Pendant deux ans, le journaliste Frédéric Laurent a patiemment remonté les filières de cet « Orchestre noir » dont les activités contre la liberté et la démocratie ne semblent pas connaître des frontières. En France, en Italie, au Portugal, en Grèce et ailleurs, il a rencontré des magistrats, et même des policiers et des officiers indignés par les appuis dont les réseaux néo-fascistes bénéficient souvent au sein des services secrets officiels. Grâce à leur aide et aux documents - souvent inédits - qu'ils ont accepté de lui communiquer, Frédéric Laurent retrace ici l'histoire de l'activisme d'extrême-droite en Europe du Sud depuis la guerre.
Partout, le scénario est chaque fois le même : dès que les forces de gauche arrivent à portée du pouvoir, l'extrême-droite riposte par la création d'un climat de terreur propice au rappel des partisans de 1'« Ordre ».
En Italie, depuis dix ans, ce phénomène a trouvé un nom : la « stratégie de la tension ». Mais cette utilisation moderne de l'activisme de droite a une histoire. Tout a commencé, au lendemain de la guerre, lorsque passant de l'antifascisme à l'anticommunisme, les états-majors alliés ont voulu récupérer beaucoup de ces spécialistes de la lutte contre les « Rouges » qu'étaient les anciens Nazis. Les guerres de décolonisation ont ensuite fourni aux nouveaux croisés de l'ordre ce qui allait devenir leur arme privilégiée : la « guerre psychologique ».
Frédéric Laurent, 32 ans, est journaliste à « Libération ».
Depuis 1990, le monde est entré dans une ère nouvelle, marquée par la fin de la confrontation bipolaire Est Ouest, et la remise en cause de la stratégie nucléaire. De ce brusque passage, le conflit du Golfe fut la cérémonie guerrière, imprimant comme au fer rouge les nouveaux principes de domination. La promotion des États-Unis au rang - ambitionné depuis des millénaires par tous les empires universels - de « maîtres du monde », en est, apparemment, le pivot essentiel.
Cet essai novateur, nourri de documents exclusifs, issus du Sénat, de la Chambre des Représentants, et du Pentagone, remet en cause cette idée reçue. En réalité, les Américains se demandent si leur leadership militaire ne fait pas d'eux, plutôt, les simples mercenaires d'un pouvoir mondial, dominé économiquement par des pays qui, comme le Japon et l'Allemagne, s'interdisent toute action armée au-dehors.
Née d'une révolte contre la tyrannie, comme une utopie antimilitariste, aujourd'hui seule puissance militaire capable de régir l'avenir de l'humanité, la République d'Outre-Atlantique est-elle capable d'instaurer ce « nouvel ordre mondial » annoncé par le président Bush ? Ou, au contraire, son intervention démesurée - et inachevée - contre l'Irak, n'est-elle pas l'ébauche d'une gestion impériale qui nous promet une libanisation mondiale ?
Montre à quel point la souffrance des enfants est liée à la souffrance des parents, et réciproquement.
Démission du ministre de la Coopération Michel Roussin. Tentative de déstabilisation du juge Halphen. Mises en garde à vue d'entrepreneurs en bâtiment. Affaire Schuller-Maréchal. Scandale des HLM. Valises de billets. Appartements aux loyers bradés pour les amis et affidés. Villas construites ou achetées au rabais... Tous ces dossiers ont fait la une des journaux, des coups de projecteur ont été donnés sur un monde où se côtoient hommes politiques, financiers douteux, truands de plus ou moins grande envergure, avant que ne retombent sur eux le silence et l'obscurité propices aux mauvais coups. Cette obscurité, Alain Guédé et Hervé Liffran la scrutent depuis des années pour le Canard enchaîné. Ils ont rencontré des dizaines de témoins, procédé à de minutieuses investigations, à de patients recoupements. Le tableau est effarant. La plupart de ces événements ont un lien commun : la mise en place d'un système de fausses factures destiné au financement occulte du RPR. Ils ont un décor commun : l'Hôtel de Ville de Paris. Et des acteurs communs, truculents comme Jean-Claude Méry, inquiétants comme Louise-Yvonne Casetta, connus comme Robert Pandraud et Patrick Balkany, ou secrets comme Georges Pérol et Jean-Pierre Quéré. Faut-il en déduire qu'ils ont un maître d'oeuvre commun, dont la carrière doit tant à la ville qu'il a administrée et au parti qu'il a incarné ? Déjà, des observateurs s'interrogent : et si le passé du maire de Paris en venait à rattraper l'hôte actuel de l'Élysée ?
Si le communisme modèle soviétique a fait faillite, le communisme demeure un courant bien vivant. Il vient de loin dans notre histoire. Il croise nombre des aspirations d'aujourd'hui. Être utile, dans le présent de l'action comme dans l'invention d'un nouvel avenir, c'est l'ambition de Robert Hue pour son parti. Cela implique des transformations profondes dans l'identité même du Parti communiste français, une mutation. Elle est déjà entreprise, il faut la mener à bien. Nouveau communisme, lecture du passé, ouverture et volonté constructives, rénovation du Parti : Robert Hue s'explique. En homme chaleureux, direct. À sa manière, faite de franchise et d'invitation au dialogue.
Corrompre est devenu, en Europe, un loto où l'on gagne le pactole neuf fois sur dix, en toute impunité. Les « affaires » qui secouent la France, l'Italie, l'Espagne, la Belgique ou l'Allemagne, ne sont que la partie émergée d'un iceberg de trafics en tout genre : recyclage de l'argent sale, commissions occultes, implantations mafieuses, fraude fiscale à grande échelle...
Face à cette criminalité financière, aux ramifications internationales, les magistrats sont enchaînés par des procédures archaïques et interminables. Leurs enquêtes s'arrêtent, immanquablement, aux portes des paradis fiscaux, qui pullulent jusqu'en Europe. Parce qu'ils profitent, souvent, de ces circuits illégaux pour leur financement, les « politiques » ne font rien pour aider les juges. Il arrive même, comme en France, que certains fassent tout pour les empêcher d'agir.
Sept hommes ont décidé de dire « non ». Sept juges en première ligne contre les voleurs de démocratie. Certains, à l'instar du Français Renaud Van Ruymbeke, prennent la parole pour la première fois. Avec une étonnante liberté de ton, ils se confient à Denis Robert. Et lancent un appel à tous les citoyens. Si la justice n'est pas appliquée avec la même rigueur pour tous, si le capitalisme laisse la corruption et l'argent sale envahir chacun de ses mécanismes, si la confiance des électeurs est durablement trahie, sans que personne ne réagisse, ce sera le chaos.
Ce livre est dangereux : quand vous l'aurez reposé, vous ne regarderez plus la télévision, la radio, ou vos journaux de la même façon. Vous ne verrez plus les hommes politiques du même oeil. Vous ne signerez plus, comme avant, vos chèques à la caisse des hypermarchés, vos factures d'eau ou votre déclaration d'impôts. C'est un livre sur la politique. Des directeurs de cabinet, des porteurs de valises, des patrons, racontent l'engrenage et la propagation de la corruption. Urbanisme, énergie, commerce, communication : quand l'ombre obscurcit, à ce point, toutes décisions, la République a quelques raisons de trembler. C'est un livre sur l'argent. Celui qui achète les médias. Celui qui sort des caisses des entreprises, ou des poches des contribuables, pour s'évader vers des comptes inconnus via des paradis fiscaux. En privé, ils disent que c'est le capitalisme ; ou l'huile de l'économie. En public, ils nient, la main sur le coeur. Ce livre dit comment se trafique l'influence. C'est un livre sur la justice et ses coulisses : malgré les apparences, elle a rarement été autant entravée dans les affaires en cours, dès que celles-ci visent les liens financiers entre hommes publics et puissances privées. C'est un livre sur les médias. Portraits, anecdotes, choses vues et entendues, il témoigne du triomphe de la communication et du journalisme porte-serviette. Il décrit, derrière le rideau de fumée, la fabrication d'illusions collectives, la mécanique du mensonge.
C'est une histoire simple et cruelle. Les intermittences du coeur ont eu raison de leur vie à deux. Maintenant, il faut partager l'argent, les meubles, les souvenirs, se dire adieu. Mais peut-on partager un enfant ? Alors, ils se tournent vers la Justice. Et là, tout change. Anny Duperey témoigne : « S'il m'avait pris une envie de guerre à travers les enfants, j'avais toutes les armes en main et lui aucune. » Les câlins, les confidences, les coups de fil du soir, les devoirs, les secrets, les jeux, n'y pensez plus ! dit-on au père. Enfermé dans une pudeur qui vient de loin, il n'avait pas mesuré la profondeur de son amour pour l'enfant. Il découvre le téléphone au compte-gouttes, les cadeaux un week-end sur deux, l'enfant qui se ferme et la distance qui s'installe. Car personne ne peut vivre longtemps coupé en deux. Parfois l'humiliation n'est pas suffisante. Plus d'une mère succombe à la tentation de régler ses comptes devant les tribunaux. A ce jeu-là, le père est perdant. Qui se soucie de sa douleur ? Ce livre écrit par un homme sur un sentiment d'homme est dédié « aux mères tendres ». Car il ne cherche pas l'affrontement, mais la paix. Tout simplement parce qu'un enfant a droit à ses deux parents.
Il est des villes d'Afrique où une personne sur quatre est porteuse du virus du sida. Injustice de la latitude, les Africains n'ont pas accès aux traitements chers et sophistiqués dont bénéficient les pays développés. La maladie se déploie, soufflant la peur, isolant les malades, touchant désormais une majorité de femmes, multipliant les orphelins. Déjà 25 millions de personnes infectées, et ce ne serait que le début de la pandémie. Aucune inversion de tendance à prévoir avant une dizaine d'années, affirment ceux qui sont censés savoir. Ce livre présente un tableau saisissant des grands enjeux politiques, économiques et humains que soulève, chaque jour, la mort lente de l'Afrique. Mais il veut, surtout, apporter une note d'espoir. Des femmes et des hommes exceptionnels, avec, à leurs côtés, des ONG également décidées à en découdre, forment des réseaux africains de solidarité et lancent un défi aux grands laboratoires, à l'ignorance, à la peur, au virus lui-même... Un jour, grâce à leur combat, la tragédie du sida en Afrique ne sera plus une fatalité.
Un philosophe, un combat. Entre le stalinisme et les événements de Mai. Entre l'histoire et l'utopie. L'un des plus grands penseurs contemporains se penche sur son passé, et sur notre avenir. Il y découvre que, depuis le début de ce siècle, nous cultivons à loisir les méprises et les illusions.
Prenez vos désirs pour des réalités. Professeurs, vous nous faites vieillir. Voici, parmi tant d'autres, des phrases qui fleurissaient sur les murs en mai 68. Cinquante ans avant, les surréalistes disaient déjà la même chose. Quand ils s'attaquaient à ce vieux crabe d'Anatole France, une sorte de Jean Dutourd de l'époque, ils demandaient : Avez-vous déjà giflé un cadavre ? Et Aragon renvoyait dos à dos le tapir Mourras et Moscou la gâteuse. Sans les surréalistes, leur violence, leur talent, leur imagination, leurs bagarres politiques, nous ne serions pas ce que nous sommes et nous ne saurions pas ce que nous devrions être. Le refus de la guerre, le goût de la révolution, la poésie, la littérature, le talent, la curiosité, la découverte, l'insolence, ce sont eux qui nous les ont appris. Et leurs leçons continuent d'être valables aujourd'hui.
Réponses à vos questions quotidiennes a pour but de vous aider, dans votre vie de tous les jours, à résoudre vos problèmes d'ordre juridique. Que vous soyez mariée, mère de famille, divorcée, célibataire ou veuve, vous trouverez, à vos questions exposées, une réponse sous forme de cas concrets, une solution présentée en termes de tous les jours, et justifiée par le texte correspondant du Code Civil. Ce petit ouvrage sera votre conseiller juridique, simple, clair, pratique, précis, facile à comprendre et à consulter.
Où en est la vie à deux après les tornades qui ont secoué les couples ? La plupart des femmes, aujourd'hui, travaillent : qu'est-ce qui change alors dans l'amour, la vie familiale, l'éducation des enfants ou le pouvoir politique ? Tout. Mais loin de conduire à une guerre des sexes, cette révolution favorise le rapprochement, l'équilibre, une meilleure compréhension, puisque chacun peut se mettre à la place de l'autre. Le problème n'est plus de savoir dans le couple qui porte la culotte : pour le nouveau couple, il suffit maintenant d'un pantalon pour deux. Les femmes libérées font les couples heureux, ce sont les hommes eux-mêmes qui l'affirment, même si cela nécessite de leur part quelques ajustements. Face à ces femmes plus épanouies qui vivent et réagissent comme des mecs, naît un nouveau comportement masculin, une nouvelle société. Pour la première fois dans l'Histoire, il n'y a plus de rôles dictés par la tradition, par un consensus social ou ses propres peurs. La vie à deux est devenue une question de logique personnelle, d'improvisation quotidienne : l'aventure.
Passer de la communication de la culture, à la culture de la communication, c'est ce qu'expriment, à leur manière propre, l'histoire de notre génération, les démarches culturelles d'aujourd'hui, et les informations qui nous viennent du futur, qui forment les trois parties de cet ouvrage. À l'origine, ces deux notions sont confondues et la culture est le domaine privilégié de la communication, comme l'attestent les signes que les premiers hommes inventent pour s'exprimer. Et puis, progressivement, sous la pression de facteurs humains ou technologiques, elles divergent. Il en résulte une dévaluation spectaculaire de mille comportements culturels que nous tenions pour nécessaires tandis que, par contrecoup, un violent appel fait se lever des exigences nouvelles. Qu'il s'agisse des spectacles, de la télévision, des livres, de la musique, des arts plastiques, ou encore de la formation permanente ou de la vie socio-politique, un faisceau de désirs crée un nouveau climat, une nouvelle culture : la communiculture. Ce n'est là ni une théorie ni une recette. Plutôt un signe de reconnaissance, dont il s'agit de tenter un début d'exploration. Nous essayons, dans ce dialogue, de traduire quelques-uns des signes de cette nouvelle culture, tels que nous les trouvons en nous et hors de nous. Nous désirons chercher, au-delà des nécessaires différences, les convergences sans lesquelles il n'est pas de civilisation. La communiculture n'est ni notre découverte ni notre spécialité. Elle est un moyen d'inviter les lecteurs à mesurer les enjeux réels de leur existence, et à en tirer les conséquences pour la vie sociale.
L'homme a cherché à déchiffrer, dans l'histoire, la philosophie qui lui permettrait de dévoiler le secret de la légende des siècles, et de fabriquer la pierre philosophale capable de métamorphoser le temps impitoyable en guide salvateur. Capter la fuite des ans, pour la transformer en progrès, prolonge et renforce le rêve de Prométhée demandant à la technique de le rendre maître de la nature. L'homme a ainsi travaillé à allumer de nouveaux soleils pour éclairer les voies du devenir ; mais nous risquons de ressembler à Phaéton qui, voulant conduire le char solaire, faillit incendier la Terre et embraser les cieux. Car Auschwitz et le Goulag naquirent des délires rationnels de Clio. La science et l'histoire ne sont que d'immenses palais cachant un labyrinthe : celui de notre vie où nous quêtons toujours l'issue qui nous libérerait de tous les monstres. Telle est la philosophie, que les philosophies de l'histoire permettent de dégager de leur histoire même, dont les bruits et les hurlements se font passer pour de joyeux cris de victoire.
Non, il ne s'agit pas de la Cosa nostra sicilo-américaine sur laquelle on a tant écrit et tant fait de films. Mais d'un autre royaume de l'ombre qui détient - et gère habilement - un héritage combien plus malfaisant... Le royaume des survivants des équipes de tueurs, spoliateurs et trafiquants de toute sorte, naguère dirigées par ces hommes terribles qui se nommaient Heinrich Himmler et Ernst Kaltenbrunner. Loin de constituer un pamphlet idéologique, ou un règlement de compte avec les fantômes des pendus de Nuremberg, cet ouvrage désigne du doigt une conspiration permanente, active depuis 1945, et prospérant au sein même de notre société moderne. Il décrit les transhumances périodiques des anciens assassins, toujours prêts à louer leur technicité, les groupes de pression économique ou politique installés outre-Rhin par les fameux intouchables, les alliances conclues par ces sexagénaires de la croix gammée avec les rois de la pègre, les maquis noirs ou la police spéciale de la chaîne des oasis. Un livre, un récit d'aventures vécues depuis trente ans, à la recherche du trésor des Nibelungen, dévoilant, entre autres, comment le plan secret de survie de la SS, établi à Strasbourg en pleine déroute militaire, faillit tomber aux mains des SR américains, comment le chef rexiste Léon Degrelle devait être kidnappé en Espagne par un réseau d'anciens résistants, comment les SS noyautèrent les maquis anti-communistes polonais, qui combattirent longtemps après la fin de la guerre les troupes soviétiques, comment ils s'infiltrèrent dans les pays islamiques et, tout particulièrement, en Égypte, etc.
C'est un entrefilet du quotidien El Tiempo qui révéla à Bernard Laine l'existence des Guarinos. Ces métis analphabètes, vivant de la pêche, en pleine forêt, sur un bras mort du Rio Magdalena, le grand fleuve du nord de la Cordillière des Andes, y étaient présentés comme les héros d'une aventure peu banale : en 1960, lors de la construction, entre les bourgades de Honda et de La Dorada, d'une route qui passait à proximité de leur village, ils avaient découvert les touristes et leur argent, le coca-cola et le moteur à essence, dont ils avaient équipé leurs pirogues. Sur le moment, certains d'entre eux avaient été séduits par ces apports de la civilisation puis, pour des raisons obscures, ils avaient mis fin à cette expérience, préférant à nouveau, pour pêcher dans leur lagune, leurs vieilles pagaies de toujours. S'agissait-il - sans qu'ils en connaissent le sens - se demandait le journaliste d'El Tiempo d'un réflexe spontané de défense à l'égard d'un certain type de vie plus primitif et heureux ?
Face aux manifestations de la Mort s'opposent en chacun de nous curiosité et peur de savoir. Puisse la curiosité toujours l'emporter. Elle trahit un besoin instinctif normal de mieux la connaître pour atténuer ses effets. Voici une occasion rare d'en savoir vraiment plus : pour la première fois, un croque-mort, témoin privilégié vivant avec Elle depuis quarante ans, jour et nuit, s'est confié. Des confidences patiemment suscitées et recueillies par Marcel Clébant, est né ce document insolite, à lire par ceux qui ont perdu un être cher (ou craignent de le perdre), comme par tous ceux qui mourront un jour... Ils y vivront une étrange aventure humaine avec, notamment : sa première mise en bière ; la guerre des pompes funèbres ; l'humour pas forcément noir d'un gentil croque-mort et les farces dont il est la victime ; le délicieux cochon des festins de funérailles campagnards ; le virus de la succession ; les objets glissés à la dernière minute dans des cercueils ; la seule mort admissible ; adoucir le choc de la mort pour ceux qui restent ; les trucs dévoilés des funèbres marchands à la conquête des économies du survivant. Et aussi : Les recettes du croque-mort pour mourir le plus tard possible ; les pièges, les heures, les âges préférés de la Mort ; la Lune et les décès ; les curieux mécanismes de sélection de la Mort joueuse...
Homme d'affaires international, Jimmy Goldsmith est né à Paris, de père britannique et de mère française. Il est le président du Groupe Express, qui édite en France les journaux L'Express et Lire et en Belgique Le Vif/L'Express. La réussite des sociétés qu'il a bâties en France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis, lui a permis d'être témoin de la vie contemporaine à la fois dans trois grands pays présentant des caractéristiques très différentes. Ce livre est le fruit de son expérience. Jimmy Goldsmith pose des questions qui dérangent, en un style clair et concis. Contre le système des classes, il préconise une révolution permanente. Elle résulte d'une concurrence vigoureuse et mène à une société de liberté. La rapidité d'évolution fait que les incapables, fussent-ils parmi les privilégiés, sont remplacés par les capables quelles que soient leurs origines. C'est l'anti-nomenklatura. Jimmy Goldsmith explique les causes des défaillances du système étatiste et de la caste d'État qui l'accompagne. Sur le plan géopolitique, il analyse la stratégie de l'Union soviétique, et les moyens qu'elle met en oeuvre pour infiltrer et manipuler les médias libres de l'Occident. Il s'oppose à toute forme d'impérialisme et de néo-colonialisme, qu'ils soient de nature géographique, politique ou culturelle. Il y a phénomène de colonialisme culturel lorsque le changement de culture est imposé à un peuple par l'étranger. Réflexion tonique, code d'action imaginé par un homme de cinquante-trois ans, dont la force est au service d'une pensée neuve.
Voici un homme que la majorité de ses concitoyens souhaitent voir postuler la présidence de la République. Il se réclame de Mai 1968 et l'électorat modéré le juge rassurant. Il se déclare autogestionnaire et il se fait l'apôtre de la rigueur. Il est soutenu par la C.F.D.T. et le patronat reconnaît sa compétence. Il est l'un des interlocuteurs privilégiés du tiers monde progressiste et on l'écoute à Washington, on l'aime à Bonn. Il condamne la démagogie et il est un professionnel de la politique. Il est socialiste et c'est au Parti Socialiste qu'on lui tend le plus d'embûches. Alors ? Un leader aux images contradictoires ? Un produit des média ? Un réformiste révolutionnaire ? Hervé Hamon et Patrick Rotman, journalistes, ont débusqué ce qui se cache derrière le phénomène Rocard. Ils ont rencontré les experts qui conseillent le député des Yvelines, les militants qui l'appuient, les journalistes qui l'observent. Ils ont tendu plus loin leur micro : vers l'adversaire, vers l'étranger, vers les rivaux. Ils ont découvert que l'effet Rocard vient de loin ; que, dans le duel qui oppose François Mitterrand à Michel Rocard, ce sont deux gauches qui s'affrontent : depuis longtemps, pour longtemps.
Créer et diriger seule, pendant quinze ans, le plus extraordinaire, le plus élégant et le plus recherché des réseaux de call-girls internationaux, cela suppose un talent peu commun. Cela donne aussi sur la vie, les hommes, les femmes, une somme de connaissances que peuvent envier bien des sexologues. Pendant quinze ans, des milliers d'hommes - la plupart du temps riches et puissants, souvent couverts de femmes - ont fait leur l'idée que Madame Claude se faisait de l'amour. De tous les amours. Dans Allô, oui, l'auteur raconte comment la jeune élève des Soeurs Visitandines, la petite bourgeoise provinciale qu'elle fût, a pu conquérir cet étrange empire. En même temps qu'une connaissance inégalée des zones obscures et inavouées de l'âme humaine. On ne trouvera, dans ses mémoires, ni noms, ni descriptions alléchantes. Dans ce joli jeu de la tête et des jambes qu'est l'amour physique, le rôle d'un livre, est de s'intéresser surtout à la tête. En ce qui concerne les noms - Dieu merci - il n'y en a pas... Ce qui importe, ce n'est pas le nom du faux chirurgien, celui du chef d'État guitariste, ou celui du P.-D.G. d'une entreprise multinationale dont le bonheur (physique) est d'aboyer pour un sucre. C'est, bien sûr, leur problème et la manière dont ils le résolvent. À travers la vie de Madame Claude, ce sont les problèmes - tous les problèmes - posés aux hommes et aux femmes par la pratique de l'amour, que le lecteur trouvera évoqués. En même temps qu'il pourra en tirer, pour lui-même, un véritable enseignement.
Homme d'État sans État... Nahum Goldmann tient à cette définition qui illustre bien le paradoxe de sa propre vie. Actuellement président du Congrès juif mondial, il a représenté les intérêts du peuple juif dans toutes les circonstances de sa tragique histoire moderne. Au fil des pages du Paradoxe juif, défilent des interlocuteurs qui s'appellent Mussolini, Ciano, Louis Barthou, Roosevelt, Harry Truman, David Ben Gourion, Konrad Adenauer, Willy Brandt, Henry Kissinger, Léopold Senghor, Hassan II, etc. Goebbels lui-même se rappela au souvenir de l'auteur, mais ce fut pour l'accuser de haute trahison et le dénaturaliser. Au demeurant, Nahum Goldmann ne se veut pas seulement chroniqueur. Non conformiste dans l'âme, il ne s'aligne pas souvent sur les positions officielles d'Israël, et ce livre de brillants souvenirs est aussi un essai de réflexion politique, courageux, voire audacieux, sur des problèmes aussi brûlants que la situation des juifs en U.R.S.S. ou le conflit du Proche-Orient. Dans un domaine où la prudence diplomatique masque trop souvent une certaine hypocrisie, un homme libre parle en toute liberté. Le Paradoxe juif n'a pas fini de susciter des commentaires...
En mai 1968, c'était l'opération Jéricho : comédiens et journalistes, musiciens et techniciens, statutaires et hors statuts, défilaient circulairement autour de la Maison Ronde, en processions inspirées du livre de Josué. Mais c'est en 1974 seulement, qu'à force de souffler dans les antennes, les murs de la citadelle croulèrent. Parmi ces décombres, Pierre Schaeffer entreprend aujourd'hui des fouilles instructives. Mais cet archéologue est aussi un témoin : ingénieur et romancier, musicien et gestionnaire, fondateur et animateur d'institutions hérétiques, mal aimées de leur maison-mère, Pierre Schaeffer a vécu, sous trois Républiques et vingt-et-un directeurs généraux (sans compter leurs adjoints), quarante ans de radio-télévision. Il s'en éveille, un peu surpris. Du grenier des ingénieurs au service de la recherche, de la symphonie pour un homme seul, aux conférences internationales, des exercices étriqués recommandés par Gurdjieff aux aftomatismes de la décolonisation, comment dégager sa ligne de vie des pièges de l'espace courbe ? Comment rester fidèle aux rébellions de sa jeunesse une fois entré dans les Ordres de l'entreprise nationalisée ? Comment proposer une politique de la communication, sans se réclamer d'aucun parti ? Uniquement préoccupée de sa propre survie, la grande entreprise audio-visuelle n'apparaît, en définitive, que comme une firme parmi d'autres. À un détail près : elle est chargée de notre information, de nos échanges, donc de notre avenir. Les gouvernements s'en défient et les gouvernements y paradent. Elle montre tout et ne dit rien. S'agirait-il, en définitive, d'une sorte d'usine de retraitement ? Son fonctionnement est tout aussi impénétrable, et les retombées de l'information aussi imprévisibles que celles du nucléaire. Les images s'accumulent dans l'insconscient collectif. Quelle sera la durée de vie de ces débats ? Ou faut-il comparer la T.V. et la bombe ? L'équilibre de la terreur réclame-t-il, par symétrie, la conspiration du silence ?
Dix millions de femmes travaillent à la maison, tandis que sept millions s'activent huit heures par jour à l'extérieur. À quoi pensent-elles ? Aux hommes ! Béatrix de l'Aulnoit, journaliste à Cosmopolitan et à la télévision, auteur d'un livre remarqué : Un Pantalon pour deux étudie le comportement des femmes devant leur principale préoccupation. Que faire s'il a quinze ans de moins que vous ? Ou quinze ans de plus ? Comment passer de la chambre d'hôtel au studio loué à deux ? À éviter : les questions, les reproches, les scènes, l'autoritarisme comme la nonchalance. Et, pour le conquérir, si sa femme l'enferme dans une tour dont elle garde la clef dans sa poche ? Ne rien réclamer, être fraîche, drôle, financièrement indépendante. Et s'il est Chinois, Russe, Argentin, Japonais ? Reste encore le problème des enfants et les idylles de bureau. Un livre insolent, honnête, qui envoie promener l'hypocrisie. Un guide qui aurait pu s'intituler : Les hommes, mode d'emploi.