De quoi le Covid est-il le nom ? Une révolution ou un révélateur ? Une pandémie ou une syndémie ? L'occasion, en tout cas, de poser quelques questions radicales. Pourquoi faut-il discuter collectivement du bien-fondé des mesures ? La santé est-elle une valeur, ou un bien ? Quel type de vie voulons-nous défendre ? Et pourquoi faire de la mort, un tabou ? « Quoi qu'il en coûte », certes ; mais après ? Nécessité, exception, urgence : quel cadre juridique pour les crises ? Droit : quelles mesures de solidarité, quelles atteintes aux libertés ? Les vaccins, des biens publics mondiaux ? Finalement, ce Covid : le dernier acte d'une société à bout de souffle, ou l'occasion d'un second souffle ? À nous d'écrire le récit dont le Covid est le nom.
Juriste et philosophe, François Ost est professeur émérite invité à l'Université Saint-Louis (Bruxelles) et professeur honoraire à l'Université de Genève. Ancien vice-recteur de l'Université Saint-Louis, il est membre de l'Académie royale de Belgique et président-fondateur de l'Académie européenne de théorie du droit. Il a publié une vingtaine d'ouvrages en théorie et philosophie du droit, dont la plupart font l'objet de traductions. François Ost est également président de la Fondation pour les générations futures et auteur de plusieurs pièces de théâtre.
L'objectif de cet ouvrage est de présenter une synthèse des niveaux et tendances de la mortalité et de la morbidité en Europe, principalement depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans un premier chapitre, la transition démographique et les tendances de la mortalité générale sont présentées. Le chapitre 2 s'attache à décrire l'évolution de la mortalité par cause, qui est un aspect de la transition épidémiologique et sanitaire. Dans le troisième chapitre, les définitions de la santé et de la morbidité sont abordées ainsi que les indicateurs utilisés pour les mesurer ; le chapitre se termine par une brève présentation des tendances des pathologies les plus marquantes. Enfin, le chapitre 4 aborde la question de l'espérance de vie en santé, concept lié à l'allongement de la durée de vie et à l'évolution des incapacités, tant sous l'angle des définitions que des mesures et des tendances. Le champ géographique est celui de l'Union européenne (UE) et de l'Espace économique européen (EEE).
Catherine Gourbin est professeure émérite de démographie à l'Université de Louvain. Elle a travaillé avec Médecins sans frontières et Médecins du monde sur plusieurs continents. Ses recherches portent plus particulièrement sur la santé de la reproduction et la prise en charge de la dépendance chez les personnes âgées.
Guillaume Wunsch est membre émérite de l'Académie royale de Belgique et professeur émérite de démographie à l'Université de Louvain. Ses recherches portent sur les méthodes d'analyse démographique, la mortalité et ses déterminants, et la modélisation causale.
Une réappropriation de la Constitution par les citoyens s'impose aujourd'hui plus que jamais. Notre Constitution n'est plus adaptée à la société qu'elle entend piloter, tant elle est ébranlée dans sa suprématie et souffre d'insuffisances. Dès lors, avant de mener une autre réforme de l'État, le moment n'est-il pas venu d'envisager une modernisation du texte constitutionnel ? Certes, la Constitution ne peut garantir seule la cohésion de la société, spécialement lorsque celle-ci est plurielle. Mais elle peut favoriser une citoyenneté démocratique et contribuer au renouvellement du contrat social entre l'État et les citoyens. Cette conviction est au coeur du présent ouvrage. Il entend démontrer l'urgence d'un profond débat constituant qui, en associant directement le peuple, viserait à réenchanter la Constitution.
Marc Verdussen est professeur de droit constitutionnel à l'Université de Louvain (UCLouvain). Il y dirige le Centre de recherche sur l'État et la Constitution.
Machiavel disait déjà : « Lors de périodes calmes, ceux qui nous gouvernent ne pensent jamais que les choses changent. C'est une erreur humaine commune que de ne pas s'attendre aux tempêtes, par beau temps ».
Nous traversons une période de transition qui voit l'obsolescence des modèles d'autrefois et l'éclosion de nouveaux paradigmes. Cette période de « crise » enregistre des changements, certains inévitables car exogènes et d'autres qui seront le résultat de nos décisions.
Pour y faire face, l'innovation sera une arme cruciale mais délicate.
Il s'agit ici de définir, démystifier et structurer le concept d'innovation pour adopter un langage commun et éviter les interprétations erronées et nébuleuses qui ouvrent la porte à la subjectivité, car un monde innovant implique non seulement l'importance d'un savoir et d'un savoir-faire mais aussi celle d'un savoir-être et d'un savoir-devenir.
Daniel Michel Judkiewicz est Ingénieur civil de l'Université libre de Bruxelles (1971). Formé en gestion (Insead), prospective, médiation, communication non violente, etc., il a travaillé internationalement dans l'industrie et le conseil, dans des multinationales et des PME. Past-secrétaire général EIRMA (www.eirma.org) il est directeur de Silver-Brains sprl (consultance), professeur visiteur (ULB, ULg, Management Center Europe) et administrateur de différentes sociétés et asbl. Il est membre de l'IEEE, de Professional Futurists et associé de l'Académie royale de Belgique.
Même si elle est la règle fondatrice de l'état, la Constitution doit se penser ici et maintenant.
La dénomination qui est la sienne est significative. Elle tend à préserver la stabilité de l'état. L'on met en garde contre l'usage d'appellations déviantes dans les communautés et régions ou dans l'Union européenne.
L'écriture de la Constitution répond à des règles particulières. La rigidité qui caractérise la procédure de révision en Belgique est bienvenue. Elle n'a pas fait obstacle à l'instauration, depuis un demi-siècle, d'un régime fédéral de gouvernement.
Professeur émérite et ancien doyen de la faculté de droit de l'Université catholique de Louvain, Francis Delpérée est membre de l'Académie royale de Belgique et de l'Institut de France. Il préside l'Académie internationale de droit constitutionnel. Il a été sénateur de 2004 à 2014. Depuis lors, il est député fédéral.
Ce que nous appelons « la » crise, celle qui a débuté en 2008, a sans doute plus que d'autres suscité cette question : l'économie de marché est-elle juste ? Ou, au contraire, porterait-elle en elle-même les inégalités, le chômage de masse, la pauvreté, en un mot, « l'horreur économique » ?
Ce volume est le premier d'une série de six publications, faisant suite aux conférences organisées à l'Académie royale de Belgique, avec pour ambition de cultiver ce jardin du bien et du mal et de fournir à ses lecteurs une sorte de « boîte à outils » leur permettant de se forger leur propre opinion.
Il pose la question de la vraie nature du marché. Dans certaines conditions, le marché peut arriver spontanément à un équilibre et cet équilibre a des propriétés étonnantes, notamment du point de vue de la justice sociale. Mais que signifient-elles vraiment ? Quels sont les critères de cette justice : au fond, qu'est-ce que la vie bonne, celle qui, dit-on, « mérite d'être pleurée » ?
Jean-Pierre Hansen est ingénieur et économiste. Pendant plus de vingt ans, il a dirigé de grandes entreprises d'énergie et de services collectifs, actives en Europe et au grand international. Il préside ou est membre des conseils de sociétés industrielles et financières ainsi que d'organismes socioéconomiques. Membre de l'Académie royale de Belgique, il enseigne au Département d'Économie de l'École Polytechnique (Paris) et à l'Université catholique de Louvain.
L'économie de marché est-elle juste ? Le juriste n'entend pas la question de la même façon que l'économiste et le philosophe. C'est peut-être un paradoxe mais il n'y a pas de théorie proprement juridique de la Justice, comme il en existe au sens de la philosophie morale ou de la science économique. Le droit, quant à lui, assure par les moyens qui lui sont propres la réalisation du système, dans la mesure où celle-ci peut en dépendre et où ces moyens présentent, par conséquent, une pertinence. Il corrige d'autre part les excès dont le système est susceptible, la notion d'excès supposant que tous les « habitants » du système, ses acteurs et ceux que sa réalisation est susceptible d'affecter, n'ont pas le même intérêt à cette dernière.
En agissant de la sorte, le droit, dans les deux cas, oeuvre à la pérennité du système. Tel est son objectif et son effet, jusqu'à ce que le système soit, le cas échéant renversé, parce que l'objectif recherché aura été manqué. Il s'agit pour le droit de prévenir non seulement cette conséquence extrême, mais aussi l'enclenchement de dynamiques susceptibles d'y aboutir.
Xavier Dieux est avocat au Barreau de Bruxelles, professeur à l'Université libre de Bruxelles, ancien Doyen de la Faculté de droit, membre de l'Académie royale de Belgique et membre honoraire de la Commission bancaire et financière.
La science économique aime à se présenter comme la plus rigoureuse des sciences humaines. La clarté des prémisses, l'usage intensif des mathématiques, la rigueur déductive des raisonnements, l'ampleur des modélisations semblent la rapprocher des sciences de la nature. Pourtant, certains de ses axiomes de base sont proprement invraisemblables et excluent toute espèce de validation empirique. Comment expliquer, dès lors, sa légitimité et sa diffusion planétaire ? Comment expliquer la force probante du récit qu'elle nous raconte et l'omniprésence du raisonnement économique dans la prise de décision politique ?
Le présent ouvrage explore une piste d'interprétation trop souvent négligée : celle de la performativité. Et si l'économie ne cherchait pas tant à se conformer aux réalités du monde qu'à conformer ces réalités à ses propres propositions ? Par quels processus les théories que nous formulons sur le comportement des êtres humains peuvent-elles engendrer des effets conformes à nos théories ? Comment passe-t-on, quelquefois sans même s'en apercevoir, de la description à la prescription ?
Membre de l'Académie royale de Belgique, Alain Eraly est ingénieur en gestion, docteur en sciences sociales et docteur en économie appliquée. Il est actuellement professeur à l'Université libre de Bruxelles où il enseigne la sociologie et la gestion.
Existe-t-il des passions juridiques ? Des passions qui prennent le droit lui-même pour objet ? La littérature répond positivement à cette question ; s'y révèle en effet une étonnante galerie de personnages « fous de droit », manifestant à son égard un désir, une peur ou une haine, déraisonnables et excessifs. Tantôt c'est le trop de droit qui menace lorsque se déchaînent plaideurs chicaniers, juges compulsifs, fonctionnaires tatillons, législateurs dogmatiques, créanciers ou débiteurs obsessionnels. Tantôt, à l'inverse, c'est le trop peu de droit qui fait des ravages, soit qu'on l'exècre, comme Sade qui lui substitue une loi perverse, soit qu'on se ronge de son absence, comme Kafka qui n'en saisit que des bribes dénaturées.
Mais chacune de ces passions dangereuses n'est que l'envers pathologique de passions positives. Reste alors à faire le départ entre passions civiles et inciviles. Mobiliser les premières pour renforcer le lien social, et offrir un exutoire cathartique aux secondes.
Parmi bien d'autres, Aristophane, Cervantès, Shakespeare, Racine, von Kleist, Balzac, Dostoïevski, et Camus sont appelés à la barre des témoins.
Juriste et philosophe, François OST est professeur émérite invité de l'Université Saint-Louis à Bruxelles ; il est membre de l'Académie royale de Belgique et fondateur de l'Académie de théorie du droit. Auteur d'une vingtaine d'ouvrages, il se consacre désormais au courant « droit et littérature ». Parmi ses publications, on citera Raconter la loi (O.Jacob, 2004), Sade et la loi (O.Jacob, 2005), Shakespeare, la comédie de la loi (Michalon, 2012).
De 1988 à 1998, pendant une décennie, le débat européen s'est concentré sur la création et la mise en place de l'Union économique et monétaire, avec une monnaie unique : l'euro. Longtemps cette ambition ancienne parut hors de portée. La faiblesse du système monétaire précédent, le contexte international et la volonté politique ont néanmoins permis d'aboutir. Les décisions prises à cette époque exercent leur influence aujourd'hui dans notre vie quotidienne. Établir ce que disaient les acteurs, ce qu'ils pensaient peut-être, ce qu'ils espéraient, ce qu'ils ont dit depuis, mérite notre intérêt.
Philippe de Schoutheete, diplomate belge, a été ambassadeur à Madrid, directeur général de la politique au ministère des Affaires étrangères puis représentant permanent auprès de l'Union européenne de 1987 à 1997. Il a participé à la rédaction du Rapport Tindemans, à la négociation de l'Acte unique et des Traités de Maastricht et d'Amsterdam. Il a été professeur à l'Université catholique de Louvain et au Collège d'Europe à Natolin. Il est membre de l'Académie royale de Belgique.
Imaginé en 1933, le Plan de Chicago visait à combattre la grande déflation américaine par une nationalisation de la monnaie. Il s'agissait d'en retirer la prérogative de création aux banques privées pour que la seule monnaie soit produite par la banque centrale. Armageddon financier pour les uns, restauration du privilège régalien de battre monnaie pour certains et prélude aux crypto-monnaies étatiques pour les autres, l'application de ce Plan aurait été la plus stupéfiante révolution monétaire de tous les temps. Son spectre flotte toujours sur le système financier mondial.
Membre de l'Académie royale de Belgique, Bruno Colmant est docteur en économie appliquée (ULB) et titulaire d'un M.Sc. (Purdue University, États-Unis). Il enseigne la finance appliquée dans plusieurs universités belges et étrangères.
Une série de défis pressants, crise économique, réchauffement climatique, renchérissement des prix céréaliers et terrorisme pour en citer quelques-uns, a éclipsé les questions de population de l'agenda international. Depuis une vingtaine d'années, les enjeux démographiques ne retiennent guère l'attention des décideurs politiques, des médias et du grand public. En outre, le sentiment prévaut qu'il est très difficile de modifier les évolutions démographiques ou qu'on ne peut le faire que de manière autoritaire. Cette idée est pourtant démentie par l'expérience des 60 dernières années dans de nombreux pays qui se sont attelés à résoudre leurs problèmes démographiques, malgré certains abus dans les premiers programmes de planification familiale. En fait, il est possible d'agir sur les évolutions démographiques au moyen de politiques basées sur les faits et ce, de manière efficace et respectueuse des droits de l'Homme. Il est même indispensable de le faire si l'on veut assurer un développement durable pour la planète.
Cet ouvrage décrit le paysage démographique contemporain, définit les politiques de population et examine les premières interventions en la matière. Il démontre ensuite pourquoi les questions démographiques sont devenues un enjeu mondial, avant de mesurer l'efficacité des politiques et d'examiner les nouveaux défis démographiques.
John F. May, démographe belge, est spécialiste des politiques de population.Il a travaillé pour la plupart des agences internationales actives dans le domaine de la population et de la planification familiale et a été pendant 15 ans démographe principal à la Banque mondiale. Il est l'auteur de World Population Policies: Their Origin, Evolution, and Impact (Springer, 2012). Il est Membre associé de l'Académie royale de Belgique, Classe Technologie et Société.
Un écart de comportement dans l'intimité d'une chambre d'hôtel peut, de nos jours, déclencher quasi instantanément un cyclone médiatique planétaire. Ce qui restera dans l'Histoire de cette « affaire DSK » n'est pas seulement la chute d'un homme mais aussi la particularité d'un système judiciaire aux yeux
duquel il ne s'agit pas d'invoquer un quelconque régime d'exception.
Le choc produit dans les mentalités relevait surtout de la sévérité d'une procédure qui, frappant un Européen, était perçue par l'opinion sur cette rive de l'Atlantique comme l'affirmation insolente,
voire agressive, d'une conception de la justice. Mettant en présence les jurisprudences belges, françaises et américaines, Jean de Codt montre clairement combien la perception du délit peut différer d'une société et d'une tradition à l'autre. Il ne tire pas de cet exercice ni rejet radical ni approbation affichée de l'une ou de l'autre ; il lui arrive par contre de préconiser, en historien du droit qu'il est, un retour aux sources.
Ancien substitut du procureur du Roi à Bruxelles et substitut du procureur général près la cour d'appel de Bruxelles, Jean de Codt a été nommé, depuis le 20 mai 1997, conseiller à la Cour de cassation de Belgique puis président de la chambre pénale de la Cour. Il enseigne également aux Facultés universitaires Saint Louis, à l'École régionale et intercommunale de police et à la Haute École Paul-Henri Spaak. Enfin, il est également vice-président à la Cour de Justice Bénélux et président de la chambre française du Conseil national de discipline de l'ordre judiciaire.
Le droit global n'est ni lointain ni universel. Il se crée sous nos yeux. Il ne correspond ni à la main de fer d'un hypothétique Etat mondial ni à la main invisible des marchés globalisés. Il se tisse et se défait chaque jour par l'action de milliers de mains, plus ou moins habiles, en lutte pour faire prévaloir leurs intérêts et leurs valeurs. Il affecte et concerne non seulement les gouvernants et les juristes, mais chacun de nous, travailleur, consommateur, militant ou citoyen.
Dans ce Petit manuel pratique de droit global à l'usage de tous, le lecteur trouvera quelques conseils pour survivre à la « course vers le bas » en train de détruire les règles existantes et s'orienter dans la jungle des normes nouvelles. Il apprendra les prises de base de la lutte pour le droit en milieu non souverain et les techniques de bricolage des nouveaux dispositifs de gouvernance. Il verra comment utiliser les multiples ressources de la ruse pour tenter de maîtriser ce qui est plus fort et le contraindre à devenir plus juste.
Benoit Frydman est professeur à l'Université libre de Bruxelles et à Sciences Po Paris. Il est président du Centre Perelman de philosophie du droit et membre de l'Académie royale de Belgique.
La Belgique a-t-elle encore un sens ? Dans sa configuration actuelle, répond-elle aux préoccupations des hommes et des femmes de notre temps ? Est-elle en mesure de s'intégrer dans une Europe qui s'interroge, elle aussi, sur ses contours, ses structures et ses modes de fonctionnement ?
L'État Belgique s'efforce de répondre à ces questions. Il examine le passé. Il envisage le présent. Il évoque sans complaisance les scénarios de l'avenir, au sein ou en dehors de l'État.
L'ouvrage n'est écrit ni par Candide, ni par Cassandre. Il s'adresse au citoyen. Il l'invite à faire preuve de lucidité. Il l'encourage à prendre ses responsabilités. En espérant qu'il ne cède pas aux désenchantements de l'heure. Ni ne cultive « le chagrin des Belges. »
Professeur émérite et ancien doyen de la Faculté de droit de l'Université catholique de Louvain, Francis Delpérée est membre de l'Académie royale de Belgique et de l'Institut de France. Il préside l'Académie internationale de droit constitutionnel. Il a été sénateur de 2004 à 2014. Depuis lors, il est membre de la Chambre des représentants.
Nos sociétés semblent aujourd'hui se caractériser par deux évolutions : d'une part, elles vivent un extraordinaire développement des « techno-sciences » et, d'autre part, elles ont atteint un effarant niveau de complexité.
Ces deux tendances conjuguent leurs effets pour conduire à une sorte d'effacement des responsabilités. Mais quelles responsabilités ? Celles, individuelles, du médecin, de l'élève, du consommateur ? Ou celles, collectives, des citoyens, des politiques, des États ? Et quels sont les impacts de ces constats dans les domaines technique, économique, juridique, politique ou éthique ?
Philippe de Woot est juriste et économiste, Professeur à l'Université catholique de Louvain, Membre de l'Académie royale de Belgique et correspondant de l'Institut de France. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages prônant une réflexion morale sur l'innovation technologique et une orientation plus responsable des stratégies d'entreprises.
L'histoire des juristes belges de droit international n'a jusqu'ici été l'objet d'aucune étude synthétique et l'intégration de l'histoire du droit international à la réflexion en sciences humaines en est encore à ses commencements. L'approche que propose ce livre, s'écartant des chemins classiques des points de vue purement juridique ou philosophique, est par conséquent pionnière. Cette réflexion, historique par sa méthode et ses enjeux, qui se veut ouvertement interdisciplinaire (histoire, droit, sociologie), appartient à l'histoire des relations internationales, dans la mesure où le rapport au droit international représente une des grandes données conditionnant la manière d'être au monde d'un pays.
Cet ouvrage émet l'hypothèse que la Belgique neutre a constitué un laboratoire conceptuel, institutionnel et intellectuel sui generis d'un droit international public en voie d'institutionnalisation, de 1869 - année de fondation de la première revue scientifique du domaine - à 1914. Il est enfin à même de nous informer sur les caractéristiques de ce milieu professionnel, concerné au premier chef par l'acte inaugural de la guerre, sur ses pratiques, ses codes, ses réseaux internationaux, la position des juristes mais aussi, en négatif, de nous renseigner sur un aspect méconnu de l'image de la Belgique et de sa position dans la hiérarchie internationale, à savoir sa contribution au droit international.
Vincent Genin est docteur en histoire contemporaine de l'ULiège, chercheur postdoctoral du FWO à la KU Leuven et élève à l'École Pratique des Hautes Études (Ve section, Paris). Spécialisé en histoire des relations internationales, il consacre une part de ses travaux à l'histoire des courants intellectuels du xxe siècle. Auteur de plus de cinquante publications, il a soutenu une thèse sur les juristes belges de droit international, distinguée par le Prix Jean-Baptiste Duroselle et, pour son livre Incarner le droit international (1914-1940) paru en 2018, il a reçu le Prix Daniel Strasser de l'Institut de France.
Environ 35 ans après les autres pays moins développés, les niveaux élevés de mortalité et de fécondité des 48 pays d'Afrique subsaharienne (ASS) ont commencé à baisser. Le démarrage tardif de la transition démographique dans la région, son rythme lent et le maintien d'une croissance démographique supérieure à 2,5% par un pendant plus de 50 ans font de la transition démographique de l'ASS un phénomène unique en comparaison des autres transitions observées ailleurs dans le monde.
Avec le début de la baisse de la fécondité et les meilleures performances économiques de l'ASS entre 2000 et 2014, de nombreux pays d'ASS ont cru qu'ils pouvaient capter un premier dividende démographique et de devenir des économies émergentes - un processus que nombre de pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est ont été réalisés entre 1970 et 2000. Les données disponibles pour l'ASS et le contraire que sa forte croissance démographique depuis les années 1960 a eu des effets négatifs sur la croissance de son PIB par tête. Par ailleurs, il n'y a actuellement que quatorze pays de l'ASS, représentant 20% de la population de l'ASS, qui remplissent les conditions initiales nécessaires pour bénéficier d'un premier dividende démographique. Malheureusement, la pandémie du Covid-19 va gravement compromettre les perspectives économiques de l'ASS.
Ce livre analyse les défis que les pays de l'ASS doivent affronter pour répéter le miracle économique de l'Asie de l'Est et du Sud-Est. À ce jour, la majorité des pays d'ASS sont à une phase critique de leur développement. En effet, les prochaines étapes détermineront si, oui ou non, les pays de l'ASS seront en mesure d'accélérer leur transition démographique, de capter un premier dividende démographique et de devenir des économies émergentes.
John F. May est professeur de recherche à la Schar School of Policy and Government, George Mason University, Arlington, VA, États-Unis. Il a obtenu son doctorat en démographie de l'Université de Paris-V (Sorbonne). Il est spécialiste des politiques de population et de la démographie de l'Afrique subsaharienne et a travaillé sur des projets de population et de développement à travers le monde pour la plupart des organisations internationales.
Jean-Pierre Guengant est Directeur de recherche émérite à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), rattaché à l'Université de Paris-I (Panthéon-Sorbonne). Il possède un doctorat en développement économique de l'Université de Clermont-Ferrand, France. Ses travaux récents portent sur le dividende démographique et l'émergence de l'Afrique subsaharienne.
About 35 years later than in the other less developed countries, high mortality and fertility levels have started to decline in the 48 countries of sub-Saharan Africa (SSA). The late completion of the demographic transition in the region, its slow pace, and its population growth rates over 2.5% per year for more than 50 years, render the SSA demographic trajectories very different from the transitions experienced elsewhere in the world.
With the onset of the fertility decline and better economic performance in SSA between 2000 and 2014, most SSA countries thought that they would be able to capture a first demographic dividend and become emerging economies - a process that many East and Southeast Asian countries achieved between 1970 and 2000. However, available data indicates that since the 1960s the rapid population growth in SSA has had negative effects on the growth of its GDP per capita. Moreover, so far there are only fourteen SSA countries, representing 20% of the SSA population, that meet the initial conditions needed to benefit from a first demographic dividend. This volume analyzes the challenges that the SSA countries will need to address in order to replicate the East and Southeast Asian economic miracle. The majority of the SSA countries are at a critical stage in their development. Indeed, the next decades will determine whether or not the SSA countries will be able to accelerate their demographic transition, capture a first demographic dividend, and become emerging economies.
John F. May is a Research Professor at the Schar School of Policy and Government, George Mason University, Arlington, VA, USA. He earned his Doctorate in Demography from the University of Paris-V (Sorbonne). He is a specialist of population policies and the demography of sub-Saharan Africa and has worked on population and development projects around the world for most international organizations.
Jean-Pierre Guengant is Emeritus Director of Research at the Research Institute for Development (IRD), presently attached to the University of Paris-I (Panthéon-Sorbonne). He holds a Doctorate in Development Economics from the University of Clermont-Ferrand, France. His recent work focusses on the demographic dividend and the emergence of sub-Saharan Africa.
La crise a mis à vif les déséquilibres économiques de nos sociétés européennes. Les prochaines années auront un parfum de crépuscule car l'État-providence risque de devoir se transformer en État-banquier. Il devra aussi reformuler ses propres systèmes sociaux. Nos communautés traverseront donc un profond changement de modèle, touchant à la trame de nos valeurs collectives.
Ceci ramène à un des grands défis de nos communautés européennes : la répartition des richesses, c'est-à-dire l'alignement des intérêts privés et des bénéfices sociaux. Cet opuscule rassemble des questionnements et des intuitions relatifs à la crise économique contemporaine, et plus particulièrement à l'endettement public, à l'impôt et à la monnaie qui formulent conjointement la représentation de l'État.
Bruno Colmant est Docteur en Économie Appliquée (ULB). Il enseigne la finance appliquée et l'économie dans plusieurs institutions universitaires belges (Solvay Business School, Louvain School of Management et Vlerick Business School) et étrangères. Il est membre de la Classe Technologie et Société de l'Académie royale de Belgique
Comme jamais auparavant, le musée s'est popularisé, partout à travers le monde. Du temple réservé aux initiés il y a encore cinquante ans, il s'est largement ouvert à la société et se définit maintenant à partir du rôle qu'il peut jouer en son sein. Alors que les enjeux économiques se sont immiscés dans le débat, la notion même de patrimoine (industriel, naturel, immatériel...) se déploie dans des perspectives totalement inédites.
Partant d'une recherche sur l'histoire de l'institution et d'une observation constante de ces lieux depuis de nombreuses années, l'auteur s'interroge sur les similitudes que l'on peut observer entre la fréquentation des musées et celle des églises ou des temples : similarité de l'architecture, expérience initiatique, chemins de pèlerinage, rapport au sacré... Quels liens le musée entretient-il avec le religieux ? Existerait-il une religion spécifique, dont le musée serait le seul lieu de culte ?
François Mairesse est Professeur d'économie de la culture et de muséologie à l'Université de Paris 3 - Sorbonne nouvelle. Il est rattaché au Centre de recherche sur les liens sociaux et enseigne également la muséologie à l'École du Louvre. Ancien directeur du Musée royal de Mariemont (Belgique), il est président du comité international pour la muséologie du Conseil international des musées (ICOM). Ses recherches portent sur la définition de la muséologie et l'exploration des frontières du champ muséal, la gestion des musées et, notamment, la logique du don. Il a été élu membre de la Classe Technologie et Société de l'Académie royale de Belgique en 2009.
L'origine étymologique latine du mot « monnaie » corres- pond au verbe monere, qu'on traduit par « avertir ». La monnaie ramène aussi au temple de la Moneta où les pièces étaient frappées à Rome. La légende véhicule que ce temple, dédié au culte de Junon, archétype de la mère cosmique et déesse de la fécondité et de la reproduction, fut bâti à l'endroit où les oies du Capitole, qui prévinrent de l'inva- sion de Rome par les Gaulois au quatrième siècle avant Jésus-Christ, étaient parquées. Junon reçut le surnom de Moneta (qui « avertit ») car elle aurait averti les Romains d'un tremblement de terre.
La question monétaire se ramène peut-être à cette interrogation sémantique : de quel cataclysme la monnaie, ultime convention socio-étatique, avertit-elle, tandis que sa circulation et sa fécondité sont conditionnées par sa propre reproduction ? Cet opuscule rassemble plusieurs textes concernant cette interrogation.
Bruno Colmant est ingénieur commercial et Docteur en Sciences de Gestion. Il enseigne l'économie appliquée dans plusieurs institutions universitaires belges et étrangères. Il est membre de la Classe de Technologie et Société de l'Académie royale de Belgique.
Le développement économique trouve sa source dans les ruptures et non dans les équilibres. La concurrence qui compte réellement est la concurrence par innovation, celle qui frappe les produits et les services existants, non pas à la marge mais dans leur existence même. Ce type de concurrence agit par destruction créatrice.
Il est nécessaire de remettre l'innovation au centre du débat. Comme science humaine, l'économie ne doit pas seulement s'occuper de la meilleure utilisation des ressources rares mais aussi mieux comprendre et expliquer la création du progrès matériel et ses conséquences sur la société.
Philippe de Woot est juriste et économiste, Professeur à l'Université catholique de Louvain, Membre de l'Académie royale de Belgique et correspondant de l'Institut de France. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages prônant une réflexion morale sur l'innovation technologique et une orientation plus responsable des stratégies d'entreprises.
Depuis le début de la crise économique qui s'est abattue avec violence sur le monde, de nombreuses voix s'élèvent pour mettre l'accent sur la nécessité et l'urgence d'enrayer le processus de désindustrialisation en Europe. L'enjeu : éviter la montée du chômage et de manière plus générale la paupérisation du continent.
La Wallonie n'échappe pas à cette menace. Pourtant au cours des dernières années, notre région a montré des signes clairs de redressement économique.
Notre région a-t-elle un avenir ? Sur quelles bases et avec quels atouts construire un renouveau ? Quels axes de développement privilégier et vers quelle économie s'orienter ? Comment y arriver ?
Des questions capitales. Une tentative modeste de propositions basées sur un long vécu dans l'industrie.
Jacques Pélerin est ingénieur (Université de Liège), docteur en Sciences appliquées (Université des Sciences et des Techniques de Lille) et diplômé en gestion (Université catholique de Louvain). Il est Président du Comité exécutif du GRE, Professeur invité à HEC-École de gestion de l'Université de Liège et Membre de l'Académie royale de Belgique.