Trop d'impôts, trop de cotisations sociales, trop de prélèvements obligatoires ! L'allergie fiscale est une réaction répandue chez les Français. Il est difficile, cependant, de découvrir le remède approprié. Faire des économies ? Indubitablement. Dans la fonction publique, la protection sociale, les collectivités locales, les entreprises nationalisées. Mais l'application d'un tel régime, seule, est insuffisante. Il faut également favoriser la croissance, par une vigoureuse politique d'aide à l'investissement privé. Privilégier le travail, l'effort, la compétitivité. En bref, diminuer le poids de l'État dans l'économie. En faisant le bilan de santé de notre système fiscal, Philippe Auberger propose, avec clarté et simplicité, comme le dit Jacques Chirac dans sa préface, un véritable programme de rétablissement face à la crise. Il préconise d'adapter nos institutions aux exigences d'une démocratie moderne, de laisser davantage d'initiative et de responsabilité aux citoyens, et de leur permettre de s'exprimer plus souvent. Un livre concret, constructif, et une solution au blocage actuel de l'économie française.
Le 17 mars 1986, la démission d'Yvon Chotard de la présidence de la Commission sociale du C.N.P.F. a surpris tout le monde. Toutefois, il était clair pour chacun que ce geste n'était pas un abandon de poste, mais bel et bien un nouvel engagement. C'est à vingt-quatre ans, au sortir de la guerre et de la Résistance, qu'Yvon Chotard crée son entreprise, les Éditions France-Empire. Puis, très vite, il multiplie ses activités : en 1952, il fonde la Jeune Chambre économique française, qu'il préside jusqu'en 1956 ; de 1965 à 1970, il est à la tête du Centre chrétien des patrons et dirigeants d'entreprise français ; depuis 1964, il siège au Conseil économique et social, où il préside le Groupe des chefs d'entreprises privées depuis 1981. En 1969, il crée sa seconde maison d'édition, Chotard et associés Éditeurs, dont la vocation première est de servir la gestion des entreprises. Il poursuit dès lors son engagement professionnel à la tête du Syndicat national de l'édition, ainsi que du Cercle de la librairie. En 1971, il est appelé à la présidence de la Commission enseignement-formation du C.N.P.F. Un an plus tard, il est président de la Commission sociale et vice-président de l'organisation patronale. Pour ce père de huit enfants, fidèle à la doctrine sociale de l'Église, débute un long parcours, où il s'affirme un négociateur social hors pair. En quatorze ans, il a su conquérir l'estime des syndicats, et imposer sa personnalité au public : redoutable partenaire, qui sait garder son calme pour laisser, à point nommé, éclater une terrible colère. Dans ce livre, Yvon Chotard s'explique sur son action, et expose les diverses conceptions de l'organisation patronale. Refusant la stérilité des polémiques, il garde les yeux fixés sur l'avenir du C.N.P.F. et son rôle dans la nation : C'est sur ce terrain, conclut-il, que doit se situer la discussion. J'ai tenu à apporter le fruit de mes réflexions. Je suis prêt au débat.
Prévention, traitement, assurance maladie, la santé est aujourd'hui le centre d'un système social complexe aux rouages multiples. Pour comprendre le fonctionnement du système français actuel, et apprécier ses performances, Béatrice Majnoni d'Intignano et Jean-Claude Stephan entreprennent de le situer par rapport aux règles du jeu des systèmes étrangers en vigueur dans les principaux pays industriels (États-Unis, Grande-Bretagne, Suède...). Au terme d'une analyse précise et documentée, ils mettent en évidence que l'organisation française de la santé résulte, aujourd'hui, d'un compromis précaire - et souvent maladroit - entre trois objectifs difficilement conciliables : la performance médicale, la rigueur comptable, et la rationalité socio-économique. Dénonçant les écarts entre la pratique et le discours, ils démontent, avec lucidité, les effets pervers des diverses techniques de financement, expérimentées par les différents gouvernements, au cours des dix dernières années. La croissance non maîtrisée des coûts, et l'extension d'une bureaucratie anonyme, sont-elles les manifestations fâcheuses d'une évolution inexorable ? Telle n'est pas la conviction des auteurs, qui proposent en conclusion plusieurs lignes d'orientation conduisant à une transformation en profondeur, dans un sens à la fois plus décentralisé et mieux contrôlé. À ces conditions, une conciliation pourrait être possible, entre l'idéal d'Hippocrate et le souci bien compris des technocrates.