Face à l'urgence écologique, institutions et citoyens entreprennent des politiques de ville durable, d'agriculture urbaine, de consommation locale... Autant d'efforts aussi louables et nécessaires qu'inéluctablement limités. Un élément fondamental est oublié?: le lieu de vie de la population. Dans cet essai militant, Henri Landes démontre la nécessité d'une meilleure répartition de la population sur le territoire français et propose des solutions concrètes pour amorcer ce changement. Ce nouvel exode pourra s'accomplir grâce à une prise de conscience individuelle et à une volonté d'accompagnement par les pouvoirs publics et les entreprises?: investir dans l'économie rurale, créer des microsociétés plus autonomes, reconnecter les citoyens-consommateurs au monde agricole, sensibiliser les nouvelles générations aux richesses de la ruralité pour, en somme, faire revivre ces territoires plus aptes à s'adapter aux conséquences du changement climatique. La véritable transition écologique est à notre portée. Repeuplons les campagnes !
Considérant les ravages du tourisme et les effets délétères de son industrie, il est généralement de bon ton d’opposer à la figure du touriste celle du voyageur, dont les intentions seraient nobles et les agissements respectueux des populations et des environnements. Or, est-il encore possible de concevoir le voyage comme mode d’être au monde et comme moyen d’aller à sa rencontre? Et d’où nous vient ce «besoin» de voyager? C’est à partir de ces questions d’ordre philosophique que Rodolphe Christin nous invite à penser le voyage, lui pour qui cette notion doit avant tout constituer «un acte de l’esprit, une expérience particulière de la pensée et du corps. Autrement dit, une certaine expérience du monde que les infrastructures touristiques mettent à mal et qu’il conviendrait cependant de sauver».
De novembre 1975 à octobre 1976, Serge Bouchard a voyagé avec des camionneurs dans le Nord-Ouest québécois. Son but : étudier et observer leur travail pour en faire le sujet de sa thèse de doctorat. Serge Bouchard et Mark Fortier ont transformé la matière de cette recherche ethnographique unique en un portrait vivant et pénétrant du monde des routiers.
Il y est question de mouvement, de routes et de béton, mais aussi des célèbres « truck stops » où domine le personnage de la « waitress », de marginalité, d'infini, de solitude, d'accidents et, surtout, du plaisir d'être camionneur. Le regard de Serge Bouchard transforme la machine et son chauffeur en véritables personnages. Chacun a son histoire, ses cicatrices, son usure, sa musique. On peut parler comme un camion, avec une grosse voix tranquille, de la même manière que les conteurs innus savent parler comme un ours.
Ce livre nous entraîne bien au-delà des routes du Nord à l'époque des grands chantiers de la Baie-James. Il nous parle des mystères de la vie, de la liberté et de la création.
Instantanés de voyages en train alternent dans cet ouvrage avec une réflexion sur la place du train dans nos modes de vie, sur le train comme outil des sociétés modernes et comme perspective d'avenir.
Qui est-on, quand nous voyageons en train ? Que sont pour nous nos co-voyageurs, que nous ne connaissons pas mais avec lesquels pourtant nous allons partager une certaine intimité ? Quels sont les personnages récurrents rencontrés dans un train ?
Qu'il soit pris pour partir en vacances ou pour aller travailler, le train offre une suspension du temps dans un espace clos, que chacune et chacun d'entre nous expérimente, plus ou moins régulièrement. Ce livre décortique cette expérience de vie, avec tendresse, intelligence et humour.
David Medioni est journaliste, fondateur et rédacteur en chef de Ernest.
Les innovations de la mobilité partagée et verte sont la solution aux enjeux urbains, sociaux, économiques et écologiques de notre planète.Pendant des décennies, nous avons créé un monde autour de la voiture, avec l'idée qu'elle représentait une forme de liberté. Aujourd'hui encore, comme dans beaucoup d'autres pays, elle reste le moyen de transport le plus utilisé en France pour les déplacements quotidiens (plus de 80 % des distances par courues), et génère des conséquences alarmantes : congestion des villes, pollution, coût exorbitant, bruit, maladie, mortalité... Il est maintenant urgent de déconstruire ce monde d'avant en favorisant les solutions alternatives de transport partagé, écologique et accessible à tous.
Bus à hydrogène, vélo, téléphérique urbain, train, tram, voiture électrique, covoiturage... Thierry Mallet nous entraîne dans un voyage au coeur des mobilités du monde de demain.
Innovations pour une mobilité partagée et verte, nouveaux usages, multimodalité, politiques de transport... Autant de questions et de solutions abordées dans ce livre.
Avec plus de 1 200 000 tués par an et des dizaines de millions de blessés, les accidents de la route, devenus le plus grand fléau sanitaire du XXIe siècle, frappent aujourd'hui surtout les pays en développement. Mais la communauté internationale s'y intéresse trop peu. L'auteur, fort d'une expérience unique qui a permis de diviser par quinze le risque sur les routes de France et d'Europe, dénonce ce scandale. Au-delà de la Francophonie, c'est une nouvelle stratégie mondiale contre le fléau des accidents de la route que propose cet ouvrage.
Ce livre nous renseigne sur le quotidien des citoyennes et citoyens congolais, vivant avec un handicap, et sur les fréquentes violations des droits humains dont ces personnes sont l'objet. Cette étude permet d'identifier les pistes pour une société toujours plus juste et égalitaire, où la discrimination n'a pas de place. C'est donc une contribution au plaidoyer en faveur du plein respect des droits au Congo.
A travers les interviews et les enquêtes menées auprès des acteurs sur le terrain, ce livre se propose d'analyser le fonctionnement du système de transport public à N'Djamena avec comme point focal le réseau des acteurs et les conflits qui en découlent.
Cet ouvrage apporte un nouveau regard sur la notion de mobilité des femmes et des hommes d'aujourd'hui. Issu d'observations et de récents travaux de recherche, il montre que la capacité des femmes à être mobiles, à avoir accès aux mêmes ressources que les hommes pour se déplacer, n'est nullement acquise. Les auteures abordent des problématiques diverses mais toutes convergent vers le constat suivant : les usages, les pratiques et les comportements restent encore tributaires du genre. Que l'on soit cadre supérieure en Île-de-France ou employée à domicile dans une autre région française, l'accès aux services urbains et à l'emploi, l'organisation du temps, le sentiment de sécurité marquent de profondes inégalités. À l'heure où les métropoles pensent les nouvelles mobilités de demain, l'ambition de cet ouvrage est d'apporter des éléments de réflexion pour développer des formes de participation et de pédagogie éducatives à la mobilité. Il montre avant tout que la mobilité est un droit à la ville pour les femmes.
En France, malgré les diverses actions publiques entreprises, le niveau de chômage des jeunes a continûment augmenté depuis les années 1970. Faut-il y voir une fatalité ? A-t-on identifié les véritables freins à l'entrée dans le marché du travail ? Alors qu'il est avéré que vivre dans une région riche en emplois qualifiés augmente systématiquement les chances de retour à l'emploi, on peut s'étonner de la très grande faiblesse de la mobilité des jeunes en France.Pourquoi ne se déplacent-ils pas pour bénéficier de meilleurs environnements économiques ?Cet ouvrage montre que le phénomène ne tient pas tant à des choix personnels ou familiaux qu'à l'existence de politiques publiques qui entravent la mobilité. Les politiques de logement et d'emplois aidés, notamment, tendent à enfermer les jeunes dans ce qu'on pourrait qualifier detrappes à immobilité. Les auteurs proposent cinq mesures de politique publique qui permettraient d'accroître la mobilité des jeunes et d'améliorer ainsi leur insertion sur le marché du travail.
Les chroniques ferroviaires 100 % authentiques d'une femme appartenant aux millions d'usagers qui se rendent quotidiennement sur le lieu de travail en train, Transilien ou RER !
Il y a 15 ans, Jean Bigot a transplanté son entreprise en Afrique. Depuis, il entretient des rapports privilégiés avec des acteurs du développement de ce continent. Dans ce livre, des dialogues se nouent entre l'Européen, un Peul malien, un Luo et des Kikuyus kenyans. En témoins du quotidien, les protagonistes évoquent leurs espoirs et leurs craintes, face à la mondialisation, aux transformations de la société accélérées par l'essor numérique. Ils parlent du Moyen-Orient, de réfugiés et de la paix de plus en plus menacée. À l'image du plan Marshall qui a permis à l'Europe de décoller, l'auteur suggère un programme de développement pour l'Afrique.
Le présent ouvrage porte sur l'adéquation entre les approches en intervention interculturelle et le soutien aux personnes en situation de mobilité internationale. Aujourd'hui, les multiples configurations de la mobilité amènent à réfléchir aux enjeux d'ordre interculturel qui marquent les rencontres entre individus d'origines différentes. Il faut repenser les approches en intervention interculturelle et les types d'accompagnement offerts aux personnes migrantes, aux étudiants étrangers, aux coopérants ou aux professionnels à l'international, ainsi que la formation et la sensibilisation des intervenants qui travaillent auprès de ces populations.
Ce livre propose un triple regard sur les approches en intervention interculturelle : un regard théorique (conceptualisation de l'intervention interculturelle en situation de mobilité internationale), un regard expérientiel (documentation de diverses expériences de mobilité) et un regard sur les pratiques d'intervention interculturelle visant à soutenir les personnes en situation de mobilité internationale (outils et modèles de pratique, programmes de sensibilisation et d'intervention, défis et obstacles, etc.).
Jacques LUSSEYRAN (1924-1971), écrivain et essayiste aveugle, est aussi une figure méconnue de la Résistance intérieure française durant la Seconde Guerre mondiale. Restées longtemps ignorées dans son propre pays - alors qu'il a poursuivi une carrière de professeur de littérature dans plusieurs grandes universités américaines -, sa vie et son oeuvre suscitent un intérêt grandissant dans la recherche française et internationale. Le succès du livre que lui a consacré Jérôme Garcin, Le Voyant (Gallimard, 2015, Folio, 2016), en est à la fois la cause et la manifestation.
Cet ouvrage propose une vaste exploration de la vision intérieure paradoxale de Lusseyran qui, ayant perdu la vue à l'âge de 8 ans, s'est construit autour de la lumière et des couleurs dont il affirme garder la perception et qu'il magnifie par l'écriture. Les différentes approches historique, littéraire, philosophique, mais également scientifique (neuro-ophtalmologie), permettent ici d'étudier la place qu'il occupa au sein de la Résistance, l'attitude qu'il adopta face à la réalité tragique des camps de concentration (il fut déporté à Buchenwald), et d'interroger les catégories essentielles de son écriture - telle la synesthésie, qui concourt de manière exemplaire à l'élaboration d'un monde intérieur riche et poétique contrastant avec les représentations classiques de l'absence de vue comme privation et déficience.
Le discours de la cécité chez Lusseyran est également confronté à celui d'autres écrivains aveugles contemporains, qui replacent son oeuvre dans un réseau de références allant de l'Antiquité homérique à une écriture du quotidien marquée par une désacralisation de la non-vue en passant par la vision hugolienne de la cécité et de la mystique.
Vecteur majeur des dynamiques sociales du monde contemporain, la mobilité est aujourd'hui l'un des concepts les mieux partagés en sciences humaines et sociales. Cet ouvrage thématise la mobilité, ainsi que d'autres concepts liés, comme la circulation, la globalisation, le projet migratoire, la mobilité étudiante, en les éclairant du point de vue géographique, sociologique, sociolinguistique et sémiologique. On se focalise sur les mouvements migratoires observés dans l'espace francophone (Maghreb, France, Canada), en particulier au départ de l'Algérie. Quels outils méthodologiques et théoriques permettent de caractériser les mobilités contemporaines ? Quels sont les apports des sciences humaines et sociales dans la manière de les appréhender ? De quelle manière les mobilités langagières sont-elles imbriquées aux mobilités géographiques et sociales ? Dès lors, quelles dynamiques et reconfigurations identitaires observe-t-on chez l'étudiant en mobilité ? L'ouvrage s'inscrit dans le cadre du programme scientifique CEM, « Dynamiques spatiales, langagières, identitaires, de la circulation migratoire étudiante » (Maghreb, France et Canada) porté par des chercheures en sciences du langage Anne-Sophie Calinon, Nathalie Thamin (université Bourgogne Franche-Comté) et Katja Ploog (université d'Orléans) en collaboration avec Mohammed Zakaria Ali-Bencherif et Azzeddine Mahieddine (université de Tlemcen, Algérie).
Référendum sur le Brexit au Royaume-Uni en juin 2016, votation sur l' « immigration de masse » en février 2014 en Suisse, vives discussions sur les frontaliers à Genève ou au Tessin, crispations générales en Occident sur la thématique des migrations, remises en cause multiples du libre-échange : tous ces évènements récents ont remis la question des frontières sur le devant de la scène, après plusieurs décennies d'ouverture grandissante des frontières.
Cet ouvrage aborde la thématique des frontières sous un angle individuel, en s'intéressant aux modes de vie des habitants d'une agglomération transfrontalière, en l'occurrence celle de Bâle. Ici, ce sont les pratiques du quotidien de part et d'autre de la frontière - le travail, les achats quotidiens ou encore les loisirs -, mais aussi les liens sociaux et affectifs des habitants de la métropole bâloise qui sont au coeur de l'analyse. Travail frontalier, tourisme d'achats, identité (transfrontalière), rapports linguistiques, mais aussi usages des modes et perception de la mobilité sont autant de thématiques traitées dans cet ouvrage.
La métropole bâloise, au coeur de l'Europe, et en tant que pionnière en matière de coopération transfrontalière et de réseaux de transport transfrontaliers offre un cadre idoine pour explorer la question des frontières et de leurs implications dans la vie quotidienne des habitants. Différences territoriales entre les habitants des trois pays, différences sociales entre frontaliers et non-frontaliers, différences entre jeunes et moins jeunes, etc., les rapports à la frontière apparaissent largement individuels. Ainsi, l'un des points forts de cet ouvrage réside dans l'utilisation du concept de motilité, c'est-à-dire du potentiel individuel de mobilité, pour la compréhension des modes de vie dans les agglomérations transfrontalières.
Le foot-fauteuil est l'une des ares activités sportives collectives proposées aux personnes utilisatrices d'un fauteuil électrique. Née en France à la fin des années 1970, cette pratique a connu un essor rapide au niveau national, puis international. Paradoxalement, c'est une discipline qui reste encore peu connue. L'objectif de cette recherche d'apporter un éclairage sur cette activité et plus particulièrement de mettre au jour l'expérience de ces sportifs dits "lourdement handicapés".
Bienvenue dans l'ere de l'e-industrie! Jusqu'ici limitee a l'Internet des services, la revolution digitale s'etend a la sphere industrielle et bouleverse en profondeur les rapports de force de l'economie globalisee. L'Europe n'est pas condamnee a devenir la « colonie numerique » des Etats-Unis et de la Chine, comme le pretendent certains experts. Elle concentre au contraire tous les potentiels pour devenir le fer de lance d'une industrie augmentee, fondee sur des innovations de rupture et au service des hommes.
Pour Patrick Jeantet, miser des a present sur la reindustrialisation assurera aux Francais et a leurs voisins une immense opportunite de relancer le projet europeen autour d'objectifs concrets et federateurs. Cette ambition industrielle peut nous placer a l'avant-garde d'un nouveau paradigme de civilisation. Portee par une generation de leaders plus soucieux des equilibres planetaires, l'e-industrie reposera sur l'alliance du virtuel et du reel, de la performance et de l'ecologie, du progres technologique et du bien commun.
Dans cet essai a rebours des idees recues autour de la desindustrialisation, du «tout-numerique» et de la fin du travail, Patrick Jeantet plaide pour une remise a plat du logiciel des organisations, des strategies d'innovation et des politiques sectorielles. Nourri par une fine connaissance des industries aeronautique et ferroviaire, cet essai developpe une vision a contre-courant du declinisme ambiant et apporte une contribution decisive aux debats sur l'avenir de l'economie europeenne dans un monde digitalise.
Cet ouvrage rassemble les conférences inaugurales des trois chaires EHESP-CNSA qui se sont tenues au Collège de France le 23 ?mars? 2012, dans le but de promouvoir la recherche sur le handicap et plus généralement sur la dépendance et la perte d'autonomie en France.
Récits vivants, parfois touchants, toujours riches en péripéties, ces témoignages d'antifascistes allemands contraints de fuir le Reich hitlérien après 1933, ne laisseront aucun lecteur indifférent. L'ensemble éclaire aussi les rapports entre la population française et ces étrangers que les uns continuent alors à traiter d'indésirables, voire de boches, et auxquels d'autres, à gauche, apportent leur aide et leur amitié. Car c'est un regard neuf, et souvent fort perspicace, que ces exilés jettent sur la France de l'affaire Stavisky, du Front populaire, de la guerre, de l'Occupation. En racontant leurs tribulations quotidiennes, les oubliés de l'histoire nous font mieux comprendre certains aspects de notre propre histoire.
Au cours de la dernière décennie, l'usage du terme mobilité, porté par le mobility turn, s'est progressivement substitué à migration dans la sphère politique et dans la recherche sans que ce glissement conceptuel n'ait réellement fait l'objet d'un questionnement approfondi. Ont ainsi été intégrées au sein d'un même corpus analytique toutes les formes de déplacement physique des personnes, les mobilités imaginaires, virtuelles et de communication comme celles des objets. L'ouvrage les interroge dans une perspective pluridisciplinaire en proposant une réflexion épistémologique autour des termes « mobilité » et « migration » et de leurs relations afin d'interroger les présupposés des mobilities studies. Articulé en trois parties destinées à explorer les liens, porosités et impermanences de ces concepts, il porte sur la production des catégories par le politique et l'administration, les représentations de la migration et de la mobilité, et les reconfigurations apportées par les nouvelles technologies aux frontières entre mobilité et migration.
Cet ouvrage se propose d'explorer le vécu d'étudiants d'origine chilienne ou colombienne au cours de leurs études à Paris, New York ou Boston. Bien que les trajectoires individuelles ne soient pas complètement libres, du fait de règles juridiques et institutionnelles précises por ce qui concerne les migrations, l'analyse des biographies éclaire le réagencement des déterminismes sociaux par les individus. Cette recherche va ainsi à l'encontre de certaines idées reçues sur les migrations étudiantes - comme la garantie pour les étudiants d'une réussite assurée à leur retour, l'assouplissement des conditions de séjour pour les migrants très qualifiés, l'existence d'une classe internationale sans ancrages locaux, ou encore l'expatriation forcée des chercheurs des pays du Sud. Ces états de fait, s'ils existent, doivent être nuancés - comme l'exposent les comptes rendus d'enquête de cet ouvrage.