférence de Marseille devra donc faire face à de multiples chantiers particulièrement délicats pour relancer de manière forte et crédible ce processus d'une importance vitale pour le développement de la région.
Au sommaire de ce numéro :
L'Union européenne et le Maroc ; R. Bistolfi,
Les défis du Roi Mohamed VI ; A. Lamchichi,
Le bilan du règne de Hassan II ; P. Balta,
Islam et pouvoir séculier ; A-F. Zirari,
Le statut des femmes ; N . Zirari,
Islamisme politique ; A. Lamchichi
Les habits du travailleur indépendant et de l'entrepreneur sont les déguisements les plus portés par les carnavaliers de la parade économique. A la tête du cortège, pourtant, les grandes institutions (Etats, firmes, familles) décident, conjointement, du tracé du défilé, orchestrent les festivités et rythment le pas. L'économie d'aujourd'hui est organisée par des puissants centres d'intérêts économiques et politiques qui, prétextant défendre la propriété individuelle, injectent dans les rapports sociaux des doses démesurées de flexibilité pour doper la machine du profit.