Il y a un siècle, Nietzsche et Dostoïevski ont répandu cette nouvelle : Dieu est mort. Il est né de ce vide des demi-dieux de substitution, lesquels sont en train de mourir à leur tour : c'est la nouvelle d'aujourd'hui... Les hommes vont d'orthodoxie en orthodoxie. Quelle sera la prochaine ? Ou bien saurons-nous, un jour, nous passer d'orthodoxie ?... Après la découverte de l'Évolution, les hommes ont cherché à s'inscrire dans une élite qui ferait tourner à son profit la lutte pour la vie. Darwin, à travers Hitler et Staline, est ainsi devenu criminel malgré lui... Marx a opposé une utopie socialiste à un capitalisme naissant. Il nous faut aujourd'hui comparer des expériences socialistes à un capitalisme évolué... Les réductionnistes nous invitent à révérer un déterminisme universel. Nous ne l'éprouvons pas en nous et ne pouvons le vérifier dans le temps de notre vie et les événements de notre expérience. Nous nous intéressons à des choix... Qui était finalement Freud ? Un savant, un magicien, un explorateur de terres inconnues, un introducteur de la pornographie, un psychologue voué à être récupéré par les publicitaires ?... On voit aujourd'hui monter une vaste curiosité psychiatrique qui se satisfait mal de l'orthodoxie freudienne... Imaginons pour finir une réunion intime ou Marx et Freud confronteraient leurs existences publiques et privées. Chacun se saisirait de la vie de l'autre pour la faire entrer, toute pantelante, dans son propre système...
Un même jour de juin 1977, Henry Kissinger alerte le président Carter sur les dangers de l'eurocommunisme, et le Rude Pravo de Prague, organe officiel du P.C. normalisé, réitère les accusations formulées à l'Est, contre ce même eurocommunisme en qui il dénonce une arme nouvelle de la bourgeoisie. Qu'est-ce donc que cet eurocommunisme porté sur les fonts baptismaux à Madrid, trois mois plus tôt, par Berlinguer, Carrillo et Marchais, et qui vaut à ses protagonistes les foudres conjuguées de Washington et de Moscou ? Pour répondre à cette question qui passionne ou inquiète l'opinion mondiale, François Fonvieille-Alquier fait l'inventaire des raisons qui ont incité les partis communistes de France, d'Italie, d'Espagne, et même du Japon, à distendre leurs liens avec Moscou et à choisir la voie démocratique. Mais cet aggiornamento est-il sincère ? L'opinion publique est en droit de s'interroger. En fait, il s'agit d'un pari, et l'auteur de l'ouvrage mise sur la bonne foi des eurocommunistes. Il convient, avant de trancher, de suivre sa démonstration jusqu'au bout et de connaître ses raisons.