L'économie est omniprésente dans le débat public et les économistes ont un sentiment de légitimité et une autorité sans commune mesure avec leurs collègues des autres sciences sociales ; ils sont davantage persuadés que leurs travaux peuvent résoudre les grands problèmes du monde. L'économie est aussi la science sociale la moins féminisée de toutes.
« Je suis une économiste féministe » affirme Hélène Périvier. Pour lever le voile sur l'apparente neutralité des concepts et des analyses de la science économique. Pour défendre l'égalité des sexes et se doter, grâce à la rigueur de la recherche scientifique, des savoirs et des outils économiques qui permettent d'y parvenir.
Hélène Périvier est économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE-Sciences Po). Elle est responsable du programme PRESAGE- Programme de recherche et d'enseignement des savoirs sur le genre.
Le « développement » a servi pendant six décennies à légitimer, au Nord comme au Sud, d'innombrables politiques économiques et sociales et fait croire à l'avènement du bien-être pour tous. La mondialisation a pris le relais mais, loin de promettre le développement, on se contente désormais de lutter contre la pauvreté en proposant la croissance comme seul recours.
Nonobstant son échec, le développement survit comme une lueur d'espoir collectif, car il repose sur une croyance profondément ancrée dans l'imaginaire occidental et le besoin de croire l'emporte sur les doutes que l'on peut avoir sur l'objet de la croyance.
Remontant le cours de l'histoire, ce livre fait le point sur les théories et les stratégies qui, depuis la fin des années 1940, ont prétendu transformer le monde. Gilbert Rist, critique du « développement », s'intéresse aujourd'hui à celle du paradigme économique dominant afin de mettre en évidence les limites de l'hégémonie occidentale. Et s'il fallait remettre en cause les catégories économiques et prendre le chemin de la décroissance ?
Cette quatrième édition souligne les contradictions nées des « exigences de la croissance » et de l'urgence à sauvegarder la planète.
Une lecture dérangeante et indispensable. Julien Woessner
Un livre à déconseiller formellement aux amateurs de formules euphorisantes et autres clichés moralisateurs. Rony Brauman
Comment jugera-t-on demain l'ère du développement ? Il est trop tôt pour le dire. Mais il est temps de poser la question. Afin de convoquer l'imagination dans le combat contre les évidences. Yves Hardy
Le développement est devenu une réalité virtuelle à laquelle on feint de croire pour donner un sens aux pratiques sociales. Pour Gilbert Rist, il est urgent de remettre en cause la croyance. Il ouvre des pistes pour y parvenir dans un domaine où tout reste à faire. Silvia Pérez-Vitoria
L'ouvrage constitue indiscutablement une référence urgente pour ceux qui ont à coeur de préparer les évolutions futures. Lahsen Abdelmaki
Soft skills, état d'esprit, sens de la coopération, aisance relationnelle, sentiment d'efficacité personnelle, etc. : les compétences sociales et comportementales ont un rôle aussi déterminant dans la réussite scolaire et professionnelle que les compétences techniques et les facultés intellectuelles si prisées dès l'école. C'est ce qu'ont montré une série de recherches menées à la croisée de l'économie et de la psychologie. Ces travaux ont aussi révélé le net déficit de la population française dans l'acquisition de ces compétences. Pourtant ce savoir-être n'est pas seulement un enjeu de réussite économique. Il est crucial dans le niveau de bien-être et de résilience de nos sociétés.
Professeur d'économie, membre de l'Institut universitaire de France, Algan est doyen associé des programmes pré-expérience de HEC. Il est membre du Conseil d'analyse économique et du Conseil scientifique de l'Éducation nationale. Il est notamment l'auteur, avec Elizabeth Beasley, Daniel Cohen et Martial Foucault de Les Origines du populisme (Seuil, 2019).
Élise Huillery est professeure d'économie à l'Université Paris-Dauphine et à Science Po.
La réforme des retraites portée par le gouvernement Philippe ne vise pas tant à créer un système universel - tout le monde est déjà couvert par un régime obligatoire depuis 1971 - qu'à en unifier les règles. Mais en quel sens et pour quoi faire ?
Bruno Palier rappelle qu'il existe plusieurs systèmes de retraite, qu'ils ont une histoire et que le choix d'un modèle est aussi politique : il implique des arbitrages importants en matière de redistribution entre les générations, entre les hommes et les femmes, entre les groupes sociaux. Il donne ainsi à entendre les non-dits de ces arbitrages et à comprendre l'importance des choix de la mise en oeuvre effective d'un régime par points.
Directeur de recherche du CNRS à Sciences Po (CEE), Bruno Palier est directeur du Laboratoire interdisciplinaire d'évaluation des politiques publiques (LIEPP). Il travaille sur les réformes des systèmes de protection sociale en France et dans le monde.
Dans les études économiques, l'emploi des seniors est très souvent caractérisé par deux observations statistiques: si le taux d'emploi a baissé jusqu'à la fin des années 1990, il est remonté ensuite.; toutefois, ce taux est plus faible en France que chez ses principaux partenaires.
Mais les nouvelles générations de travailleurs seniors sont radicalement différentes de celles qui les ont précédées. Elles sont tout d'abord plus féminisées. L'augmentation de l'âge de perception des droits à la retraite est efficace pour maintenir la soutenabilité financière du système mais elle ne peut s'envisager sans un effort de qualification tout au long de la vie, une meilleure insertion des femmes sur le marché du travail et une adaptation des environnements de travail aux souhaits des seniors.
Hippolyte d'Albis est directeur de recherche au CNRS et professeur à l'École d'économie de Paris. Il est également membre du Cercle des économistes. Il est spécialiste des questions démographiques.
A la fin du XIXe siècle, l'idée d'une intervention légale pour fixer un seuil minimal de salaire et réduire les inégalités s'impose dans le débat public au sein des pays industrialisés. Alors que nous disposons de plus d'un siècle de travaux consacrés au salaire minimum, aujourd'hui encore, la question de ses effets sur l'emploi paraît toujours un sujet clivant.
Si, selon les situations, le salaire minimum peut avoir un effet négatif, nul ou positif sur l'emploi, les résultats empiriques présentés ici permettent de trancher les débats et de penser le bon usage du salaire minimum dans les sociétés postindustrielles du XXIe siècle marquées par des écarts croissants entre une classe aisée à fort pouvoir d'achat et une armée de travailleurs à bas salaires leur offrant des services.
Économiste, Jérôme Gautié est professeur à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
On observe, aujourd'hui plus encore qu'hier, un processus de concentration de l'activité économique, tandis que les ménages, soucieux de leur cadre de vie, ne sont pas tous attirés par les zones les plus denses. La mobilité des travailleurs n'est donc pas toujours corrélée aux processus de relocalisation des emplois. Inversement, les entreprises ne sont pas toujours à même de répondre aux nouvelles formes d'habitat et de mobilité en ajustant leurs stratégies de localisation. Ce double décalage nourrit des situations de chômage chronique. Cet ouvrage, qui s'appuie sur une recension des travaux récents de recherche en économie en France comme à l'étranger, analyse cette géographie de l'emploi en France et présente des solutions ciblées dépasser ces contradictions.
Thomas Delemotte est doctorant affilié au CREST (École Polytechnique & Ensae) et à l'Institut des Politiques Publiques.Ancien directeur du Centre de recherche en économie et statistique (CREST), Francis Kramarz est professeur à l'École polytechnique.Benoït Schmutz est professeur associé à l'École Polytechnique.
La décroissance peut-elle devenir un modèle politique alternatif et réaliste ?
Face au risque d'effondrement qui pèse sur nos sociétés industrielles, cet ouvrage défend de nouvelles voies fondées sur la tempérance et le ralentissement : instauration d'un revenu de transition écologique, adossement de la création monétaire aux limites de la planète, rationnement équitable des énergies fossiles, développement de la permaculture, partage du travail, etc. Il présente certaines expérimentations, telle la biorégion de Cascadia, en Californie du Nord.
Bien gouverner la décroissance plutôt que la subir : une nouvelle histoire politique peut s'écrire, où les perspectives ouvertes ne sont pas celles de la crise mais de l'inventivité.
L'économie est fondamentalement politique, la politique ne peut se comprendre sans l'analyse économique. Le postulat de l'interdépendance entre ces deux domaines est indispensable pour comprendre les formes contemporaines du capitalisme. L'économie politique fournit des outils puissants pour appréhender la contingence des phénomènes économiques et les choix sociaux qu'ils ne cessent d'engendrer.
D'« Austérité » à « Travail », de « Crise financière de 2007 » à « Public choice », politistes, sociologues et économistes définissent et discutent les concepts clés, perspectives théoriques et controverses sociétales de ce vaste champ de recherche, offrant avec ce dictionnaire une synthèse unique et pluraliste des connaissances actuelles en économie politique.
La mondialisation provoque tourbillons de croissance et intensification de flux de toutes natures - scientifiques, technologiques, démographiques, économiques, culturelles. La dynamique des réseaux tend à l'emporter sur le contrôle des territoires. Mais le monde, qui est aussi un lieu, est présent dans chaque endroit de la planète. Loin d'uniformiser celle-ci, la mondialisation n'est nullement une menace pour les positions acquises mais elle multiplie au contraire les opportunités.
Référence sur la mondialisation, cet ouvrage d'Olivier Dollfus, inventeur dès 1984 du «système-monde », constitue, comme le souligne Jacques Lévy dans une passionnante préface à cette troisième édition, l'introduction à un mode de pensée qui rend possible une intelligence à la fois concrète et conceptuelle de la mondialisation.
Professeur de géographie à l'Université Paris-VII-Diderot, Olivier Dollfus (1931-2005) a analysé, en Amérique andine comme en Asie, les significations locales de la mondialisation et symétriquement, la force de projection des sociétés à l'échelle planétaire. Grand spécialiste de la haute montagne, il a également présidé le comité scientifique du parc national des Écrins.
« Le fait qu'aujourd'hui le niveau mondial puisse être un objet géographique légitime et presque banal doit sans doute beaucoup à Olivier Dollfus » Christian Grataloup
Si la pénibilité du travail contribue à dégrader la santé, les études montrent aussi que l'emploi la préserve en favorisant notamment l'accès aux soins.
Les relations entre état de santé des individus et marché du travail ont fait l'objet de nombreux débats et d'une abondante législation. Les dispositions actuelles, fondées sur une logique de compensation et de réparation, ne prennent pas assez en compte la complexité de ces interactions, encore accrue par le vieillissement de la population, l'allongement et la précarisation des trajectoires professionnelles. Face au risque santé s'impose la nécessité de plus de prévention et de sécurisation des parcours.
Délégués du personnel, élus au comité d'entreprise ou au CHSCT, délégués syndicaux... La France compte plus d'un demi-million de représentants du personnel. Si l'on pointe volontiers un dialogue social défaillant dans ce pays, on peut s'étonner du manque d'études consacrées à ses principaux acteurs. Que sait-on des motivations, du travail mené pour informer et défendre les autres salariés, ou encore de l'évolution de carrière des représentants du personnel ? Comment sont-ils perçus par leurs collègues et leurs employeurs ? Sont-ils discriminés ?À partir de sources statistiques très riches mais rarement exploitées, cet ouvrage dresse pour la première fois un panorama de l'activité des représentants du personnel. Il montre que le cadre légal dans lequel ils s'inscrivent, inadapté, tend trop souvent à opposer représentants, salariés et employeurs, et propose des solutions pour que les intérêts des salariés soient mieux représentés, sans craintes, au cours des négociations comme dans la vie quotidienne des entreprises.
Jamais sans doute la prégnance de l'économie n'a été aussi forte dans la vie politique et sociale, et jamais la pensée de Keynes n'a autant été d'actualité et aussi mal comprise.
Au-delà des trop connues politiques de relance macro-économiques et de lutte contre le chômage, le message de Keynes est une conception totalement originale des rapports de l'économie et de la société.
Aux sources de l'analyse keynésienne se trouve une réflexion singulière sur la psychologie des hommes et leurs rapports à l'argent, une théorie particulière de l'avenir et de l'incertitude, et partant de la justification du profit, une conception révolutionnaire du marché. Keynes peut nous enseigner aujourd'hui comment l'économie, qui semble s'être provisoirement émancipée de la société, peut à nouveau redevenir citoyenne et civilisée.
La croissance et le productivisme, véritables socles de nos sociétés industrielles, nous entraînent dans une consommation effrénée d'espace et de ressources et mettent la planète sur une orbite périlleuse.
Les théories économiques, qui ont alimenté ce déni de la finitude des ressources, dérivent aujourd'hui vers de nouveaux mirages tels que la monétarisation des écosystèmes ou la croissance verte. Il importe de les dissiper et d'inventer une économie bio physique en phase avec les cycles de la nature, ralentie, locale et sobre, de réhabiliter le geste humain en faisant appel aux basses technologies.
À la lumière de ce nouveau paradigme, la décroissance des pays riches apparaît non plus comme une fatalité ou une contrainte mais comme une nécessité éthique et physique et une voie de justice sociale et d'égalité.
La formation professionnelle des adultes suscite de nombreuses attentes en matière de sécurisation des parcours individuels et de compétitivité des entreprises. Mais qui doit-on former en priorité et de quelle manière ? À l'encontre d'un certain nombre d'idées reçues, cet ouvrage montre notamment que les effets de la formation ne sont pas toujours positifs. Ainsi des formations qui ne permettent pas de sortir plus vite du chômage, ou qui n'accroissent pas de façon signifi cative les salaires de ceux qui en bénéfi cient. Il est pourtant possible d'améliorer signifi cativement l'efficacité des sommes colossales dédiées aux actions de formation, en évaluant systématiquement ces dernières et en tirant profit des expériences internationales. En France, nous en sommes loin, mais pour technique qu'elle puisse paraître, la question de l'évaluation est cruciale. Elle permettrait de réformer notre système pour n'y laisser subsister que les prestataires apportant une réelle valeur ajoutée aux individus et aux entreprises.
Confrontés depuis plus de trente ans à un chômage endémique, de nombreux pays ont choisi de réformer leur marché du travail. Ces réformes ont consacré le recours aux formes d'emploi atypiques, contrats à durée déterminée et emplois intérimaires principalement.
En France, il en résulte un marché du travail dual où coexistent des emplois stables fortement protégés et des emplois précaires dont les durées sont toujours plus courtes et qui n'offrent souvent d'autres perspectives aux salariés que le retour au chômage. Tout d'abord pensée comme un remède à la crise de l'emploi, cette flexibilisation d'une partie du marché s'est imposée peu à peu comme une force déstabilisatrice aux conséquences sociales et économiques délétères.
François Fontaine et Franck Malherbet analysent comment ce dualisme contractuel s'est construit et la façon dont il affecte le fonctionnement du marché du travail français. Ils proposent diverses réformes structurelles pour y remédier.
Permettre que tous les jeunes, quelle que soit leur origine sociale, disposent des compétences garantissant leur indépendance : telle devrait être la mission de tout système de formation et d'éducation. En France, nous laissons pourtant chaque année près de 120 000 jeunes quitter l'école sans qualification faute d'interventions précoces et de méthodes adaptées.
Il est cependant possible de changer le destin des jeunes issus de milieux défavorisés, comme le montre la riche expérience américaine en la matière. Depuis près de quarante ans, les États-Unis investissent chaque année des dizaines de milliards de dollars dans des programmes innovants, dont ils évaluent l'impact sur le devenir des jeunes.
Analysant ce qui, dans les pratiques américaines, s'est révélé le plus durablement efficace, Stéphane Carcillo propose une approche radicalement nouvelle de l'accompagnement des jeunes en difficulté vers la vie professionnelle.
« Avec le chômage, on a tout essayé ! » affirmait déjà François Mitterrand il y a trente ans. Sans doute conviendrait-il d'ajouter « mais s'est-on donné les moyens d'apprendre ? » Car faute d'avoir suffisamment investi dans une évaluation véritablement scientifique de nos politiques de l'emploi, notre connaissance sur les causes du chômage et sur notre capacité à le résoudre n'a guère progressé.Certains programmes de formation, de subventions à l'emploi et d'accompagnement mis en place dans les pays développés ont pourtant pu être évalués méticuleusement. La faiblesse de leurs impacts démontre que l'on ne saurait prétendre éradiquer le chômage par l'investissement dans tel ou tel type d'action.Mais ces programmes peuvent être améliorés et nous aider à venir à bout du chômage. Cela passe par une analyse minutieuse des besoins et des comportements ainsi que par un recours plus large à des évaluations rigoureuses. Finalement, n'est-ce pas notre impatience à tester des actions sans nous donner le temps d'étudier leurs effets qui nous a piégés dans le chômage durable ?
Pourquoi le capitalisme japonais a-t-il disparu de nos débats alors qu'il a été élevé au rang de modèle dans les années 1980 ? Et comment une entreprise symbole de ce modèle comme Toyota est-elle devenue la première du monde dans son secteur malgré la stagnation que subit l'économie japonaise depuis les années 1990 ?
Existe-t-il un modèle optimal d'organisation des entreprises et comment peuvent-elles maintenir leur avance technologique, voire la renforcer, dans un environnement de plus en plus concurrentiel et incertain ? Les pays développés peuvent-ils conserver un avantage comparatif dans l'industrie face à la puissance manufacturière chinoise et quel rôle envisager pour le système éducatif dans la société dite de la « connaissance » ? Enfin, le cycle de dérégulation généralisée touchant peut-être à sa fin, comment penser les relations entre État et marché et redéfinir le contrat social dans un contexte de montée des inégalités ?
Cette analyse de la transformation profonde du capitalisme japonais dans une perspective d'économie politique, associée à une réflexion sur la diversité des capitalismes et sur le changement institutionnel, montre que le Japon constitue toujours un laboratoire susceptible d'éclairer les grands enjeux de l'économie mondiale.
Le livre comprend également une préface de Robert Boyer (Cepremap), une postface de Ronald Dore (London School of Economics) ainsi que les contributions d'Arnaud Nanta (CNRS) et d'Yves Tiberghien (University of British Columbia).
Indemniser au mieux les épisodes de chômage tout en limitant leur durée : telle est la vocation de l'assurance chômage.
Loin de remplir cette mission, le système français opère une redistribution à grande échelle entre secteurs d'activité et niveaux de salaire. D'une efficacité limitée, il favorise l'instabilité de l'emploi et contribue à maintenir un chômage élevé.
Or, il existe d'importantes marges de manoeuvre pour limiter ces transferts et les comportements d'optimisation qu'ils encouragent. Le système doit être recentré sur les incitations individuelles au maintien dans l'emploi et au retour vers l'emploi, et son pilotage rendu plus cohérent par une meilleure coordination entre assurance et accompagnement des demandeurs d'emploi.
Une inflation massive a touché l'Europe après le choc pétrolier de 1973. Associée à une faible croissance et à la montée du chômage, elle a eu des conséquences majeures tant sur le plan social, en raison de conflits liés à l'indexation prix-salaires, que sur celui de la théorie économique, avec les controverses sur la courbe de Phillips et le monétarisme, et sur celui des politiques publiques, puisque la priorité a été donnée à la lutte contre l'inflation au détriment du plein emploi.
L'ouvrage revient sur ce phénomène dans une perspective historique large qui embrasse les pays d'Europe de l'Ouest, du Nord et de l'Est ainsi que les syndicats, les entreprises et les organisations internationales, en particulier la Communauté européenne et le GATT.
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Pour satisfaire une demande pressante de flexibilité, le CDI ou contrat de travail « standard » à temps plein et à durée indéterminée a laissé place à une multiplicité de contrats « atypiques ». La fragmentation des situations et la complexité toujours accrue qui en résultent, souvent décrites comme un problème de « segmentation du marché du travail », sont source d'inégalités et entraînent la disparition des protections attachées aux contrats standard.
Ce malaise n'est pas une exception française. La flexibilité des relations de travail s'est inscrite dans les contrats du travail de bien des systèmes juridiques : contrats aidés, contrats d'apprentissage, contrats de stage, contrats occasionnels y côtoient, parmi les plus atypiques, les contrats « zéro heure », les « minijobs » et, parmi les plus récentes inventions, le contrat de salarié-actionnaire.
En proposant une comparaison internationale du droit des contrats de travail flexibles, cet ouvrage révèle leur incidence sur les droits individuels et collectifs des travailleurs et montre comment, à travers le monde, les différents systèmes juridiques s'efforcent, avec plus ou moins de vigueur, de concilier flexibilité et droits des salariés.