"Ils subissent un éloignement géographique, social, politique et culturel.
Ils sont la majorité.
Ils sont à l'origine de toutes les contestations actuelles, qui ne ressemblent à aucun des mouvements sociaux des siècles passés.
Ils sont les dépossédés."
Dans ce nouvel essai, Christophe Guilluy montre comment les classes populaires répondent magistralement à leur disparition programmée, en imposant une alternative à un modèle condamné.
Les vies pauvres ne sont pas de pauvres vies : il y a urgence à considérer l'histoire des vies pauvres comme riche de sens politique et philosophique à l'heure du primat économique.
Désormais, deux France s'ignorent et se font face : la France des métropoles, brillante vitrine de la mondialisation heureuse, où cohabitent cadres et immigrés, et la France périphérique des petites et moyennes villes, des zones rurales éloignées des bassins d'emplois les plus dynamiques. De cette dernière, qui concentre 60 % de la population française, personne ne parle jamais. Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi a-t-on sacrifié les classes populaires sur l'autel d'une mondialisation volontiers communautariste et inégalitaire, aux antipodes des valeurs dont se réclame la classe politique ? Comment cette France populaire peut-elle changer la donne, et regagner la place qui est la sienne - la première ?
Dans cet essai retentissant, Christophe Guilluy dresse un diagnostic sans complaisance de notre pays, et esquisse les contours d'une contre-société à venir.
"Presque toutes les femmes se sentent physiquement oppressées. Je parle du surpoids parce que je suis grosse, mais le poids n'est que le prolongement des pressions permanentes que nous subissons. Je ne connais aucune femme qui ne se soit jamais demandé si son cul ou ses seins étaient de la bonne forme, de la bonne taille. J'ai même des copines qui complexent à cause de la couleur de leurs mamelons... Je suis capable d'entendre qu'il y ait une norme médicale, mais je trouve insensé qu'on fasse converger les courbes de l'IMC avec les critères de beauté. D'où vient cette idée débile ?"
Dans On ne naît pas grosse, Gabrielle Deydier se réapproprie son corps en menant une double investigation. D'un côté, elle retrace son histoire personnelle et révèle ses propres tabous. D'un autre, elle enquête sur le traitement que le chirurgien, l'employeur et l'internaute lambda réservent aujourd'hui aux personnes obèses. Fondatrice du webzine culturel Ginette Le Mag, elle signe ici son premier livre.
Ensemble de constructions hâtivement bâties avec des matériaux de fortune sur un terrain squatté non viabilisé, destiné à une population pauvre exclue de tout, le bidonville est l'une des modalités de l'urbanisation planétaire, née à la fin du XIXe siècle et qui abritera près de 2 milliards d'habitants en 2030.
Le phénomène s'est considérablement amplifié avec l'exode rural et l'extension des mégalopoles en ouvrant l'éventail des situations : certains bidonvilles centenaires se sont branchés sur les réseaux d'eau et d'électricité, des bicoques sont dorénavant en " dur " et disposent d'un jardinet, d'autres encore représentent le degré zéro de l'habitabilité avec quelques planches maladroitement clouées entre elles et surmontées d'un bout de tôle.
Cet ouvrage retrace la géohistoire des bidonvilles, présente les principales théories socio-anthropologiques qui en expliquent la genèse et la pérennité, s'attarde sur leurs représentations tant romanesques que cinématographiques et évalue ce que ces " villes " incomplètes et inconfortables apportent à l'architecture de survie et à l'urbanisation sans urbanisme.
" Une gare, c'est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien. "
" Lorsque j'ai entendu cette déclaration d'Emmanuel Macron, j'ai tout de suite su qu'elle ciblait les gens comme moi. Cette déclaration, la première d'une longue série, marque incontestablement le début des années Macron, les années-mépris. Pendant cinq ans, j'ai voyagé dans cette France de ceux qui ne seraient rien pour raconter les luttes des travailleurs, des pauvres, des immigrés... Pour faire entendre le courage et la dignité de ceux qui se sont opposés à ce pouvoir, dans l'espoir qu'enfin, viennent les jours heureux. "
Dans ce récit à la première personne, Taha Bouhafs, journaliste d'une génération engagée, pose son regard sur un pays fracturé par les inégalités sociales et le racisme. Il revient sur son itinéraire singulier au travers duquel il dresse un portrait empathique d'une France oubliée et méprisée. La France de ceux qui ne sont rien.
Le « pognon de dingue » mis dans les minimas sociaux, le travail que l'on trouve dès que l'on « traverse la rue », les « centaines de milliers d'offres d'emploi vacantes »... L'actualité montre que les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté sont toujours aussi répandues à tous les niveaux de la société.
À l'heure où le contrôle des chômeurs se renforce et où l'on veut imposer du bénévolat forcé aux allocataires du RSA, les personnes en précarité sont encore trop souvent convoquées au tribunal de l'opinion publique : « On peut gagner plus en alternant chômage et travail qu'en travaillant à plein-temps », « Il y a des chômeurs qui ne cherchent pas de travail », « On doit avant tout sa réussite à soi-même ».
Ce livre défait la chape de plomb du fatalisme en répondant point par point à plus de 130 préjugés sur la pauvreté. Il montre que l'action pour la transition écologique et l'éradication de la misère sont un même combat.
Fort de ses 80 000 exemplaires diffusés lors des trois premières éditions, ce livre entièrement remis à jour démontre, chiffres, documents offciels et travaux de chercheurs à l'appui, que la stigmatisation des pauvres repose non sur des faits, mais sur des discours qui masquent les véritables causes de la misère. Enrichi de questions inédites, cet antidote à la mise à l'écart des pauvres propose des idées neuves pour construire une société reposant sur l'égale dignité de chacun.
Les auteurs
Jean-Christophe Sarrot est journaliste au sein d'ATD Quart Monde.
Paul Maréchal est délégué national d'ATD Quart Monde en France.
Avant-propos d'Élodie Espejo-Lucas, militante d'ATD Quart Monde.
Préface de Cécile Duflot, directrice générale d'Oxfam France.
Nos partenaires : CFDT, CGT, Oxfam France
En 2000/2001, Les programmes « Convention d'Education Prioritaire » de Sciences Po, ouvraient, à grand renfort de trompettes médiatiques, l'ère de l'ouverture sociale dans les Grandes écoles françaises. Mais l'ouverture sociale a-t-elle modifié le visage de l'enseignement supérieur sélectif? Pour comprendre les effets de ces dispositifs, il ne suffit pas d'étudier les parcours des quelques étudiants défavorisés qui parviennent à se hisser dans les Grandes écoles. Il faut se pencher sur les changements engendrés dans l'organisation et le fonctionnement de ces établissements et sur leur manière de sélectionner les étudiants. A partir d'une enquête sociologique menée pendant plusieurs années au sein d'établissements du supérieur (Sciences Po, ESSEC, Oxford University), cet ouvrage étudie les pratiques de sélection à l'oeuvre dans les filières d'élites et la manière dont l'ouverture sociale a affecté leur autorité symbolique.
Ils vivent dans la rue, sur les trottoirs de France, sous les ponts, loin des lumières des lampadaires. Pour la majorité, ce sont des mineurs, les plus jeunes ont onze ans. Quand on les voit, on ne les regarde pas. Au gré des polémiques, de l'agenda politique et des fake news, les médias s'intéressent rapidement à leur sort : on dit qu'ils se prostituent, qu'ils volent, qu'ils se droguent, qu'ils agressent, ces enfants nourrissent le fantasme d'un pays submergé par l'immigration et la perte de son identité. Mais qui sont-ils ? Pourquoi sont-ils chez nous ? Combien sont-ils ? Des milliers probablement, disséminés dans les grandes villes de France.
La journaliste Nadia Hathroubi-Safsaf a voulu comprendre. Pendant presque un an, elle s'est rendue sur le terrain, notamment dans le quartier de la goutte d'Or à Paris où ces enfants sont le plus visibles. Voici son récit d'une humanité bouleversante
Nombre de travailleurs connaissent une précarité durable, alternant emploi et chômage sur la longue durée. À partir d'une enquête qui compare les cas contrastés des saisonniers agricoles et des artistes intermittents du spectacle, l'ouvrage analyse la « soutenabilité » de l'emploi discontinu. Dans quelle mesure peut-il devenir supportable et acceptable pour les personnes concernées ? Quelles ressources permettent de sécuriser leur situation ? Mais aussi, quelles satisfactions peut-on en retirer malgré tout ? Poser ces questions, c'est s'écarter des raisonnements binaires « choisi »/« subi » pour analyser comment les individus s'adaptent à ce fait social majeur de notre temps, qui veut que tout un pan de la population active soit éloigné des droits et de la sécurité rattachés à l'emploi stable et à temps plein. Il s'agit aussi d'interroger une société qui, tout en produisant de la précarité durable, a paradoxalement tendance à la voir comme une réalité exceptionnelle et temporaire.
Plongée dans le quotidien disloqué de huit foyers des quartiers pauvres de Milwaukee, au Wisconsin, où chaque jour, des dizaines de ménages sont expulsés de leurs maisons. Arleen élève ses garçons avec les 20 dollars qui lui restent pour tout le mois, après avoir payé le loyer. Lamar, amputé des jambes, s'occupe des gamins du quartier en plus d'éduquer ses deux fils. Scott, infirmier devenu toxicomane après une hernie discale, vit dans un mobile home insalubre. Tous sont pris dans l'engrenage de l'endettement et leur sort est entre les mains de leurs propriétaires, que l'on suit aussi au fil du récit.
Fruit de longues années de terrain, ce livre montre comment la dégradation des politiques du logement et la déréglementation du marché de l'immobilier fabriquent et entretiennent l'endettement chronique et la pauvreté, une violente épidémie qui s'avère très rentable pour certains et qui frappe surtout les plus vulnérables, en l'occurrence les femmes noires. Ouvrage magistral et captivant qui offre un regard précis et juste sur la pauvreté et un implacable plaidoyer pour le droit à un habitat digne pour tous
Jusqu'où est-il légitime et efficace de catégoriser les sans-abri et les réponses données à leurs difficultés ? Les SDF sont, depuis une trentaine d'années, ciblés par des dispositifs spécialisés. Typique des phénomènes d'hybridation de l'action publique, le système de prise en charge rassemble, autour de l'État, les associations, les collectivités locales, les médias, et les sans-abri eux-mêmes. Le développement et l'institutionnalisation des dispositifs d'assistance, tout en retentissant sur l'architecture d'ensemble de la protection sociale, contribuent à faire des SDF de véritables « acteurs sociaux ». L'analyse conjointe de l'action publique ciblée et de la catégorie à laquelle elle est destinée permet une évaluation critique du « prioritarisme » (la priorité au plus défavorisé), du ciblage et du partenariat dans la mise en oeuvre des politiques publiques. Avant-propos à la présente édition : comment les migrants et le confinement de 2020 posent à nouveaux frais la « question SDF ».
Les politiques de lutte contre la pauvreté sont devenues lutte contre l'exclusion. Derrière ce glissement sémantique, une volonté : prendre en compte non seulement la pauvreté conçue comme une absence ou une faiblesse de revenus, mais aussi l'isolement, le besoin, ou encore la ségrégation. Cet ouvrage explique ce que signifie raisonner et agir en termes d'exclusion. Il décrit et évalue les politiques publiques de lutte contre l'exclusion mises en place aujourd'hui, en insistant sur les SDF et sur les travailleurs pauvres. Enfin, il invite à des politiques sociales plus rationnelles.
Cartographie des inégalités sociales (niveaux d'éducation, logement, pratiques culturelles...) au-delà du revenu : une synthèse inédite des classes sociales à l'échelle européenne
Les classes populaires européennes ont été touchées de plein fouet par la crise : l'expérience du chômage et de la précarité fait partie de leur quotidien et constitue un marqueur qui les distingue des autres classes. Un autre trait récurrent est la pénibilité physique au travail, qui touche davantage les actifs peu ou pas qualifiés dans la quasi-totalité des pays européens. Pourtant, ces inégalités dans le monde du travail n'ont guère été prises en charge politiquement : la délégitimation du monde ouvrier s'est accompagnée d'une occultation de la déstabilisation des classes populaires.
Ces trente dernières années, les contours de l'Europe n'ont cessé de s'élargir, contribuant à y rendre plus visibles les inégalités. Experts et journalistes analysent ces évolutions à l'aide d'indicateurs de performance économique - productivité, taux de chômage - sans jamais s'interroger sur les conditions de travail ou les disparités selon les couches sociales. Dans un contexte où la crise économique et les réponses néolibérales incitent les peuples à se replier sur chaque espace national, il est temps de se demander ce qui rapproche et ce qui distingue les travailleurs européens. À partir de grandes enquêtes statistiques, cet ouvrage prend le parti d'une lecture en termes de classes sociales : contre la vision d'individus éclatés touchés par la crise, l'objectif est de rendre visibles les rapports de domination entre groupes sociaux. Une étape préalable nécessaire pour explorer les conditions de possibilité d'un mouvement social européen.
Cédric Hugrée est chargé de recherche au CNRS et travaille sur la sociologie des inégalités dans l'enseignement supérieur français et celles entre classes sociales en France et en Europe. Étienne Penissat est chargé de recherche au CNRS, travaille actuellement sur les inégalités entre classes sociales en Europe et en France et sur les représentations ordinaires de l'espace social. Directeur de recherche au CNRS, Alexis Spire travaille sur la sociologie des inégalités et a publié plusieurs ouvrages sur les politiques d'immigration et l'impunité fiscale chez Grasset, Raisons d'agir et La Découverte.
La « précarité » est une entrée privilégiée pour rendre compte du monde contemporain. Cette notion cristallise l'angoisse sociale bien au-delà des terres traditionnelles de la pauvreté et de l'instabilité.
D'où l'intérêt de ce livre, synthèse des travaux sociologiques sur le sujet : il rend compte des réalités de la précarité, présente les interprétations, et invite au renouvellement de la réflexion, en s'appuyant notamment sur le concept de « lien social ».
Ce faisant, il aide à affronter la question fondamentale : les incertitudes et l'instabilité sont-elles des traits constitutifs des sociétés individualistes d'aujourd'hui ? Ou ne sont-elles que la traduction d'une crise générale du travail, de la famille et des institutions ?
Les vingt-cinq organisations réunies dans ce livre ont en commun de lutter, chacune dans leur domaine, contre le chômage et la précarité, ces réalités qui minent la société française depuis plus de quarante ans. Dans le prolongement de leur action, elles prennent ici la plume pour contrecarrer idées reçues et contrevérités, présenter des expériences novatrices et montrer le vrai visage des chômeurs, victimes et non coupables, mais surtout acteurs et citoyens engagés de notre société. Une invitation à la solidarité pour multiplier les initiatives et porter ensemble, grâce à une large mobilisation citoyenne, un véritable changement !
Un ouvrage coordonné par Jean-François Yon et écrit avec Agnès Willaume.
Militant et responsable associatif, Jean-François Yon a notamment été président, de 2004 à 2010, du Mouvement national des chômeurs et précaires ; il a également été à l'initiative de la création d'une des associations locales de ce mouvement, à Vannes en 1994, « Ensemble contre le chômage ».
Traductrice de formation, Agnès Willaume travaille dans l'édition depuis une dizaine d'années. Elle est également chargée de communication dans un mouvement d'éducation populaire.
Ken Loach a reçu la Palme d'or à Cannes en juin 2016 pour son film Moi, Daniel Blake, qui retrace le parcours du combattant des chômeurs et précaires au Royaume-Uni.
«Il y a plus d'adultes africains-américains sous main de justice aujourd'hui - en prison, en mise à l'épreuve ou en liberté conditionnelle - qu'il n'y en avait réduits en esclavage en 1850. L'incarcération en masse des personnes de couleur est, pour une grande part, la raison pour laquelle un enfant noir qui naît aujourd'hui a moins de chances d'être élevé par ses deux parents qu'un enfant noir né à l'époque de l'esclavage.»
Dans ce livre devenu un classique des luttes contre la prison et le système judiciaire aux États-Unis, Michelle Alexander revient dans des pages fulgurantes sur les mutations de la domination raciale et de l'enfermement.
De l'esclavage aux innombrables prisons actuelles, en passant par la ségrégation de l'ère «Jim Crow», ce livre explore la façon dont en quelques décennies, avec la «guerre contre la drogue», les Noirs et les Latinos ont commencé à être enfermés en masse, jusqu'à dépasser aujourd'hui deux millions de prisonniers.
Du quadrillage policier aux cellules, en passant par le profilage racial et une machine judiciaire implacable, l'auteure dévoile tous les mécanismes de cette nouvelle ségrégation qui a créé une nouvelle «sous-caste raciale», une «race des prisonniers».
« Alors, Padre, vous vous occupez des prostituées ? C'est formidable ! - Oui, en fait ce sont des transgenres. - Ah... »
Lorsqu'on demande au père Jean-Philippe de témoigner de sa mission à l'association Magdalena, un silence gêné s'installe en général assez rapidement. Comment, en tant que prêtre, assumer un accompagnement humain et spirituel aussi délicat que celui des personnes prostituées transgenres ?
Ce monde peut sembler étranger, et même effrayant, à bien des gens. Des années après le début de l'aventure, l'initiateur dévoué de cette mission unique en son genre demeure lui-même surpris que la vie l'ait mené là.
Du premier camping-car du bois de Boulogne à la maison d'accueil Magdalena, en passant par les pèlerinages à Lourdes, le père Jean-Philippe nous fait découvrir les réalités de l'accompagnement des personnes prostituées.
Il nous invite ainsi à entrer avec lui dans un accueil de l'autre qui renonce à l'efficacité et consent à la seule présence. Au fil de leurs témoignages, les personnes prostituées nous entraînent dans la simplicité de leur foi et de leur quête spirituelle.
Loin de nous faire perdre notre latin, elles nous poussent à quitter nos zones de confort et nos cadres inutiles pour adopter un regard d'amour dénué de jugement : celui du Christ sur chacun de nous.
Un véritable chemin de conversion qui nous fera peut-être affirmer avec l'auteur : « Les plus pauvres se sont occupés de moi. »
Emploi précaire, travail précaire, les précaires : le terme « précarité » est utilisé pour décrire des phénomènes sociaux divers dans nos sociétés contemporaines. Temps partiels, CDD, travail intérimaire, chômage mais aussi accidents de la vie personnelle, les discontinuités subies ou voulues fragilisent les parcours, les rendent précaires, font parfois basculer dans la pauvreté.Au-delà de l'analyse des sens de ce mot et des réalités qu'il recouvre, cet ouvrage montre que, s'il est nécessaire d'encadrer les flexibilités demandées par le patronat, de pallier la disparition des formes traditionnelles de solidarité, il est aussi urgent de faire droit aux discontinuités voulues par certains travailleurs qui tentent d'établir une nouvelle relation à l'activité professionnelle.
Le 9 juillet 1849, Victor Hugo, du haut de la tribune de l'Assemblée nationale, lançait un vibrant plaidoyer dans lequel il affirmait sa volonté et la nécessité d'éradiquer la pauvreté. 170 ans, et quelques milliers de discours plus tard, 10 millions de français vivent toujours sous le seuil mondial de pauvreté. Rien n'aurait donc changé ? La pauvreté serait une fatalité ?
Dans la cinquième puissance économique, culturelle et historique mondiale, qui sont les pauvres ? Où vivent-ils ? Qu'est-ce qu'être pauvre au quotidien ? Existe-t-il un portrait-robot du pauvre au XXIe siècle ?
L'auteur trente de répondre à ces questions en prenant à bras le corps phantasmes, idées fausses, statistiques et réalité quotidienne de ceux qui affrontent la pauvreté. Il interroge également notre mode de développement, notre sens de la solidarité, nos dispositifs sociaux, les valeurs républicaines que nous portons et notre regard réel sur la pauvreté. Et si la vraie richesse d'une société ne se calculait pas en points de PIB mais dans sa faculté à assurer un avenir serein à toutes et tous ?
Résumé : Les discours qui circulent aujourd'hui sur la pauvreté et les personnes qui la subissent sont bien souvent erronés. Or, les derniers chiffres montrent que la pauvreté touche plus d'un Belge sur cinq. Pour améliorer le vivre ensemble, il s'agit de tenir compte de ces 20 % de la population, de connaître leurs vécus, et d'enrayer les discriminations qu'ils endurent. Car les idées reçues et les « fake news » sont à l'origine de bien des malentendus dommageables à la cohésion sociale. Elles font le terreau d'une société qui hait ses pauvres, d'une société pauvrophobe. Partant de ce constat, Le Forum - Bruxelles contre les inégalités a identifié, en prise directe avec les services sociaux et ceux qui les fréquentent, une centaine d'idées reçues sur les pauvres et la pauvreté. Chacun de ces stéréotypes a été soumis à un expert qui s'est attaché à la déconstruire de manière argumentée, sur base des dernières études et chiffres disponibles. Voici donc une Petite encyclopédie des idées reçues sur la pauvreté, à paraître en septembre 2018, qui sera accompagnée d'une vaste campagne de sensibilisation sur le web et dans les médias traditionnels.
Auteur : Le Forum regroupe une cinquantaine d'organisations qui luttent contre la pauvreté à Bruxelles. Services sociaux, centres de recherche, témoins : c'est en mobilisant ces différentes expertises que nous inventons des solutions aux problèmes liés à la pauvreté. Parmi la centaine d'auteurs qui ont contribué à cet ouvrage collectif, on retrouve : Hafida Bachir (Vie Féminine), Nicolas Bernard (Université Saint-Louis), Etienne de Callataÿ (Université de Namur), Bruno Colmant (ULB), Bernard De Vos (Délégué général aux droits de l'enfant), Abraham Franssen (Université Saint-Louis), Willy Lahaye (Université de Mons), Marie Loison-Lerustre (Sorbonne - Paris), Anne Morelli (ULB), Jean Spinette (Conférence des CPAS bruxellois). Avec une introduction de Serge Paugam (EHESS - Paris).
Présentée le 18 juin 2019, la réforme de l'assurance-chômage qui durcit les règles d'indemnisation et renforce le contrôle des chômeurs va être appliquée coûte que coûte en juillet 2021. La France va compter un million de chômeurs supplémentaires d'ici à la fin de l'année et 840 000 personnes (38 % des allocataires) vont connaître une baisse d'indemnisation d'environ 20 %. Les demandeurs d'emploi seront davantage convoqués, suivis, fliqués, menacés, perdant leur temps dans de vaines rencontres, ultimatums, incohérences administratives, pseudo formations et autres « job dating ».
En imposant cette réforme, Emmanuel Macron culpabilise les chômeurs et prend le risque d'une nouvelle crise politique aux conséquences bien plus graves que celle des gilets jaunes. En mars 2020, Pôle emploi a déjà recruté des vigiles pour affronter cette fronde qui s'annonce violente. Ceci est d'autant plus incroyable que Pôle Emploi ne sert à rien pour 90% des chômeurs. Ce n'est qu'une immense garderie pour asservir les chômeurs et leurs faire accepter leur inutilité et des salaires de misère.
Journaliste, reporter et spécialiste de l'aménagement du territoire, ayant pointé à Pôle emploi pendant trois ans.
Si la liberté d'aller et venir constitue un droit fondamental, l'exercice de ce droit est parfois contrarié, entravé voire confisqué. Dans le soin et l'accompagnement, ces limitations posent de nombreuses questions juridiques, cliniques et éthiques qui interpellent au quotidien les professionnels, les usagers et les citoyens. La crise sanitaire du Covid-19 a profondément impacté cette liberté et bousculé les repères, les priorités et les valeurs de tous. Elle a redessiné de nouveaux équilibres entre liberté individuelle et sécurité collective faisant naître de nouveaux questionnements éthiques. Jusqu'où les impératifs de protection, de sécurité ou d'équité justifient-ils de mettre en péril cette liberté ? À quel prix et à quelles conditions ? Au bénéfice de qui et dans quelle finalité ?
Cette édition revue et augmentée revient sur les impacts à court et long terme de la crise sanitaire à la fois pour témoigner des tensions éthiques mais aussi pour questionner notre rapport à la mobilité, à l'espace et à la liberté.
Cet ouvrage s'adresse aux professionnels, étudiants, chercheurs et citoyens intéressés par l'éthique et soucieux de la défense des droits fondamentaux.
L'épidémie du coronavirus met davantage en danger les populations fragiles, dont les sans-abri. Vulnérables physiquement et exposés publiquement, quand ils sont totalement à la rue, ils subissent souvent des niveaux élevés d'exiguïté et de promiscuité quand ils sont dans les centres d'hébergement. Pour Julien Damon se posent alors la question de l'ajustement des services, mais aussi des problèmes plus fondamentaux comme celui du consentement au confinement.
Julien Damon est professeur associé à Sciences Po et conseiller scientifique de l'École nationale supérieure de sécurité sociale. Il a été responsable de la Mission Solidarité de la SNCF, directeur des études à la Caisse nationale des Allocations Familiales (CNAF), chef du service Questions sociales au Centre d'Analyse Stratégique, Président de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale. Il a récemment publié, chez le même éditeur, Qui dort dehors ?