Wilhelm est né à Ulm en Allemagne en 1954, c'est un bébé souffrant d'abandon, un enfant ingérable surnommé "Willy bain-de-sang".
Après bien des placements en familles d'accueil, puis en foyers, il descend dans un esclavage du mal sous toutes ses formes : meurtres, braquages de banque, vols en tous genres, bagarres sans nombre. Arrêté, il est condamné à une longue incarcération.
En prison, pour fumer en cachette, il ruse en utilisant les pages de la Bible pour s'en rouler une. Dieu ? Il n'y croit pas un instant... Pourtant, sa vie va basculer.
Un témoignage hors norme, un itinéraire détonnant de rebondissements, de haine, de pardon, de révolte, d'abandon et de courage. Un livre coup de poing.
Le Commentaire de Carl G. Jung sur le traité taoïste du Mystère de la Fleur d'Or constitue dans son oeuvre une étape cruciale : il inaugure sa recherche, aujourd'hui devenue incontournable, sur les civilisations orientales, et annonce quelques-uns des grands thèmes privilégiés comme "l'âme" ou la quête d'une "conscience totale" - à partir desquels va se structurer dorénavant la psychologie des profondeurs. Ce commentaire est ici accompagné de dessins chinois et de "mandalas européens" sélectionnés par Jung, ainsi que de certains textes - dont une remarquable préface au Yi King - qui jalonnèrent son exploration de la spiritualité chinoise traditionnelle.
Près d'un demi-siècle après sa mort le 10 décembre 1968, Karl Barth, l'une des plus grandes voix de la théologie chrétienne au siècle dernier, fascine et rebute toujours et encore. Son oeuvre si vaste donne le tournis et a de quoi effrayer toute personne qui cherche une porte d'entrée. Comment accéder à cette figure et à cette pensée toujours en mouvement? Christiane Tietz propose la piste biographique, avec une grande maestria et sans passer sous silence les zones d'ombre du pasteur et professeur bâlois, notamment son « ménage à trois » durant les dernières décennies de sa vie.
Suivre l'existence et la réflexion du théologien devient alors à la fois aisé et passionnant. À celles et ceux qui se demandent comment faire de la théologie après les grands cataclysmes du XXe siècle et au moment où les institutions ecclésiastiques s'inquiètent de leur avenir, Karl Barth n'apporte pas de solution toute faite, mais indique comment continuer de chercher à comprendre l'Évangile au milieu de très graves crises. Faire de la théologie, c'est tout à la fois s'ériger contre tout ce qui défigure l'être humain, et c'est aussi, plus fondamentalement encore, s'orienter toujours à nouveau vers le «oui» de Dieu vis-à-vis du monde et de l'humanité.
« Que Dieu tout-puissant daigne envelopper notre oeuvre de sa grâce, forger en nous une volonté juste, bénir notre discernement
et nous rendre heureux dans la confiance de nos peuples. Amen. »
Tenus lors d'un discours radiodiffusé en 1933, ces propos d'Adolf Hitler illustrent toute l'ambiguïté du régime hitlérien à l'égard du christianisme: le nazisme était-il une idéologie fondamentalement hostile à la religion chrétienne ou a-t-il au contraire su exploiter les tendances les plus profondes de l'âme religieuse allemande? Quant aux Églises chrétiennes, ont-elles été ces lieux de résistance au totalitarisme dont les historiens d'après-guerre ont si volontiers chanté les louanges, ou bien n'ont-elles été finalement que l'un des nombreux rouages d'une société dévouée tout entière à son Fu hrer?
Ce sont ces questions que l'historien allemand Christoph Strohm aborde dans ce petit livre, devenu un classique outre-Rhin depuis sa publication en 2011. Sans compromission mais sans non plus entamer le procès des acteurs historiques, son propos se veut également une introduction simple d'accès à cette page sombre de l'histoire du christianisme au XXe siècle.'occasion de ses 65 ans, des amis de Michel Deneken
« Ce livre se veut une porte d'entrée à mes deux précédents ouvrages consacrés à la figure et au message de Jésus de Nazareth. J'ai cherché à interpréter, en dialoguant avec des exégètes d'hier et d'aujourd'hui, ce que Matthieu et Luc racontent, au début de leurs évangiles, sur l'enfance de Jésus.
Une interprétation juste, selon moi, requiert deux étapes. D'abord, il faut se demander ce qu'ont voulu dire, à leur époque, les auteurs de ces textes - c'est la composante historique de l'exégèse. Mais il ne faut pas laisser le texte dans le passé. La seconde question doit être : « Ce qui est dit est-il vrai ? Cela me regarde-t-il ? Et si cela me regarde, de quelle façon ? »
Je suis bien conscient que toute interprétation reste en deçà de la grandeur du texte biblique. J'espère que ce petit livre, malgré ses limites, pourra aider de nombreuses personnes dans leur chemin vers et avec Jésus. »
Benoît XVI
En plus des quatre évangiles bibliques, il existe de nombreux textes sur Jésus écrits au début du christianisme qui n'ont pas trouvé leur place dans la Bible. En particulier les Évangiles de l'enfance, qui ont marqué durablement la piété chrétienne liturgie, traditions festives, représentations picturales. D'autres textes, comme l'Évangile de Thomas, n'ont été redécouverts qu'au XXe siècle. Jens Schrter décrit les écrits apocryphes les plus importants sur Jésus, éclaire leur relation avec les évangiles canoniques et explique leur signification pour l'histoire du christianisme.
La parole de Maître Eckhart : un patrimoine spirituel puissant pour le monde d'aujourd'huiMaître Eckhart (1260-1326), moine dominicain allemand, assura des fonctions très importantes dans son ordre et fut en même temps un infatigable prédicateur. Il est sans doute le plus grand mystique du christianisme, dont l'influence sur la spiritualité occidentale et la philosophie a été immense.
D'une profondeur spirituelle incroyable et d'une audace géniale, il nous a légué un patrimoine important de sermons en langue allemande destinés à un public assoiffé de spiritualité dans des temps troublés. C'est surtout là, dans ses sermons en allemand, que se montre la puissance de sa parole et de son expérience.
Laurent Jouvet, familier de longue date de ces textes, en donne ici une traduction en langage actuel et accessible, et restitue sa dimension à la fois poétique et spirituelle, loin des traductions au vocabulaire théologique médiéval difficile.
Chaque sermon est accompagné d'un résumé et d'un commentaire qui nous en dévoile le sens de manière limpide.
Une postface lumineuse nous présente l'essentiel de la spiritualité eckhartienne.
Cette nouvelle traduction du maître de l'école dite Rhénane fera date pour tous ceux qui aiment Eckhart ou qui veulent le découvrir, donnant accès à l'expérience qu'il décrit sans cesse.
Dans son nouvel ouvrage définitif et monumental sur Benoît XVI, son biographe Peter Seewald a découvert des éléments nouveaux sur la vie et le caractère du pape émérite, notamment son rôle dans le Concile Vatican II, « extrêmement important ». Le visage de Benoît XVI nous est révélé dans ces lignes trés bien documentées, laissant entrevoir enfin l'humanité d'un homme qui aura marqué notre siècle. La voix de Peter Seewald se fait entendre, sa biographie tend à transmettre au lecteur la vérité de ce que lui-même a découvert à travers toutes ces heures passées à récolter minutieusement les témoignages et anecdotes sur ce grand théologien.
Thèmes du tome II :
o Ses années de professorat en Allemagne.
o Ses combats dans une Église vacillante.
o Son rôle auprès de Jean-Paul II.
o Le premier pape du troisième millénaire.
o Sa renonciation et sa démission.
o La mission du pape émérite.
L'auteur :
Peter Seewald, né en 1954 en Bavière, à Bochum, est un écrivain et journaliste allemand. Il est rédacteur en chef du journal Der Spiegel, puis journaliste pour le journal Stern, il travaille ensuite pour la revue Süddeutsche Zeitung. Il vit et travaille à Munich. En 1993, son journal l'envoie auprès du cardinal Ratzinger. Écrivain et confident pendant plus de 25 ans, il noue une relation privilégiée avec Joseph Ratzinger. De leurs entretiens sont nés plusieurs ouvrages : Le Sel de la terre (1996), Dieu le monde (2000), Lumière du monde (2010) et Dernières conversations (2016), tous traduits en plusieurs langues et aujourd'hui devenus best-sellers.
La primauté du mot comme origine du sacré prend une importance particulière dans la tradition juive. Dans ce texte lumineux, Gershom Scholem montre comment la mystique juive a relié le nom et la révélation. Ce que d'autres religions accordent à l'image sacrée, représentation du divin, le judaïsme le confie à la parole, à l'invocation. Pour la Kabbale, la Création émane du nom de Dieu, toute chose ayant été créée à partir des 22 lettres de l'alphabet. Ainsi, le travail sur la langue devient la tâche principale de la mystique juive. À l'origine de chaque forme linguistique est, précisément, le nom de Dieu, dont les variations infinies intéressent la science prophétique : un art combinatoire vertigineux à même de faire de la langue de la raison un langage sacré.
Gershom Scholem (1897-1982) a édité et diffusé les grands textes de la Kabbale et conféré à l'étude du mysticisme juif le statut de discipline à part entière. Il est l'auteur de nombreux ouvrages consacrés à l'histoire et à la philosophie religieuse du judaïsme : Les Grands Courants de la mystique juive, Les Origines de la Kabbale ou encore La Kabbale et sa symbolique. Il fut lié d'une profonde amitié avec Walter Benjamin, qu'il rencontre pour la première fois dans un café de Berlin.
La Bible réunit des écrits très différents, datant de plusieurs millénaires, et pourtant elle se présente sous la forme d'un seul et même livre. Comment cette oeuvre extraordinaire a-t-elle vu le jour?
Pas à pas, deux éminents chercheurs en sciences bibliques, Konrad Schmid et Jens Schrter, décryptent comment des récits anciens, des chants, des proverbes de sagesse et des lois, mais aussi des lettres adressées aux premières communautés chrétiennes et des récits sur Jésus ont, dans un long processus, donné naissance aux saintes Écritures des juifs et des chrétiens, qui sont lues dans le monde entier.
Un livre qui fait le point sur les dernières recherches et propose une formidable vue d'ensemble afin de mieux comprendre comment la formation de la Bible a eu lieu.
« Dieu n'est pas un chic type » ... et heureusement : qui donnerait ne serait-ce qu'un quart d'heure de sa journée pour un Dieu aseptisé, gentil et terriblement ennuyeux ? Pourquoi alors avons-nous délaissé un Dieu infiniment beau, bon, exigeant et tout-puissant pour lequel tant d'hommes et de femmes ont tout quitté et tout enduré, jusqu'à donner leurs vies ?Sans détour, Ulrich Lehner nous amène avec une étonnante facilité à (re)découvrir ce Dieu que nous ne connaissons plus. Il casse l'image trop souvent répandue d'un Dieu frelaté qui n'attire plus les foules. Il plaide avec passion pour « reconquérir le Dieu qui apparaît à Moïse dans le buisson ardent, qui parle à travers les ânes, qui bannit les démons d'un troupeau de porcs, qui jette Saul de son cheval, et apparaît à saint François». En contemplant le Dieu de la Bible, le seul qui peut saisir notre âme, on ne peut que vouloir chercher à le rencontrer et se faire proche de lui, dès aujourd'hui.
Un ouvrage salvateur et lumineux.
« Dieu n'est pas un chic type est un livre incontournable pour les parents, les éducateurs religieux et les simples fidèles qui veulent se libérer de la divinité en pullover issue de la culture pop américaine et rencontrer la grandeur radicale de Dieu. »Rod Dreher
Originaire de Bavière, le professeur Ulrich Lehne enseigne avec passion l'histoire et la théologie à l'université Notre-Dame (États-Unis). Membre de l'Académie européenne des sciences et des arts, il est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages, traduits dans de nombreux pays.
Dans cet ouvrage d'abord présenté comme thèse de doctorat en 1927, à l'âge de 21 ans seulement, Dietrich Bonhoeffer propose une réflexion théologique sur l'Église comme « communauté » (Gemeinde), comme groupe social convoqué par la parole de Dieu.
En dialogue fécond et critique avec divers travaux sociologiques de son temps (notamment Ernst Troeltsch), Bonhoeffer refonde la notion de «personne» afin de dépasser une conception abstraite de l'histoire et de la réalité concrète: le «je» individuel ou collectif est toujours confronté à un «tu» qui le sollicite et qui le constitue. Là où le protestantisme conçoit parfois la communauté ecclésiale comme facultative, Bonhoeffer présente cette dernière comme «le Christ existant comme communauté», comme lieu par excellence de la présence du Christ et de l'Esprit dans le monde. Karl Barth parlait à juste titre de cet ouvrage comme d'une « surprise théologique » (theologische Uberraschung), tant la maturité de l'auteur saute aux yeux. Bonhoeffer s'est appuyé sa vie durant sur les intuitions qu'il articulait dans cette première monographie.
Quel est le sens de la vie ?
Que deviennent les rêves ?
Existe-t-il un destin ou devons-nous le créer ?
À la mort brutale de son père, la vie conduit Tom en Andalousie, à Népenthès, un lieu mystique à l'abri des soucis. Accompagné de son âne, il y explore son Moi profond. Il commence à faire des rêves mystérieux où reviennent des images et
émotions de son enfance.
Débute alors un véritable parcours initiatique parsemé de révélations, mais aussi d'épreuves qu'il devra surmonter pour réaliser ses rêves et connaître le sens de la vie.
Une histoire brillante pour comprendre
qui nous sommes réellement.
Les Pouvoirs du sacré pose une question brûlante : celle de la place persistante du sacré et de la religion dans la vie sociale contemporaine. Ni une vision linéaire de la sécularisation comme déclin progressif et mondial de la religion, ni une compréhension mystique du " retour du religieux " ne conviennent pour appréhender ce phénomène complexe. Hans Joas parcourt, synthétise et discute les grands paradigmes qui ont été élaborés par la philosophie et la sociologie, depuis le xviiie siècle, pour penser la vie religieuse.
En discussion critique avec Max Weber, Joas construit une alternative au récit du " désenchantement du monde ". Il estime qu'une compréhension du devenir de la religion ne peut se séparer d'une interprétation des tensions entre le politique et le religieux, l'État et les Églises, qui ont paradoxalement créé des interstices dans lesquels les individus ont pu construire leur liberté et redéfinir leur vie en commun.
Il s'agit aussi d'un livre engagé en faveur d'un universalisme des droits de la personne qui se traduirait, au plan théologico-politique, par le double rejet des théocraties et des dictatures laïques, et par une mise en garde contre la tentation d'une " auto-sacralisation de l'Europe " contre l'islam.
Hans Joas est aujourd'hui l'un des plus éminents représentants de la sociologie des religions et de la " philosophie sociale " allemande, illustrées jadis par Max Weber ou Georg Simmel. Ont été traduits en français La Créativité de l'agir (Le Cerf, 1999), George Herbert Mead. Une réévaluation de sa pensée (Economica, 2007) et Comment la personne est devenue sacrée. Une nouvelle généalogie des droits de l'homme (Labor et fides, 2016).
Traduit de l'allemand par Jean-Marc Tétaz.
Avec les pontificats de Jean-Paul II et Benoît XVI, l'Église serait-elle, comme une vieille dame, atteinte d'ostéoporose ? Telle est en effet le diagnostic implacable que fait Hans Küng. Extérieurement, l'Église catholique est affectée par une crise sans précédent en Europe : absence de prêtres, départ massif de fidèles, absence de toute réforme du gouvernement romain, scandale de la pédophilie des prêtres, rigorisme moral insupportable, autoritarisme, restauration anté-conciliaire qui se dessine, traditionalisme liturgique, œcuménisme défaillant. Küng va aux causes profondes et lointaines de cette débâcle : un système romain – de puissance, de fermeture, d'arrogance – a fait son temps. Juridisme, cléricalisme, système de gouvernement médiéval, mentalité de croisade, méfiance envers la sexualité humaine, refus de toute réforme, mépris de la science aujourd'hui comme hier, refus de la démocratie – réservée aux autres –, goût du secret, haine du moderne, autocélébration et autoconservation internes qui se refusent à toute autocritique véritable : n'en jetez plus ! Il propose aussi toute une série de remèdes, car le mal ne lui paraît pas (encore) mortel, pour " guérir " l'Église catholique : des réformes pour être plus fidèle l'Évangile, et non pour faire plaisir à l'esprit du temps.
Hans Küng, jeune théologien brillant d'origine suisse, fut expert au Concile Vatican II (1962-1965) en même temps que Josef Ratzinger. Dernier livre de Hans Küng au Seuil : Faire confiance à la vie (2010).
Neuf jours dans l'infiniEn quelques secondes à peine, le corps d'Anke Evertz prit feu devant sa cheminée et, le voyant se transformer en torche vivante, elle réalisa soudain avec un étrange sang-froid : " Je suis en train de mourir ! "Hospitalisée pour de très graves brûlures, elle resta plongée dans le coma durant neuf jours. Ses proches et ses médecins s'attendaient au pire, mais ils ignoraient qu'Anke Evertz faisait le plus merveilleux voyage de sa vie. Dans les mondes spirituels où elle fut conduite, au-delà du temps et de l'espace, infiniment connectés à la Source de l'existence, elle reçut les réponses à toutes ses questions.Ce récit passionnant d'une aventure extraordinaire entre la vie et la mort nous ouvre des sphères de conscience inconnues : de fascinantes perspectives sur l'existence humaine et sur le sens de la vie. Surtout, il nous révèle de manière saisissante que notre perception n'est qu'une infime partie de l'abondance des réalités infinies.
Les thèses de 1523 et leurs commentaires sont de beaucoup le texte le plus important et le plus volumineux de Zwingli. Il est aussi le tout premier manifeste de ce qui allait devenir la branche proprement réformée du protestantisme. Enfin traduit en français, ce document laisse transparaître nettement ce qui a d'emblée distingué le courant réformé du courant luthérien. Zwingli l'a écrit en moyen haut allemand de l'époque, à destination de ses anciens paroissiens de Glaris, pour les mettre au courant des discussions et controverses qui avaient précédé la dispute au terme de laquelle Zurich est passé à la Réforme, et tenter de les y rallier à leur tour. Il l'a fait avec une liberté de ton, un mordant, voire une manière populaire de dire et envisager les choses qui font de ce document un témoin important et savoureux de ce qui s'est joué au XVIe siècle.
Eberhard Jüngel, éminent théologien de notre temps (né en 1934), se penche sur le thème de la mort. Cette thématique est d'abord envisagée dans une perspective anthropologique large, en dialogue avec la médecine et la philosophie, comme une « énigme ». Dans un second temps, Jüngel propose une réflexion biblique et théologique sur la mort comme « mystère ». Interroger la mort, c'est interroger la vie - notre vie. Qu'est-ce que la mort ? Une réalité à la fois tout à fait personnelle (notre mort), mais aussi tout à fait étrangère. Elle n'est toutefois pas que « ma » mort, mais aussi celle d'autrui : elle est un fait social, dont les incidences sur nous-mêmes sont indéniables. Théologiquement parlant, la mort de Jésus est l'événement de la rencontre entre l'être de Dieu et l'être de la mort : Dieu y assume la négation de la mort. Si la mort de Jésus-Christ a quelque chose à voir avec nous, c'est parce qu'elle concerne également Dieu : en Jésus, Dieu même n'en est pas indemne. Loin d'être « réconcilié » par la crucifixion de Jésus, au sens où Dieu passerait de la colère au pardon, Dieu ôte à la mort sa puissance de négation et de séparation, donnant à l'être humain d'avoir part à sa vie même. D'abord paru en 1971, dans le contexte des théologies de la « mort de Dieu », cet ouvrage, très lu dès sa parution mais jamais traduit jusqu'ici en français, n'a rien perdu de sa pertinence
L'Europe de la paix peut-elle être un lieu vide de toute spiritualité ? Loin de la fausse querelle sur ses " racines chrétiennes ", l'un des grands théologiens d'aujourd'hui montre comment le Vieux Continent a besoin d'un christianisme réinventé pour trouver une nouvelle jeunesse. Dans ses discours devant le Parlement européen et le Conseil de l'Europe, le pape François n'a pas hésité à esquisser l'image d'une Europe blessée, qui traverse une profonde crise de confiance et d'espérance. Le christianisme est, lui aussi, concerné par cette crise : sa force d'inspiration semble être affaiblie.
Comme l'Europe, il se trouve devant l'alternative : dissolution ou réforme. Christoph Theobald relève ce défi, le prenant pour point de départ d'une traduction contemporaine du croire, espérer et aimer, offert par la tradition biblique et chrétienne. Il se laisse guider par la question : comment témoigner aujourd'hui d'une espérance commune et comment laisser advenir une confiance mutuelle ? Ses réflexions le conduisent à comprendre l'être chrétien comme une manière de vivre selon une sainte hospitalité, susceptible de produire de la confiance, d'engendrer de l'espérance et d'offrir à une Europe blessée une nouvelle force de vie.
Comment un théologien catholique peut-il, ose-t-il, défendre l'idée d'une " aide à mourir ", appelée aussi " suicide assisté " ou " accompagné ", ou encore " euthanasie " ?
Précisément au nom de sa foi ! " Justement parce que je crois en une vie éternelle, j'ai le droit, le moment venu, de décider quand et comment je vais mourir. " C'est comme croyant que Hans Küng défend une fin de vie digne de l'homme, de son humanité. " Un Dieu qui interdirait à l'homme de mettre fin à sa vie quand la vie lui fait porter durablement des fardeaux insupportables ne serait pas un Dieu amical à l'homme. "
Hans Küng parle pour lui-même et ne veut rien imposer à personne. Mais avec beaucoup de délicatesse et de nuances, il revendique, pour ceux qui n'en peuvent plus de vivre, le droit de partir quand ils l'ont souhaité, en toute clarté et lucidité.
Ce livre est aussi un parcours simple et éclairant sur le " changement de paradigme " où nous sommes engagés aujourd'hui dans notre compréhension de la vie et de la mort humaines.
Hans Küng, né en 1928, est un théologien catholique mondialement connu pour ses prises de position contestataires et courageuses dans une Église qu'il n'a jamais quittée.
Si Maître Eckhart est aujourd'hui l'un des auteurs les plus connus du Moyen Âge, c'est sans aucun doute grâce à ses Sermons allemands dont la profondeur spirituelle et la beauté littéraire n'ont jamais cessé de captiver ses auditeurs, puis ses lecteurs. Écrits vraisemblablement à Erfurt dans les années 1303-1311, alors qu'il est prieur de la province dominicaine de Saxe, les Sermons 87 à 105 s'interrogent en particulier sur le rôle de l'intellect dans la connaissance de Dieu : ne faut-il pas admettre que celle-ci dépasse les facultés de l'âme ? Pourtant, la lumière du Christ ressuscité vient éclairer les ténèbres de l'homme. Comment l'âme doit-elle alors se disposer intérieurement pour accueillir la Parole de Dieu ? Eckhart envisage cette question de la connaissance à travers l'expérience du détachement, montrant " la grande noblesse que Dieu a déposée dans l'âme " ( Sermon 101 ). C'est en effet dans le silence de l'âme que prend naissance le Verbe éternel, pour la plus grande béatitude de l'homme.
Ce nouveau volume réunit pour la première fois en français un ensemble de sermons dont dix (91 à 100) sont totalement inédits, et nous offre un précieux témoignage sur l'âge d'or de la spiritualité dominicaine à la fin du Moyen Âge, dont Eckhart fut incontestablement l'une des plus grandes figures.
Éric Mangin est philosophe et théologien. De Maître Eckhart, il a déjà traduit et présenté le Commentaire du Notre Père (Arfuyen, 2005) et les Sermons parisiens (Seuil, 2009). Il est également l'auteur de Maître Eckhart ou la profondeur de l'intime (Seuil, 2012).
Wolfhart Pannenberg, éminent théologien luthérien de la seconde moitié du XXe siècle, propose une réflexion centrée sur le royaume de Dieu, motif décisif du message de Jésus de Nazareth.
Pannenberg renverse nos conceptions habituelles du temps pour suggérer que le royaume, loin de simplement représenter le terme d'une progression temporelle linéaire, vient faire irruption dans notre présent, ouvrant ce dernier vers la réalité de Dieu. Autrement dit: ce qui est dernier advient dans notre présent, sans rien y laisser indemne.
Une réflexion exigeante et riche qui renouvelle notre compréhension de la fi gure de Jésus, de la foi chrétienne, de l'éthique et de l'Église pour notre temps.
La crise politique, culturelle et morale que traverse l'Occident, immense, affecte l'humanité tout entière. Il n'existe plus de système de valeurs communément partagé à partir duquel avancer. Même les crimes contre l'humanité se voient justifiés par des fanatiques idéologiques et pseudo-religieux qui ambitionnent de contraindre les peuples à céder à leur exigence d'un pouvoir totalitaire.Ces dérives désastreuses sont la conséquence du déni de la vérité objective, fondée sur Dieu, Créateur du monde, et sur la loi naturelle telle qu'elle se manifeste dans sa création.En abordant la question de Dieu, de la Vérité objective, de la place de l'Église dans la société contemporaine, le cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, montre que notre attitude à l'égard de la vérité que Dieu nous a révélée ne peut dépendre de notre état psychologique ni de notre tournure d'esprit, qu'elle soit plutôt conservatrice ou plutôt progressiste.Au coeur des bouleversements, il en appelle au courage des catholiques pour témoigner, fut-ce au risque de leur vie, du Christ sauveur de l'Humanité.
Archevêque et cardinal allemand, Ludwig Gerhard Müller a été préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, la plus haute autorité doctrinale de l'Église de 2012 à 2017.
Les textes traduits ici proviennent tous des Journaux et notes de jeunesse de Gershom Scholem. Ils ont été écrits entre 1917 et 1919. Réformé pour raisons « psychiatriques », Scholem rend souvent visite à Benjamin à Berne, et, à son contact, cherche à développer une conception du langage, et, notamment, du langage biblique, à l'occasion des traductions qu'il fait de certains cantiques de lamentation. On trouve ainsi un écho direct de ses discussions avec Benjamin, sur la « justice divine » comme sur la notion d'« expérience vécue » dont Buber est, du côté juif, avec Rosenzweig, le principal représentant. À cette « expérience », Scholem veut opposer la position qu'il adoptera définitivement, celle du philologue-historien. Dans cette perspective, il esquisse une conception du temps où le prophétisme et le messianisme jouent un rôle de premier plan, ce que montre son commentaire du prophète Jonas.