Les premiers missionnaires débarqués au Brésil sont confrontés à un curieux paradoxe : alors que les Tupimamba acceptent volontiers la doctrine chrétienne et se convertissent, ils ne renoncent pas pour autant à leurs coutumes féroces, au cycle infernal des guerres intertribales, au cannibalisme et à la polygamie. Cette apparente inconstance, cette oscillation entre respect de la nouvelle religion et oubli de sa doctrine, entraîne finalement les Européens à déclarer que les Tupinamba sont fondamentalement sans religion, incapables de croire sérieusement en une quelconque doctrine. Dans cet essai, le célèbre anthropologue brésilien Eduardo Viveiros de Castro, figure tutélaire des études actuelles en ethnologie amazonienne, revisite les sources du XVIe siècle pour restituer les enjeux de cette « inconstance de l'âme sauvage », en laquelle se disputeraient deux manières fondamentalement différentes de penser le monde et la société. Il nous invite à remettre en cause, dans une perspective à la fois historique et anthropologique, le rapport entre culture et religion.
Analyser et déconstruire « dix mythes sur les Juifs » en dix courts chapitres accompagnés d'illustrations et caricatures percutantes : telle est la réussite de l'historienne Maria Luiza Tucci Carneiro. Des « Juifs déicides » aux « Juifs qui manipuleraient aujourd'hui la première puissance mondiale », ces dix récits mensongers destinés à « faire croire » sont en réélaboration constante et circulent à travers le temps et l'espace. Ils traduisent et nourrissent aussi bien l'antique antijudaïsme que l'antisémitisme et l'antisionisme contemporains.
Dans le parloir d'un couvent de religieuses de Recife, un journaliste français, Roger Bourgeon, a rendez-vous avec Dom Helder Camara. Ce qui anime cet être passionné, tendrement véhément dans chacune de ses paroles et dans chacun de ses actes ? Les actes et les paroles mêmes de Jésus de Nazareth. Pendant plusieurs heures, plusieurs après-midi, le scénario est le même : le journaliste lit un passage des évangiles et, après un silence, " Dom Helder parle du Seigneur et, souvent, avec le Seigneur ". Publié pour la première fois en 1985, ce livre a été réalisé à partir des enregistrements de ces rencontres exceptionnelles à la fin des années soixante-dix.
Manuel Antunes, jésuite portugais, est né en 1918 et mort en 1985. La traduction d'un choix de textes proposée ici permettra la découverte, par les lecteurs francophones, d'une oeuvre absolument considérable, et encore largement méconnue, pour plusieurs raisons. D'abord parce qu'elle n'a jamais été traduite. Ensuite, parce qu'elle est faite d'une immense constellation d'écrits qui n'ont jamais été réunis par leur auteur lui-même dans de véritables " livres ". Manuel Antunes fut un homme d'une très vaste culture (comme en témoigne nombre des articles réunis dans ce volume, sur Pascal, sur Martin Heidegger, sur l'histoire politique et religieuse du Portugal et de l'Empire portugais), mais qui, comme d'autres religieux de sa génération en Europe ou en Amérique, avait choisi d'être une sorte de journaliste de son temps, fondant et animant l'une des plus grandes revues de la Compagnie de Jésus, Broteria, collaborant à de nombreuses autres publications, souvent sous pseudonymes (on peut faire de lui un Pessoa jésuite). Enfi n et surtout, parce que c'est une oeuvre rebelle, indomptable : d'une attention prodigieusement aiguë à la société de son temps, dont il fut un surprenant sociologue, il en est aussi un critique sévère. Il poursuit les errements des sociétés démocratiques modernes tout en en épousant avec une empathie peu commune les respirations, les interrogations, les angoisses. Cette trajectoire, qui a traversé le XXe siècle, nous arrive aujourd'hui toute neuve de l'humanité intraitable qui est la sienne. La lecture de ces pages sera, certainement, une révélation.
En 1917, trois petits bergers portugais virent une femme enveloppée de lumière qui leur confia un secret intéressant le monde entier et leur annonça des phénomènes qui se produiraient dans le ciel et qui, en effet, furent observés par des milliers de personnes croyants et incroyants. Depuis, Fatima est devenue un centre de pèlerinage mondialement connu.
Quand un message d'amour devient un succès de librairie sans précédent...Agapè est le mot grec pour l'amour divin, inconditionnel et spirituel, s'ajoutant à Éros, l'amour physique, Storgê, l'amour familial, et Philia, l'amitié. C'est le terme utilisé par les chrétiens pour décrire l'amour de Dieu envers les hommes. Dans cet ouvrage vendu à des millions d'exemplaires au Brésil, le père Marcelo Rossi parle de l'amour Agapè en s'inspirant d'extraits de l'Évangile de saint Jean. Son propos n'est pas d'expliquer l'Évangile, mais de nous inviter à la réflexion et à la prière, de nous faire comprendre ce qu'est l'Agapè, l'amour de Dieu qui donne son sens à la vie. À travers ses commentaires, Marcelo Rossi aborde les questions de l'amour, de la tolérance, de l'humilité et du pardon. Avec l'épisode des Noces de Cana, il pointe le rôle essentiel de Marie, femme attentive aux inquiétudes et aux besoins de ses enfants qui porte en elle l'Agapè, l'amour sans limites, l'amour qui ne demande rien ; avec le miracle de la multiplication des pains, c'est l'amour en action : donner l'hospitalité à ses frères est une part essentielle du christianisme ; avec l'histoire de la femme adultère, Marcelo Rossi montre qu'une société sans miséricorde est une société de condamnations, sans émoi : jeter des pierres c'est ne pas comprendre le concept chrétien de l'amour... Amour, tolérance, humilité, pardon... Cet ouvrage n'est pas destiné qu'à un public catholique et croyant. Les valeurs prônées par Marcelo Rossi sont universelles, elles nous aident à vivre mieux, à aimer mieux et à être heureux. À contre-courant de la violence et de l'individualisme de la société actuelle, elles donnent un sens à notre vie.