Peut-on être vice-président d’une grande multinationale - Danone, l'un des premiers groupes alimentaires mondiaux-, et vouloir garder vivantes les aspirations d’une jeunesse bouleversée par la lecture de Kant et de Lévinas, et l'inspiration initiatique d'un Christian Bobin ou d'une Christiane Singer ? Comment peut-on être à la fois efficace et utopique, manager et dissident, affirmer qu’ "un autre monde est possible" sans verser dans l’imposture, se retrouver au Forum social mondial pendant que son président, Franck Riboud, participe au Forum de Davos ?Emmanuel Faber nous fait part des interrogations provoquées par ces situations et nous livre les réflexions que lui inspire le fonctionnement de la finance internationale. Et surtout, il nous raconte les multiples projets que les équipes de Danone ont contribué à faire naître dans le monde entier, avec son ami le Prix Nobel de la Paix Muhammad Yunus, et avec beaucoup d'autres.D’une écriture élégante et vivante, il nous ouvre des chemins de traverse.
Ce livre étonnant est un voyage qui montre comment l'économie façonne la société. Une immense fresque aussi, qui fait passer de l'empire romain à celui d'Hollywood, de la crise des années 30 à celle des subprimes, de l'Allemagne du Kaiser à la Chine contemporaine. Un voyage inquiet, hanté par une question : comment l'Occident, qui a arraché l'humanité au règne de la faim et de la misère, a-t-il pu finir sa course dans le suicide collectif des deux guerres mondiales ? La question n'est pas seulement rétrospective. Le monde s'occidentalise aujourd'hui à vice allure : les tragédies européennes pourraient-elles se répéter, en Asie ou ailleurs ? La planète pourra-t-elle éviter un nouveau suicide collectif, écologique cette fois ? Comme la crise financière l'a brutalement rappelé, une incertitude d'ordre systémique plane sur le capitalisme : sait-il où il va, où il entraîne le monde ? Telles sont les questions graves dont dépend le XXIe siècle. Ce qui est frappant ici, c'est l'extraordinaire clarté de Daniel Cohen : jamais on n'avait retracé l'histoire de l'humanité et les incertitudes qui pèsent sur son avenir avec une telle concision, un tel sens des formules et une érudition, délivrée avec tant de sobriété.
A quoi servent les économistes ? s'interroge Bernard Maris, le co-auteur de Ah ! Dieu ! Que la guerre économique est jolie !
Si l'économie est une science qui prédit l'avenir, le plus grand économiste s'appelle Madame Soleil. Rappel de leurs propos à l'appui, nos Minc, Attali, Barre et Sorman font pâle figure. L'oracle George Soros, vénéré pour avoir spéculé sur la livre et fait fortune, a perdu le double en jouant sur le rouble. Car tous ces experts qui viennent nous conter l'avenir et les bontés du marché ne cessent de se leurrer et de nous tromper en toute impunité, profitant de ce que la théorie économique est à l'agonie. Les nouveaux gourous Merton et Sholes, prix Nobel d'économie 1997, ont été ridiculisés par le naufrage de leur fonds spéculatif et ces adeptes du libéralisme sans entraves ont dû en appeler à l'argent des contribuables pour éviter un krach boursier. Quant au patron du Fonds monétaire international, le Français Michel Camdessus, il n'a vu venir ni les crises asiatiques, ni celles du Mexique et du Brésil.
Les Balladur, Tietmayer, Trichet, Dominique Strauss-Kahn et autres marchands de salades économiques ont surtout une fonction d'exorcistes. Dans un monde sans religion, ils sont devenus les conteurs intarissables des sociétés irrationnelles, chargés de parler sans cesse afin d'éviter que le ciel ne nous tombe sur la tête.
En proposant une définition de l’artisanat beaucoup plus large que celle de "travail manuel spécialisé", Richard Sennett soutient que le programmateur informatique, l’artiste, et même le simple parent ou le citoyen font œuvre d’artisans. Ainsi pensé, l’artisanat désigne la tendance foncière de tout homme à soigner son travail et implique une lente acquisition de talents où l’essentiel est de se concentrer sur sa tâche plutôt que sur soi-même. Dans ce livre stimulant, Richard Sennett aborde l’expertise sous toutes ses déclinaisons. Nous voyageons ainsi à travers le temps et l’espace, des tailleurs de pierre de la Rome antique aux orfèvres de la Renaissance, des presses du Paris des Lumières aux fabriques du Londres industriel ; nous observons les expériences de l’informaticien, de l’infirmière, du médecin, du musicien ou du cuisinier. Face à la dégradation actuelle des formes de travail, l’auteur met en valeur le savoir-faire de l’artisan, coeur, source et moteur d’une société où primeraient l’intérêt général et la coopération. Et tandis que l’histoire a dressé à tort des frontières entre la tête et la main, la pratique et la théorie, l’artisan et l’artiste, et que notre société souffre de cet héritage, Richard Sennett prouve que "Faire, c’est penser".
La prochaine présidentielle sera dominée par ceux qu'on appelle les populistes, à droite comme à gauche. Ils se nourrissent de l'extraordinaire dégringolade de la France depuis dix ans : effondrement de la classe moyenne, baisse de la richesse par habitant, chômage permanent, auxquels s'ajoute, depuis les attentats et la crise des migrants, un sentiment d'insécurité renforcé.
François Lenglet explore les causes de cette éclipse française : l'union monétaire, ou plutôt l'usage que nous en avons fait. Les illusions de la génération libérale, au pouvoir aujourd'hui. Le déni des responsables politiques, dont les tabous bloquent l'Etat et les entreprises. Et cela jusqu'à Hollande et Sarkozy, ces frères jumeaux dans l'impuissance économique.
Les Français veulent désormais être protégés. Et c'est pour cela que les solutions des partis nationalistes et souverainistes séduisent. François Lenglet les dissèque car, dans l'histoire, nombre de leurs mesures ont fini par être adoptées, y compris par des partis traditionnels. Est-ce un mal ? Sans complaisance, il propose des orientations efficaces pour garantir à la France un futur moins sombre. 2017 nous donnera une vraie chance. Peut-être la dernière. Sinon... Tant pis, nos enfants paieront.
Longtemps arriérée et périphérique par rapport aux grandes civilisations de l'Asie, une économie européenne a émergé lentement, du ixe au xiiie siècle. Devenue une réalité du xve au xviiie siècle, elle a préparé la mutation de la Révolution industrielle. Grâce à l'accélération de la croissance au xixe siècle, et en dépit du contraste entre pays "riches" au nord, pays "pauvres" au sud et à l'est, l'économie européenne était plus intégrée en 1900 qu'elle ne l'est en 2000.
En insistant sur les caractères communs à l'espace économique de l'Europe, sur les relations entre ses différentes parties, sur la diffusion des institutions et des technologies, sur les migrations de main-d'oeuvre, de savoir-faire, de capitaux, sur le rôle des diasporas, François Crouzet signe ici une magistrale synthèse. Cette "histoire de l'économie européenne" nous permet de mieux comprendre les débats actuels sur les heurs et malheurs de l'Europe.
La prégnance de l'économie sur la vie des hommes n'est pas plus à démontrer que leur morosité et leur souffrance. Comment s'est construit notre « imaginaire économique », notre vision économique du monde ? Pourquoi voyons-nous aujourd'hui le monde à travers les prisme de l'utilité, du travail, de la compétition, de la concurrence et de la croissance sans fins ? Nous avons inventé la valeur-travail, la valeur-argent, la valeur-compétition, et construit un monde où rien n'a plus de valeur mais où out possède un prix ? Au fil d'une passionnante mise en perspective historico-économique, Serge Latouche revient aux origines de cette économie que les premiers économistes appelaient la « science sinistre ». Servi par une brillante érudition économique et philosophique, cet ouvrage montre la manière dont s'est façonné notre obsession utilitariste et quantitative, et nous permet ainsi de porter un regard neuf sur notre monde.
Cet extraordinaire document qui retrace, d'une plume souvent féroce, le sauvetage du Crédit Lyonnais est l'histoire d'une double trahison de l'État.
D'abord la trahison inspirée par un système où irresponsabilités et incompétences ne sont jamais sanctionnées, un système incapable de contrôler le pouvoir qu'il a lui-même installé, un système où on a laissé pendant cinq ans une banque de taille mondiale dériver jusqu'aux frontières de la faillite.
Des prêts hasardeux aux investissements des requins d'Hollywood, l'entreprise a connu les plus folles dérives sous le règne d'inspecteurs des Finances protégés par le sérail.
Mais ce que raconte l'auteur, c'est aussi la trahison d'une caste, celle de Bercy. On y découvre une nomenklatura pénétrée de certitudes et persuadée d'incarner l'intérêt général... Une fois que le scandale a éclaté, un petit groupe de dirigeants politiques et de hauts fonctionnaires va s'efforcer de faire disparaître, malgré le redressement accompli, les traces de ce qui restera le plus grand désastre financier des trente dernières années et qui constitue une tâche sur leur réputation.
Ce témoignage explosif décrit, à travers de nombreux portraits et anecdotes, dix ans de lutte acharnée menée pour sauver une grande maison que tout le monde, des ministres français aux commissaires européens en passant par les banques de la place, condamnait.
Parce qu'ils sont en pleine mutation, les adolescentssont des êtres tracassés, aux désirs et aux contradictions multiples. Ce phénomène, normal dans la plupart des cas, donne du souci aux parents. D'autant plus que l'adolescent(e) d'aujourd'hui affronte un monde qui a évolué et dans lequel la pression pour lui faire brûler les étapes est très forte.
À travers plus de cent questions, le Pr Daniel Marcelli et Guillemette de La Borie expliquent les sentiments de cet enfant qui devient grand et indiquent comment l'aider lorsque :
- Il se trouve trop petit
- Elle est horriblement insolente
- Il ne veut plus venir à table
- Elle monopolise la salle de bain
- Son premier chagrin d'amour l'accable
- L'école est le cadet de ses soucis
- Chez ses copains, il y a du hasch...
Santé, vie de famille, argent, relations parents-enfants, scolarité, amours et amitiés, autonomie... Tous les angles sont abordés dans cet ouvrage qui ne ressemble à aucun autre guide de l'adolescence et qui apporte des réponses claires lorsqu'on ne sait plus quoi penser.
Comment l'école de Chicago, qui a réinventé le libéralisme a-t-elle transformé la gauche, de Mitterrand à Hollande ?Par quel mécanisme pervers nos impôts financent-ils ce qu'il y a de plus toxique dans les salles de marché ?Le grand patron de Renault, Carlos Ghosn, sait-il vraiment ce qui se passe dans son entreprise ?Pourquoi le Forum de Davos censure-t-il un grand banquier ?Dans quelles conditions trois hauts fonctionnaires français, tous de gauche, ont-ils accéléré la mondialisation financière ?Que fait Nicolas Sarkozy avec le Washington Speakers Bureau ?Que cachent parfois les décisions stratégiques de certains grands patrons ?Dans cette enquête qui mêle reportage et analyse, Sophie Coignard et Romain Gubert, grands reporters au Point et auteurs de L'Oligarchie des Incapables, nous racontent comment, de Londres à Washington en passant par Francfort, Bercy ou Chicago, l'alliance contre nature entre un État immoral et un capitalisme cupide a produit un système cannibale qui peut à tout moment se retourner contre chacun d'entre nous.
Pourquoi Nicolas Sarkozy et Angela Merkel considèrent-ils le « capitalisme de l'ombre » comme la plus grave menace à laquelle nous sommes confrontés ?
Comment BP s'est-il organisé pour se protéger des catastrophes pétrolières ? Comment le lobby des grandes banques arrive-t-il à ses fins ? Les agences de notation vont-elles tuer l'euro en mettant de l'huile sur le feu ?
Un capitalisme opaque et spéculatif s'oppose désormais au capitalisme réglementé. Ce système retient en otage Etats et consommateurs, sans parler des salariés et des petits actionnaires.
Mais ce capitalisme-là s'est émancipé : entre contournement massif des règles par le « hors-bilan » et paradis fiscaux, les interdits ont explosé. Est-on impuissant face à ce pouvoir occulte que la classe politique n'ose pas affronter?
Une extraordinaire enquête, de Paris à Hong-Kong, de Genève à Washington, aux conclusions inquiétantes. Car si le système reste globalement assez efficace, il multiplie néanmoins les risques. Pour tout le monde.
Auteur d'un livre très remarqué sur l'empire Goldman Sachs (La Banque), Marc Roche, correspondant du Monde à Londres, nous révèle avec effarement les dérives d'un système qui a échappé à tout contrôle.
La France serait paresseuse. Nous ne travaillerions pas assez. Pour endiguer l'invasion des produits japonais, contrer les ventes allemandes, conquérir l'Europe et triompher de la crise, il faudrait de toute urgence doubler les cadences, supprimer les retraites, chasser sans répit l'oisiveté.
Et pourtant ? Si la solution était à l'inverse dans la mutliplication des rentiers ? Jacques Marseille, professeur d'histoire économique à Paris-VIII, membre du jury d'H.E.C., auteur avec Alain Plessis de Vive la crise et l'inflation, démontre brillamment dans ce livre paradoxal que les idées reçues peuvent mener à l'impasse.
Aussi n'hésite-t-il pas à vous assurer qu'en arrêtant de travailler, non seulement vous pouvez vivre heureux et éviter l'infarctus, mais en plus vous aiderez la France à terrasser l'inflation, redresser la balance des paiements, améliorer la compétitivité des entreprises, relancer l'emploi...
La France travaille trop vous dit comment concilier l'inconciliable. Lisez-le. Vous serez convaincu que l'avenir est aux rentiers et qu'on n'est jamais trop jeune pour le devenir.
D'où vient le malaise de la politique économique ? Impuissante à résorber le chômage, ligotée par les marchés financiers, elle semble souvent frappée d'inefficacité. Pourquoi ? Il y a d'abord l'effet d'une désinflation compétitive qui, arc-boutée à la monnaie unique, perdure sans souci de ses échecs répétés et impose une « cohérence » résolument étrangère au problème de l'emploi.
Mais, au-delà des impasses propres à la désinflation compétitive, il se pourrait plus largement que la politique économique connaisse une mutation qui en altère profondément les pratiques et l'efficacité. Désormais soumise à l'opinion globale, c'est-à-dire à la convergence de tous les regards, elle est en permanence exposée aux jugements et aux interprétations. Et, seul le spectacle de la communauté tout entière rassemblée derrière la « bonne » politique semble pouvoir tranquilliser les marchés. Quand faire entendre une objection suffit pour alarmer la finance, c'est la possibilité même du dissensus démocratique qui se trouve dès lors mise en cause.
L'Europe permettra-t-elle de dépasser ces limites et de restaurer la souveraineté de la politique économique ? Rien n'est moins sûr, estime Frédéric Lordon, puisqu'il revient désormais aux marchés financiers, ce haut-lieu de l'opinion globale, d'élire la nouvelle monnaie internationale que l'euro voudrait devenir.
Frédéric Lordon, né en 1962, est chargé de recherche au CNRS et chercheur au CEPREMAP (Centre d'Etudes Prospectives d'Economie Mathématique Appliquées à la Planification). Il enseigne à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris.
Le capitalisme 3.0 est à nos portes. Après l'âge de la vapeur, puis celui de l'électricité, une nouvelle révolution industrielle est en marche. Google, Uber, Amazon, Apple, Facebook, Wikipedia sont les éléments avancés d'une vague qui va emporter l'économie et la société toute entière.Entreprises, administrations et salariés sont menacés. À moyen terme, nous disent Philippe Escande et Sandrine Cassini, journalistes au Monde et aux Echos, un emploi sur trois pourrait disparaître. Avocat, médecin, banquier, professeur, journaliste... toutes les professions sont concernées.Fin du salariat, fin des petits chefs et des grandes organisations, le monde du travail construit au début du XXe siècle est en train de se recomposer. Fin de l'intimité aussi ! Etats et entreprises peuvent désormais tout savoir de nos besoins, de nos désirs, de nos vies. Mais il est aussi plus facile qu'hier d'entreprendre, de travailler, de se faire connaître... Le numérique rend plus libre, plus informé plus créatif. Moins seul.Sommes-nous à l'aube d'un hyper capitalisme marchand où tout sera à vendre ? Ou inversement la société va-t-elle se convertir à l'échange et au partage ? Enfer ou paradis ? Un voyage au coeur du nouveau monde qui nous attend.
L'économie s'est-elle substituée à la politique ? Tel est peut-être le souhait de certains économistes. Jacques Sapir a pour cible un discours économique qui cherche à vider l'action politique de son sens, un discours qui, sous les dehors d'une soi-disant rigueur scientifique, est en réalité profondément anti-démocratique. À travers l'apologie que font certains économistes des agences indépendantes et de la mondialisation, c'est le vieux fond libéral hostile à toute forme de souveraineté populaire qui s'exprime. Sous prétexte de parler d'économie, ces économistes veulent nous vendre un droit et une organisation sociale qui les laisseraient libres de tout contrôle et de toute responsabilité.
Jacques Sapir analyse le lien qui existe entre une faillite théorique et des comportements souvent douteux. Il montre que le discours de l'économie dominante vise à enfermer le citoyen dans un espace qui n'aurait d'autres bornes que la technique et la compassion, dénonçant le projet de faire de l'expert le seul citoyen habilité à peser surles décisions importantes. Au fur et à mesure que l'expertise des économistes perd en efficacité, monte une nouvelle idéologie, l'expertisme. Elle se construit, explique-t-il, en négation de la chose publique, la République.
Depuis l'an 2000, nous assistons à une explosion de la richesse mondiale. Désormais la planète compte 12 millions de millionnaires, dont 500 000 en France. Heureusement, malgré la crise, la pauvreté s'est en même temps réduite plus vite que prévu sur la planète.Trois causes à cette progression spectaculaire des fortunes :Une forte croissance mondiale (sauf en Europe).La révolution numérique qui multiplie les jeunes millionnaires.La domination croissante des financiers, maîtres du jeu de l'argent.Les riches ont gagné sur tous les tableaux : l'argent, l'influence politique et souvent le contrôle des médias. Et l'on ne voit pas venir ce qui pourrait s'opposer à leur pouvoir.Mais contrairement aux clichés, les Français ne détestent pas les riches et souvent les admirent.En même temps les inégalités s'accroissent et peuvent déstabiliser nos sociétés. Comment réduire cette fracture devient la question primordiale des vingt prochaines années.
Dans l'esprit des précédents ouvrages de cette collection, les études coordonnées par Philippe Askenazy et Daniel Cohen analysent ici, d'une façon souvent inattendue, les cinq crises majeures auxquelles nous sommes confrontés, toutes caractéristiques du désarroi du monde contemporain. Crise des élites, de la culture, de la finance, de la société et du climat : les chercheurs du Cepremap se livrent à un décryptage approfondi de thèmes dont les causes et les remèdes tissent des liens étroits. Du cumul des mandats au prix unique du livre, des banques centrales à l'économie politique du néolibéralisme en passant par l'évolution comparée des revenus des patrons et des ménages, ce livre passionnant esquisse au-delà de l'approche strictement économique un tableau de la société à la fois érudit et accessible qui aide à mieux comprendre la crise. Et les moyens d'en sortir.
L'ado est à fleur de peau : au sens propre, avec une peau qui trahit ses transformations et ses émotions ; au sens figuré, avec ses réactions épidermiques, ses sautes d'humeur et ses états d'âme. L'ado se cherche. Il travaille son image parce qu'elle véhicule son identité. Et de mille et une manières, il pratique l'écart vis-à-vis des parents qu'il juge irritants car trop proches. Hier homard sans carapace, l'ado se voit plutôt désormais en loup de mer aguerri, avec les marques attestant de sa traversée de l'adolescence, celles du look vestimentaire, comme celles qui s'incrustent dans la peau sous forme de piercing et de tatouage. Jusqu'à la scarifier vraiment, lors-qu'il souffre de blessures identitaires inavouées. Jusqu'à risquer sa peau.
Au-delà de l'apparence, Xavier Pommereau explore ce langage de la peau, afin que chacun puisse discerner ce qui est normal et ce qui doit inquiéter. Il ouvre également une réflexion sur la place de l'adolescent dans notre société du sujet où les rites de passage, rites d'intégration par excellence, ont disparu.
Le sentiment est assez largement partagé aujourd'hui d'une « perte » du travail qui fragiliserait les fondements mêmes de notre civilisation. Mais celui-ci ne peut se comprendre sans saisir à quel point notre perception ordinaire du travail est encore empreinte de schémas archaïques. On ne saurait en effet réduire la question de la place du travail dans notre société à l'opposition, souvent stérile, entre l'efficacité économique et la défense humaniste des valeurs sociales.
Cet essai stimulant invite à rouvrir le débat sur de nouvelles bases, alors que la mondialisation organise un système de division du travail à l'échelle de la planète et que l'automatisation a bouleversé en profondeur nos représentations du travail et de la production. L'enjeu est de trouver la voie d'une nouvelle conceptualisation du travail, capable de penser les modalités par lesquelles nous continuons plus que jamais, pour le meilleur et pour le pire, à interagir avec la nature.
L'économiste, en cette fin de XXe siècle, a, dans notre société, le statut du médecin au XVIIe. Les Giscard, Barre, Stoleru, Bérégovoy, Attali et autres Fabius sont les descendants directs des Diafoirus père et fils. Nous nous en doutions, Bernard Maris le démontre, preuves en main.
Née de l'utilité, l'économie est devenue la science de l'inutile. Une fausse science au demeurant, plutôt l'exercice préféré des casuistes contemporains. Comme leurs religieux prédécesseurs, ils nous racontent savamment des choses invérifiables. Ils se sont progressivement installés dans une fonction magique, substituant la dictature du chiffre au discours politique et tarissant ainsi le débat démocratique.
Bernard Maris traque les sophismes, lieux communs, approximations, contre-vérités qui constituent la trame des oracles que nous dispensent nos économistes. Une oeuvre salubre et réconfortante. Enfin nous pouvons rire, sans fausse honte, de nos pontifiants mentors.
Bernard Maris, 43 ans, est docteur d'État ès sciences économiques, maître de conférence à l'université des Sciences sociales de Toulouse et chroniqueur au mensuel Dynasteur.
Le présent ouvrage rend accessibles sept études, récentes ou plus anciennes, publiées depuis une trentaine d'années par Alain Plessis, en complément de sa thèse, qui portait sur l'histoire de la Banque de France sous le Second Empire.
On y retrouve les multiples facettes de la Banque de France comme objet d'histoire, de sa fondation, en 1800, à la Première Guerre mondiale. L'institut d'émission y est analysé comme entreprise à travers ses résultats financiers, comme institution monétaire et financière dans ses relations à l'Etat, aux banques et à l'économie, comme acteur des relations internationales, ou encore comme milieu social par le biais de l'étude de ses actionnaires.
Plus généralement, l'occasion a été offerte à l'auteur d'analyser et de mettre en perspective historique les fluctuations de plusieurs décennies de travaux et de recherches portant sur l'ensemble de l'histoire de la Banque de France, à l'heure où celle-ci s'apprête à célébrer le bicentenaire de sa naissance.
« Consacré à l'économie du IVe au XIe siècle, l'ouvrage de Robert Latouche, Doyen honoraire de la Faculté des Lettres de Grenoble, ouvre des horizons très vastes, car l'économie, durant cette longue période, a revêtu une importance toute particulière à cause de sa longue et difficile évolution: on assiste, en fait, à la naissance de l'Europe, de la civilisation occidentale par la mise en place de ses bases économiques. Les transformations les plus essentielles se sont faites au cours de ces sept ou huit siècles considérés, souvent encore, comme les plus obscurs, les plus « inutiles ». Sort semblable à celui de la petite enfance « oubliée » dans le développement ultérieur de l'individu.
On sera frappé de l'agréable lecture qu'offre cet ouvrage, alerte et vivant, toujours proche du concret. Pourtant, sans cesse, l'auteur montre les écueils, les lacunes, les difficultés de son sujet. En effet, rien n'est simple, la réalité est toujours plus complexe que les théories et les hypothèses, plus riche aussi que ne nous le laissent entrevoir les documents eux-mêmes. Mais le talent du véritable historien, en insufflant la vie dans son oeuvre, permet d'intégrer les problèmes, en en montrant l'évolution qui rythme la civilisation. » Paul Chalus, préface.
Le monde compte désormais près de cent quatre-vingts banques centrales, soient dix fois plus qu'au début du XXe siècle.
Que cache cette inflation ? Quel est le processus qui a déterminé ce rôle prépondérant dans l'activité économique ?
Historiens, économistes et banquiers centraux se sont associés dans cet ouvrage, né d'une conférence organisée par le Centre Cournot. S'attachant à décrire, dans une perspective transatlantique, l'affirmation progressive de la banque centrale, ils établissent un état des lieux de ses objectifs et de son action, en période de croissance comme en période de crise.
Aujourd'hui placées au sommet de l'activité monétaire, les banques centrales semblent avoir gagné leur indépendance sans pour autant effacer les questions qui se posent sur leurs fondements, leur légitimité et leurs prérogatives. Ce livre y apporte des réponses claires et ouvre de nouvelles pistes de réflexion.
La recherche de l'efficacité est parfois assassine. Trop d'obsession productiviste, rationnelle, rentable, organisatrice, conduit aux pires dérèglements, excès et délires. La vache folle dans l'assiette, le sang contaminé, transfusé pour des raisons d'efficacité, la vie étouffée dans les embouteillages monstres pour une quête effrénée de vitesse, le pétrole anéantissant une région sont autant de manifestations d'une raison économique devenue folle. Comment retrouver le raisonnable, la prudence, la sagesse, sans tomber dans des peurs irrationnelles et millénaristes ?
Serge Latouche, un des économistes les plus lus aujourd'hui, part à la recherche de la prudence, qui a toujours accompagné la raison en Grèce, en Afrique, en Inde et en Chine. Son érudition économique et philosophique, ses expériences africaines et européennes nous conduisent à renouer, au-delà de ce "principe de précaution" inventé par les Grecs, avec la véritable démocratie.