Depuis 1990, le monde est entré dans une ère nouvelle, marquée par la fin de la confrontation bipolaire Est Ouest, et la remise en cause de la stratégie nucléaire. De ce brusque passage, le conflit du Golfe fut la cérémonie guerrière, imprimant comme au fer rouge les nouveaux principes de domination. La promotion des États-Unis au rang - ambitionné depuis des millénaires par tous les empires universels - de « maîtres du monde », en est, apparemment, le pivot essentiel.
Cet essai novateur, nourri de documents exclusifs, issus du Sénat, de la Chambre des Représentants, et du Pentagone, remet en cause cette idée reçue. En réalité, les Américains se demandent si leur leadership militaire ne fait pas d'eux, plutôt, les simples mercenaires d'un pouvoir mondial, dominé économiquement par des pays qui, comme le Japon et l'Allemagne, s'interdisent toute action armée au-dehors.
Née d'une révolte contre la tyrannie, comme une utopie antimilitariste, aujourd'hui seule puissance militaire capable de régir l'avenir de l'humanité, la République d'Outre-Atlantique est-elle capable d'instaurer ce « nouvel ordre mondial » annoncé par le président Bush ? Ou, au contraire, son intervention démesurée - et inachevée - contre l'Irak, n'est-elle pas l'ébauche d'une gestion impériale qui nous promet une libanisation mondiale ?
Démission du ministre de la Coopération Michel Roussin. Tentative de déstabilisation du juge Halphen. Mises en garde à vue d'entrepreneurs en bâtiment. Affaire Schuller-Maréchal. Scandale des HLM. Valises de billets. Appartements aux loyers bradés pour les amis et affidés. Villas construites ou achetées au rabais... Tous ces dossiers ont fait la une des journaux, des coups de projecteur ont été donnés sur un monde où se côtoient hommes politiques, financiers douteux, truands de plus ou moins grande envergure, avant que ne retombent sur eux le silence et l'obscurité propices aux mauvais coups. Cette obscurité, Alain Guédé et Hervé Liffran la scrutent depuis des années pour le Canard enchaîné. Ils ont rencontré des dizaines de témoins, procédé à de minutieuses investigations, à de patients recoupements. Le tableau est effarant. La plupart de ces événements ont un lien commun : la mise en place d'un système de fausses factures destiné au financement occulte du RPR. Ils ont un décor commun : l'Hôtel de Ville de Paris. Et des acteurs communs, truculents comme Jean-Claude Méry, inquiétants comme Louise-Yvonne Casetta, connus comme Robert Pandraud et Patrick Balkany, ou secrets comme Georges Pérol et Jean-Pierre Quéré. Faut-il en déduire qu'ils ont un maître d'oeuvre commun, dont la carrière doit tant à la ville qu'il a administrée et au parti qu'il a incarné ? Déjà, des observateurs s'interrogent : et si le passé du maire de Paris en venait à rattraper l'hôte actuel de l'Élysée ?
Si le communisme modèle soviétique a fait faillite, le communisme demeure un courant bien vivant. Il vient de loin dans notre histoire. Il croise nombre des aspirations d'aujourd'hui. Être utile, dans le présent de l'action comme dans l'invention d'un nouvel avenir, c'est l'ambition de Robert Hue pour son parti. Cela implique des transformations profondes dans l'identité même du Parti communiste français, une mutation. Elle est déjà entreprise, il faut la mener à bien. Nouveau communisme, lecture du passé, ouverture et volonté constructives, rénovation du Parti : Robert Hue s'explique. En homme chaleureux, direct. À sa manière, faite de franchise et d'invitation au dialogue.
Corrompre est devenu, en Europe, un loto où l'on gagne le pactole neuf fois sur dix, en toute impunité. Les « affaires » qui secouent la France, l'Italie, l'Espagne, la Belgique ou l'Allemagne, ne sont que la partie émergée d'un iceberg de trafics en tout genre : recyclage de l'argent sale, commissions occultes, implantations mafieuses, fraude fiscale à grande échelle...
Face à cette criminalité financière, aux ramifications internationales, les magistrats sont enchaînés par des procédures archaïques et interminables. Leurs enquêtes s'arrêtent, immanquablement, aux portes des paradis fiscaux, qui pullulent jusqu'en Europe. Parce qu'ils profitent, souvent, de ces circuits illégaux pour leur financement, les « politiques » ne font rien pour aider les juges. Il arrive même, comme en France, que certains fassent tout pour les empêcher d'agir.
Sept hommes ont décidé de dire « non ». Sept juges en première ligne contre les voleurs de démocratie. Certains, à l'instar du Français Renaud Van Ruymbeke, prennent la parole pour la première fois. Avec une étonnante liberté de ton, ils se confient à Denis Robert. Et lancent un appel à tous les citoyens. Si la justice n'est pas appliquée avec la même rigueur pour tous, si le capitalisme laisse la corruption et l'argent sale envahir chacun de ses mécanismes, si la confiance des électeurs est durablement trahie, sans que personne ne réagisse, ce sera le chaos.
Ce livre est dangereux : quand vous l'aurez reposé, vous ne regarderez plus la télévision, la radio, ou vos journaux de la même façon. Vous ne verrez plus les hommes politiques du même oeil. Vous ne signerez plus, comme avant, vos chèques à la caisse des hypermarchés, vos factures d'eau ou votre déclaration d'impôts. C'est un livre sur la politique. Des directeurs de cabinet, des porteurs de valises, des patrons, racontent l'engrenage et la propagation de la corruption. Urbanisme, énergie, commerce, communication : quand l'ombre obscurcit, à ce point, toutes décisions, la République a quelques raisons de trembler. C'est un livre sur l'argent. Celui qui achète les médias. Celui qui sort des caisses des entreprises, ou des poches des contribuables, pour s'évader vers des comptes inconnus via des paradis fiscaux. En privé, ils disent que c'est le capitalisme ; ou l'huile de l'économie. En public, ils nient, la main sur le coeur. Ce livre dit comment se trafique l'influence. C'est un livre sur la justice et ses coulisses : malgré les apparences, elle a rarement été autant entravée dans les affaires en cours, dès que celles-ci visent les liens financiers entre hommes publics et puissances privées. C'est un livre sur les médias. Portraits, anecdotes, choses vues et entendues, il témoigne du triomphe de la communication et du journalisme porte-serviette. Il décrit, derrière le rideau de fumée, la fabrication d'illusions collectives, la mécanique du mensonge.
Homme d'affaires international, Jimmy Goldsmith est né à Paris, de père britannique et de mère française. Il est le président du Groupe Express, qui édite en France les journaux L'Express et Lire et en Belgique Le Vif/L'Express. La réussite des sociétés qu'il a bâties en France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis, lui a permis d'être témoin de la vie contemporaine à la fois dans trois grands pays présentant des caractéristiques très différentes. Ce livre est le fruit de son expérience. Jimmy Goldsmith pose des questions qui dérangent, en un style clair et concis. Contre le système des classes, il préconise une révolution permanente. Elle résulte d'une concurrence vigoureuse et mène à une société de liberté. La rapidité d'évolution fait que les incapables, fussent-ils parmi les privilégiés, sont remplacés par les capables quelles que soient leurs origines. C'est l'anti-nomenklatura. Jimmy Goldsmith explique les causes des défaillances du système étatiste et de la caste d'État qui l'accompagne. Sur le plan géopolitique, il analyse la stratégie de l'Union soviétique, et les moyens qu'elle met en oeuvre pour infiltrer et manipuler les médias libres de l'Occident. Il s'oppose à toute forme d'impérialisme et de néo-colonialisme, qu'ils soient de nature géographique, politique ou culturelle. Il y a phénomène de colonialisme culturel lorsque le changement de culture est imposé à un peuple par l'étranger. Réflexion tonique, code d'action imaginé par un homme de cinquante-trois ans, dont la force est au service d'une pensée neuve.
Voici un homme que la majorité de ses concitoyens souhaitent voir postuler la présidence de la République. Il se réclame de Mai 1968 et l'électorat modéré le juge rassurant. Il se déclare autogestionnaire et il se fait l'apôtre de la rigueur. Il est soutenu par la C.F.D.T. et le patronat reconnaît sa compétence. Il est l'un des interlocuteurs privilégiés du tiers monde progressiste et on l'écoute à Washington, on l'aime à Bonn. Il condamne la démagogie et il est un professionnel de la politique. Il est socialiste et c'est au Parti Socialiste qu'on lui tend le plus d'embûches. Alors ? Un leader aux images contradictoires ? Un produit des média ? Un réformiste révolutionnaire ? Hervé Hamon et Patrick Rotman, journalistes, ont débusqué ce qui se cache derrière le phénomène Rocard. Ils ont rencontré les experts qui conseillent le député des Yvelines, les militants qui l'appuient, les journalistes qui l'observent. Ils ont tendu plus loin leur micro : vers l'adversaire, vers l'étranger, vers les rivaux. Ils ont découvert que l'effet Rocard vient de loin ; que, dans le duel qui oppose François Mitterrand à Michel Rocard, ce sont deux gauches qui s'affrontent : depuis longtemps, pour longtemps.
Michel Barnier fait partie de la jeune génération des hommes politiques auxquels on peut prédire une grande carrière. Député de la Savoie à vingt-sept ans, il est aujourd'hui le seul de son âge à présider un conseil général qu'il gère comme une entreprise. Il fait aussi équipe avec Jean-Claude Killy, pour que la France organise les jeux Olympiques d'hiver de 1992. Pour ce responsable, seuls comptent les faits. Il a étudié chez les Japonais les clefs de leur réussite. Il a informatisé tous ses services, il a regardé vivre les Américains, afin d'adapter leurs meilleures techniques. Cet homme d'expérience rejette un certain langage périmé. Fier de son métier - au service des citoyens - il croit à la concertation avec les entreprises, avec les élus locaux. Tout est bon pour faire participer les habitants d'un pays à ce qui les concerne. Rien n'est pire que l'indifférence. Qu'il s'agisse d'école, d'économie, des immigrés ou de décentralisation, l'enthousiasme de Michel Barnier est convaincant. Vive la politique ! propose des enjeux concrets, une nouvelle approche, l'allègement du poids de l'État, tout en traçant l'évolution dans laquelle nous sommes déjà engagés. Un homme moderne. Un livre qui compte. Il est à l'image d'une action politique marquée par l'esprit de tolérance, le respect des autres, autant que par la force des convictions.
Professeur de neurologie à la faculté Pitié-Salpêtrière, Henri-Pierre Cathala a participé aux travaux de l'Institut des hautes études de Défense nationale. Il s'est particulièrement intéressé aux problèmes de la subversion et de la désinformation, un mot nouveau dans le vocabulaire des médias, si le concept ne l'est pas. La désinformation cherche à tromper, à manipuler un peuple, un secteur de l'opinion, un organisme, un gouvernement, afin de les neutraliser. Le régime soviétique a perfectionné ce système et l'utilise sur une grande échelle. Les exemples que cite le professeur Cathala prouvent que la paix n'est, pour un régime marxiste, que la poursuite de la guerre sous d'autres formes, afin de parvenir à établir un monde totalement communiste. Une série d'exemples de désinformation montrent comment le mensonge et la ruse sont devenus des moyens normaux de la politique. Henri-Pierre Cathala nous fait pénétrer dans le monde glauque de la désinformation, de l'intoxication calculée et de la manipulation. Voyage fascinant dans une contrée inconnue.
Depuis un peu plus d'un an, Jacques Chirac, en prenant la tête du Rassemblement pour la République, s'est engagé dans une bataille qu'il considère comme décisive pour l'avenir du pays. Héritier de la tradition gaulliste, il a voulu opposer aux concessions, aux abandons et aux périls, un ample mouvement qui ne prendrait pour dogmes que les intérêts supérieurs, moraux et matériels de la France. Ses discours, prononcés en des circonstances très diverses, à destination d'auditoires chaque fois différents, n'en composent pas moins, une fois réunis, un tableau complet des grandes orientations politiques, économiques et sociales proposées au pays. On n'y trouvera pas la phraséologie sans risque et sans éclat, qui alimente habituellement ce genre d'éloquence. La conviction s'exprime ici en bousculant beaucoup d'idées reçues, à droite ou à gauche, et en ne ménageant rien ni personne, au détriment de ce qu'elle tient pour vrai. Elle ne recule pas devant l'expression simple, sarcastique ou insolite ; et si, parfois, le ton se hausse, c'est que, visiblement, l'inspiration du gaullisme vient dicter à nouveau ses appels au pays. Les Français en jugeront, mais en dépit des vastes auditoires que réunit Jacques Chirac, trop peu l'ont entendu directement. Au moment de se prononcer, il n'en est aucun qui puisse s'abstenir de connaître les arguments et les accents de cette voix qui, entre toutes les autres, dans le brouhaha de la période électorale, tente de parler à chacun pour la France.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
1916, la révolution irlandaise agonise. À Paris où il vit en exil, Sean Mac Bride, âgé de 12 ans, apprend l'exécution de son père, un des leaders de l'insurrection, fusillé par les Anglais. Avec sa mère, fabuleux personnage surnommé la Jeanne d'Arc irlandaise et qui est l'égérie de l'écrivain Yeats, il mène, dès son plus jeune âge, une vie de révolutionnaire professionnel : traqués par les services secrets anglais ils voyagent clandestinement dans une Irlande misérable. Ses amis, à cette époque, ont nom Nehru, le futur Premier ministre Indien, George Bernard Shaw, le célèbre écrivain. 1922, à 18 ans, il fait partie de la délégation qui tente d'arracher à Londres l'indépendance de son pays. À la table du 10, Downing Street, les interlocuteurs britanniques sont Chamberlain et Churchill. Peu après, il vivra la guerre civile irlandaise et son cortège d'horreurs - une blessure ineffaçable. Devenu un avocat de renom, il ne cesse de lutter contre l'arbitraire. Ministre des affaires étrangères, il propose et réussit à faire aboutir la Convention Européenne des Droits de l'Homme. En 1960, il crée Amnesty International. Son objectif : secourir tous les prisonniers d'opinion, quels que soient les régimes qui les emprisonnent. Un combat extraordinaire pour arriver à imposer cette organisation devenue plus que toute autre la conscience de l'humanité parce que, dit-il, elle s'adresse à la fois à la pensée et au coeur. Prix Nobel de la Paix en 1974, il conserve à 76 ans une activité intense. Ancien Secrétaire Général Adjoint des Nations Unies et Haut Commissaire pour la Namibie, celui qu'on a qualifié de dernier Don Quichotte de notre monde, est aussi Président du Bureau International de la Paix, qui milite en faveur du désarmement et il a présidé une très importante commission de l'Unesco consacrée à l'étude des problèmes d'information.
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Georges Hourdin, chrétien, journaliste et démocrate, ne s'attaque pas à des hommes mais à des idées qui sont fausses, et dont la convergence est dangereuse. De Michel Poniatowski à Louis Pauwels, en passant par Alain de Benoist et le professeur Debray-Ritzen, la vieille idéologie positiviste de droite, fardée de biologie et de géopolitique, proclame, comme toujours, l'inégalité fondamentale entre les hommes et entre les peuples. Par ailleurs, nous voyons renaître l'eugénisme depuis l'interruption de grossesse sans restriction, et la stérilisation jusqu'à l'euthanasie. Sur un autre plan, on voit renaître aussi le racisme et l'impérialisme économique des peuples occidentaux, dont la supériorité serait due à leur origine aryenne. La doctrine de la Sécurité Nationale et la Commission Trilatérale inspirent et animent cette nouvelle forme de la domination du monde par les plus riches. On sait où pourrait mener la convergence de ces trois phénomènes. L'auteur, qui se bat pour l'égalité fondamentale entre les hommes créés par Dieu, pour la reconnaissance dans tous les pays des droits et des devoirs du citoyen, pour l'extension de la démocratie aux secteurs de l'économie, de l'information, de la culture, pour une Europe enfin fédérée, démocrate et populaire où les syndicats auraient leur place et qui pourrait lutter efficacement contre l'emprise des sociétés transnationales. Il se bat pour les handicapés, les enfants, les femmes, les travailleurs étrangers, les réfugiés politiques, les ouvriers spécialisés, les paysans, les régions, pour que leur différence soit reconnue et vécue dans la fraternité, et non dans la hiérarchie. Quand nous aurons construit une Europe qui ne se jugera pas supérieure aux autres peuples et aux autres continents, oui, Hitler aura, alors, perdu la guerre.
Émile Guillaumin, honneur et symbole de la vie terrienne française, né en 1873, est mort en 1951. Il avait été, comme l'a justement écrit Daniel Halévy, l'ami, le frère, le patriarche, le conseiller, le défenseur des justes causes sans jamais quitter son Bourbonnais natal. Il était devenu, il est toujours, le sage d'Ygrande. Émile Guillaumin n'est pas seulement l'auteur de La vie d'un simple, il laisse une oeuvre personnelle importante et toujours vivante, mais dans ce livre Paysans par eux-mêmes, c'est aux autres qu'il donne la parole, à ceux qui, comme lui, prennent la plume pour exprimer leurs souffrances, leurs luttes et leurs espérances, et il nous les présente avant de leur donner la parole. Ce volume de témoignages d'authentiques paysans, tels Antoine Dumont, Jules Rougeron, Henri Norre, Madame Marie Valette, Madame Jeanne Combabessouse, entre autres, est aujourd'hui comme un mémorial de la fraternité. Certes, il permet de mesurer le chemin parcouru depuis le début du siècle - et ce qui reste à accomplir mais, par-dessus tout, il met le lecteur en communication avec les réalités de la vie rurale à travers des hommes inoubliables.
Cette collection veut fournir à tous ceux qui travaillent dans des institutions, une tribune où ils puissent exprimer leur opinion. Mais tout, en fin de compte, étant institutionnel dans la société, les auteurs seront amenés à rejoindre les grands problèmes qui se posent aux hommes - qu'ils soient producteurs, politiciens, religieux ou poètes. L'originalité de cette collection, c'est qu'elle donnera la parole à ceux qui connaissent les problèmes de l'intérieur.
François Mitterrand a été élu en 1981. C'est la première fois qu'un président de la République socialiste, et son gouvernement, sont responsables de la France durant une aussi longue période. Frédéric Thiriez, trente-trois ans, énarque, alpiniste (6 400 m dans l'Himalaya), ancien parachutiste, motard invétéré, ne supportait plus les demi-déceptions et les découragements. Avec quelques amis, il a décidé d'établir le relevé précis des réalisations de l'équipe actuelle. Source d'informations, ce livre rassemble sous des rubriques variées, tout ce qui a été accompli depuis 1981 dans les domaines les plus divers. Il permet, sur la base d'informations vérifiables, de mesurer le chemin parcouru. Bien sûr, le chômage existe toujours. Bien sûr, notre industrie n'a pas encore atteint le degré de modernisation souhaitable. Bien sûr, notre balance commerciale demeure fragile. Mais, en prenant connaissance du travail accompli depuis 1981, on s'aperçoit que les résultats sont là. De A (accidents de la route) à V (vacances) en passant par D (droits des travailleurs), E (énergie) ou I (informatique), on peut juger sur pièces. Nous voici loin du langage habituel des hommes politiques. Frédéric Thiriez écrit vrai.
Je suis un fedayin, littéralement, je suis un combattant de la foi ; mais Mahmoud Issa - alias Selim - se considère, lui, comme un combattant de l'exil. Musulman converti au marxisme, il croit à la fraternité, et lutte pour retrouver sa terre natale. Né en 1943 dans une Palestine en guerre, il découvre tout enfant la mort et l'exode. Il s'engage dans les commandos et tombe aux mains des Bédouins du roi Hussein pendant les massacres de septembre Noir. Après la victoire de Karamé, il participe à une opération à Athènes, et se retrouve en prison avec les ennemis du régime des colonels. Le récit se perd dans les combats de rue de Beyrouth. Un récit violent et sans haine, pour ceux qui ne craignent pas d'entendre la vérité, même si cette vérité n'est pas la leur.
Il y a plus de 10 ans, les auteurs posaient le problème de la santé des chefs d'Etat : Roosevelt, Salazar, Franco, Mao, etc. Aujourd'hui, c'est la santé de leurs successeurs qui les intéresse.
Face à la rumeur qui annonce des catastrophes aux Québécois, tentés par la souveraineté, René Lévesque, Premier ministre du Québec dénonce les rouages et les injustices du piège fédéraliste. Dix ans après le stupéfiant Vive le Québec libre prononcé par le général de Gaulle sur le balcon de l'Hôtel de Ville de Montréal, les Québécois sont encore surpris par la victoire du parti québécois, le 15 novembre 1976. Ils veulent rester fidèles à leur enracinement en Amérique du Nord, tout en adoptant un projet de société qui s'inspire de la social-démocratie européenne. Ils en décideront par référendum. On va devenir ce que nous sommes. René, comme on l'appelle familièrement au Québec, répond avec franchise, en évoquant sa jeunesse au fin fond de la Gaspésie, sa découverte du nationalisme, sa carrière de journaliste, le saut en politique, la rupture avec le parti libéral sur la question de la souveraineté, la fondation du parti québécois et l'accession au pouvoir. Face au rouleau compresseur de deux cents millions d'anglophones, il témoigne de la ténacité des nègres blancs d'Amérique qui, confiants dans la force de leur différence, sont tout près de réussir à créer un État souverain. Aucun Français ne peut être indifférent.
Les dissidents ont presque tout dit sur le socialisme existant, et presque rien sur l'Occident. Qu'est-ce que l'Occident des dissidents ? Quelles réactions provoque le capitalisme chez ces témoins de l'âge post-capitaliste ? Comment jugent-ils ici la vie politique, économique et sociale, la société de consommation, la crise, la montée du chômage, la gauche, la droite, la conscience néo-féminine, écologique, régionale, l'aspiration auto-gestionnaire, la permissivité, la sexualité, bref tout ce qui fait les manchettes des journaux. L'homme qui vient de l'Est, et pour qui le socialisme existant est le quotidien, ne peut s'abstraire de ce qu'il a vécu en pays socialiste. Le faire parler de nous, revient toujours à l'écouter parler de lui. Mais, dans cette confrontation permanente entre deux réalités, nous sommes inévitablement apostrophés. Nos rêves, nos certitudes, ne sont pas ceux des gens de l'Est, ce serait plutôt leurs cauchemars...
Enragé de Mai 68, Alain Fleig qui ne s'est ni repenti ni assagi, nous offre, presque dix ans après la Commune étudiante, un texte décisif à mi-chemin entre l'essai socio-politique et le pamphlet. Ce livre fuse et éclabousse, comme un pavé dans la mare du conformisme intellectuel de la nouvelle extrême gauche, et ne manquera pas de scandaliser les salariés de la politique. Lutte de con et piège à classe démonte la mécanique suicidaire de la société capitaliste industrielle : sous les dehors de la lutte pour le progrès, se dissimule une grande entreprise de fausse explication, de mise en carte et en fiches, de flicage, de meurtre, de formolisation et de naturalisation de tout ce qui veut vivre. Les agents de cette entreprise ne sont pas seulement les appareils fascistes, les bourgeoisies capitalistes, les bureaucraties socialistes, les partis d'ordre ou de réforme, mais aussi tous les groupuscules révolutionnaires, comités, fronts tous les anti-quelque chose qui, sous couvert d'inciter à l'explosion de la vie dans sa diversité individuelle, ne font que catégoriser et séparer, nommant et revendiquant la différence afin de la réduire à n'être plus qu'un concept gouvernable. Une affirmation aussi radicale et implacable de la novicité de tout pouvoir et de toute institution est un véritable nettoyage à l'acide sulfurique. C'est, nous dit Alain Fleig, la seule chance de réussir l'insurrection définitive de la vie.
En octobre 1979, Robert Boulin a battu le record détenu par Colbert du plus long ministre de l'Histoire de France. Il apparaît comme le futur Premier ministre aux yeux de tous les commentateurs et de la classe politique. Le 29 octobre au petit matin, son corps est retrouvé dans les étangs de Rambouillet. Robert Boulin s'est suicidé au faîte d'une carrière. La France est bouleversée. Elle attend des explications. Si un unanime hommage est rendu à l'homme politique, rien n'est dit sur sa vie personnelle, d'une part, et sur les raisons profondes qui l'ont conduit à son acte. Robert Boulin est particulièrement proche de son fils Bertrand, trente et un ans, éducateur, marié et père de deux enfants, auteur de La charte des enfants. Bertrand Boulin voyait chaque jour son père. Il a suivi de près tous les événements politiques et tous les faits de ces dernières années. Il les raconte ici sans détour, avec l'émotion et l'amour d'un fils.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.