Plouc Pride rappelle d'où viennent et où en sont les campagnes. Il déconstruit les cadres de pensée et les vocabulaires, pour sortir la « France périphérique » du cul-de-sac intellectuel où elle se trouve. Plouc Pride décrit la fin de l'urbanisation et le redéploiement des populations vers des endroits où protéger leurs corps, reposer leurs cerveaux, relier leurs coeurs et élever leurs esprits, car le désir de campagne est aussi le désir d'un droit au village. Plouc Pride valorise la participation contemporaine de la ruralité à l'invention du nouveau monde, par la convergence des mémoires, et propose un renouvellement de l'aménagement du territoire, susceptible d'exprimer dans le concret des existences, la transition culturelle en cours.
Valérie Jousseaume est enseignante et chercheuse à l'Institut de Géographie et d'Aménagement de l'Université de Nantes, au sein de l'équipe CNRS "Espaces et Sociétés". Spécialiste des campagnes, des bourgs et des petites villes, elle enrichit la réflexion sur la transition sociétale, observée sous l'angle du territoire et des mémoires.
Une voix se lève, au début de la Monarchie de Juillet, pour dénoncer la destruction du patrimoine architectural et artistique français : celle de Victor Hugo. Dans « Guerre aux démolisseurs », paru en mars 1832, le jeune poète regrette le « vieux souvenir de la France » qui « s'en va avec la pierre sur laquelle il était écrit ». Il déplore le vandalisme, moderne et bourgeois, qui se répand et ravage le vieux Paris.
Ancien prof de lycée dans le " 9-3 " devenu sociologue, Fabien Truong a pendant dix ans - des émeutes de 2005 aux attentats de janvier 2015 - suivi une vingtaine d'anciens élèves, du bac jusqu'à la fin de leurs études. Tour à tour prof, enquêteur et confident, il dresse le portrait d'une certaine jeunesse française, celle des banlieues populaires issues de l'immigration.
De la fac aux grandes écoles, en passant par les cycles plus courts, ces jeunes incarnent la face cachée d'une passion nationale : sortir de sa condition par l'école. Confrontés au stigmate des origines, à l'impératif de rentabilité assigné aux études longues et à la précarité massive, ils mènent un combat ordinaire pour gagner l'estime de soi et apprendre à naviguer entre les multiples frontières du monde social.
En offrant une plongée dans l'intimité de ces jeunes étudiants en quête d'échappée, ce livre peut se lire comme un récit initiatique, déroulant dans le temps long leurs rêves d'ascension sociale, leurs questionnements identitaires, les peines et les joies de l'apprentissage intellectuel, leur rapport à la religion ou leurs histoires d'amour.
En ce début de siècle, un constat s'impose : l'urbanisation est planétaire. Un standard de vie, plus ou moins homogène, se répand partout, avec son cortège de normes de consommation, de comportements types, de valeurs collectives et de pratiques individuelles qui déséquilibrent les écosystèmes.
C'est cette révolution aux expressions paradoxales que Thierry Paquot explore ici sous ses multiples formes territoriales - bidonville, mégalopole, enclave résidentielle sécurisée, ville moyenne,
global city, urbain diffus... L'auteur pointe les défis à relever : la " bonne " occupation des sols face à l'extension des zones urbaines et à la réduction des terres agricoles ; la " bonne " manière de se déplacer, dans un monde confronté à la pénurie probable de pétrole et à la multiplication des mobilités ordinaires (tourisme de masse, shopping, pratiques sportives...) ; la " bonne " façon d'assurer à tous un confort urbain minimal, en favorisant une décroissance raisonnée de certaines consommations ; la " bonne " gouvernance, qui exige l'invention de nouvelles pratiques démocratiques ; la " bonne " habitabilité entre soi et les autres.
Seule une écologie existentielle respectueuse de la diversité culturelle, de l'éventail des croyances et des rites, de l'incroyable différence des temporalités qui régissent et animent la vie de tout
homo urbanus peut assurer à tous un devenir urbain.
Les quartiers « sensibles » font en permanence la Une des médias : trafics de drogue, règlements de compte, rixes entre bandes. Dans quelle mesure sont-ils réellement des «zones de non-droit » ? Comment y vit-on ? Quelles en sont les règles et les valeurs ? Quel est leur avenir ?Le journaliste Stanislas Poyet est allé rencontrer les habitants de ces quartiers compliqués, marqués par la violence, la drogue, la pauvreté. Une vision « à hauteur d'homme et de femme » de leur quotidien, de Roubaix à Marseille, en passant par Toulouse, Rennes ou Venissieux... Il donne la parole aux habitants, ceux qu'on entend peu : les mères de familles, les jeunes, les gardiens de résidence, les dealers, mais aussi à ceux qui façonnent ces quartiers : policiers, bailleurs HLM, travailleurs sociaux...À travers cette immersion là où, nous dit-on, l'État n'a plus le droit d'entrer, Stanislas Poyet nous dévoile une France méconnue.
Journaliste, Stanislas Poyet écrit pour Le Figaro. Défense d'entrer ? est son premier livre.
La dynamique planétaire d'urbanisation passe par l'extension des bidonvilles dans les pays en développement. C'est un huitième de l'humanité qui vit aujourd'hui dans ces espaces. Parallèlement, le retour des bidonvilles et des campements illégaux en France suscite inquiétude, voire alarmisme, sur fond de " crise des migrants ". Pour certains, les bidonvilles doivent être éradiqués comme des foyers d'insalubrité et de criminalité. Pour d'autres, ils constituent un laboratoire de la ville durable, à la fois piétonne, écologique, participative et recyclable. Et si les bidonvilles, au lieu de renvoyer uniquement à un passé effrayant, inventaient aussi des solutions pour l'avenir ?
Julien Damon est professeur associé à Sciences Po et conseiller scientifique de l'École nationale supérieure de sécurité sociale (En3s). Il a été chef du service " Questions sociales " au Centre d'analyse stratégique et directeur des études à la Caisse nationale des allocations familiales.
Cet ouvrage éclaire et met en perspective les débats sur l'enracinement des inégalités sociales et territoriales qui caractérisent la transformation des métropoles. L'expression « Banlieues populaires » a pris une connotation négative, désignant des lieux abandonnés par les pouvoirs publics, des lieux de « non droit », habités par des populations désaffiliées, si ce n'est « dangereuses ». Tout un imaginaire s'est ainsi cristallisé autour de cette expression. Ce livre revisite les idées reçues ou les fausses évidences en démontrant que les banlieues ne forment pas des territoires homogènes. Éclairant l'histoire des banlieues populaires et singulièrement celle de la Seine Saint-Denis, ses auteurs interrogent le présent et les futurs possibles des banlieues populaires.
Cet ouvrage est dirigé par Marie-Hélène Bacqué, professeure en études urbaines, Emmanuel Bellanger, historien, chercheur au CNRS et par Henri Rey, politiste, directeur de recherche à Sciences Po.
Repris de justesse relatait le parcours déroutant d'un jeune braqueur devenu directeur d'une maison de jeunes, diplômé en ingénierie de la sécurité. Depuis, Yazid Kherfi a formé des policiers, des gardiens de prison et des travailleurs sociaux, diffusant son expérience des quartiers. Dans ce nouveau livre, il raconte son engagement quotidien pour la prévention en milieu urbain et son outil de travail : un " camion de la médiation nomade " qu'il poste tous les soirs au pied des immeubles.
" Avant, j'étais délinquant. Aujourd'hui, je suis un professionnel de la prévention de la délinquance. Avant, j'ai séjourné en prison. Aujourd'hui, j'interviens régulièrement en milieu carcéral auprès des détenus. Avant, les policiers me couraient après. Aujourd'hui, ils me sollicitent pour des formations. Avant, j'étais en échec scolaire. Aujourd'hui, je suis chargé de cours à l'université de Nanterre, en master de sciences de l'éducation.
On peut être le pire à un moment donné et devenir le meilleur quelques années plus tard. Chez moi, tout a été une histoire de rencontres. Mauvaises d'abord, et bonnes ensuite. C'est un regard bienveillant, une main tendue, une parole d'espoir, un jour, qui ont changé ma vie.
Aujourd'hui, je suis devenu un guerrier non violent et j'ai trouvé ma place dans la société. Cette place, c'est aider les autres et rapprocher les mondes, notamment avec mon camping-car de médiation nomade. Tel un funambule, j'évolue constamment entre deux univers : le monde du jour et celui de la nuit, les jeunes des quartiers et le "reste du monde', les délinquants et la police... L'équilibre peut sembler périlleux. Mais je ne suis jamais aussi heureux qu'à me balader sur ce fil-là... "
Cécile Delarue, après avoir vécu neuf ans à Los Angeles, y avoir eu deux enfants, s'apprête à rentrer en France.
Ce départ est un déchirement, mais aussi l'occasion de raconter son long séjour sur cette planète si éloignée de la nôtre : la Californie, Los Angeles, une ville disproportionnée où le conformisme social côtoie l'excentricité la plus échevelée, où l'assujettissement général à l'« industry » (le cinéma) rejoint la quête frénétique de la perfection à tous les échelons de la société.
Cécile Delarue dresse, au fil de scènes de la vie quotidienne souvent burlesques, parfois mélancoliques, un portrait de cette côte ouest viscéralement anti-Trump reste quelque chose de l'idéal américain, mais rongé par le contrôle généralisé, l'angoisse de l'échec, le politiquement correct, l'aliénation au clinquant, les délires narcissiques ou les délires tout court.
Et surtout la peur de la précarité et de la pauvreté, qui se répandent sur les collines d'Hollywood.
Cécile Delarue est journaliste. Elle a publié son premier livre, Black-out. Les disparues de South Central, en 2018.
Voir d'un pays « éloigné » offre toujours des perspectives nouvelles et conduit à envisager autrement problèmes et solutions. Dans le contexte des événements tragiques survenus en 2015 et face à la désaffection du politique que connaît notre pays, ce volume fait appel aux regards d'observateurs étrangers généralement peu sollicités dans les travaux et les études sur les banlieues françaises. Photographes, journalistes, universitaires ou encore chefs d'entreprise pointent ici les problèmes de fond que les exigences de l'actualité occultent souvent. La banalisation du mot « banlieues » cache en effet des pièges et des maux, mais aussi des opportunités et des réussites que souvent nous ne voyons plus. Cet Essentiel, composé entièrement de textes inédits, présente des regards croisés qui contribuent à élargir notre réflexion et invite à comparer pour imaginer différemment le lien social.
Qui sont " les jeunes de banlieue " ? Qui sont ces grands enfants à peine sortis de l'adolescence, mais déjà marqués par les épreuves, les drames de l'exil et de la misère ? Quelles sont les tensions et les forces qui traversent leurs vies, qui les portent
Cyril Tisserand a grandi en banlieue parisienne. Dès son adolescence, il est confronté à la violence et au communautarisme et ne peut se résoudre à rester spectateur de l'injustice et de la pauvreté. Son premier élan le pousse à défendre les plus fragiles et, pour ce faire, le mène vers les sports de combats.Puis, à partir de sa conversion, son désir d'agir se renforce mais sa réponse est différente: l'amour est le chemin du bonheur, plus fort que la violence et la haine, il peut changer le monde !À la suite de l'appel de Jean-Paul II à « bâtir la civilisation de l'amour », il s'installe dans le quartier de Bondy nord en Seine-Saint-Denis pour vivre au plus près de ceux qu'il veut aimer et servir. Il fonde alors l'association Le Rocher, Oasis des cités, qui propose aux habitants de la cité rencontres, fraternités et travail éducatif et social.Cyril Tisserand nous offre le témoignage d'une vie, la sienne, un parcours à la fois biographique et intérieur. À travers l'évocation de sa propre expérience, il définit un projet éthique appuyé sur la foi religieuse et présente des pistes sur ce qui peut être fait dans le domaine social. Cette réflexion, dans un monde contemporain dominé par la violence, est une véritable méthode pour bâtir la civilisation de l'amour, un appel pour tous les bâtisseurs d'espérance !
Autant le dire simplement, j'aime Marseille. J'y ai vécu, et j'y retourne souvent. Deux parties de la ville qui n'ont a priori rien à voir m'occupent depuis des années.
La première se passe à la Castellane, dans les fameux quartiers nord. Fin 2011, juste avant Noël, un garçon de 17 ans, prénommé Kamel, y était assassiné à la kalachnikov. Deux jours après, trois dealers grillaient dans un « barbecue ». Une balle dans la tête et des corps brûlés dans une voiture, parce que « ça prend vite feu ». Kamel habitait la cité de Zinedine Zidane que j'avais arpentée aux temps où l'on célébrait la France « blanc, black, beur ». En 2011, les trafiquants de la Castellane n'avait pas encore fait résonner leurs fusils mitrailleurs à la veille d'une visite du premier ministre à Marseille et la cité ne faisait pas les gros titres de journaux. Mais, on disait déjà qu'elle abritait le plus gros marché de stupéfiants de la région, voire de France, ce qui était vrai.
Dans la même période, on assistait à l'ascension des deux frères Guérini, Jean-Noël, qui présidait le conseil général des Bouches-du-Rhône et Alexandre, qui retraitait déchets et ordures. Quand Kamel a été abattu en bas de son immeuble, Jean-Noël venait d'être mis en examen pour, entre autres, « trafic d'influence » et « association de malfaiteurs ». Le juge qui instruisait le dossier parlait d'un « système mafieux » mais le socialiste continuait à diriger le département. Son frère Alex, poursuivi pour les mêmes motifs (plus quelques autres dont la « détention » d'un chargeur de pistolet Glock), sortait de cinq mois de détention préventive mais lui aussi continuait à diriger ses entreprises.
Ces deux histoires parallèles ont fini par se rencontrer.
D'un côté, les quartiers nord, les zones périphériques réservées aux descendants d'immigrés, l'économie de la drogue et sa violence à l'état brut. De l'autre, les quartiers sud, la partie « corso-marseillaise » de la ville, son économie tout court et sa violence recyclée dans les urnes. Deux mondes dissemblables et pourtant imbriqués, l'un expliquant l'autre. Et entre deux franchissements de frontières, j'allais au Cercle des Nageurs, ce club de natation, dont la célébrité s'accroît après chaque compétition internationale.
Ce livre est né de mes allers et retours entre ces deux mondes, avec le Cercle au milieu, comme un miroir grossissant de la ville.
Marseille est belle et tragique, tout chez elle semble soumis à la fatalité. Marseille est elle-même un cercle, un cycle éternellement recommencé, que rien ne vient jamais briser, la définition même de la tragédie.
Marseille a une histoire. Cette histoire la rend unique. Et cette histoire l'enferme. Tous ceux qui ont prétendu vouloir lui offrir un autre destin ont été éjectés du cercle. Marseille, quel que soit le maire qui occupe son hôtel de ville, et quel que soit le gouvernement qui au sommet de l'État promet d'y ramener de l'ordre, reproduit toujours les mêmes formes. Ses habitants eux-mêmes, qu'ils me pardonnent de parler à leur place, enragent d'en être prisonniers mais, qu'on leur donne la clé, ils n'ouvrent pas pour autant la porte pour s'échapper.
Sinon quoi ? Leur ville serait comme toutes les autres. »M.-F. E.
" Ils ont couru à perdre haleine à travers le petit bois. Ils ont franchi le mur d'enceinte du cimetière, et progressent vers la sortie. Ils se pensent tirés d'affaire... Mais un crissement de pneus, la lueur d'un gyrophare leur coupent le souffle.
"Vite, par là !'
[Dans le même temps, sur les ondes radio de la police :]
"Ouais, les deux individus sont localisés. Ils sont en train d'enjamber pour aller sur le site, euh... le site EDF. Il faudrait cerner le coin. [...] En même temps, s'ils rentrent
sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau.' "
Dix ans après la mort brutale de deux adolescents, Zyed Benna et Bouna Traoré, et les blessures subies par leur ami Muhittin, le drame de Clichy-sous-Bois semble avoir trouvé son épilogue dans un procès qui laisse un goût amer aux familles des victimes. Cette affaire avait déclenché trois semaines d'émeutes et un tourbillon médiatique sans précédent. Dans l'oeil du cyclone, leurs parents, leurs frères et soeurs ont dû tout affronter : la douleur du deuil, les déclarations mensongères sur les circonstances de l'accident, l'intrusion du politique... Avant d'entamer un interminable combat, pour voir enfin deux policiers comparaître devant un tribunal pour " nonassistance à personne en danger ". Ces derniers ont été relaxés le 18 mai 2015.
Journaliste au Parisien en Seine-Saint-Denis, Gwenael Bourdon a couvert les émeutes et suit l'affaire depuis ses tout débuts. Avec les frères des victimes, Adel Benna et Siyakha Traoré, elle livre ici le récit " à hauteur d'homme " d'un drame qui bouleversa d'abord la vie de familles ordinaires, avant de devenir l'épicentre d'une onde de choc secouant la France et ses banlieues.
Promesses électorales, investissements publics et politiques musclées ont déferlé sur Creil. Pourtant la ville demeure en proie au chômage, aux trafics, à la désindustrialisation et au communautarisme. La journaliste Floriane Louison a quadrillé cette ville pendant quatre ans et a mené enquêtes et interviews auprès de ses habitants pour comprendre leurs problèmes et leurs espoirs.
Elle a rencontré un syndicaliste qui lutte depuis quarante-cinq ans et a vu six mille emplois disparaître au cours de sa carrière, une mère célibataire qui vit en logement social et se démène pour travailler et éduquer ses enfants, une jeune femme convertie à l'islam qui a lancé son salon de beauté ou encore un médecin, le dernier de la ville, en passe de jeter l'éponge après une énième agression. À la recherche d'initiatives, elle a trouvé un jeune entrepreneur, garagiste dynamique et solidaire, un fondateur d'ONG qui se bat pour siéger à l'ONU ou encore une militante féministe, ceinture noire de karaté, qui défend le port du voile.
À l'heure où s'essoufflent les slogans de la diversité et de la politique de la ville, Floriane Louison nous éclaire sur les échecs de cette politique mais aussi sur les réussites construites au quotidien par les habitants de Creil.
Floriane Louison est journaliste. Après avoir collaboré à divers médias dont France Info et Rue 89, elle a couvert pendant quatre ans la ville de Creil pour Le Parisien. Des gens à part est son premier livre.
"La crise du logement dans les métropoles menace l'équilibre de nos sociétés.
Une seule solution : repenser la propriété privée !
Partout, on exhorte à toujours plus de mobilité vers les grandes villes, alors même que les prix de l'immobilier ne cessent d'augmenter et d'exclure. Le foncier est aujourd'hui la ressource la plus rare au monde ! De Paris à San Francisco, de Lyon à Shanghai, de Nantes à Tokyo, les métropoles sont devenues des châteaux forts qu'on regarde de loin avec envie.
Or seules ces métropoles génèrent de la croissance. Et plus que les richesses, ce sont les opportunités de progression sociale qui s'y concentrent. Rien n'arrêtera ce phénomène de métropolisation qui touche tous les pays, émergents comme développés.
Pour l'entrepreneur et essayiste Robin Rivaton, une métropolisation heureuse est possible à condition de faire baisser drastiquement les prix de l'immobilier. Cela passe par des mesures radicales : confisquer, construire et contrôler, pour mieux redistribuer."
Il y a pertinence à relier et opposer tout à la fois ces deux instances de la réalité de la ville : d'une part, son apparence visible, perceptible, celle qui forme le quotidien de l'habitant ; d'autre part, la connaissance des structures spatiales et sociales, des systèmes de signes, de représentations et de valeurs, des conflits et modes de domination qui se jouent ou se trament sous une apparence faussement évidente. Comment comprendre et représenter ces villes à la fois visibles et invisibles ?
Les métropoles d'Asie s'imposent dans l'espace mondial par leur nombre et leur poids. Incarnation de la montée en puissance économique et géopolitique de la région, elles sont devenues des pôles de création majeurs. Les chercheurs réunis ici analysent toutes les facettes de cette explosion urbaine qui bouleverse les trames historiques, en mettant en oeuvre aussi bien des modèles internationaux importés, dans les formes du bâti et les structures urbaines, que des traductions inédites et asiatiques. Sociologues, historiens, géographes identifient les transformations à l'oeuvre, exposent les actions de marketing urbain toujours plus sophistiquées qui les portent, et révèlent les articulations complexes entre acteurs publics et privés de plus en plus éloignées des politiques traditionnelles. Ils dévoilent aussi comment des constructions inédites, issues de ces recompositions de la demande, modifient radicalement les usages de la ville tout en suscitant, pour la première fois, des réactions de défense et de préservation des secteurs anciens. Car l'enjeu est de taille : l'Asie, en réaménageant toutes les représentations et pratiques citadines, semble inventer une nouvelle modernité mondiale. Pluridisciplinaire, cet ouvrage unique aborde toutes les échelles de la ville, de l'habitat à la rue, aux diverses formes de quartiers jusqu'à l'ensemble des agglomérations, et présente des contributions sur la Chine, le Japon et l'Asie du Sud-Est, selon cinq champs principaux : les identités et reconfigurations des héritages dans la ville ; les politiques publiques et les recompositions des territoires urbains ; les espaces collectifs et les pratiques de la ville ; les modèles de l'habiter ; et les nouvelles échelles de la ville.
La « théorie du lotissement » est une idée neuve qui repose sur un concept simple : ma maison a d'autant plus de valeur que la maison de mon voisin a de la valeur ! Par extension, Loïck Roche propose une théorie selon laquelle plutôt que de rabaisser mon concurrent, je dois au contraire souhaiter que celui-ci soit le plus fort possible pour que la qualité de son établissement entraîne le mien vers le haut.
En 80 pages, il propose une façon radicalement nouvelle d'envisager les relations entre les entreprises, entre les partis politiques, entre les organisations, entre les personnes. Objectif : créer une valeur d'ensemble forte qui permettra de gagner en compétitivité, de créer de la croissance, de l'emploi et in fine de sortir de la crise.
L'auteur propose un changement profond de notre manière de penser : ne plus se réjouir du malheur des autres, ne plus se positionner par rapport aux faiblesses de son concurrent, mais se réjouir de la réussite de ses confrères ; la clé pour réussir dans le monde de demain.
Dans un contexte de déterritorialisation progressive de la citoyenneté, les villes sont au coeur des luttes socio-politiques en raison des injustices socio-spatiales qui les fragmentent (ghettoïsation, gentrification, morcellement communautaire...). Des groupes citoyens revendiquent de plus en plus leurs droits culturels et politiques, prétendent à une certaine visibilité dans l'espace public et tentent d'investir les villes par leurs modes de vie spécifiques. Le « droit à la ville », qui se nourrit du concept de justice spatiale, amène les citoyens à refuser de se laisser écarter de la réalité urbaine par des logiques discriminatoires, inégalitaires et ségrégatives. Ce renouvellement de l'investissement politique des espaces urbains est au coeur de ce livre. À partir d'exemples recueillis dans des villes du monde entier (en Argentine, Inde, Turquie, Bulgarie, France...), des chercheurs interrogent les obstacles à la citoyenneté, mais aussi l'expression politique relative à cette citoyenneté, notamment à partir des affirmations et revendications identitaires contemporaines. Ils analysent les effets de la montée des identités collectives (ethniques, culturelles, religieuses...) sur la citoyenneté et, plus largement, sur les démocraties dites représentatives. Il s'agit en somme de saisir au plus près du terrain l'émergence en actes de mouvements citoyens inédits soucieux de défendre leurs conceptions de la citoyenneté.
La préoccupation indicative de cette réflexion met en relief le fragment de territoire urbain qu'est la rue. En la prenant comme lieu de mise en scène de la vie quotidienne, le cadre logique du questionnement actuel privilégie l'axe des mobilités : les manières de circuler en ville. L'expérience tant diurne que nocturne de la circulation piétonne et automobile ; l'invention des passages et le recours aux raccourcis ; la peur d'une agression dans une rue solitaire en contexte nocturne ; le séjour bref ou prolongé dans certaines géographies de la jouissance publique ; la découverte inopinée des corps et des sexes en interaction jouissive le long des « rues de la joie »; le jeu de la négociation avec un chauffeur de taxi sur le « prix de la distance » ; autant de situations qui incitent à réfléchir de façon plus créative sur les « manières de circuler en ville » et leur place dans la genèse de l'identité urbaine. C'est à cette incitation que ce livre et son auteur invitent, en prolongeant avec clarté, subtilité, intelligence et rigueur, un héritage sociologique porté et transmis par des figures comme Jean-Marc Ela, Georges Balandier, Michel De Certeau, Erving Goffman ou encore Max Weber.
Peut-on empêcher Paris de devenir la capitale de la finance ou une ville-musée ? Sera-t-il encore possible demain de vivre et travailler à Paris ?
Oui ! À condition d'engager une révolution économique, sociale et environnementale au coeur du système de production et de consommation. C'est la démarche que Nicolas Bonnet Oulaldj propose à partir d'une expérience de relocalisation de la production et de circuits courts dans la capitale.
Mêlant des récits de pratiques novatrices, des portraits de personnes qui ont fait le choix de fabriquer à Paris et des propositions en matière de politique publique, cet ouvrage fait le pari d'une capitale à visage humain.
En s'appuyant sur la richesse des métiers de ses habitants, l'auteur propose de changer le modèle économique de Paris pour qu'elle devienne une ville écologique et populaire.
À l'heure où les actions contre le réchauffement climatique et pour la justice sociale doivent se conjuguer, il démontre par l'exemple que la capitale est capable de relever ces défis.
Les violences ont envahi les villes et mènent à se questionner sur leurs causes et les pistes de solution à leur endiguement. Les contributions des auteurs en relèvent particulièrement en ce qui concerne la RD Congo. La faiblesse de l'État et de ses institutions, dont la police, en est une explication. Pour les résorber, les pistes s'orientent vers des politiques publiques novatrices, susceptibles de rendre à la ville sa fonctionnalité.
This book considers the state of the city and contemporary urbanisation from a range of intellectual and international perspectives. The most interdisciplinary collection of its kind Provides a contemporary update on urban thinking that builds on well established debates in the field Uses the city to explore economic, social, cultural, environmental and political issues more broadly Includes contributions from non Western perspectives and cities