À la fin du 18e siècle, l'initiative individuelle a été magnifiée pour permettre à l'économie de sortir de son état de passivité et de sclérose. Jean-Baptiste Say (1767-1832), économiste français et partisan de la révolution française, a produit une théorie générale de l'entrepreneur où l'innovation tient une place essentielle. L'entrepreneur peut être à la fois gestionnaire, capitaliste, innovateur. Say créa l'entrepreneur et le dota de moult charismes : esprit de conduite, génie des affaires, capacité d'entreprendre, sens du risque et d'initiative, création de valeur et d'emplois, grandes capacités gestionnaires, etc. Il s'agit d'un entrepreneur que les politiques et les « forces actuelles de marché » cherchent à ressusciter pour donner un nouveau souffle à notre économie léthargique. Les auteurs de l'ouvrage discutent de la notion et de la fonction de l'entrepreneur dans l'oeuvre de Say pour montrer son actualité économique, sociale et politique. Ils présentent aussi le contexte économique et intellectuel à partir duquel a émergé la théorie de l'entrepreneur. Entrepreneur, professeur, journaliste, lui-même, Say... créa l'entrepreneur et a légué à l'analyse (et à la philosophie) économique un « outil » de sortie de crise.
Le Belge Édouard Empain obtient en 1898 la concession du Métro de Paris, qu'il construit et exploite. Pour alimenter son Métro en énergie, Empain devient producteur d'électricité et fonde la Société d'électricité de Paris. Déjà présent en France depuis les années 1880, le groupe Empain ne cesse dès lors plus de croître dans ce pays. Fleurons d'un empire industriel de dimension mondiale, ses entreprises comptent parmi les plus importantes du paysage économique français.
La croissance du groupe Empain en France relève d'une saga à la fois industrielle et familiale. Trois générations se succèdent : un grand industriel européen, visionnaire et innovateur ; son frère ; ses fils. Des personnages hauts en couleur, très différents, reliés pour le meilleur et pour le pire par le sang et l'argent.
Cette histoire, dévoilée de l'intérieur et jusqu'alors mal connue, a été enfouie dans la mémoire nationale sous les décombres de la Troisième République et éclipsée après Seconde Guerre mondiale par la nationalisation de l'électricité et la municipalisation du Métro.