Au regard de l'accroissement du chômage le travail noir semble offrir une issue, tandis que diverses formes d'autoproduction et d'entraide dessinent les sphères de l'autonomie et de la solidarité qui prétendent pallier l'essoufflement de l'État-providence. Dans la tradition de « l'anthropologie substantive » se constitue une typologie de l'économie informelle en trois « procès institutionnalisés » : travail noir, autoproduction et travail domestique, réciprocité et redistribution. Ces activités se déploient dans un cadre qui leur est propre (les réseaux, la famille, le voisinage) ce qui les distingue de l'économie marchande monétaire quoiqu'elles lui soient plus ou moins articulées. L'analyse économique invoque l'indemnisation du chômage et la pression fiscale pour expliquer le travail noir dont la théorie est fondée sur le critère du gain monétaire. L'extension de la notion de consommation, l'appréhension de la famille comme agent de production, mettent l'accent sur le critère de l'allocation du temps afin de rendre compte du travail domestique. La mesure comptable s'efforce de quantifier, au plan macroéconomique, selon des conventions disparates, des activités qui ne relèvent pas exclusivement de l'économique. L'approche sociologique des acteurs et des usages de l'économie informelle restitue la dimension institutionnelle et symbolique des échanges et de la production. Elle permet notamment d'appréhender l'entraide qui échappe au discours économique.
Cet ouvrage est un essai d'analyse du fonctionnement des sociétés actuelles. Partant du principe marxiste que les types d'organisation politico-sociologiques sont déterminés par les facteurs économiques et techniques qui régissent ces sociétés, l'auteur compare les pays hyperdéveloppés (USA et Europe occidentale) et les pays en voie de développement (particulièrement ceux de l'Amérique latine et de l'Afrique) et arrive à la conclusion qu'à une société évoluée correspond un système parlementaire et qu'à une société insuffisamment évoluée correspond un système autoritaire. En ce qui concerne l'URSS, l'auteur constate l'échec de la Révolution d'Octobre qui n'a abouti qu'au remplacement de l'ancienne aristocratie par une nouvelle caste de politiciens bureaucrates. Évolution prévisible car selon l'auteur, le marxisme n'étant qu'un moment du raisonnement matérialiste formulé par Marx conformément aux faits qu'il pouvait observer à son époque, c'est-à-dire antérieurs à la révolution scientifique et technique du XXe siècle qui a modifié toutes les données en jeu. Une nouvelle analyse fondée sur le matérialisme historique peut aujourd'hui aboutir à certaines conclusions opposées à celles de Marx.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Ce livre est la première étude à avoir été consacrée aux fonctions du journalisme révolutionnaire dans la formation théorique et pratique de Marx et d'Engels entre 1839 et 1849. Sont ainsi exposées les incertitudes théoriques des fondateurs du matérialisme dialectique, incertitudes liées à la survivance des perspectives historicistes et volontaristes ainsi qu'aux défaillances stratégiques ou tactiques du point de vue de l'action révolutionnaire.
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L'histoire de la seconde guerre mondiale en France a fait - comme on pouvait s'y attendre - une large place aux travaux sur la Résistance. De nombreux ouvrages ont été consacrés aux maquis, à la vie des « combattants de l'ombre », aux grands partis politiques et à leur action dans la clandestinité. De même les études sur la collaboration et le régime de Vichy ne manquent pas. En revanche, on ne sait quasiment rien sur ce que sont devenus les militants révolutionnaires et les minorités d'extrême gauche, ce qu'on peut expliquer, en partie seulement, par leur faiblesse numérique. Bien que l'extrême gauche, dans son ensemble, voit dans la guerre une affaire de la bourgeoisie dans laquelle le prolétariat n'a rien à gagner, elle se montre hésitante et partagée sur la position concrète qu'il convient d'adopter dans le conflit : les uns soutiennent le pacifisme intégral et tel Louis Lecoin, sont emprisonnés pendant les deux premières années de la guerre ; les autres soucieux de s'abstenir dans le conflit impérialiste sont cependant convaincus de la nécessité de s'opposer au fascisme : c'est ainsi que d'anciens membres du Parti socialiste ouvrier et paysan (P.S.O.P.) - scission de gauche du parti socialiste - rejoignent les Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P.), en compagnie d'autres militants révolutionnaires, et participent dans les rangs de la Résistance au combat contre le nazisme.
Tant à l'Ouest qu'à l'Est une aspiration vers quelque chose d'autre se fait jour de plus en plus impérativement. Les théories politiques, économiques et sociales qui dominent aujourd'hui datent du siècle dernier. Depuis 40 ans, l'homme travaille toujours 40 heures par semaine. Le béton, les gratte-ciel ont dénaturé nos villes. La pollution nous envahit de toutes parts. Le gaspillage généralisé a modifié insidieusement l'orientation de la production. Pourquoi les partis politiques, les syndicats, ne s'attaquent-ils pas aux vrais problèmes ? Jacques Lemaitre, en abordant les questions clés de notre époque montre pourquoi ni la gauche ni la droite ne sauraient ni ne pourraient les résoudre et préconise une solution : ni capitalisme ni socialisme étatiques, une société non-bureaucratique, humaine et mieux adaptée aux réalités actuelles.
Dans ce premier volume de "Marx, Engels et le journalisme révolutionnaire", Trinh Van Thao étudie la fonction du journalisme révolutionnaire dans la formation théorique et politique de K. Marx et F. Engels. Il analyse la conjoncture politique lors de la formation théorique et politique de Marx et d'Engels, puis applique cette analyse de la conjoncture à la formation même du marxisme ; il choisit pour son étude la date de 1848, qui est capitale dans la formation du marxisme.
Le propos de l'auteur n'est pas de faire évoluer le socialisme actuel pour y apporter quelques aménagements. À ses yeux, les prémisses étant fausses, les conséquences ne pouvaient être que funestes ou illusoires. Elles ont déçu des millions d'hommes et maintiennent les autres dans un espoir stérile. Si l'auteur conserve le terme si discuté de « socialisme », ce n'est pas par référence à certains penseurs du XIXe siècle ni aux expériences douloureuses du XXe siècle, c'est pour tenir compte de l'origine étymologique du mot (socius = compagnon) et manifester ainsi son option pour une société où l'homme serait un compagnon pour l'homme. Mais c'est dans des voies totalement nouvelles que l'auteur convie les hommes de notre temps à orienter leur recherche. Ce livre est une contribution à cette recherche. Adversaire sans concessions des idéologies qui tentent sans succès de nier l'instinct, l'affectivité et la sexualité, ardent partisan d'une vie plus associative et communautaire, François de Sainte Marie plaide pour la réhabilitation de la Fête et de la solidarité. Ce livre est, d'une façon novatrice, une approche psychologique des problèmes de notre société. Il comptera dans la réflexion politique de notre temps.
L'État capitaliste moderne : analyser ses structures, prévoir ses crises, tel est l'objet de ce livre. Et cela nécessite de repenser dans une écriture rigoureuse et claire la révolution philosophique et scientifique qu'introduit le marxisme dans tout le domaine des « sciences humaines ». Le marxisme n'est pas mort : des débats passionnés des années soixante et 70, il ressort un marxisme plus lucide sur lui-même et sur les problèmes politiques d'aujourd'hui.
Autour des liens que différents auteurs crurent pouvoir nouer entre les concepts de travail, de valeur et de prix, de vives controverses s'engagèrent. Pendant plus d'un siècle et demi, les écrits de D. Ricardo, de K. Marx et, plus près de nous, de P. Sraffa (dont l'interprétation de Ricardo est ici contestée), se trouvent au centre de débats, dont l'un des enjeux est l'élaboration d'une théorie « scientifique » de la répartition des revenus, fondée sur une opposition entre groupes sociaux.
Par une analyse rigoureuse des arguments qui forment les temps forts de ces polémiques, par l'attention portée à des oeuvres aujourd'hui injustement tombées dans l'oubli, et par la prise en compte simultanée des aspects formalisés et philosophiques des échanges théoriques, le présent ouvrage ne restitue pas seulement l'histoire d'un thème essentiel en économie politique. Il constitue aussi une prise de position dans le débat contemporain, en montrant pourquoi les questions soulevées ne sauraient recevoir de réponse satisfaisante, et comment la modification des termes dans lesquels elles sont formulées, induit des conséquences négatives pour les projets sraffaien et marxiste.
Les derniers chapitres présentent, enfin, une interprétation nouvelle de la problématique de Marx en dégageant, du « Capital » et des oeuvres « préparatoires », l'existence de trois liens conflictuels entre le travail, la valeur et les prix.
Cent ans après la mort de Karl Marx la gauche ne peut plus renvoyer les questions du socialisme à la cuisine de l'avenir ; elle est élue pour l'instaurer, ou au moins pour le préparer hic et nunc. Pourtant il est bien connu, que ce qui distingue le pire des architectes de la meilleure des abeilles est le fait que celui-ci a érigé l'édifice dans sa tête avant de toucher aux matériaux de construction. Comment donc, la gauche pourrait-elle jamais construire le socialisme sans une connaissance préalable ? Si une foi quasi-religieuse, comme le marxisme-léninisme, est inadéquate pour un tel projet, le révisionnisme intuitif professé et pratiqué par la gauche non dogmatique n'est pas meilleur. C'est seulement en reprenant la science délaissée de Marx que la gauche pourra sortir de l'impasse ou elle se débat.
À la fin du XVIIe siècle, à la charnière de deux époques et de deux mondes, une problématique émerge, cohérente et nouvelle, dont quelques idées-forces retentiront tout au long des siècles suivants. Héritières d'une triple tradition politique, scientifique et philosophique issue de Bodin, de Descartes et surtout de la pensée janséniste de Port-Royal, les oeuvres de Boisguilbert ne marquent pas seulement la naissance et le développement, au plan théorique, des thèmes fondateurs du libéralisme économique. Au travers d'une analyse rigoureuse de la structure sociale, des marchés, du comportement des agents et du rôle décisif que jouent leur information et leurs anticipations dans l'élaboration de leurs stratégies de marché, c'est toute une articulation entre la prospérité, la crise et la dépression économiques qui nous est proposée, devançant ainsi les recherches les plus actuelles. L'objet de cet ouvrage est de restituer cette théorie fondatrice dont bien des aspects essentiels ont malheureusement été gommés ou oubliés par la suite. Et de montrer en fin de compte qu'avec Boisguilbert, l'économie politique naît adulte.