"La différence des sexes existe. On peut la nier, elle ressurgira, sous une forme brutale, abâtardie, caricaturale."
Eugénie Bastié
La différence biologique des sexes est une donnée irréfutable de l'expérience humaine. Elle est pourtant aujourd'hui au coeur d'un vif débat. Pour certains en effet, prioritairement à toutes les distinctions physiologiques et à ce qu'elles engagent au plan des pratiques et des sensibilités, il y a la norme subie, la construction sociale et politique d'une identité. Et, de la même façon que nous aurions été faits femmes et hommes sous contrainte, il serait aujourd'hui loisible à chacun de se défaire de cette assignation par le seul levier de la volonté. Le corps deviendrait dès lors l'horizon d'un projet personnel, rabattant le réel biologique au rang des biens accessoires, sans incidence existentielle sur l'identité de l'individu et le devenir de la communauté humaine. Cette arrogante illusion des temps présents, qui porte le nom de déconstruction, est une menace dont il faut se prémunir. Vecteur de mal-être et de désunion, elle est un poison lent qui mine les relations entre les hommes et les femmes, en ignorant tout autant les leçons subtiles de la tradition que les acquis de la révolution des moeurs en Occident.
Soutiens-gorge rembourrés pour fillettes, obsession de la minceur, banalisation de la chirurgie esthétique, prescription insistante du port de la jupe comme symbole de libération : la " tyrannie du look " affirme aujourd'hui son emprise pour imposer la féminité la plus stéréotypée. Décortiquant presse féminine, discours publicitaires, blogs, séries télévisées, témoignages de mannequins et enquêtes sociologiques, Mona Chollet montre dans ce livre comment les industries du " complexe mode-beauté " travaillent à maintenir, sur un mode insidieux et séduisant, la logique sexiste au coeur de la sphère culturelle.
Sous le prétendu culte de la beauté prospère une haine de soi et de son corps, entretenue par le matraquage de normes inatteignables. Un processus d'auto-dévalorisation qui alimente une anxiété constante au sujet du physique en même temps qu'il condamne les femmes à ne pas savoir exister autrement que par la séduction, les enfermant dans un état de subordination permanente. En ce sens, la question du corps constitue bien la clé d'une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences à celle contre les inégalités au travail.
Passionnant récit de la vie de singes avec lesquels nous partageons 96% de notre patrimoine génétique, ce nouveau livre du célèbre primatologue Frans de Waal est un vibrant manifeste pour l'égalité des genres. Avec humour, clarté et compassion, il élargit la conversation sur la dynamique des genres humains en promouvant un modèle inclusif qui embrasse les différences, plutôt que de les nier. Les découvertes de Frans de Waal s'inscrivent avec force dans les débats contemporains sur le genre, l'égalité, l'opposition entre les phénomènes naturels ou culturels de nos rapports humains. S'il ne conteste pas l'existence de différences entre les sexes, l'auteur affirme qu'il n'y a rien de «naturel» à ce que les hommes exercent une domination et que la biologie ne permet pas de les expliquer.
Pourquoi parler encore des mecs ? Quand tout se passe comme si les humains étaient hommes par défaut et femmes par exception, il semble qu'on n'en parle déjà que trop.
À y regarder de plus près, cependant, on parle beaucoup
d'hommes mais plus rarement
des hommes. On parle d'individus en particulier, bien peu de la classe des hommes dans son ensemble.
On parle des Grands Hommes, moins de tous ceux qui envoient des photos de leur pénis sur Internet. On parle plus des ministres que des violeurs (sauf quand il s'agit du même type).
Alors, si nous retournons le regard féministe vers les hommes, que voyons-nous ? Soudain, on comprend comment les hommes sont construits et les histoires qu'on se raconte sur la " nature masculine " se révèlent mensongères. On voit que l'amour des hommes pour les femmes n'est pas un cadeau. On voit qu'en un sens les hommes préfèrent de toute façon les hommes, ce qui ne les empêche pas d'être homophobes.
Je suis une femme blanche, trans et lesbienne et mon point de vue n'est pas moins neutre qu'un autre. Je vais recourir à des statistiques, des théories, des histoires, des dessins et des punchlines pour vous faire poser un nouveau regard sur vos pères, vos frères, vos compagnons, vos ex - et peut-être sur vous-même.
Quel est le point commun entre un sextoy, un taser et une bombe lacrymo ? Ils existent en forme de rouge à lèvres - comme si cet objet si innocemment féminin était un camouflage parfait.
On ne peut pas lui échapper : le maquillage se glisse partout, il est omniprésent dans la vie des femmes. Que l'on en mette ou pas, il est un symbole de nos obsessions et de notre rapport au corps. D'ailleurs, on ne cesse de lui attribuer des pouvoirs contradictoires : outil d'émancipation, il permettrait d'avoir confiance en soi, d'affirmer son identité ou de s'exprimer artistiquement, mais il serait aussi le signe ultime de la superficialité et de la soumission au désir masculin.
Du pink marketing aux formules green, du culte de la beauté à celui de la wellness, des concours de drag queens à l'émergence du maquillage pour hommes, Valentine Pétry analyse l'évolution et les enjeux contemporains (inclusivité, santé, respect de l'environnement...) d'une industrie cosmétique qui inspire autant la méfiance que la fascination.
Valentine Pétry a étudié l'histoire du genre à l'Université Paris-Est en appliquant un trait d'eyeliner quotidien sur ses paupières, puis elle a enseigné le français à Cornell (États-Unis), où elle a peaufiné l'esthétique de la French Girl. Elle a commencé à maquiller ses sourcils en écrivant des articles beauté pour L'Express Styles. Aujourd'hui free-lance pour la presse féminine (Elle, Harper's Bazaar...), elle se baigne quotidiennement dans un seau d'enlumineur.
En renversant l'image de la femme comme être inférieur par nature pour l'appliquer à l'homme, l'autrice démonte la mécanique de la domination masculine.
Un pamphlet littéraire et politique, où l'humour et la provocation révèlent les rapports de force entre les sexes. Depuis sa diffusion dans les rues de New York par Valerie Solanas en 1967, SCUM Manifesto est devenu un texte culte du féminisme.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Emmanuèle de Lesseps
Postface de Lauren Bastide
Si les femmes subissent l'injonction à être de « vraies femmes », les hommes, eux, sont sommés de respecter les normes sociales de la virilité pour être validés par les autres mâles. Dès lors, la séduction hétéro serait-elle une affaire d'hommes ? Pour explorer ce paradoxe, Léane Alestra s'appuie sur la philosophie, l'histoire, la littérature, la sociologie et la théologie, interrogeant la contrainte à l'hétérosexualité et le dressage des genres auxquels les individus sont soumis.
De Maupassant en passant par Jésus, Dracula, Beigbeder ou Victor Hugo, ce livre passionnant et ébouriffant décortique les ficelles sociales guidant nos désirs, que l'on soit un homme ou non, sans se limiter au seul champ de la sexualité. En s'appuyant sur cinquante ans de recherche française et anglo-saxonne, il analyse les rapports que les hommes entretiennent aux hommes, et tente d'élucider ce qui se cache derrière l'homophobie masculine. Et si explorer ce tabou était un point de départ essentiel pour repenser notre société ?
Dans cet ouvrage majeur publié en 1990 aux États-Unis, la philosophe Judith Butler invite à penser le trouble qui perturbe le genre pour définir une politique féministe sans le fondement d'une identité stable. Ce livre désormais classique est au principe de la théorie et de la politique queer : non pas solidifier la communauté d'une contre-culture, mais bousculer l'hétérosexualité obligatoire en la dénaturalisant. Il ne s'agit pas d'inversion, mais de subversion. Judith Butler localise les failles qui témoignent, à la marge, du dérèglement plus général de ce régime de pouvoir. En même temps, elle questionne les injonctions normatives qui constituent les sujets sexuels. Jamais nous ne parvenons à nous conformer tout à fait aux normes : entre genre et sexualité, il y a toujours du jeu. Le pouvoir ne se contente pas de réprimer ; il ouvre en retour, dans ce jeu performatif, la possibilité d'inventer de nouvelles formations du sujet. La philosophe relit Foucault, Freud, Lacan et Lévi-Strauss, mais aussi Beauvoir, Irigaray, Kristeva et Wittig, afin de penser, avec et contre eux, sexe, genre et sexualité - nos désirs et nos plaisirs. Pour jeter le trouble dans la pensée, Judith Butler donne à voir le trouble qui est déjà dans nos vies
Pourquoi les hommes se sentent-ils obligés d'expliquer aux femmes ce qu'elles savent déjà ? D'où vient leur certitude de savoir mieux qu'elles ce qu'elles doivent penser, ou faire ?
Peut-être de l'Histoire, qui a constamment relégué les voix des femmes au silence.
Dans ce recueil d'essais où la colère le dispute à l'intelligence et à l'humour, Rebecca Solnit explore une nouvelle façon de penser le féminisme. Et fournit des armes pour les luttes à venir.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Céline Leroy
Agir sur le langage pour agir sur le monde : tel est le programme des mouvements sociaux qui s'engagent dans la lutte pour la signification.
Le féminisme a de longue date pris à bras le corps cette question de la langue, et pour cause : le langage est un des lieux majeurs de notre catégorisation du monde. Il s'agit de contester la mainmise du masculin sur l'humanité, de pouvoir s'énoncer, de participer au sens du monde à part pleine et entière. C'est dans cette urgence politique et sémantique à exister en tant que sujet que des féministes se sont mises à « bousculer la grammaire ».
Loin des arguments hygiénistes ou corsetés sur la langue se déploie une politique du sens, qui invite à la prolifération des discours. Une politique du sens qui incite à s'installer en langue et à tenir.
Julie Abbou s'intéresse à la part politique du langage. Titulaire d'un doctorat de Sciences du langage, elle a co-fondé la revue GLAD!, consacrée aux questions de genre et de langage. Ses recherches sont à l'interface de la sociolinguistique, de l'analyse de discours et de l'anthropologie du langage. Elle a travaillé dans différentes parties du monde, à Aix-Marseille, en Lorraine, à Hong Kong, à Ottawa et aujourd'hui à l'Université de Paris-Cité.
Elle habite à Marseille.
Explosion des violences conjugales et intrafamiliales, accès à la contraception et droit à l'avortement entravés, professions du care dévalorisées, sous-représentation dans les instances de décision, santé mentale affectée... : les confinements successifs des populations, et plus généralement la crise sanitaire, ont eu et continuent d'avoir des répercussions dramatiques sur les droits des femmes en Europe.
C'est le bilan de cette forte régression, particulièrement au sein des États de l'Union européenne, et surtout les plus conservateurs, qu'Amandine Clavaud dresse dans cet essai. Analysant la portée des réponses des pouvoirs publics - quand ils ont voulu y faire face -, elle appelle à aller plus loin en intégrant, de manière urgente, la dimension du genre dans la gestion des crises.
Amandine Clavaud est directrice de l'Observatoire Égalité femmes-hommes, responsable Europe, à la Fondation Jean-Jaurès.
Mes larmes étaient celles d'un désenchantement : un désenchantement féministe. J'avais échoué à trouver les mots qui auraient fait douter ces femmes de leur offensive contre d'autres femmes, de leur trahison d'un féminisme universel, de leur aveuglement par des biais racistes et islamophobes. Puisque l'islamisme était l'ennemi, celles qui affichaient leur adhésion à l'islam devenaient à leurs yeux l'incarnation de ce danger, et se retrouvaient exclues des luttes pour les droits des femmes.
Mais les femmes musulmanes ne sont-elles pas des femmes ?
Maîtresse de conférences en sociologie à l'université de Strasbourg, Hanane Karimi déploie ici une réflexion sur la « nouvelle laïcité », l'islamophobie et l'héritage colonial français pour montrer comment les femmes musulmanes, désignées comme des ennemies de l'intérieur, se voient refuser l'accès à une citoyenneté pleine et entière, à l'espace public et à l'arène politique voire, tout simplement, le fait d'être des femmes dignes d'avoir des droits.
Hanane Karimi est maîtresse de conférences en sociologie à la faculté des sciences sociales de l'université de Strasbourg. Ses recherches portent sur le pouvoir d'agir de femmes musulmanes en France au regard de l'application de la "nouvelle laïcité". Dans une perspective intersectionnelle, elle analyse les conséquences, mais aussi les résistances à la disciplinarisation des corps à travers les trajectoires professionnelle, politique et religieuse de femmes musulmanes qui portent le foulard.
« Ce livre n'est pas sur Timothée Chalamet, le sex-symbol le plus maigrichon et imberbe qu'Hollywood ait jamais connu, mais sur ce qu'il représente : la libération de la mode et des corps masculins, la ringardisation du bad boy, l'émergence d'hommes qui se fichent d'être de "vrais hommes" et se montrent sensibles, humbles, à l'écoute... Peuvent-ils nous libérer du patriarcat ? »Dans ce livre entre étude d'un phénomène de la pop culture, enquête journalistique et essai personnel, Aline Laurent-Mayard interroge avec drôlerie et beaucoup d'esprit le rapport que nous entretenons avec la masculinité, avec les normes de genre et la binarité. Que l'on soit homme, femme, non-binaire, une chose est certaine : face aux injonctions sociétales, tout le monde gagnerait à se sentir plus libre.
« Dans un essai drôle et documenté intitulé Libérés de la masculinité, la journaliste Aline Laurent-Mayard s'interroge sur sa fascination pour Timothée Chalamet, antithèse du bad boy. » Clément Boutin, Causette« Cette nouvelle masculinité, ou figure de l'homme nouveau, c'est d'ailleurs ce qu'analyse la journaliste Aline Laurent-Mayard dans un passionnant essai. » Clément Arbrun, Terra Femina
« À mon avis, dans vingt ans, la plupart des meufs sont lesbiennes. Ça va se faire tout seul. Je le crois réellement. Parce que tout est tellement mieux. Sexuellement, tu n'y perds pas et pour tout le reste, c'est tellement un soulagement inouï que... qu'est-ce que tu vas te faire chier ? »
Virginie Despentes (Society, 2019)
De plus en plus de femmes se rendent compte que l'hétérosexualité est une arnaque. Ce qu'on appelle le "lesbianisme politique" les tenterait bien, mais comment faire ? Ce livre est là pour les aider.
Née en 1990, Louise Morel a grandi en banlieue parisienne et vit désormais à Berlin. Elle est l'autrice d'un compte Instagram fort d'environ 10 000 abonné·es, @jesuislouisemorel, qui explore le lesbianisme et ses implications politiques. Après avoir longtemps arpenté les terres faussement accueillantes de l'hétérosexualité, elle a en effet choisi d'explorer un autre type d'attirance.
À l'heure où les questions de genre et d'identité sont de plus en plus présentes dans l'espace public, voici un guide qui déconstruit tous les préjugés, les abus de langage, les non-sens liés aux transidentités, afin de mieux les comprendre et de donner les armes pour s'en émanciper . Car si être trans est une histoire de rapport de soi à soi, de prise de conscience individuelle, c'est aussi un rapport à des normes et constructions sociales, culturelles et historiques.
Véritable prolongement du compte Instagram sur lequel Lexie s'emploie avec patience et grande rigueur à éduquer sur les questions de genre, ce livre est une vraie boussole et un outil d'empowerment pour les personnes trans qui sont souvent isolées, moquées, stigmatisées et font l'objet de violences extrêmes ; mais aussi pour les non trans, concernés ou non, car au-delà des transidentités, c'est sa propre place dans la société et le traitement des différences qu'il s'agit de questionner.
On entend rarement celles à qui ce livre donne la parole. Collégiennes, lycéennes ou jeunes actives, issues de milieux populaires, elles ont grandi et vivent dans la frange rurale de l'Hexagone. Celles qui travaillent ont le plus souvent un emploi au bas de l'échelle.
Yaëlle Amsellem-Mainguy est allée à la rencontre de cette jeunesse a priori « sans problème » et pourtant largement concernée par les grandes évolutions économiques, sociales et politiques du pays. Les « filles du coin » lui ont raconté leur vie quotidienne, leurs relations familiales, leurs amours, les amitiés qui se font et se défont. Elles lui ont décrit leur parcours scolaire, leurs rêves et leurs aspirations, et la question qui se pose à elles dès l'adolescence : partir ou rester ?
Yaëlle Amsellem-Mainguy est sociologue, chargée de recherche à l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (INJEP), associée au Centre de recherche sur les liens sociaux (CERLIS) et chercheuse associée à l'Institut national d'études démographiques (INED).
En mars 2019, Libertalia publiait la première édition d'Une culture du viol à la française.Ce livre a accompagné l'émergence d'une nouvelle génération féministe.En un an, la cause des femmes a considérablement avancé: mise au ban de la Ligue du Lol, révélations d'Adèle Haenel, mobilisations croissantes contre le féminicide, dénonciation du harcèlement dans le monde du cinéma, émergence de nouvelles figures iconiques, batailles pour la féminisation de la langue, etc.Cette nouvelle édition, actualisée et complétée, fait le point sur l'immense travail qui reste encore à accomplir pour en finir avec la culture du viol.Elle paraîtra en même temps que le second livre de Valérie Rey-Robert: Le Sexisme, une affaire d'hommes?
Valérie Rey-Robert anime le blog féministe Crêpe Georgette.Elle est l'autrice d'Une culture du viol à la française (Libertalia, 2019 ; édition actualisée, mars 2020) et de Le Sexisme, une affaire d'hommes ? (Libertalia, mars 2020).Elle est considérée comme l'une des plus influentes féministes francophones du moment.
"Les grosses n'ont simplement pas le luxe de passer pour des hystériques; dans l'imaginaire collectif, nous sommes déjà paresseuses, apathiques et stupides, en plus de manger comme des porcs. Au lieu de crier, j'écris. Mes voisines apprécient sans doute la délicatesse. Je canalise mon aversion dans chaque touche enfoncée, dans chaque lettre et chaque virgule qui défilent devant moi. Je me prends pour une autrice en écrivant sur ce que je connais le mieux: la haine."
Malgré les beaux discours sur la diversité corporelle et l'acceptation de soi, rien ne semble entamer la grossophobie ambiante. Dans Cet exécrable corps, Eli San explore son dégoût instinctif envers son propre corps. D'un ton acerbe, vulnérable et parfois indulgent, ce livre parle de capitalisme, de haine de soi et d'injonction à la minceur, mais surtout, de la difficulté d'être emprisonnée dans un corps que tout nous pousse à haïr.
La transidentité chez l'enfant et l'adolescent est encore mal connue des professionnels et déroute énormément les parents. Les demandes de consultations explosent, notamment depuis que les médias offrent une plus grande visibilité à ce public.
La transidentité est-elle une « mode » ou alors une (r)évolution des moeurs ? Cette thématique fait émerger énormément de conflits (par exemple, entre professionnels et associations, entre parents et enfants, entre familles et établissements scolaires), surtout quand elle est abordée sous l'angle de l'opinion ou de la croyance. Cette question est malheureusement rarement abordée de manière scientifique avec un raisonnement valide. De cette nécessaire quête philosophique et scientifique est né cet ouvrage où l'auteur, à travers 100 idées, tente de :
· définir et faire comprendre la notion de genre et de transidentités ;
· « dé-pathologiser » ce public, tout en conservant une approche préventive en santé mentale pour ces enfants et adolescents ;
· de présenter les intérêts et risques des traitements hormonaux possibles dès l'adolescence, ainsi que les résultats d'études sur l'évolution des adolescents suivis jusqu'à l'âge adulte ;
· de proposer des pistes pour l'accompagnement des parents, souvent perdus et peu entendus ;
· de proposer des pistes pour l'accompagnement des jeunes (transition psychosociale, outils thérapeutiques, préparation à la chirurgie...). D'un style simple et clair, cet ouvrage s'adresse aussi bien aux professionnels de l'enfance/adolescence qu'aux parents et adolescents concernés.
Et si la remise en question des genres n'était pas la catastrophe annoncée par certains ? Et si elle ouvrait un nouvel espace d'épanouissement possible ?
Egalité des sexes, refus de la puissance patriarcale, fluidité des rôles, décloisonnement des sexualités font aujourd'hui surgir des trajectoires singulières et inédites. Entre le masculin et le féminin, ces deux piliers jusqu'ici considérés comme inébranlables, l'idée même de la dualité et de l'opposition semble s'effacer. Homme ou femme, hétéro ou homo, cisgenre ou transgenre, la construction de l'identité devient une invention de soi, une création personnelle qui se joue des normes et des prescriptions.
Dans Transitions, comme dans le cabinet de Serge Hefez, on rencontre des mamans autoritaires, des papas poules, des couples qui réinventent leur complémentarité conjugale, des adolescents heureux dans une identité sexuelle flottante, ou en quête de leur identité de genre.
Nourri de l'écoute de ses patients, il analyse en profondeur cet ébranlement anthropologique et montre que la dichotomie masculin/féminin ne suffit plus à organiser nos pensées, nos trajectoires, nos identités.
Serge Hefez est l'auteur d'une oeuvre importante sur la construction de l'identité psychique des individus dans une société en pleine mutation.
Psychiatre, psychanalyste, thérapeute familial, Il dirige une unité de soin psychiatrique dans un grand hôpital parisien.
"On ne naît pas homme, on le devient." C'est en partant de ce postulat que Valérie Rey-Robert décortique la construction du genre, montrant que les codes masculins ont très nettement évolué au cours des siècles. Le Roi Soleil, paragon de puissance, portait perruque, poudre au visage et talons hauts. Il appartient de déviriliser nos sociétés, pour que les hommes cessent de tuer leurs compagnes et leurs enfants, qu'ils cessent de se tuer entre eux, qu'ils cessent de s'automutiler. Ceci ne pourra passer que par un grand travail de prise de conscience et d'éducation.Cette nouvelle synthèse de la bloggeuse féministe assure le parfait complément à son précédent livre.Nulle doute: il y a là matière à débat. Un débat qui engage la salubrité publique et l'équilibre de nos sociétés.
Valérie Rey-Robert anime le blog féministe Crêpe Georgette.Elle est l'autrice d'Une culture du viol à la française (Libertalia, 2019).Elle est considérée comme l'une des plus influentes féministes francophones du moment.
Nous vivons une période pleine de bouleversements. Si vous ouvrez ce livre, c'est que vous voulez comprendre. Comprendre ce que veulent dire des mots comme « non-binarité », « pansexualité », "transparentalité", "cisgenre", "fluide", "demisexuel", "LGBTQ+"... Comprendre pourquoi votre fils refuse que vous offriez des jouets roses à votre petite-fille. Comprendre pourquoi votre voisine affiche un drapeau arc-en-ciel à son balcon. Bref, comprendre le genre et les sujets qui tournent autour.
Pour vous aider à vous y retrouver, ce livre-guide donne, avec clarté et pédagogie, des clés pour répondre à vos questionnements. Définitions, polémiques, comptes à suivre, livres, séries, films, documentaires de référence, glossaire des mots incontournables... : vous aurez enfin les outils pour ne plus être perdu·es !
Aline Laurent-Mayard est une journaliste indépendante qui analyse la place des personnes LGBTQ+ dans la société, et dans la culture pop.
Marie Zafimehy est diplômée de l'École de journalisme de Sciences Po et a un master de "Gender studies" de l'université de Linkping en Suède. Elle travaille pour RTL.
Depuis quand la nourriture a-t-elle un genre ? Pourquoi y a-t-il si peu de femmes dans les kebabs ? Qui a décidé que les hommes n'aimaient pas le rosé ? Pourquoi le végétarisme est-il perçu comme un régime dévirilisant ? Les femmes jouissent-elles vraiment en mangeant un yaourt ? Pourquoi certains hommes préfèrent-ils littéralement renoncer à la vie plutôt qu'à la viande ?
Rien n'échappe aux injonctions genrées, surtout pas la nourriture. En matière de bouffe, ces règles, tacites ou officielles, sont partout : de la Rome antique aux menus des restaurants, en passant par la publicité et les repas de famille. Elles façonnent le genre et renforcent les stéréotypes sexistes, avec des conséquences réelles sur la planète et la santé des femmes et des hommes qui les subissent.
Après Faiminisme, Nora Bouazzouni s'attaque aux questions de genre sous l'angle de ce sexisme alimentaire toxique qui imprègne nos sociétés comme l'ail imprègne l'haleine. Entre goûts innés, constructions culturelles et pensée magique, Steaksisme met les pieds dans le plat pour en finir avec tous les préjugés.
Féministe passionnée par le contenu de nos assiettes, Nora Bouazzouni est journaliste et traductrice. Steaksisme est son deuxième ouvrage après Faiminisme paru en 2017.
4e opus des « Essais de féminologie » d'Antoinette Fouque, engagés avec Il y a deux sexes, ce volume rassemble plus
d'une trentaine d'écrits (entretiens, interventions, conférences...) de 1975 à 2013, d'une grande diversité
intellectuelle, révélateurs d'un engagement indéfectible et de combats solidaires en faveur des femmes.
Ce corpus de pensée d'une densité exceptionnelle vient enrichir encore l'invention d'une science des femmes, qu'elle
nomma loin de toute idéologie la féminologie, lieu d'investigation du génie des femmes, articulant un savoir forclos à l'expérience première de la gestation.
La géni(t)alité de l'espèce est à conquérir, et c'est l'enjeu du présent siècle : parvenir à une condition historique
d'hommes et de femmes, capables de mémoire, de gratitude et de création.