Le journaliste Valentin Gendrot a passé quinze mois dans ce sas de la folie ordinaire. Il est allé à la rencontre des malades, des infirmiers et des médecins. Il a vécu de l'intérieur cet univers digne de Vol au-dessus d'un nid de coucou. Le récit saisissant qu'il en tire dévoile la face cachée de la société à travers le fonctionnement d'une structure où se concentrent tout son mal être et sa misère.
Gestion des cas difficiles, hospitalisations avec et sans consentement, irresponsabilité pénale, manque de moyens... Faut-il enfermer pour guérir ?
Une enquête terrible et nécessaire.
Valentin Gendrot, trente-quatre ans, est journaliste. Il a publié, sous pseudonyme, Les enchaînés, un an avec des travailleurs précaires et sous-payés (Les Arènes, 2017). Il est l'auteur du best-seller Flic, un journaliste a infiltré la police (éditions Goutte d'Or, 2020).
Qu'est-ce que le Darknet ?
Suscitant tous les fantasmes, le Darknet est devenu une légende urbaine.
Pour démêler le vrai du faux, les auteurs ont voulu s'y plonger. Ils ont découvert ce que recèle vraiment ce monde occulte :
o Un réseau parallèle où l'on peut (presque) tout faire en restant dans l'anonymat.
o Le produit d'une idéologie ultralibérale où tout s'achète et tout se vend.
o L'expérience ultime d'un territoire sans règles ni lois.
o Une jungle où se côtoient escroquerie et hacking, pédocriminalité, propagande terroriste.
o Et bien d'autres dérives !
o ...Mais aussi un espace de liberté où prospèrent lanceurs d'alerte, blogs et forums.
Au fil des pages, on découvre enfin des conseils pratiques et les précautions à prendre désormais dans notre vie quotidienne. Pour les parents, ce livre est un outil indispensable pour s'informer et protéger les plus jeunes. Un voyage fascinant et inquiétant à la fois.
Le commandant Pierre Penalba a été, depuis sa création en 2009, à la tête du Groupe de lutte contre la cybercriminalité, au sein de la police judiciaire de Nice, dont la réputation est établie. Ses missions vont de la surveillance de la Toile jusqu'aux arrestations. Abigaelle Penalba est enseignante et formatrice. Ils ont coécrit Cyber crimes (Albin Michel, 2020).
Ce livre étonnant est un voyage qui montre comment l'économie façonne la société. Une immense fresque aussi, qui fait passer de l'empire romain à celui d'Hollywood, de la crise des années 30 à celle des subprimes, de l'Allemagne du Kaiser à la Chine contemporaine. Un voyage inquiet, hanté par une question : comment l'Occident, qui a arraché l'humanité au règne de la faim et de la misère, a-t-il pu finir sa course dans le suicide collectif des deux guerres mondiales ? La question n'est pas seulement rétrospective. Le monde s'occidentalise aujourd'hui à vice allure : les tragédies européennes pourraient-elles se répéter, en Asie ou ailleurs ? La planète pourra-t-elle éviter un nouveau suicide collectif, écologique cette fois ? Comme la crise financière l'a brutalement rappelé, une incertitude d'ordre systémique plane sur le capitalisme : sait-il où il va, où il entraîne le monde ? Telles sont les questions graves dont dépend le XXIe siècle. Ce qui est frappant ici, c'est l'extraordinaire clarté de Daniel Cohen : jamais on n'avait retracé l'histoire de l'humanité et les incertitudes qui pèsent sur son avenir avec une telle concision, un tel sens des formules et une érudition, délivrée avec tant de sobriété.
« Le droit pénal est un droit qui s'interprète strictement. Il s'agit là d'un pilier de notre démocratie. » (extrait du jugement de relaxe prononcé par le tribunal de Toulouse en 2009)
Le 21 septembre 2001, dix jours après l'attentat du World Trade Center, l'explosion de l'usine AZF à Toulouse a fait 31 morts, des centaines de blessés, et des dégâts considérables. La plus grande catastrophe industrielle depuis la guerre.
On ne saura jamais pourquoi, car toute recherche efficace des causes a été rendue impossible.
Daniel Soulez Larivière, qui fut l'avocat de l'entreprise et de son directeur, décrit les incroyables dysfonctionnements dans le traitement judiciaire de ce drame, ayant abouti à leur condamnation en appel en 2017, alors qu'en première instance les juges avaient prononcé une relaxe faute de preuves. Comme s'il fallait à tout prix en faire des coupables.
La justice doit-elle rechercher la vérité ou condamner pour offrir un exutoire ?
En éclairant les dérapages du système qui contribuent à la défiance des citoyens, l'auteur invite à réfléchir à l'avenir de notre justice.
La société devient de plus en plus compétitive. Un monde néo-darwinien où les plus faibles sont éliminés et soumis au mépris des vainqueurs est en train de s'imposer.
Dans les entreprises comme dans les couples, les indicateurs de bien-être reculent. Car la compétition sans la coopération ne fonctionne pas.
Pour l'économiste Daniel Cohen, rien n'est inéluctable dans ces évolutions. Mais à l'heure où des milliards d'humains se pressent aux portes d'un modèle occidental défaillant, il y a urgence à repenser le rapport entre la quête du bonheur individuel et la marche des sociétés.
Prolongeant les réflexions de son précédent livre, La Prospérité du Vice, l'auteur nous entraîne de la Rome antique au Pékin d'aujourd'hui en passant par l'Amérique, dressant une vaste carte des plaisirs et des peines du monde contemporain.
Un essai aussi provocateur qu'intelligent.
A quoi servent les économistes ? s'interroge Bernard Maris, le co-auteur de Ah ! Dieu ! Que la guerre économique est jolie !
Si l'économie est une science qui prédit l'avenir, le plus grand économiste s'appelle Madame Soleil. Rappel de leurs propos à l'appui, nos Minc, Attali, Barre et Sorman font pâle figure. L'oracle George Soros, vénéré pour avoir spéculé sur la livre et fait fortune, a perdu le double en jouant sur le rouble. Car tous ces experts qui viennent nous conter l'avenir et les bontés du marché ne cessent de se leurrer et de nous tromper en toute impunité, profitant de ce que la théorie économique est à l'agonie. Les nouveaux gourous Merton et Sholes, prix Nobel d'économie 1997, ont été ridiculisés par le naufrage de leur fonds spéculatif et ces adeptes du libéralisme sans entraves ont dû en appeler à l'argent des contribuables pour éviter un krach boursier. Quant au patron du Fonds monétaire international, le Français Michel Camdessus, il n'a vu venir ni les crises asiatiques, ni celles du Mexique et du Brésil.
Les Balladur, Tietmayer, Trichet, Dominique Strauss-Kahn et autres marchands de salades économiques ont surtout une fonction d'exorcistes. Dans un monde sans religion, ils sont devenus les conteurs intarissables des sociétés irrationnelles, chargés de parler sans cesse afin d'éviter que le ciel ne nous tombe sur la tête.
Dur, dur d'être fonctionnaire !Embauchée après huit ans d'études supérieures dans une mairie de province, Zoé Shepard a vite déchanté. Plongée dans un univers où incompétence rime avec flagornerie, ses journées sont rythmées par des réunions où aucune décision n'est jamais prise, de rapports qu'elle doit rédiger en dix jours (quand deux heures suffisent), de pots de bienvenue, de départ, d'anniversaire.Sans oublier les séminaires « de formation », les heures à potiner à la cantine et à la machine à café, les chefs « débordés » par les jeux en ligne et les préoccupantes interrogations de tous sur les destinations de vacances et autres RTT...Chargée de mission dans un service fourre-tout, truqueuse patentée de notes administratives, G.O. pour délégations étrangères et hocheuse de tête en réunions, Zoé Shepard raconte avec un humour mordant ses tribulations de fonctionnaire désespérée dans un univers bien pire que tout ce que vous pouviez imaginer.
Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi le restaurant en bas de chez vous, toujours vide, n'était pas en faillite ? Ou comment ce salon de massage, déserté par les clients, parvenait à exister ? Et que penser de ce nouveau voisin qui achète cash son appartement ? Sans parler des banques qui, prises la main dans le sac le 21 septembre 2019, ont écoulé plus de 2 000 milliards de dollars (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE (Banque Populaire Caisse d'Epargne)).
L'argent de la drogue et les stratégies mises en place pour le recycler, le blanchir, sont aussi dignes des multinationales qu'insoupçonnables.
Fort de son expérience de plus de trente ans sur le terrain, Frédéric Ploquin est parvenu à rassembler des entretiens rares et inédits. Ce qu'ils nous révèlent est l'incroyable système souterrain qui permet aux trafiquants de blanchir l'argent sale en toute légalité.
Aujourd'hui, cette économie parallèle est devenue une artère vitale. Vous allez découvrir pourquoi et comment ce système est indestructible, et à qui profite ce business.
En France 400 viols et tentatives de viols sur mineur sont commis chaque jour.80% sont intrafamiliaux.80% touchent des filles.90% ne conduisent à aucun procès.
Quelle est la réalité de l'inceste et du viol sur mineur en France ? Qui concernent-ils ? Commis dans quelles conditions ? Avec quelles conséquences ? Sur les victimes ? L'entourage ? Quelles séquelles ?S'appuyant sur de nombreux témoignages, des entretiens avec des victimes et avec des professionnels, cette enquête dresse un état des lieux, soulève des tabous comme le déni des droits des victimes, les viols commis chez les nounous ou la question des orgasmes contraints, mais elle aborde aussi ce qui peut aider les victimes à s'en relever et dessine des pistes pour combattre ce fléau. Utile, pédagogique, ce livre donne conseils juridiques, numéros de téléphone, adresses, et noms d'associations. Il ouvre enfin une véritable réflexion sur l'état d'une société dont les viols et incestes, mais aussi leur traitement, constituent un symptôme inquiétant. Au passage, il soulève une question essentielle, rarement abordée : comment accompagner ces enfants, violés et incestés, dotés sans le vouloir et beaucoup trop tôt d'un savoir sur les pulsions sexuelles adultes ?
Grand reporter, écrivain, essayiste, Dominique Sigaud est lauréate du prix AFJ 1996 pour son travail sur le Rwanda puis du grand prix de la SGDL en 2018 pour l'ensemble de son oeuvre. En 2019, elle publie chez Albin Michel La malédiction d'être fille, Prix des Droits de l'Homme, et créée à Nancy un Observatoire pilote des violences sexuelles sur mineur.
Les affaires de violences policières sont au coeur de l'actualité. Des petits trafics aux détournements tolérés, la corruption résiste à toutes les chartes de déontologie.De l'usage du fusil LBD à l'affaire Neyret ou à celle de la BAC des quartiers nord de Marseille, on pénètre à l'intérieur de la très secrète Inspection Générale de la Police Nationale.On croise au fil de ce qui est un véritable récit les personnages les plus divers, des ministres de l'Intérieur, jusqu'à... Jean-Paul Belmondo.Cette inspection des services est de plus en plus critiquée : à juste titre ?Voilà donc une grande enquête avec de nombreux témoignages d'avocats, de policiers, de responsables associatifs qui recueille des documents inédits de la justice, de l'IGPN, de la Police...Un document exceptionnel et un auteur, Frédéric Charpier, qui suit la police depuis 30 ans, sans préjugés mais aussi sans la moindre complaisance.
Hiérarchie, inégalités et défiance : telle est la véritable devise de la société française ! Hiérarchisée à l’excès, élitiste, conflictuelle, cette organisation de notre société mine les relations sociales mais aussi la confiance en l’avenir et la croissance. Diffusée à l’ensemble du corps social (entreprises, salariés, partenaires sociaux, Etat…), cette logique empêche pour l’instant la France de sortir de l’engrenage du déclin annoncé. Depuis 10 ans, ses effets pervers sont accentués par le manque de transparence du gouvernement, de capacité intégratrice du système scolaire et la mauvaise qualité des relations sociales. Autant d’entraves à l’économie française. Pourtant, le déclin n’est pas une fatalité : les nombreuses réformes menées à l’étranger offrent des pistes pour sortir de l’ ornière.
Krach financier, panique, fuite vers la liquidité : la crise qui entraîne aujourd'hui le monde vers son effondrement est comparable à celle des années trente, mue, à nouveau, par ce que Keynes appelait « le désir morbide de liquidité » et Freud, plus abruptement « la pulsion de mort ». Nichée au coesur du capitalisme, cette pulsion le pousse à détruire et à s'autodétruire. C'est entre le « mardi noir » et l'arrivée des nazis au Reichstag, que Freud, désabusé, découvre le rôle de la pulsion de mort dans la civilisation. Au même moment, Keynes, dont l'oeuvre ne peut être comprise sans sa lecture permanente de Freud, traduit cette pulsion dans le désir insatiable d'argent. Cet ouvrage propose une lecture du capitalisme à travers le double prisme de Freud et de Keynes. Il dévoile comment ce tout jeune système au regard de l'histoire de l'humanité est porteur de menaces pour elle, par son simple désir de détruire et de mourir, et laisse entrevoir « l'au-delà du capitalisme ». Fruit de plus de dix ans de recherches de Gilles Dostaler et de Bernard Maris, il se trouve être, brutalement, d'une extraordinaire actualité.
La prochaine présidentielle sera dominée par ceux qu'on appelle les populistes, à droite comme à gauche. Ils se nourrissent de l'extraordinaire dégringolade de la France depuis dix ans : effondrement de la classe moyenne, baisse de la richesse par habitant, chômage permanent, auxquels s'ajoute, depuis les attentats et la crise des migrants, un sentiment d'insécurité renforcé.
François Lenglet explore les causes de cette éclipse française : l'union monétaire, ou plutôt l'usage que nous en avons fait. Les illusions de la génération libérale, au pouvoir aujourd'hui. Le déni des responsables politiques, dont les tabous bloquent l'Etat et les entreprises. Et cela jusqu'à Hollande et Sarkozy, ces frères jumeaux dans l'impuissance économique.
Les Français veulent désormais être protégés. Et c'est pour cela que les solutions des partis nationalistes et souverainistes séduisent. François Lenglet les dissèque car, dans l'histoire, nombre de leurs mesures ont fini par être adoptées, y compris par des partis traditionnels. Est-ce un mal ? Sans complaisance, il propose des orientations efficaces pour garantir à la France un futur moins sombre. 2017 nous donnera une vraie chance. Peut-être la dernière. Sinon... Tant pis, nos enfants paieront.
Aujourd'hui, les supports de la communication numérique se révèlent d'extraordinaires vecteurs d'audience, mais la moindre erreur peut se trouver amplifiée à une vitesse vertigineuse par le jeu des réseaux sociaux.
Une excellente maîtrise de la prise de parole en public est donc indispensable pour éviter tout faux pas.
Grâce à des exercices de mise en pratique issus de leur expérience de terrain, les auteurs de ce livre vous apprennent à transmettre un message simple et compréhensible par tous, à capter votre public, et à vous exprimer avec conviction tout en naviguant entre émotions et informations.
Les outils de la prise de parole en public n'auront plus de secret pour vous : présentation PowerPoint, e-reputation, pitch, réseaux sociaux, personal branding, storytelling, visioconférence, réunion téléphonique ?, réunion d'équipe, salon de recrutement, speed dating professionnel, interview, conférence de presse, soutenance, exposé, communication de crise...
En bonus : des petites vidéos accessibles par QR codes.
Tout commence par un coup de fil ou une lettre recommandée. Vous êtes convoqué par la justice. N'ayant rien à vous reprocher, vous accomplissez votre devoir de citoyen, sans penser à prendre conseil auprès d'un avocat. Mais, face à l'officier de police judiciaire, vous devenez malgré vous un accusé. C'est le début du cauchemar...
Cette première confrontation renvoie à un imaginaire souvent enraciné dans l'enfance, où la peur se mêle de culpabilité, et qui détermine nos comportements. Pour y faire face, il est indispensable de prendre du recul et de comprendre ce qui se joue. Fort de son expérience, l'avocat Daniel Soulez Larivière livre ici quelques règles de prudence ainsi qu'un mode d'emploi de l'appareil judiciaire aussi pertinent qu'unique en son genre.
Goldman Sachs ? C'est aujourd'hui LA Banque.C'est aussi un vrai pouvoir dans le monde entier. Sa force ? Un goût obsessionnel du secret. Et aussi une certaine arrogance, puisqu'elle est sortie renforcée du krach de 2008 qui lui a également permis de se débarrasser de son principal concurrent, Lehman Brothers. Marc Roche, correspondant du Monde à la city de Londres depuis vingt ans, nous fait entrer dans les coulisses de ce Temple de l'argent. On y découvre les relations aussi étroites que secrètes avec certaines multinationales comme la sulfureuse compagnie BP. On apprend comment cette banque qui cultive autant les réseaux que le goût frénétique de la spéculation aide les États comme la Grèce à camoufler leurs dettes. Usant de méthodes légales mais souvent immorales, la banque organise aussi des raids d'une extrême brutalité comme l'OPA réussie en 2006 par le groupe indien Mittal sur le sidérurgiste européen Arcelor.Cette enquête très documentée et sans parti pris dévoile une puissance du capitalisme qui est l'un des rouages de la mondialisation actuelle et qui fait peur à la plupart des gouvernements. Voilà la face invisible d'un empire sur lequel le soleil ne se couche jamais.
1970. En pleine explosion de la contre-culture et du mouvement hippie, un magazine français s'impose comme le représentant d'une jeunesse qui veut changer le monde, vivre avec intensité, en communauté ou sur la route, pratiquer l'amour libre, inventer une autre architecture, jouer du rock et des musiques planantes. Ce magazine psychédélique s'appelle Actuel. En cinq ans, il devient culte.
1975. Actuel estime avoir fait le tour de l'underground et se saborde. Mais son équipe reste soudée : Bizot, Burnier, Rambaud, Lentin, Mercadet, van Eersel et quelques autres continuent d'écrire des livres, des parodies, des scénarios. Ils s'installent dans le « château de Saint Maur » où ils vont expérimenter une vie à la fois créative et débridée.
1979. Un vent nouveau se lève, la jeunesse veut découvrir le monde et « Monsieur Réel » sous tous ses angles. Actuel renaît sous la forme d'un magazine de nouveau journalisme qui envoie ses reporters aux quatre coins du monde pour en rapporter des visions fortes, parfois terribles, mais le plus souvent enthousiasmantes. énorme succès commercial. Mais, au business, Bizot et sa bande préfèrent la liberté de tout expérimenter, sur la forme et sur le fond, faisant du journalisme une expression artistique.
Aujourd'hui, le dernier de la bande, Patrice van Eersel, nous raconte cette fabuleuse aventure.
Longtemps arriérée et périphérique par rapport aux grandes civilisations de l'Asie, une économie européenne a émergé lentement, du ixe au xiiie siècle. Devenue une réalité du xve au xviiie siècle, elle a préparé la mutation de la Révolution industrielle. Grâce à l'accélération de la croissance au xixe siècle, et en dépit du contraste entre pays "riches" au nord, pays "pauvres" au sud et à l'est, l'économie européenne était plus intégrée en 1900 qu'elle ne l'est en 2000.
En insistant sur les caractères communs à l'espace économique de l'Europe, sur les relations entre ses différentes parties, sur la diffusion des institutions et des technologies, sur les migrations de main-d'oeuvre, de savoir-faire, de capitaux, sur le rôle des diasporas, François Crouzet signe ici une magistrale synthèse. Cette "histoire de l'économie européenne" nous permet de mieux comprendre les débats actuels sur les heurs et malheurs de l'Europe.
Un salarié peut-il revendiquer de disposer d'un local de prières sur son lieu de travail, refuser de serrer la main à des collègues féminines ou à des clientes, imposer au service ses congés pour le ramadan ? Inversement, le DRH peut-il interdire le port du foulard à une chef de service, ou celui de la barbe à un commercial ? Ces questions et cent autres du même genre auraient une réponse assez claire dans le secteur public, mais ... qu'en est-il dans les entreprises privées, qui ne sont pas soumises au principe de neutralité ? Paradoxalement, alors que la question de la visibilité des pratiques religieuses revient régulièrement dans les médias, le plus grand flou règne dans le monde du travail. L'enquête passionnante de Dounia et Lylia Bouzar, anthropologues du fait religieux, montre que l'on oscille en général entre un dangereux laxisme (par crainte de paraître raciste ou islamophobe) et des pratiques discriminatoires.Or, il existe des règles de droit précises en la matière, et des balises élaborées par la Halde. Mais très peu de salariés, et même de syndicalistes ou de DRH les connaissent vraiment. Elles sont ici décrites très clairement, et expliquées par des exemples concrets. Se fondant sur les réalités du terrain, ce livre est donc aussi un guide proposant une grille de critères objectifs, outil indispensable pour gérer sereinement ces situations.
La prégnance de l'économie sur la vie des hommes n'est pas plus à démontrer que leur morosité et leur souffrance. Comment s'est construit notre « imaginaire économique », notre vision économique du monde ? Pourquoi voyons-nous aujourd'hui le monde à travers les prisme de l'utilité, du travail, de la compétition, de la concurrence et de la croissance sans fins ? Nous avons inventé la valeur-travail, la valeur-argent, la valeur-compétition, et construit un monde où rien n'a plus de valeur mais où out possède un prix ? Au fil d'une passionnante mise en perspective historico-économique, Serge Latouche revient aux origines de cette économie que les premiers économistes appelaient la « science sinistre ». Servi par une brillante érudition économique et philosophique, cet ouvrage montre la manière dont s'est façonné notre obsession utilitariste et quantitative, et nous permet ainsi de porter un regard neuf sur notre monde.
D'où vient le malaise de la politique économique ? Impuissante à résorber le chômage, ligotée par les marchés financiers, elle semble souvent frappée d'inefficacité. Pourquoi ? Il y a d'abord l'effet d'une désinflation compétitive qui, arc-boutée à la monnaie unique, perdure sans souci de ses échecs répétés et impose une « cohérence » résolument étrangère au problème de l'emploi.
Mais, au-delà des impasses propres à la désinflation compétitive, il se pourrait plus largement que la politique économique connaisse une mutation qui en altère profondément les pratiques et l'efficacité. Désormais soumise à l'opinion globale, c'est-à-dire à la convergence de tous les regards, elle est en permanence exposée aux jugements et aux interprétations. Et, seul le spectacle de la communauté tout entière rassemblée derrière la « bonne » politique semble pouvoir tranquilliser les marchés. Quand faire entendre une objection suffit pour alarmer la finance, c'est la possibilité même du dissensus démocratique qui se trouve dès lors mise en cause.
L'Europe permettra-t-elle de dépasser ces limites et de restaurer la souveraineté de la politique économique ? Rien n'est moins sûr, estime Frédéric Lordon, puisqu'il revient désormais aux marchés financiers, ce haut-lieu de l'opinion globale, d'élire la nouvelle monnaie internationale que l'euro voudrait devenir.
Frédéric Lordon, né en 1962, est chargé de recherche au CNRS et chercheur au CEPREMAP (Centre d'Etudes Prospectives d'Economie Mathématique Appliquées à la Planification). Il enseigne à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris.
Comment l'école de Chicago, qui a réinventé le libéralisme a-t-elle transformé la gauche, de Mitterrand à Hollande ?Par quel mécanisme pervers nos impôts financent-ils ce qu'il y a de plus toxique dans les salles de marché ?Le grand patron de Renault, Carlos Ghosn, sait-il vraiment ce qui se passe dans son entreprise ?Pourquoi le Forum de Davos censure-t-il un grand banquier ?Dans quelles conditions trois hauts fonctionnaires français, tous de gauche, ont-ils accéléré la mondialisation financière ?Que fait Nicolas Sarkozy avec le Washington Speakers Bureau ?Que cachent parfois les décisions stratégiques de certains grands patrons ?Dans cette enquête qui mêle reportage et analyse, Sophie Coignard et Romain Gubert, grands reporters au Point et auteurs de L'Oligarchie des Incapables, nous racontent comment, de Londres à Washington en passant par Francfort, Bercy ou Chicago, l'alliance contre nature entre un État immoral et un capitalisme cupide a produit un système cannibale qui peut à tout moment se retourner contre chacun d'entre nous.
Plus la France s'enfonce, plus nous renforçons le modèle de l'État dépensier qui nous ruine, et plus nous avons peur de le réformer.
Un rapport confidentiel de l'inspection des Finances commandé avant l'alternance dressait pourtant une liste des économies possibles pour redresser le pays. Aujourd'hui, toute perspective de création de richesses est brisée, l'avenir est sombre, entre chômage de masse et dette publique galopante.
Les réformateurs - dont quelques ministres - sont broyés par la machine administrative qui protège ses propres intérêts.
Ce n'est plus soixante milliards d'euros d'économies sur les dépenses publiques sur la durée du quinquennat, comme l'a annoncé François Hollande, qu'il faut réaliser, mais soixante milliards chaque année, si on ne veut pas voir notre système s'effondrer !
Comment, en partant d'une PME familiale, Bernard Arnault a-t-il pu devenir, en moins de vingt ans, l'un des hommes les plus riches et les plus influents de France ?
Actionnaire principal de LVMH, le premier groupe mondial du luxe, de Christian Dior et de centaines d'autres sociétés, Bernard Arnault fait irruption au coeur du capitalisme français en reprenant l'empire Boussac. Il a 35 ans, le look provincial, et une détermination totale. L'ange exterminateur « se méfie » de tout et de tous. Aussi, de peur d'être abattu, il dégaine le premier.
Jusqu'à ce jour de mars 1999 où il apprend que son alter ego François Pinault vient de lui souffler le maroquinier de luxe italien Gucci. Plus qu'un coup financier, c'est une blessure personnelle que Bernard Arnault ne supporte pas. S'ensuit une bataille féroce...
Airy Routier brosse un univers balzacien, celui des trente dernières années de la vie économique et financière française qui ont vu, au gré des alternances politiques, des empires industriels s'effondrer et de nouvelles fortunes apparaître. À travers les secrets de la réussite de Bernard Arnault, L'ange exterminateur lève le voile sur des méthodes qui tranchent singulièrement avec l'image lisse que le roi du luxe veut donner de lui-même.