Project Syndicate, les Éditions Hermann et Finance Mag (ex-Fintech Magazine) s'associent pour créer une nouvelle revue-magazine (« mook ») : SAY. Le nom rend hommage à Jean-Baptiste Say, créateur de l'économie politique française, dont les idées ont été popularisées par John Stuart Mill. Dans cet esprit, la revue donnera la parole aux penseurs français et internationaux pour restaurer la valeur de l'analyse et de l'opinion informée, basée sur les faits, par opposition aux dérives idéologiques et « populistes ». Il ne s'agit pas de masquer la diversité des opinions derrière une « pensée unique ». Au contraire, en privilégiant la diversité de ses auteurs, par l'origine professionnelle, intellectuelle et nationale, et en pourchassant les discours creux et grandiloquents, SAY montrera que se baser sur la réalité n'empêche les opinions originales.
Parmi les auteurs de ce premier numéro double :
- Eric Schmidt, ancien directeur général de Google ;
- de nombreux économistes, dont trois prix Nobel (Joseph Stiglitz, Robert Shiller et Michael Spence) mais aussi Lucrezia Reichlin, Jean Pisani-Ferry ou Jacques Attali ;
- des financiers : George Soros, Bertrand Badré, William Davidow ;
- des journalistes : Elizabeth Drew, Philippe Manière ;
- Ana Maria Hernandez et Laurence Tubiana, respectivement à la tête de la Commission des Nations unies sur l'environnement et ancienne ambassadrice de la France à l'ONU ;
- Sigmar Gabriel et Joschka Fischer (anciens ministres allemands des Affaires étrangères) ; Javier Solana (ancien ministre espagnol des Affaires étrangères et directeur général de l'Otan).
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Grâce à leur expertise, notamment en psychologie et sociologie, les professionnels du marketing ont su développer des techniques que le commun des mortels connaît rarement. Ce manque de connaissance le met dans une position de vulnérabilité.
Bref, les consommateurs se font souvent plumer, sans même s'en rendre compte...
Christian Blanc, l'homme des missions impossibles - la paix en Nouvelle-Calédonie, le big bang à la RATP, le sauvetage d'Air France -, libéra l'intelligence et la responsabilité de chacun pour réaliser des objectifs qui semblaient vains.
Il raconte dans ce livre la métamorphose d'un monstre bureaucratique de 40 000 personnes, au coeur de Paris: la RATP, qui transporte 10 millions de passagers par jour, alors la proie de grèves corporatistes. En très peu de temps, sous son pilotage, cette entreprise publique fut profondément transformée par la responsabilisation de ses agents qui permit le démantèlement de sa bureaucratie.
Ce récit n'a jamais été porté à la connaissance des Français. Pourquoi le faire trente ans après ? Parce qu'un danger pour nos démocraties plus important encore que la bureaucratie plane aujourd'hui : l'autocratie du tout numérique. À l'image du bon et du mauvais cholestérol, le mauvais numérique engendre de façon ludique et indolore une nouvelle forme d'esclavage.
En expliquant comment fut gagné l'impossible combat contre la bureaucratie à la RATP, l'auteur lance un appel à faire de même par la mise en responsabilité de tous les citoyens pour ramener sur terre cet homo digitalus qui s'éloigne chaque jour un peu plus de son humanité.
Pour souligner le 30e anniversaire de la Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE), le Groupe de recherche interdisciplinaire en droits de l'enfant (GRIDE) de l'université de Moncton a organisé son premier colloque international du 26 au 28 novembre 2019, en collaboration avec le Bureau du défenseur des enfants et des jeunes du Nouveau-Brunswick. Ce colloque a permis de dresser un état des lieux éclairant, d'une part pour savoir si les objectifs énoncés dans la CIDE sont atteints avec l'application de la Convention en droit interne et, d'autre part, pour évaluer les défis et les enjeux actuels de la mise en oeuvre des droits de l'enfant dans une approche interdisciplinaire et interprofessionnelle. Les actes du colloque regroupent dans le présent ouvrage cinq textes qui tentent de répondre à ces questions. Les contributions sélectionnées apportent un éclairage inédit sur les développements récents liés à l'application de la CIDE dans un contexte canadien, néo-brunswickois et international.
Le contexte géopolitique et économique a basculé en quelques mois : la pandémie et la guerre en Ukraine ont accentué un phénomène de fragmentation du monde. Résurgence de la violence entre États, retour des concepts de souveraineté et d'autonomie stratégique, urgence écologique, creusement des fractures économiques et sociales, déchaînement des foules digitales redessinent la géographie de la globalisation.
Plus volatil, plus ambigu et plus incertain, l'environnement des affaires n'est plus celui d'une mondialisation heureuse ou d'une convergence planétaire. De fait, la diplomatie d'affaires doit s'y adapter en se dotant de stratégies hybrides, en utilisant des outils plus sophistiqués qu'autrefois, mêlant intelligence économique, géostratégie, cybersécurité et les ressources du droit, de la communication et du soft power.
Le présent essai, qui analyse les enjeux de cette nouvelle forme ¬d'intelligence économique, se veut aussi un manuel à destination des ¬décideurs publics et privés.
Comme une symphonie, la justice s'écoute et se déchiffre grâce aux notes qui la composent. Si l'on analyse les notes, il est presque impossible de prédire le résultat. Le résultat est l'effet dynamique des notes qui les dépasse pour exprimer une oeuvre accomplie. L'émotivité de l'intuition y joue un grand rôle. Car on ne dit pas ce qu'est la justice, mais ce qui est conforme à la justice qui fait partie de nous, de l'être et de la société.
Dans la symphonie de la justice, le droit ou les droits interviennent comme une sorte d'interlude pour assurer l'oralité et les tonalités musicales de la justice. Ils reprennent les leitmotivs de sa sonorité pour les canaliser dans les perspectives du juste.
Le droit ou les droits prescrivent les contours de la justice, car celle-ci fait appel à l'entendement humain comme intuition du juste que les droits sont capables d'expliquer raisonnablement. Les interludes garantissent l'accord des discordants dans une cohésion sonore qui témoigne de proportions musicales. La justice est ressentie, le droit se dit.
Comme la musique symphonique, la justice se fait sentir dans la conscience pour être bien conçue et appréciée. Les droits, ses interludes, agissent dans l'immédiateté de son exécution, comme espaces juridiques qui achèvent l'oeuvre musicale.
La réalité d'un État de droit dépend étroitement des potentialités pratiques d'un ordre juridique à communiquer avec son environnement socio-politique - plus précisément, à transformer des normes générales dans la phase de leur mise en oeuvre en décisions concrètes. On mettra ainsi en lumière le pouvoir créateur du juge lorsqu'il applique des notions légales au contenu indéterminé, qui ne prennent sens que dans leur concrétisation, et qui font partie des notions les plus fréquentes et les plus importantes. Pour rendre ce pouvoir légitime, le juge requiert une certaine liberté argumentative, et il doit en faire usage de manière à convaincre la collectivité du bien-fondé de sa décision. Cette liberté doit s'inscrire à la fois dans l'ensemble complexe des savoirs juridiques qui constituent le droit comme système et dans l'ordre des valeurs, des expériences et des usages courants dans la société civile?: satisfaire à cette double exigence permet d'assurer la communication entre le droit et son environnement et se substitue, autant que faire se peut, à la légitimité démocratique incomplète apportée par le législateur.
Économie collaborative. Voilà deux mots qui, mis ensemble, sonnent comme un concept abstrait. Pourtant, l'économie collaborative est tout ce qu'il y a de plus concret : achats d'occasion, location, troc, services, covoiturage, abonnements en tous genres... Autant de nouvelles pratiques qui se sont répandues comme une trainée de poudre au cours des dix dernières années, au point qu'elles se posent désormais ouvertement en alternatives aux modes de consommation traditionnels.
Expliquer ce phénomène en mettant en avant la fatalité d'un contexte économique éternellement morose, propice à l'essor du système D, est certes tentant, mais réducteur. Car l'économie collaborative s'inscrit dans une tendance de fond, à l'heure où l'Humanité est confrontée à un changement d'ère civilisationnelle qui ébranle notre monde occidental. Percevant les bouleversements qui l'entourent, le consommateur d'aujourd'hui, qui ne se dissocie plus du citoyen engagé, entend donner un sens à sa consommation. Décomplexé, il revendique ses choix et s'émancipe des marques toutes puissantes, condamnées à se réinventer pour ne pas disparaître.
Le développement de l'économie collaborative va ainsi avoir des impacts considérables sur le plan économique, fiscal, social, sociétal, mais également sur le monde du travail. Autant de défis qui nous imposent de faire évoluer nos modèles de société. Et autant de sujets sur lesquels l'auteur - en tant que fondateur d'AlloVoisins - pose un regard d'observateur privilégié, tout en suggérant des pistes pour accompagner l'avènement inéluctable d'un monde nouveau.
Édouard Dumortier, né en 1977, est diplômé de l'ESSCA. Après un riche parcours professionnel au sein de grands groupes où il a occupé des fonctions opérationnelles diverses, il s'est lancé en 2012 dans l'aventure entrepreneuriale, en fondant avec deux associés la plateforme AlloVoisins, dont il assure aujourd'hui la direction générale.
How to lead and govern in an uncertain world.
From health crises to a series of financial bubbles, from geopolitical tensions to climate disasters, from societal upheavals to technological breakthroughs, decision-makers are faced with continuous shocks that make the world less predictable than in the past. As worrying as this situation may be, it is also an opportunity: risk is not only a threat; it is also -and above all- an opportunity for progress and learning through experimentation, where failure should be accepted, provided, of course, that we develop a culture of accountability and governance capable of taking advantage of it.
Inspired by the creativity of jazz, Xavier Durand invites decision-makers to abandon the costume of a conductor, convinced that he knows all the notes in advance, and pleads for the emergence of enlightened leaders, aware of their vulnerability and their limits, capable of composing their score in real time, echoing the ideas of their colleagues and resonating with the very particular tempo of our time. The result is an innovative approach to crisis management.
Pour réussir, les organisations doivent aujourd'hui donner du sens aux expériences qu'elles proposent à leur clientèle. En créant des contenus clairs et utiles, les rédactrices techniques, rédacteurs UX, responsables de la formation ou spécialistes de la gestion des connaissances informent et guident les utilisateurs. Cet ouvrage propose une méthode globale pour orchestrer la création de contenu au sein d'une organisation. Il décrit comment établir un langage de marque cohérent, concevoir des contenus pertinents, et mettre en place une chaîne éditoriale efficace. En assurant le partage des connaissances ainsi qu'une communication sobre, la création de contenu se révèle aussi une discipline et une éthique indispensables dans l'économie numérique. Marie Girard s'adresse ici aux étudiants en communication technique, mais aussi aux responsables de marketing et communication, design, formation, documentation et service client qui trouveront des méthodes pour renforcer leurs pratiques. Enfin, celles et ceux qui portent des projets d'entreprise découvriront comment construire une stratégie de communication qui renforce les liens avec leur clientèle.
Ce livre est une transcription de deux conférences données à l'Université du Québec à Montréal, qui ont porté sur la grande entreprise, à comprendre comme acteur politique. La grande entreprise est une affaire de société par sa capacité à agir pour le meilleur (articuler la science et la technique, répondre aux défis humains, inventer des modes de consommation) comme pour le pire (exploiter les ressources naturelles et humaines et détruire la planète). Si les grandes entreprises sont des acteurs de la transformation de nos sociétés, elles considèrent les frontières nationales plus comme des contraintes que comme des marqueurs d'identité?; elles ne doivent pas se développer sans garde-fou et l'État doit exercer une vigilance permanente pour éviter tout débordement qui aboutirait à une dissolution de la démocratie. Ces analyses ne sortent pas d'une feuille blanche, elles s'inscrivent dans des travaux précédents d'historiens, d'économistes, de sociologues. Le chantier devant nous pour comprendre ce que signifie aujourd'hui le pouvoir qu'exerce la grande entreprise dans la dynamique d'une société vient à peine de commencer.
Dans une veine quasi-weberienne et surtout durkheimienne, Niklas Luhmann s'attelle dans Droits de l'homme et différenciation sociale à réfuter les fondements jusnaturalistes et axiologiques des droits fondamentaux. Selon Luhmann, les droits fondamentaux ne sont que des mécanismes sociétaux développés par l'État moderne pour assurer son autopoïèse. À travers les concepts de la théorie des systèmes encore en chantier, Luhmann démontre de manière convaincante les limites d'une fondation jusnaturaliste des droits fondamentaux, en dévoile les fonctions sociales latentes, mais laisse ouvertes et sans réponses explicites la question de leurs origines historiques religieuses chrétiennes. Il réussit à conférer un sens nouveau à la dignité humaine, à la liberté et à l'égalité dans les démocraties libérales.
Brillant et conceptuellement fascinant à bien des égards, cet ouvrage de sociologie politique permettra à tout lecteur, d'une part, de mesurer le chemin accompli par Luhmann dans l'élaboration de la théorie des systèmes, surtout dans celle du rapport qu'entretiennent les systèmes politique et juridique des sociétés modernes et d'autre part, d'apprécier les fonctions systémiques sociales des droits fondamentaux.
Le monde de l'entreprise est en constante évolution. Il se débat au coeur d'un environnement complexe et mouvant, où l'individu, immergé dans un contexte digitalisé qui envahit tous les espaces, peine à trouver son équilibre, cherche le sens de sa vie, de son travail. La crise sanitaire qui dure cristallise les tensions.
Les relations humaines en entreprise créent des souffrances, des malaises et des ruptures. Pourtant, s'ils ne perçoivent pas leur appartenance à une collectivité, les individus connaissent des difficultés à se réaliser, autant que l'entreprise à percevoir son identité propre.
Comment adapter à la fois les personnes et les entreprises au rythme et à la réalité du monde du travail?? En introduisant la médiation dans l'entreprise, les acteurs de l'économie portent un discours d'avenir, créent de la valeur sans abdiquer leurs enjeux. Le défi est de réussir à maîtriser avec humanité les contradictions et les paradoxes de la vie au travail, en s'appuyant sur la force des conflits qui opposent le plus grand nombre.
Stratégie de médiation pour les entreprises apporte ainsi une réflexion nouvelle dans le monde du travail, pour maîtriser les conflits, trouver des équilibres en préservant les aspirations individuelles et collectives?; pour vivre l'avenir en commun.
Les entreprises de la Silicon Valley sont parvenues à convaincre la planète entière qu'elles tiraient leur réussite de leur supériorité technologique et de leur génie créatif. Or tout cela n'est qu'une illusion. Pour entretenir l'accoutumance des consommateurs et investisseurs, elles se servent d'une substance hautement addictive : la Junk Tech, un subtil alliage entre l'aptitude à saisir l'air du temps, la capacité à convertir les aspirations individuelles en une offre cohérente, et le pouvoir de façonner des mythes qui entrent en résonance avec les désirs collectifs. Dans la civilisation digitale, les dealers de rêves ont pris le relai des ingénieurs et développé une vision du monde qui leur permet d'attirer les capitaux, les talents et l'attention du public. En France et en Europe, nous cherchons à reproduire cette formule sans utiliser les bons ingrédients.
Victimes du mirage californien et de l'approche « technocentrée », nous adoptons la mauvaise recette : hypertrophie du produit, culte de l'intelligence, dépendance aux approches rationnelles et faible culture de la coopération. Convaincus qu'il faut rompre avec le culte de la disruption, le présent essai plaide en faveur d'un renouvellement des mécanismes d'innovation et d'une meilleure prise en compte des fondamentaux du marketing. L'enjeu est majeur : dessiner de nouvelles perspectives crédibles pour rivaliser avec la Silicon Valley et concevoir des technologies vertueuses ayant un impact positif sur le futur et la planète.
Jean-Marc Bally est président d'Aster, société de capital-investissement implantée à Paris, Londres, San Francisco, Tel Aviv et Nairobi.
Xavier Desmaison est président d'Antidox, groupe de conseil en stratégie de communication à forte dominante numérique et co-président de Monolith Partners, agence de technologies marketing. Il enseigne à Sciences-Po Paris.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
L'argent est essentiel à la vie de tous les jours, aux existences individuelles comme aux entreprises collectives. Mais d'où vient-il ? Comment se diffuse-t-il dans la société ? Qui peut réguler son volume ? Comment le mettre au service de l'homme ?
Autrefois, on arrachait les métaux précieux à la terre et on s'emparait, par la guerre, des richesses d'autrui. Les sociétés modernes ont rendu ces méthodes archaïques grâce à une invention révolutionnaire : la création de monnaie par les banques, à partir de rien (ex nihilo).
François Rachline analyse cette révolution historique avant d'en tirer les conséquences majeures pour une nouvelle régulation monétaire, fondée sur une Banque centrale mondiale.
Docteur d'État ès sciences économiques et diplômé de l'IEP de Paris, FRANÇOIS RACHLINE est professeur d'économie à Sciences Po (Paris). Conseiller spécial du Président du Conseil économique, social et environnemental, il est l'auteur d'une dizaine d'essais, notamment Le Pari de Don Juan (PUF, 2000, Hermann, 2011), La Loi intérieure (Hermann, 2010), Que l'argent soit (Calmann-Lévy 1993, Hachette Pluriel 1996), De zéro à epsilon (First 1991, Hachette Pluriel 1994), et d'une trilogie romanesque, Le Châtiment des dieux (Albin Michel et Le Seuil/Points, 2002-2006).
De l'Europe aux villes, en passant par les nations, il n'est point aujourd'hui de stratégie de développement qui ne fasse référence à l'« économie de la connaissance ». L'engouement qui entoure depuis une décennie cette notion vient de ce qu'elle cristallise des enjeux sociétaux multiples. Face à la globalisation et à l'émergence de forces productives considérables en Chine, en Inde ou ailleurs, chacun comprend la nécessité de recentrer nos économies sur les activités à forte valeur ajoutée intellectuelle : innovation, high-tech, économie numérique. Chacun voit aussi à quelle vitesse les connaissances abstraites et les idées issues des laboratoires entraînent désormais des transformations structurelles dans nos manières de produire et d'échanger. Chacun perçoit enfin combien une économie des idées et des informations, qui peuvent se partager à l'infini à coût nul, est radicalement différente de l'économie traditionnelle des objets, et combien ceci est en train de déstabiliser des secteurs entiers.
Mais cette économie de la connaissance est-elle vraiment nouvelle ? Peut-elle se caractériser autrement que comme un assemblage plus ou moins hétéroclite de secteurs bizarrement dits « immatériels », autour de l'Internet notamment ? Et comment expliquer le paradoxe de sa forte relation avec le territoire, le lien étrange entre la fluidité qui la caractérise et les ancrages que manifeste sa concentration géographique croissante ?
Les contributions de cet ouvrage sont issues d'un colloque organisé autour de ces trois questions à Cerisy, à l'automne 2008. Elles multiplient les regards sur l'objet, alternant approches micro et macro, points de vue issus des univers de la recherche, de la grande entreprise classique, des start-up de l'Internet et des collectivités territoriales, vision du public et vision du privé, champs disciplinaires et secteurs variés. Prenant le parti de refuser les distinctions classiques entre high-tech et secteurs dits traditionnels, l'ouvrage parcourt des terrains multiples (des mathématiques à l'agriculture écologique, de l'automobile aux jeux vidéo...). Il approche la géographie par la théorie et par des exemples concrets, de Montréal à la Normandie. Au-delà des définitions formelles, cette variété de regards fait percevoir que l' « économie de la connaissance » est peut-être une notion à déconstruire, mais aussi une clé indispensable pour lire notre modernité.
L'idée de la première édition scientifique et critique des OEuvres complètes de Diderot est née en 1958, lors de l'acquisition par la Bibliothèque nationale du fonds Vandeul. Ce riche ensemble de manuscrits provenant de la fille de Diderot, resté presque inexploité, fut sauvé par Herbert Dieckmann, professeur à l'université de Harvard. Aucun éditeur français n'ayant manifesté d'intérêt pour une entreprise d'une telle envergure, Julien Cain, alors directeur des Bibliothèques de France, fit appel à Pierre Bérès pour créer, en 1964, un Comité national d'édition des oeuvres de Diderot où figuraient André Chastel, Herbert Dieckmann, Jean Fabre, René Pomeau, Jean Pommier, Gaëtan Picon et Jean Seznec. Une équipe internationale fut constituée sous l'impulsion d'Herbert Dieckmann et de Jean Fabre, réunissant plus de soixante spécialistes, chercheurs et universitaires français, américains, italiens, allemands, danois, etc. En 1975 parurent les trois premiers volumes des OEuvres complètes, désignées désormais sous le sigle DPV du nom des membres fondateurs du Comité de publication : Herbert Dieckmann, Jacques Proust et Jean Varloot. Après la publication du tome XX, l'édition connut des années difficiles dues, pour l'essentiel, aux problèmes particulièrement ardus posés par les oeuvres de la dernière période. Leur résolution doit beaucoup à la mise en place d'un nouveau comité réunissant des chercheurs qui ont une responsabilité directe dans les volumes à paraître : Roland Mortier, Bertrand Binoche, Geroges Dulac, Gianluigi Goggi, Sergueï Karp et Didier Kahn. La relance de l'édition se manifeste par la publication, à l'automne 2004, du tome XXIV, prélude à celle des derniers volumes prévus dans toutes les années suivantes. Établie à partir des manuscrits, des premières éditions et des révisions de l'auteur, l'édition des OEuvres complètes réunit, pour chaque oeuvre, les différentes étapes de la réflexion de Diderot et le meilleur texte. Un important appareil critique de variantes et d'élucidations fournit les données indispensables à l'étude. Le plan général adopté présente l'oeuvre dans son ordre chronologique, au sein duquel sont introduits quelques groupements originaux qui éclairent la continuité des thèmes du philosophe et de l'écrivain : idées, fiction, critique, beaux-arts, encylopédie. Pour faciliter la lecture, l'orthographe a été modernisée. La collection comporte trente-trois volumes, imprimés sur papier vélin en monotype Bembo et reliés en toile sous rhodoïd, avec tranchefile et tête dorée. Le tirage est strictement limité à deux mille exemplaires. Les volumes sont vendus soit sous forme de souscription à la collection complète, soit à l'unité.