Le 2 juin dernier, le Français Thomas Pesquet, 38 ans, astronaute, rentrait sur Terre après avoir passé 6 mois dans la Station spatiale internationale. La réalisation d'un rêve d'enfant pour ce type hors-norme qui après avoir été sélectionné parmi 8413 candidats, suivit une formation intense pendant 7 ans, entre Cologne, Moscou, Houston et Baïkonour... Dans cette bande dessinée de reportage, Marion Montaigne raconte avec humour - sa marque de fabrique - le parcours de ce héros depuis sa sélection, puis sa formation jusqu'à sa mission dans l'ISS et son retour sur Terre.
Attention chef-d'oeuvre ! L'histoire d'un privé qui veut venger son ex-fiancée assassinée, rappelle celle des grands maîtres du polar le plus noir. Cette tragédie classique transfigurée par un dessin sublime, d'une Maestria époustouflante, qui fait de ce polar l'une des plus grande surprise de l'année.
Oldsmill, le maître de la ville, est un tigre blanc.
Karup, le chef de la police, un ours blanc.
Huk, l'âme damnée de Karup, un renard blanc.
Avec les autres animaux à pelage immaculé, ils forment la société WASP (W pour White, AS pour Anglo-Saxon, P pour Protestant). Tous les autres habitants, de la pie noire au renard brun-roux en passant par le chat tacheté et la biche châtain, ne sont que racaille. Et si la police n'est pas capable de maintenir l'ordre des blancs, les gros bras d'Arctic-Nation, le parti raciste, cagoulés et vêtus de robes blanches, s'en chargent sans états d'âme. Ils ont les cordes et les croix enflammées qu'il faut.
Dans cette ambiance pas câline, câline, Blacksad, le chat détective privé, enquête sur la disparition d'une enfant de couleur. La mère de Kyle, Dinah, travaillait comme femme de ménage chez le même Karup et, selon quelques bonnes âmes, serait au mieux avec le fils Oldsmill.
Un vrai noeud de vipères dans lequel Blacksad plonge les pattes et joue au justicier prompt à griffer si nécessaire... Son seul appui, le reporter d'un magazine à scandale Weekly. Un fouille-merde qui sera utile à John. Vaut mieux. Coups bas et coups tordus vont pleuvoir comme à Gravelotte.
Après Quelque part entre les ombres, son coup d'essai - et de maître -, le dessinateur Guarnido va encore plus loin dans le réalisme animalier. Les gueules, les pelages, les ramages de ses personnages leur donnent une réalité extraordinaire, et - c'est à tomber par terre -, toujours humaine. Lorsqu'ils sortent leurs crocs ou leurs griffes, ses fauves relèguent les coups de gueule d'un James Cagney au rang de caprices de garçonnet. Le plus doux des chatons est un fauve en devenir. Alors, Blacksad en colère !
Le scénario de Canales est envoûtant comme un roman de Dashiell Hammett, glauque comme un Raymond Chandler, gouailleur comme un Chester Himes.
Arctic-Nation est un vrai roman noir. Très, très noir.
Finances et moral au plus bas, Blacksad est à Las Vegas où il travaille pour le compte d'un joueur fortuné. Pourtant une rencontre inattendue va bousculer sa nouvelle vie : un ami, Otto Lieber, scientifique de haut rang, est de passage dans la ville où a lieu une conférence sur le nucléaire. Les deux hommes réussissent à se voir et les souvenirs remontent à la surface. Otto semble avoir une vie passionnante malgré l'excentricité de son bienfaiteur, Gotfield. Celui-ci est marié à la troublante Alma et, après ces rencontres, la vie de Blacksad va prendre une nouvelle tournure... L'une des nouveautés les plus attendues de cette fin d'année, un chef-d'oeuvre signé Juanjo Guarnido et Juan Díaz Canales.
Années 1950, La Nouvelle-Orléans, où la fête de Mardi gras bat son plein. Grâce à Weekly, un producteur de jazz dénommé Faust fait la connaissance de Blacksad. Faust demande à ce dernier de s'occuper d'une affaire : un de ses musiciens, le pianiste Sebastian, a disparu. Il n'a pas donné signe de vie depuis des mois, mettant en péril le label musical privé d'une star. Faust craient que Sebastian ait, une fois de trop, sombré dans la drogue. Sa requête est d'autant plus pressante que Faust se sait atteint d'un cancer. Blacksad accepte la mission et découvre peu à peu que Faust ne lui a pas tout dit. Il s'aperçoit qu'il est lui-même manipulé, mais décide tout de même de retrouver Sebastian pour comprendre les raisons de sa disparition. Il ne sait pas encore qu'il va connaître son enquête la plus éprouvante, à plus d'un égard.
Avec Amarillo, tome 5 de Blacksad, Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido entraînent leurs héros - Blacksad, le chat détective privé - dans un road-movie qui n'est pas sans évoquer la « beat generation »...
Ce cinquième épisode de Blacksad, Amarillo, s'ouvre à La Nouvelle-Orléans : Weekly doit quitter la ville ; il y laisse John qui préfère rester sur place pour chercher du travail. Par chance, celui-ci croise justement un riche Texan qui lui propose de ramener sa voiture chez lui : un boulot simple et bien payé ! Le détective accepte, mais, dans une station-service, il se fait voler la voiture par Chad Lowell et Abe Greenberg - deux écrivains beatniks qui cherchent à rejoindre Amarillo, au Texas. Bientôt, une querelle entre les deux hommes, rivaux, vire au drame : Chad, poussé à bout, tire sur Abe qui meurt sur le coup. Obligé de fuir, Chad trouve refuge dans un cirque. John se lance à sa poursuite sur les routes américaines du Nouveau-Mexique, du Colorado, du Texas et de l'Illinois.
Amarillo est le 5e album de Blacksad, une série qui met en scène un chat détective, dans une ambiance qui évoque furieusement le roman noir de la littérature américaine.
Catherine Meurisse a grandi à la campagne, entourée de pierres, d'arbres, et avec un chantier sous les yeux : celui de la ferme que ses parents rénovent, afin d'y habiter en famille. Une grande et vieille maison qui se transforme, des arbres à planter, un jardin à imaginer, la nature à observer : ainsi naît le goût de la création et germent les prémices d'un futur métier : dessinatrice. Avec humour et tendresse, l'auteure raconte le paradis de l'enfance, que la nature, l'art et la littérature, ses alliés de toujours, peuvent aider à conserver autant qu'à dépasser. Les Grands Espaces raconte le lieu d'une enfance et l'imaginaire qui s'y déploie, en toute liberté.
"Thérapie de Groupe" met en scène de façon éblouissante un auteur de bande dessinée à la recherche de l'inspiration. Dans une quête inlassable il parcourt l'univers de la création. Il remonte l'Histoire, fait appel aux plus grands peintres, interpelle Boileau, Nietzsche ou Dieu Lui-même. Faire rimer humour et désarroi n'est pas à la portée de tous les poètes. Avec cet album drôle et émouvant, cultivé et percutant, c'est pourtant l'exploit que réalise l'auteur. Ce voyage aux sources de la création est l'occasion pour le lecteur de constater l'extraordinaire talent graphique de Larcenet et l'ampleur de sa palette. Mais aussi d'entrevoir la douleur d'un artiste se cognant aux murs de l'incompréhension et de la solitude. Au bout du voyage, à chaque fois, l'impasse de la souffrance. Avec une lucidité féroce, l'auteur ne s'épargne jamais et dépeint de façon poignante un artiste à la dérive. Sauf que cet artiste, Manu Larcenet, est aussi le maître de l'autodérision. Et qu'il réussit à rendre chaque dessin, chaque page, chaque échec, aussi hilarants que bouleversants. Face à l'angoisse de la création, sans artifice ni dissimulation, il se met à nu dans une exploration d'une richesse et d'une profondeur rare et d'une vérité souvent déchirante. Et d'une drôlerie surprenante. Dialogues ciselés, mise en scène au cordeau, dessin incroyablement abouti, le dernier avatar d'une oeuvre originale et dense, "Thérapie de Groupe" enchantera évidemment la cohorte des fidèles de Larcenet. Et sera un vrai choc pour ceux qui le découvrent.
Au début, le chat du rabbin ne parle pas. Il est simplement libre comme un chat et ronronne dans les bras de la fille du rabbin, Zlabya, sa maîtresse adorée. Mais dans la maison du rabbin, il y a ce perroquet qui jacasse sans arrêt, et le chat le bouffe. Maintenant, il peut parler, et il commence par mentir : le perroquet est allé faire une course, dit-il, la gueule pleine de plumes. Mentir, c'est mal. Le rabbin décide donc de remettre le chat dans le droit chemin et d'en faire un bon Juif. Moyennant quoi, le chat exige de faire sa bar-mitsva. S'ensuivent des discussions très pointues avec le rabbin du rabbin, qui en conclut qu'on devrait noyer le chat.
Dessinatrice à Charlie Hebdo depuis plus de dix ans, Catherine Meurisse a vécu le 7 janvier 2015 comme une tragédie personnelle, dans laquelle elle a perdu des amis, des mentors, le goût de dessiner, la légèreté.
Après la violence des faits, une nécessité lui est apparue : s'extirper du chaos et de l'aridité intellectuelle et esthétique qui ont suivi en cherchant leur opposé - la beauté.
Afin de trouver l'apaisement, elle consigne les moments d'émotion vécus après l'attentat sur le chemin de l'océan, du Louvre ou de la Villa Médicis, à Rome, entre autres lieux de renaissance.
Jonas Crow, croque-mort, doit convoyer le cercueil d'un ancien mineur devenu millionnaire vers le filon qui fit autrefois sa fortune.
Des funérailles qui devraient être tranquilles, à un détail près : avant de décéder, Joe Cusco a avalé son or pour l'emmener avec lui dans l'éternité. Pas de chance, le secret est éventé et provoque la fureur des mineurs d'Anoki City.
Comment laisser enterrer une telle fortune alors que pour survivre, eux suent sang et eau dans les filons ?
Comme le dit Jonas, "la mort ne vient jamais seule"...
Pico Bogue est le fils aîné d'une famille tout ce qu'il y a de plus normal, c'està- dire unique, extraordinaire et parfois complètement folle ! Avec sa petite soeur Ana Ana, Pico évolue dans la vie avec autant de certitudes que d'interrogations, ce qui vaut à ses parents et grands-parents des crises de toutes sortes : crises de rire, crises de désespoir, crises d'amour toujours !
Jonas Crow, croque-mort ; Rose, gouvernante anglaise ; et Lin, domestique chinoise, doivent ramener la dépouille remplie d'or du vieux Cusco au filon "Red Chance". Ils ont trois jours. Trois jours, un corbillard, 50 miles à parcourir et une ville entière de mineurs survoltés à leurs trousses ! « La Danse des vautours » est la suite du 1er tome d'Undertaker, un western décoiffant signé par deux maîtres de la B.D. : Xavier Dorison et Ralph Meyer.
Ah, la campagne, les petites fleurs, les bébêtes qui montent qui montent, et tout et tout... Quel citadin n'a rêvé d'aller s'y ressourcer ? Manu Larcenet a chopé le virus l'an dernier. A lui et à Mariette, sa compagne, le gazouillis des oiseaux, le doux bruit des ruisseaux et tout et tout ! Quand, comme Manu, on a passé sa vie en banlieue parisienne, ça change. Toujours timide, Manu était à cent années-lumière d'imaginer que le récit de sa nouvelle vie pouvait intéresser le moindre lecteur. Et puis, il est difficile de s'occuper d'un châtaignier de 45 mètres déposé dans son jardin par des voisins sympas tout en s'observant par la fenêtre ! Heureusement, parmi les amis venus découvrir le nouveau monde de l'auteur des Cosmonautes du Futur, se trouvait Ferri, l'homme qui raconte les folles aventures d'Aimé Lacapelle, le détective paysan qui trace son sillon dans Fluide Glacial. C'est Ferri qui s'est collé au récit des avatars de nos deux citadins depuis leur arrivée aux Ravenelles, 89 habitants (dont une jolie boulangère). Mais tout n'est pas rose quand on se met au vert ! Quel citadin exilé, n'a pas ressenti sur le coup de 18h le manque lancinant du bruit du Périf ? L'eau-de-vie de M. Henri le proprio peut consoler, mais on sent parfois le besoin d'un réconfort moral. Problème, allez dénicher un psy aux Ravenelles (89 hab.) ! Il serait plus facile d'y trouver un ancien maire ruiné par le fisc et installé, à poil et barbu, dans un arbre centenaire. C'est dire ! D'autant que certains effets secondaires sont redoutables. Manu, guitariste et chanteur punk plutôt urbain (avec des accents hardcore assez prononcés), concocte désormais des ritournelles que ne renieraient pas Francis Cabrel. C'est ça aussi, vivre aux Ravenelles (89 h.) ! Tête des Groggies, l'ancien groupe rock du Manu de Juvisy, lorsqu'ils déboulent en visite ! Ça sera l'occasion de découvrir que M. Henri se débrouille comme un chef à l'accordéon. Dès qu'il comprendra qu'il doit jouer en mi majeur et non en sol, ça promet des boeufs campagnards du feu de Dieu ! Pas chiens, Larcenet et Ferri traitent ce retour à la terre par histoires courtes d'une demi-page. 90 (bonnes) idées en 45 planches ! Ça rend généreux la vie au grand air ! Sitôt l'album refermé, on rêve d'une suite. Peut-être Manu nous présentera-t-il alors la boulangère des Ravenelles (89 h.) !
Un homme seul, obèse et sale, est amené au commissariat. Ce qu'il a fait, pourquoi il est là, nous n'en saurons encore rien. Au cours de l'interrogatoire, confession impudique, il va livrer sa vie et expliquer au lecteur passionné comment il a, un jour, lâché prise, et est parti sur les routes à la recherche du Blast - cet instant magique où tout s'illumine et sa vie devient parfaite. Après Le Combat Ordinaire, le nouveau chef-d'oeuvre de Manu Larcenet est un pavé de 200 pages en noir et blanc d'une époustouflante beauté formelle.
L'album est proposé ici dans une version numérique aux couleurs sépia inédites qui apportent un nouvel éclairage à l'oeuvre originale.
Quelque part entre les "Souvenirs entomologiques" de Jean-Henri Fabre et l'émission « Silence, ça pousse » sur France 5, Simon Hureau raconte par le menu comment il a peu à peu redonné vie à son jardin abandonné à la friche par son ancien propriétaire. Sans connaissances particulières sur le sujet, l'auteur, avec beaucoup de recherches, de passion et d'huile de coude, parvient à recréer à partir d'un no-man's land une véritable oasis de biodiversité, et témoigne ainsi des capacités de résilience de la nature, pour peu qu'on lui file un coup de main. Un livre d'autodidacte érudit, passionné et passionnant.
Une diligence se fait sauvagement attaquer par les Apaches de Salvaje. Ceux-ci se montrent sans pitié et tuent les hommes blancs qui ont osé s'aventurer sur leurs terres. Pourtant, parmi les agresseurs, se trouve un Indien blanc... Autrefois appelé Caleb, le jeune homme a été kidnappé et torturé par les amérindiens qui en ont fait l'un de leurs meilleurs guerriers. Ce fut leur façon de punir sa mère, Joséphine Barclay, propriétaire de l'entreprise du même nom, pour avoir voulu faire passer le chemin de fer sur les terres apaches. Apprenant que l'Indien blanc aurait été tué au cours de l'assaut de la diligence, Madame Barclay désire au moins récupérer le corps de son fils et charge le Shérif Sid Beauchamp de trouver la personne qui accomplira cette mission. Et dès qu'il est question de cadavre, c'est évidemment Jonas Crow qu'on appelle !
Alger, une communauté juive du début du XXe siècle. Au centre de l'action, le chat du rabbin. Tordant, le chat : un squelette à oreilles, une dégaine de poubelle, un goût prononcé pour la discussion - c'est un chat parlant. En l'occurrence, il raconte à Zlabya, sa maîtresse adorée (et fille du rabbin), la vérité sur le Malka des Lions - un cousin qui doit arriver prochainement, tout auréolé et légende. On le dit capable de dompter un lion, même les yeux fermés. La vérité, c'est qu'il a pour ami un vieux lion poussif avec lequel il a monté un numéro : le lion effraie le monde, le Malka arrive et arrange tout. Ce qui lui attire gloire et récompenses variées.
En attendant, le rabbin a un problème : le consistoire israélite de France exige de lui qu'il fasse une dictée. En effet, s'il veut être agréé rabbin officiel au lieu de " juste rabbin comme ça ", il doit écrire en français - pour faire la prière en hébreu à des Juifs qui parlent arabe, note le chat dans sa grande sagesse.
Le chat est désolé : " Mon maître, qui aime tant les livres, est en train de louper sa dictée. " Ce qui le pousse, en désespoir de cause, à invoquer le nom de Dieu alors que c'est interdit. Résultat : il perd la parole, retrouve son statut de chat qui fait miaou, et le voilà incapable de donner son avis quand sa maîtresse adorée projette d'épouser un type qui ne lui plaît pas. Heureusement, pour notre plus grand plaisir, il continue de penser : " Il va te prendre ta fille et tu seras vieux et elle sera enceinte et elle sera vieille et elle aura des enfants qui seront vieux et tout le monde mourra. "
C'est très triste, mais on note deux bonnes nouvelles : contre toute attente, le rabbin a réussi sa dictée - " le consistoire français il est très fier de vous " - et toute la smala reviendra bientôt dans l'Exode.
Après La Bar-Mitsva, premier épisode encensé par la critique, Sfar nous donne encore une fois un chef-d'oeuvre d'intelligence, d'humour et de tendresse - trois vertus qui s'expriment autant dans les dialogues, captivants et savoureux, que dans le dessin, merveilleux de finesse et de drôlerie.
La préface de cet album est signée Fellag.
Jonas Crow est de retour, à la poursuite de son passé troubleDans ce troisième tome d'« Undertaker », Jonas Crow n'est plus ce pauvre croque-mort solitaire... même si, lui, aurait bien voulu le rester ! Dorison et Meyer lui ont associé mademoiselle Lin et Rose, la belle Anglaise. De la douceur dans son monde de brutes ? Pas pour très longtemps... Un ancien colonel lui apprend que « l'Ogre de Sutter Camp est vivant » ! Son passé trouble pendant la guerre de Sécession ressurgit, et Jonas engage alors sa « troupe » dans une chasse à l'homme et à ses propres regrets...
Entrez dans le monde d'Emma et Capucine, entre rêves et réalitéEmma et Capucine sont soeurs et partagent un rêve : entrer ensemble dans la prestigieuse école de danse de l'Opéra de Paris pour devenir danseuses étoiles. Capucine passe les premières auditions avec succès. Pas Emma... et le monde de la jeune fille s'écroule. Mais sa vocation n'est-elle pas ailleurs ?
Si son père l'encourage à chercher sa propre voie, sa mère n'envisage pas qu'elle puisse renoncer à la danse. Quant à Capucine, l'idée même d'évoluer sans sa soeur lui paraît un défi insurmontable. Néanmoins, Emma découvre de nouveaux horizons et de nouvelles sensations grâce au hip-hop...
Marco a quitté Vélizy pour la campagne. Il a quitté son psy parce qu'il trouve qu'il va mieux. Il a quitté son boulot de reporter parce qu'il en a marre de photographier "des cadavres exotiques ou des gens en passe de le devenir".
À part ça, tout va bien. Il a un frère complice (rigolades et gros pétards) qui l'appelle Georges et réciproquement, à cause de John Malkovich qui disait dans Des souris et des hommes : "J'aurai un petit lapin et je l'appellerai Georges, et je le garderai contre mon coeur." Il a des parents au bord de la mer. Un papa tout ratatiné qui oublie le présent mais se rappelle très bien la couleur de la robe de sa mère le jour de son mariage. Une maman qui s'inquiète pour lui, sa constipation, son avenir et le cancer du poumon qu'il va sûrement choper, comme le fils de Mme Bergerin.
Après une virée affectueuse (et éprouvante) chez les parents, il retrouve le silence de sa petite maison dans la verdure, et son chat (baptisé Adolf en raison d'un caractère "affirmé"), qui se fait charcuter par le gros chien d'un sale con de chasseur. À cette occasion, il rencontre Émilie, vétérinaire de son état, et un chouette petit vieux qui ramasse des mûres. Ça lui fait un amour et un ami. Mais voilà que tout se déglingue : Emilie se met à vouloir des choses angoissantes (partager avec lui une maison et un bébé), et le passé dégoûtant du gentil petit vieux émerge brutalement. Marco craque. Et puis, la cruauté et la connerie achevant de détruire son monde, il touche le fond. Ce qui lui permet de remonter. "J'ai encore pas mal de choses à éclaircir si je ne veux pas être réincarné en plaque d'égout", disait-il en évoquant ses rapports délicats avec les femmes. Il évitera la plaque d'égout : il fera juste ce qu'il faut pour retrouver Émilie.
"C'est l'histoire d'un photographe fatigué, d'une fille patiente, d'horreurs banales et d'un chat pénible", écrit Larcenet. C'est aussi un scénario parfaitement maîtrisé, drôle - de cette drôlerie complice qui évite l'ironie - et tendre, en totale osmose avec un dessin hypersensible au bonheur et à la détresse. (Sans parler du chat ou d'Emilie, le moindre canapé est craquant.) Le combat ordinaire, histoire légère et bouleversante d'une renaissance, est l'album le plus personnel de Larcenet, et le meilleur - en attendant le suivant.
« Je mens... Je suis en feu, je suis gris, lourd, crasseux, mais je suis en feu. » Un homme seul dort dans les bois. Masse inouïe de plus de 150 kilos, il est parti un beau matin, laissant sa vie d'avant, à la recherche du blast, ce court instant de perfection, flash improbable, qui survient parfois, lorsque, oubliant sa graisse, il parvient à voler. Après un premier tome prix des libraires 2010, Manu Larcenet signe un immense roman graphique, noir et âpre, d'un humanisme bouleversant.
L'album est proposé ici dans une version numérique aux couleurs sépia inédites qui apportent un nouvel éclairage à l'oeuvre originale.
Depuis sa plus tendre enfance, Florence ignore tout ce qui se passe... en-dessous de la ceinture. Elle imagine que le papa met la petite graine dans le nombril de la maman, et puis de toute façon, il est tacitement interdit, dans la famille, de parler de « la chose qui ne doit pas être dite ». Alors... Florence imagine des scénarii terribles, parfois idiots ; Florence s'angoisse devant le poids de la tradition qui place inéluctablement la femme dans une position inférieure ; Florence, à sa façon, résiste pour ne pas sombrer.
Douce nuit, un album signé Alexis Dormal, est le 1er tome des histoires d'Ana Ana, la petite soeur de l'irrésistible Pico Bogue. La fillette, à la tête d'une armée de doudous, n'a rien à envier à son grand frère : c'est à la baguette qu'elle mène sa joyeuse troupe dans une farandole de bêtises...
Douce nuit, 1er épisode des aventures d'Ana Ana. Il est déjà bien tard, et Ana Ana est encore en train de lire. Ses parents lui ont pourtant demandé d'éteindre la lumière depuis longtemps. Ses doudous, d'ailleurs, aimeraient bien dormir. Mais la petite fille, un brin tyrannique, n'éteint pas sa lampe...
Les histoires d'Ana Ana sont de petits albums chics et simples, parfaits pour découvrir la bande dessinée ; ils sont destinés aux enfants à partir de 5 ans.