Christophe Nobili est journaliste au Canard Enchaîné. Il y a trois ans, il découvre l'existence de la carte de presse d'Edith Vandendaele, salariée de la rédaction pendant vingt-cinq ans.
Problème : il ne l'a jamais vue. Il tique. Enquête. Et s'aperçoit que, de 1996 à 2020, le salaire mensuel d'Edith a oscillé entre 4 et 6 000 euros brut. Augmentée chaque année, bénéficiaire de primes, la dame a touché, en tout, un peu plus de 1,5 million d'euros. Avec les charges, ce montant s'élève à 3 millions pour l'entreprise.
Cette affaire ressemble un peu trop à l'emploi fictif de Pénélope Fillon, que Christophe Nobili avait lui-même révélé en 2017... Elle le plonge dans une cruelle désillusion.
Le récit d'un dilemme, d'une investigation secrète et d'un séisme qui secoue un temple de la presse française.
Après The Wire, la nouvelle immersion choc dans la police de Baltimore.En 2008, Justin Fenton devient le reporter chargé des affaires criminelles au
Baltimore Sun. Un poste convoité où, par le passé, s'est illustré David Simon, avant qu'il devienne le célèbre showrunner de la série
The Wire. Baltimore est alors toujours la ville au taux de criminalité le plus élevé des États-Unis. Mais une unité spéciale d'agents en civil est en train de nettoyer les rues avec un seul mot d'ordre : tolérance zéro.
En 2017, la nouvelle tombe : sept des principaux officiers de l'unité spéciale sont arrêtés pour corruption et racket en bande organisée. C'est un véritable système d'intimidation, de faux témoignages, de collusion avec le monde du crime qui est mis au jour. En dépit de sa fréquentation assidue de la police, de la justice et des criminels, Justin Fenton tombe des nues. Il n'avait rien vu venir.
C'est cette incroyable affaire de corruption que Justin Fenton raconte dans cet ouvrage qui se lit comme un roman. Document humain et chronique criminelle d'une rare intensité, La ville nous appartient a été adapté sur HBO par David Simon, Ed Burns et George Pelecanos, pour une sortie en 2022.
Louis Witter a passé dix-huit mois dans le Nord-Pas-de-Calais. Dix-huit mois à enquêter sur la stratégie de politique intérieure lancée par Bernard Cazeneuve et renforcée par Emmanuel Macron et son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin : celle dite du « zéro point de fixation ».Caractérisée par des battues ou chasses à l’homme organisées toutes les 48 heures, cette stratégie de gestion policière des campements de migrants a pour but de dissuader les personnes de s’installer et de se regrouper : une manière de gouverner par l’image, l’exemple et la violence.Dans ce livre, à mi-chemin entre l’enquête et l’essai, Louis Witter montre comment la politique locale, le droit, les politiques institutionnelles et les pratiques policières œuvrent de concert pour légitimer toujours plus de violences envers les personnes étrangères.Un phénomène qui témoigne d’un rapport particulier, inquiétant et renouvelé que la police et l’État entretiennent avec l’étranger et la citoyenneté. Louis Witter est journaliste. La Battue est son première livre.
« Il advient que la justice transforme un innocent en coupable. Mais il est plus rare que l'institution judiciaire transforme un coupable en innocent.
Ce fut pourtant le cas de René Bousquet, ancien secrétaire général de la police de Vichy, d'avril 1942 à décembre 1943, et proche de Pierre Laval. Envoyé en Allemagne par ses amis de la Gestapo en juin 1944, Bousquet choisit de rentrer en France en mai 1945 pour y être jugé par la Haute Cour de justice. Comme il l'avait annoncé à ses proches, tout se passa bien pour lui.
René Bousquet fut mis en liberté provisoire en juillet 1948 et jugé par la Haute Cour du 21 au 23 juin 1949. Il bénéficia d'un quasi-acquittement. La Haute Cour, composée de parlementaires, pour certains résistants, le releva même de l'indignité nationale pour services rendus à la Résistance... Il put alors entreprendre le front haut une nouvelle carrière dans le monde des affaires.
Dénoncé en 1978 par Darquier de Pellepoix, ancien commissaire général aux questions juives, Bousquet se vit rattrapé par son passé, notamment par le drame de la rafle du Vel' d'Hiv en juillet 1942, à laquelle il avait fait procéder par la police française.
Une nouvelle plainte ayant été déposée contre lui en 1991, Bousquet fut, avant un nouveau procès, abattu par un dément, à Paris, en juin 1993. Sa mort a interdit à la justice de se prononcer à nouveau.
Au-delà de l'intérêt historique de ce déni de justice que fut son procès, demeure une question essentielle : comment la Haute Cour de justice a-t-elle pu acquitter René Bousquet et lui délivrer un véritable brevet de Résistance ? C'est l'énigme que cet ouvrage présente. »
Robert Badinter
Robert Badinter et Bernard Le Drezen ont retrouvé aux Archives nationales le compte rendu sténographique du procès de René Bousquet en juin 1949. Nous publions ici l'intégralité de ce texte, véritable enregistrement écrit des audiences.
Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Delphine Jubillar, infirmière à Albi et mère de famille de 33 ans, disparaît sans laisser de traces. Malgré l'absence d'éléments matériels objectifs (pas de corps, pas d'aveux...), les indices et l'enquête convergent vers un seul homme : le mari de la disparue.
Alors le voile se déchire sur les difficultés d'un couple, un mari velléitaire et accro au cannabis, un amant, l'espoir d'une nouvelle vie à inventer avec cet homme. Cédric Jubillar, mis en examen pour « meurtre par conjoint » le 18 juin dernier, conteste toujours les faits.
Dans ce livre captivant, Ronan Folgoas, seul journaliste à avoir côtoyé Cédric Jubillar et l'amant de Delphine, nous raconte le réel avec l'acuité d'un témoin privilégié et rend au fait divers ses lettres de noblesse.
Ronan Folgoas a 42 ans. Il est grand reporter au service Police-Justice du journal Le Parisien. Pour ce livre, il a mené une enquête de terrain très fouillée, étayée par des documents judiciaires et des dizaines de témoignages exclusifs. Il est le seul journaliste à avoir été au contact des principaux protagonistes de l'affaire, intimes de Delphine Jubillar, à commencer par Cédric Jubillar lui-même, et l'amant de Delphine. Le mystère Jubillar est son premier livre.
Et si on ne vous avait pas tout dit sur ce qui s'est réellement passé lors de la prise d'otages ?Le 9 janvier 2015 en début d'après-midi, deux jours après l'attentat contre Charlie Hebdo qui a mis la France en émoi, un terroriste de la même sphère djihadiste que les frères Kouachi rentre dans un supermarché cacher, porte de Vincennes, pour y commettre l'irréparable.
Son but ultime : assassiner le plus de personnes possible...
Quatre personnes perdront la vie. Yohan Cohen, 20 ans ; Philippe Braham, 45 ans ; François- Michel Saada, 64 ans ; Yoav Hattab, 21 ans. Le 20 janvier 2015, Lassana Bathily est hissé au rang de héros national et naturalisé français pour acte de bravoure, pour avoir sauvé des otages. En parallèle, une rumeur avec des vidéos et des photos à l'appui circule sur les réseaux so- ciaux, concernant l'étrange comportement d'un homme portant une casquette, très vite soup- çonné, d'après une thèse complotiste, d'être un complice du terroriste...
Et si cet homme était celui qui avait permis de mettre fin à cette prise d'otage en sauvant de nombreuses vies ?
Et si cet homme était le vrai héros de cette journée ?
Êtes-vous prêts à vivre ces moments en immersion dans le huis clos de l'Hyper-Cacher ?
La reconstitution passionnante de l'affaire Ranucci. Avec elle, les débats houleux de l'erreur judiciaire et de la peine de mort. Trente ans plus tard, Jean Rambla, victime et témoin de l'affaire et du " pull-over rouge ", sera accusé de meurtres. Concis, humain, passionnant, ce récit raconte une époque et ses destins. Entre doute et intime conviction : une quête de vérité.
C'est l'une des plus grandes affaires criminelles du XXe siècle. Le 3 juin 1974, à Marseille, Marie-Dolorès Rambla, huit ans, est enlevée sous les yeux de son petit frère, Jean-Baptiste, puis retrouvée morte deux jours plus tard.
Condamné à mort pour ce crime, Christian Ranucci sera guillotiné le 28 juillet 1976. Depuis, sa culpabilité a été remise en cause par l'écrivain Gilles Perrault dans son livre
Le Pull-over rouge.
Quarante ans plus tard, Jean-Baptiste Rambla a tué deux femmes. Il est devenu un criminel à son tour. Devant les psychiatres, il invoque le fantôme de Ranucci qui le hante et ceux qui, selon lui, ont " volé la vérité ". En revenant sur l'affaire Ranucci, appelée aussi l'affaire " du pull-over rouge ", Agnès Grossmann retrace la tragédie de la famille Rambla, anéantie par la perte et le chagrin, emportée sans ménagement dans la tourmente judiciaire et broyée par la machine médiatique.
Ce récit humain, impressionnant, au plus près des faits et de la vérité, raconte aussi toute une époque, celle du débat passionné sur l'abolition de la peine de mort.
« OMAR M'A TUER. » Toutle monde se souvient de cette inscription tracée avec le sang de GhislaineMarchal, assassinée à l'arme blanche dans la cave de sa villa de Mougins, en1991. Le crime avait été immédiatement attribué à son jardinier Omar Raddad.Malgré ses cris d'innocence, le jeune Marocain avait été condamné à dix-huitans de réclusion. Depuis trente ans, la lutte pour la révision du procès n'a jamaiscessé. Une nouvelle requête vient d'être déposée sur la base de nouveaux ADNinconnus ainsi que sur la découverte d'une enquête de gendarmerie restéesecrète.Mais quels sont lesressorts de cette affaire, l'une des plus graves erreurs judiciaires de cesdernières décennies ?L'avocate d'Omar Raddad,ainsi qu'un ancien juge d'instruction, devenu député, nous racontent lescombats qu'ils ont dû mener pour faire éclater la vérité et nous dévoilent lesdysfonctionnements d'un système judiciaire qui permet ces drames humainssouvent irréparables.
Sylvie Noachovitch est avocate pénaliste au Barreau de Paris. Elle est l'avocate d'Omar Raddad et lutte depuis plus de 30 ans contre les erreurs judiciaires.Georges Fenech est ancien juge d'instruction et député honoraire. Il est co-auteur de la réforme sur la révision criminelle.
10 juillet 2020. 35 ans jour pour jour après le sabotage du Rainbow Warrior de l'organisation écologiste Greenpeace, la DGSE voit pour la première fois de son histoire deux de ses anciens agents être condamnés par la justice française pour trahison au profit de la Chine. Au terme d'une enquête de deux ans, qui s'appuie sur de nombreux témoignages de maîtres-espions et des documents confidentiels, les auteurs retracent une infiltration de longue haleine au coeur du plus célèbre service de renseignement tricolore, entre Versailles, l'Île Maurice ou Pékin.Cette plongée dans les coulisses et les secrets de famille du véritable Bureau des légendes accorde une large place au régime chinois, perçu par les responsables sécuritaires français comme la menace numéro un. De plus en plus offensifs, les espions chinois ne sont toutefois pas les seuls à tenter de retourner les agents de la DGSE et à mettre à mal la souveraineté de la France. Que ce soit la Russie de Vladimir Poutine, qui a retrouvé un niveau d'agressivité proche de celui de la guerre froide, ou le grand allié américain, les périls sont multiples pour le renseignement extérieur français, l'un des services secrets occidentaux les plus performants.Mieux qu'un roman d'espionnage, un document passionnant avec de nombreuses infos inédites.
Une affaire retentissante de cybercriminalité au départ de la Corée.
Le groupe Lazarus, composé de pirates informatiques nord-coréens d'élite financés et organisés par l'État, est responsable des plus célèbres attaques informatiques de ces dernières années, de Hollywood à la haute finance. La lutte contre ces hackers de génie devient désormais internationale.
Un récit extrémement bien documenté, qui se dévore comme un roman d'espionnage.
Au début du mois d'avril 2011, un homme de 50 ans disparaissait sans laisser de traces, avant qu'on ne retrouve les corps de sa femme, de leurs quatre enfants et de leurs deux chiens enterrés sous la terrasse de leur maison nantaise.
Presque dix ans plus tard, les innombrables mystères qui entourent "l'affaire Xavier Dupont de Ligonnès" font de celle-ci le fait divers français le plus indéchiffrable et discuté de ce début de millénaire.
Ce récit, paru à l'été 2020 en deux volets dans le magazine Society après quatre ans d'enquête, est le plus détaillé jamais publié sur l'affaire.
Pierre Boisson, Maxime Chamoux, Sylvain Gouverneur et Thibault Raisse sont journalistes pour le magazine Society.
Jean Boustani travaille pour le groupe de construction navale Privinvest. En 2013, il supervise une vente colossale : Privinvest livre deux milliards de dollars de matériel au Mozambique. Une opération encadrée. Légale.
Pourtant, le 1er janvier 2019, Jean Boustani est arrêté à sa descente d'avion par le FBI.
Motifs : corruption, fraude, blanchiment d'argent, dans le cadre des contrats mozambicains. Car l'Amérique n'apprécie pas que l'on vende du matériel à l'Afrique sans lui demander la permission...
Bilan : onze mois de détention pour Jean Boustani, un combat judiciaire, une victoire.
Ce document exceptionnel fait entendre la voix d'un homme bafoué puis blanchi. Il révèle les méthodes d'un pouvoir américain prêt à renier ses propres principes pour asseoir sa mainmise économique, quitte à déséquilibrer le jeu des relations internationales.
De l'ombre à la lumière. Les grandes affaires des services secrets du XXe siècle revisitées et racontées par un spécialiste hors pair. Qu'est-ce qui fait d'une opération des services secrets une " grande affaire " ? Son impact dans les rapports de forces entre les Etats comme à l'intérieur des Etats. Ces opérations d'envergure appellent tout naturellement un récit haut en couleurs, avec des personnages à l'avenant. De la jeunesse des services soviétiques, promoteurs de la
dezinformatsia et déjà maîtres sous Staline de l'espionnage industriel, aux derniers feux de la guerre froide, l'auteur fait revivre tous les épisodes clé de l'espionnage au XXe siècle, leurs enjeux, leurs décors, leurs acteurs, leur époque.
Rien n'est mis de côté : les intox anglaises couvrant avec succès le débarquement allié en Normandie ; la bataille secrète de quatre décennies à Berlin, épicentre de la guerre froide ; la crise des fusées de Cuba de 1962 ; les infiltrations soviétiques en France ; le front afghan ; l'affaire Farewell ; les contre-attaques occidentales ; les " taupes " russes au sein de la CIA ou du FBI. Un livre qui captive autant par ses portraits, ses récits, ses révélations que par ses mises en perspective. Plus qu'un livre d'aventures : un récit vrai qui se lit comme un roman policier.
Flics contre voyous : jamais dans l'histoire du banditisme français cette éternelle confrontation n'aura pris de telles proportions. Entre 1967 et 1974, le Gang des Lyonnais totalise plus de cinquante coups dont un particulièrement mythique : le vol d'un milliard à la Poste de Strasbourg. Côté voyous, le gang des Lyonnais a porté le braquage au rang de science appliquée. Dans cette équipe, c'est l'alchimie détonante entre les anciens, marqués par la guerre d'Algérie, et les modernes, sortis d'un quartier populaire de la banlieue Lyonnaise. Côté flics, on expérimente pour la première fois la pause de micros dans les planques des Lyonnais. Les autorités mettent en place une mécanique hors normes pour les arrêter avec une opération qui mobilise neuf cents fonctionnaires. Mais ces insaisissables bandits réussissent à passer à travers les mailles du filet...Luttes intestines, stratégies criminelles et policières, traque, Richard Schittly dans cet ouvrage unique révèle les dessous de cette affaire qui bouleversa les rapports entre justice et police en France.
Toulouse, le 19 mars 2012, collège Ozar Hatorah, à l'heure où les élèves arrivent en cours. Un motard casqué fait irruption dans la cour et sème la mort, tuant à bout portant un enseignant, Jonathan Sandler, et trois jeunes enfants : Arié (5 ans) et Gabriel Sandler (3 ans) et Myriam Monsonégo (9 ans), la fille du directeur.
Ce crime a initié la série d'attentats islamistes qui ont endeuillé le pays de 2012 à 2015. Son traitement médiatique s'est focalisé sur la personnalité et la famille du tueur, Mohamed Merah. Les victimes ont certes suscité la compassion, mais on n'a peut-être pas pris la pleine mesure de l'inhumanité que représente cet événement - pour la première fois en France depuis l'Occupation on a tué de sang-froid des juifs uniquement parce qu'ils sont juifs.Jonathan Chétrit qui, en tant qu'élève interne présent sur place, a vécu les meurtres au plus près, a collecté les témoignages minute par minute de toutes les personnes présentes. Il nous fait entrer dans la réalité brutale de ces instants fatidiques, et de ce qui a suivi pour les survivants : la ruée des journalistes, le deuil impossible, mais aussi la solidarité, la volonté de se battre, jusqu'au procès des complices.
Un récit brut, violent par sa sobriété même, qui n'a pas d'équivalent.
Comment les milliards du crime organisé parviennent-ils à échapper aux contrôles ? Qui sont les hommes de l'ombre qui aident les parrains du tra c de drogue international à blanchir leur fortune ?
Pour démanteler ces réseaux, le capitaine de police Quentin Mugg a mis en application les méthodes de l'enquête criminelle. Filatures, écoutes, sonorisations... pendant plusieurs années, son équipe a remonté le euve de l'argent sale. Cette traque a abouti à des saisies spectaculaires. En 2018, 18 millions d'euros d'avoirs criminels et 100 millions d'euros de fraude scale ont été con squés. Un record en France.
Connues sous le nom d'opérations Virus, Rétrovirus, ou encore Cedar, ces enquêtes ont révélé l'existence d'un acteur clé du blanchiment : le saraf. Un personnage puissant et mystérieux, trait d'union entre le monde des tra quants de drogue et celui de la haute nance internationale. Le chaînon manquant dans la lutte contre le crime organisé.
De Casablanca à Dubai, en passant par Paris, Anvers et Madras, Quentin Mugg dévoile pour la première fois, de l'intérieur, les méthodes employées par son groupe. Il nous entraîne dans les arcanes du blanchiment, où se trouvent reliés, parfois sans même le savoir, tra quants de drogue, banquiers internationaux, contrebandiers d'or et fraudeurs scaux.
Quentin Mugg est policier spécialisé dans la lutte contre le blanchiment d'argent. Ancien de la DST, capitaine de police à l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) de 2005 à 2015, Quentin Mugg dirige aujourd'hui le groupe de coordination antidrogue à Europol, l'agence européenne de police criminelle. Hélène Constanty est journaliste d'investigation indépendante.
Crime et politique : voila une entrée originale pour explorer l'histoire de France. C'est à ce voyage dans le temps et l'espace que nous invitent Vincent Brousse et Philippe Grandcoing, deux auteurs qui ont déjà livré aux lecteurs les récits des crimes du Limousin et du Quercy, à l'aise dans le récit ou la fiction dans le domaine du crime et de l'enquête. Ils nous proposent de les suivre ici, de la Révolution française à la Ve République, en feuilletant les pages sombres de notre histoire.
Des foules émeutières parisiennes de la Révolution aux attentats de l'OAS, des colères paysannes périgourdines aux violences meurtrières des années 1930, des complots visant le chef de l'État aux affaires qui ont suscité d'énormes scandales politiques, ils dressent un état des lieux fascinant des multiples liens pouvant relier le crime à la politique.
Comment un milliardaire reçu par toute l'élite américaine s'est-il retrouvé, après des années de folie, plongé dans une vertigineuse descente aux enfers ?
Jeffrey Epstein est incontestablement riche. Il n'a pourtant laissé aucune trace dans le monde de la finance. Sa principale activité ? Assouvir ses pulsions en bande organisée !
Pendant plus de 20 ans, des centaines de girls, dont beaucoup étaient mineures, feront le voyage vers son île dans l'archipel des Antilles, à bord du « Lolita Express », un de ses avions privés.
Qui a aidé Jeffrey Epstein ? Qui a participé à ses trafics sexuels ? Qui, parmi les rich and famous inscrits dans son petit carnet noir, l'accompagnait dans l'île de tous les vices ? Clinton, Trump, Kevin Spacey, le prince Andrew... et d'autres ?
Procureurs sous influences, avocats sans scrupules, nouveaux riches et vieilles fortunes... l'affaire Epstein éclaire d'un jour cru les failles d'une société indifférente aux crimes de ceux qui vivent selon leurs propres règles et qui ne connaissent qu'une loi : celle de l'impunité.
Surnommé le « tueur de l'Est parisien », Guy Georges a été arrêté en 1998, puis jugé et condamné en 2001 à la perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, pour le meurtre de 7 femmes. Ce meurtrier multirécidiviste a mis en échec la plus prestigieuse brigade du quai des Orfèvres, la Crim', durant 7 longues années. Pourtant, les policiers disposaient d'un certain nombre d'indices : trace de pied « égyptien », rituels, portrait robot et même ADN - ce n'est qu'à l'issue de son procès que sera créé le fichier regroupant les empreintes génétiques des déséquilibrés sexuels et personnes liées à des affaires de moeurs. L'enquête a été chaotique et émaillée d'erreurs humaines, en dépit de l'opiniâtreté des services de police. Le sujet reste tabou à la Crim'. Pour connaître le détail de ce dossier, il fallait que le temps passe et la complicité tissée depuis des années par Patricia Tourancheau avec ces hommes de terrain. Ce livre, palpitant et humain, rend hommage à leur métier difficile. Il n'aurait pas voir le jour plus tôt. Patricia Tourancheau met en perspective l'ensemble de la documentation connue sur Guy Georges à travers les récits parallèles des activités de ce dernier et de l'enquête. Elle a suivi son procès, s'est entretenue avec les différents experts psychiatres qui l'ont rencontré, avec les familles, elle a même repris contact avec le tueur en prison.
Une ministre de l'Économie, ancienne avocate internationale, qui recourt à l'arbitrage privé pour régler le différend de l'État avec Bernard Tapie ; six anciens secrétaires généraux (et adjoints) de l'Élysée qui rejoignent les grands cabinets du barreau d'affaires parisien ; des armadas d'avocats appelés au chevet de l'État pour sécuriser un partenariat public-privé ou pour assurer l'entrée en bourse du groupe Areva, etc.
Si la frontière entre le public et le privé n'a jamais relevé de la ligne claire, le brouillage a pris récemment une ampleur nouvelle. Sous l'effet d'un tournant néolibéral qui a érigé l'État régulateur en acteur clé du gouvernement des marchés privés, une zone de contiguïté et d'échanges sans précédent s'est créée.
Figure récente en pleine ascension, l'avocat d'affaires incarne mieux que tout autre ce nouveau mélange des genres. En suivant le rôle qu'il a acquis aux confins de l'État et du marché, les auteurs de cette passionnante enquête explorent les contours de cette zone grise à la périphérie des institutions politiques et administratives : comment elle est née, comment elle a progressivement prospéré et ce qu'il nous en coûte aujourd'hui, politiquement et démocratiquement.
Cheveu, empreinte, insecte, goutte de sueur,trace dans la boue : les experts scientifiques de la Gendarmerie nationale traquent le moindre élément des scènes de crime. Pour eux, tout peut être un indice permettant d'élucider une affaire. Ce livre nous fait entrer, pour la première fois, dans l'un des instituts de criminalistique les plus secrets au monde, à Paris.
Ces « super experts » racontent leur quotidien à travers une vingtaine d'affaires, de la mort de Diana au crash du vol Rio-Paris, de la disparition de Maëlys à la tuerie de la famille Flactif. On y découvre la réalité passionnante d'une profession où l'on jongle entre chimie, toxicologie, génétique, biologie, balistique et science des explosifs.
Un métier à mille lieux des séries télévisées... mais et où tout est vrai !
Sur les scènes de crimes avec les experts de la Gendarmerie.
Lors d'une émission de radio en 2015, l'historien Georges Bensoussaneut le malheur de dénoncer la recrudescence d'un antisémitisme arabomusulmanen France. Il citait un sociologue et s'appuyait surtout sur sesnombreuses enquêtes de terrain.Qu'avait-il donc fait ! Il fut aussitôt attaqué en justice par plusieursassociations anti-racistes, lâchement soutenues par le Ministère public,l'accusant, lui qui a dédié sa vie professionnelle à la mémoire de la Shoah,de racisme. Identifier l'antisémitisme d'extrême-droite est une nécessitémais lorsque la haine du Juif émane d'individus issues de l'immigrationmusulmane, serait-ce interdit ?Ce procès, le fait même qu'il ait eu lieu, en dit long sur notre société. Surles passions policières qui animent certains, sur le contrôle de plus en plusétroit de la liberté d'expression et sur la puissance du courant islamiste quitraverse le pays.La frilosité de quelques institutionnels de la communauté juive et plus encorela mise à l'écart dont fut ensuite victime Georges Bensoussan doivent aussiinterroger. Il fallait faire taire cet homme puisqu'il faisait s'effondrer lescertitudes qui rassurent, celles qui ménagent l'ordre établi et la position des« puissants ».Qu'est devenu ce pays, le nôtre, où celui qui dénonce le mal doit êtrecondamné et où, à force de vouloir à tout prix cacher le danger qui menaceles Juifs, élites et médias s'aveuglent volontairement sur le péril qui guette lanation tout entière ?
Un réveil à l'aube au lendemain d'une soirée raclette en famille. Un petit déjeuner devant une série. Un passage à la salle de bains pour enfiler T-shirt, short et baskets. Un câlin à son mari Jonathann, un message à sa soeur Stéphanie : « Hello, tout le monde debout ! Je vais aller courir un coup, je passerai peut-être vous faire un coucou si je suis motivée. Bisous. »Voici comment aurait pu se dérouler une matinée ordinaire dans la vie d'Alexia Daval.Mais ce samedi 28 octobre 2017, la jeune femme de 29 ans n'a pas regardé de série en dégustant une salade de fruits, n'a pas embrassé son mari, n'a pas écrit à sa soeur, n'est pas sortie faire un jogging dans les alentours de Gray-la-Ville, en Haute-Saône.Et pour cause : Alexia était déjà morte.
Pendant trois mois, son mari Jonathann s'est d'abord fait passer pour un époux éploré, avant de reconnaître l'avoir frappée et étranglée à leur domicile, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017. Puis, à l'issue d'une reconstitution du meurtre effectuée le 17 juin 2019, il a admis avoir procédé à la crémation partielle du corps d'Alexia dans un bois voisin.
Aude Bariéty, qui chronique quotidiennement faits divers et affaires judiciaires pour Le Figaro, nous restitue, presque heure par heure, le récit glaçant de ce drame.
Enquête sur la "machine à cash" du FN
" Tête haute, mains propres ", proférait le père. " Tête haute, mains blanches ", lance la fille en avril 2016, au lendemain des révélations sur les opérations financières de deux de ses proches, épinglés dans l'affaire des " Panama Papers ". Mais l'affaire qui menace le plus Marine Le Pen est d'une tout autre ampleur. Il s'agit de ce qui pourrait être considéré comme une gigantesque
escroquerie au détriment du porte-monnaie des contribuables.
Durant trois ans et demi, ce système a fait l'objet d'une enquête fouillée de la brigade financière, puis de deux juges d'instruction spécialisés dans la lutte anti-corruption. Elle a été bouclée en octobre 2016 et aurait, en toute logique, dû être jugée avant la prochaine élection présidentielle. La présidente du FN a multiplié les recours juridiques pour repousser l'échéance, allant jusqu'à
mettre en cause les juges eux-mêmes... Dans les hautes sphères du pouvoir, certains craignaient aussi sans doute qu'un tel procès fasse le jeu de Marine Le Pen. Qu'il alimente sa stratégie de " victimisation " de candidate ciblée par l'" establishment " et que le bruit de la défense de l'extrême droite - fût-elle mensongère - grossisse encore les rangs de ses électeurs.
Ce livre fait le pari inverse. Il postule qu'en démocratie il n'y a pas de citoyen trop informé et qu'avant de déposer un bulletin dans l'urne, mieux vaut en savoir le plus possible sur les faits et gestes des candidats. Surtout quand ceux-ci flirtent allègrement avec l'illégalité et sont soupçonnés d'avoir détourné massivement de l'argent public. Il ne s'agit pas de juger avant la justice, mais de livrer au public des éléments d'information propres à éclairer ses choix.