L'ultralibéralisme économique, dont le but suprême est l'avènement d'un « village planétaire » conçu dans l'intérêt exclusif d'une poignée de propriétaires de multinationales, a inversé l'ordre naturel des choses et de la vie. L'économie n'est plus au service de l'être humain dont elle doit contribuer à construire le bonheur C'est l'être humain qui est maintenant au service de l'économie. Une économie corrompue, corruptrice et impitoyable qui obéit à la seule logique du profit; profit à tout prix; profit toujours plus considérable; profit au nom duquel même les entreprises bénéficiaires n'hésitent plus à licencier. (...) La fragilité morale des hommes politiques africains, dont parfois certains patriotes sincères et démocrates convaincus, égarent sincérité et conviction à la vue de milliards voire de millions de francs CFA mis à la disposition du pays par les institutions financières internationales, tout à fait complices, cette fragilité morale, disons-nous, facilite le travail de dépossession de l'Afrique de ses rares unités de production. (...) C'est ce système politico-économique que l'auteur décortique à travers le régime d'Alpha Oumar Konaré, avec toujours le souci d'étayer le discours clair et précis, par des faits palpables issus d'une large documentation. L'auteur confirme dans ce document sans précédent, son inlassable combat pour une Afrique debout.
Avec le triomphe de la circumnavigation, les problèmes de l'altérité se posent, désormais, en termes de mondialité. L'unification du globe, à partir de la loi du marché met en évidence les limites de la logique identitaire et celles des faux universalismes. Ce faisant, il urge de repenser, dans l'axe de l'universalité, les rapports de soi à l'Autre. S'inscrivant dans cette mouvance, Mamadou A. N'diaye et Alpha A. Sy tentent, sous l'éclairage de la théorie de la connaissance, d'aborder les questions majeures que rencontre l'Afrique qui franchit un pas dans la modernité. Ainsi, fidèles à leur principe directeur, déjà élucidé dans Africanisme et théorie du projet social, les auteurs de cet ouvrage investissent des thématiques aussi complexes que diversifiées ayant trait aux enjeux de la rationalité, à la quête de l'Absolu, à la mondialisation, à l'affirmation identitaire, à la République, au football, aux technologies de l'information et de la communication. Par ce débat ouvert sur l'Afrique et le monde, ils engagent une discussion passionnante avec entre autres, L. S. Senghor, Cheikh Hamidou Kane, Samuel Huntington, Francis Fukuyama, Emmanuel Kant, les tenants de la Société de l'Information, etc. Au terme de leurs investigations, les auteurs pensent que, malgré l'acuité des contradictions, le défi du progrès social et économique du continent n'est ni superflu, ni chimérique. Ce défi reste plutôt une utopie dont la mise en perspective exige néanmoins beaucoup de rigueur, de discipline, mais aussi d'épaisseur de la subjectivité, afin de libérer l'esprit critique et le sens de la créativité.
De nationalité malienne, agrégé de sciences économiques, major du troisième concours d'agrégation du Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES), l'auteur a été pendant huit ans assesseur (vice-doyen) successivement de la faculté des sciences juridiques et économiques et de la faculté des sciences économiques et de gestion de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est actuellement Directeur du Programme de troisième Cycle Inter-Universitaire en économie (PTCI), basé à Ouagadougou au Burkina Faso.
Cet ouvrage étudie la stratégie canadienne d'aide au développement international qu'il replace dans son contexte, celui de l'évolution du système mondial. La crise structurelle que traverse ce système n'est pas étrangère à la mise au point récente de stratégies de restructuration fondées sur un double processus d'internationalisme accrue du capital et d'approfondissement de la division internationale du travail. Cette restructuration s'effectue au détriment des intérêts des classes dominées du Nord, comme du Sud. Le cas de l'aide canadienne est analysé dans ce contexte. L'analyse minutieuse de Monique Dupuis montre que l'aide canadienne sert avant tout les « intérêts nationaux » du Canada, tels que les définissent les fractions dominantes de la bourgeoisie canadienne. Elle agit à la fois comme élément du processus d'internationalisation du capital canadien et comme élément d'une stratégie globale de restructuration du système international. L'auteure tente de définir un concept de « développement réel », reposant sur une transformation des rapports de pouvoir. Elle ne préconise donc pas une réforme de l'aide publique internationale, mais une démocratisation accrue des sociétés du Nord comme du Sud, et la mise en oeuvre de moyens appropriés pour la réaliser, comme l'éducation politique et la solidarité.
Loin de la nippophobie galopante actuelle. Loin de l'afro-pessimisme fonctionnel au nom de la proximité culturelle avec les pays frères de l'Europe de l'Est. Loin de cette africanophobie utilitaire qui proclame : le Kosovo plutôt que le Togo ou le Congo, l'Azerbaïdjan plutôt qu'Abidjan, le Kurdistan plutôt que le Soudan, la Roumanie ou l'Albanie plutôt que la Tanzanie, la Bulgarie plutôt que l'Algérie, L'Afrique en kimono sonne le glas des mystifications confortables et séculaires sur le développement et des discours convenus sur la faillite du Continent africain. À l'heure des bilans du siècle, le moment est venu de remettre certaines idées à l'endroit. Alors banzaï : l'Afrique à la japonaise et Madagascar, la Grande Ile de l'Océan Indien à l'ère du sabre ! Thèse iconoclaste qui n'est qu'un retour au feu des origines.
Ce livre original et brillant exhume les articles prophétiques de Ravelojoana, le fondateur du nationalisme moderne malgache faisant l'éloge dès 1913 de la Révolution Meiji de 1868, de l'empire du Soleil Levant et du modèle japonais de développement. Ces documents troublants et fascinants d'une valeur historique exceptionnelle pulvérisent les idées reçues... Sortir de la dictature ? Sortir du communisme ? Vaut mieux par le haut que par le bas : par le sommet du mont Fuji-Yama, par le Japon ! Et peu importe que le Japon soit la grande blessure narcissique de l'Occident. Car ce qui compte, c'est l'universalisme intégral. Adieu la Modernité Polaroid !... Livre manifeste de la première génération post-coloniale, document d'intervention, bref essai de réflexion stratégique et peut-être même un livre prophétique pour l'an 2000 : L'Afrique en kimono. Mais comment dit-on L'Afrique en kimono en japonais : Afrika o kita kimono. La fin du protocole compassionnel.
Depuis des décennies, les pays de l'Afrique subsaharienne appliquent les politiques d'ajustement structurel proposées par les institutions de Bretton Woods. Les résultats sont toutefois loin d'être éclatants. La pauvreté extrême et le sous-développement sévissent toujours en Afrique subsaharienne et l'on reconnaît généralement qu'une nouvelle stratégie s'impose. Notre continent, notre avenir présente le point de vue de l'Afrique sur ce problème complexe. Les auteurs s'appuient sur leur vaste expérience personnelle et sur un recueil de 30 études, dont 25 ont été produites par des économistes africains, pour résumer cette perspective africaine et proposer une voie d'avenir. Ils soulignent la nécessité de tenir compte de l'histoire de chaque pays et de la conjoncture actuelle. Ils préconisent un programme stratégique d'ensemble et un rôle beaucoup plus actif pour l'État dans ce qui constitue majoritairement une économie de marché. Ils soulignent que l'Afrique doit et peut faire concurrence dans un monde de plus en plus ouvert et surtout, ils affirment que les Africains doivent jouer un rôle de premier plan dans l'élaboration d'un programme de développement du continent. Notre continent, notre avenir est la toute première publication à présenter le point de vue africain sur l'ajustement structurel.
L'ouvrage bénéficie de la contribution et de l'appui des principaux économistes et universitaires africains. Cet ouvrage capital intéressera les universitaires et les chercheurs des secteurs du développement, de l'économie et des études africaines, les donateurs et les stratèges qui s'intéressent l'avenir de l'Afrique et aux enjeux du développement durable et équitable.
Au lendemain de l'indépendance, le Mali a hérité d'une économie essentiellement agraire. Comme dans la plupart des jeunes États à économie sous développée, la volonté nationale d'amorcer une industrialisation s'est tout de suite manifestée. Dans un premier temps, il fallait créer des unités industrielles pour fabriquer des produits substituables aux importations à partir des ressources disponibles. L'accent a été mis sur l'industrie de transformation des produits agricoles. Dans ce cadre, l'État a initié et mis en application des mesures incitant à créer et à protéger les entreprises. Le degré d'industrialisation, encore très faible, pousse à réfléchir sur l'efficacité des mesures appliquées. Dans cette étude, nous nous proposons, après inventaire des mesures de protection et d'incitation, de déterminer les indicateurs afférents et de calculer les coûts et rentabilité économiques pour en évaluer l'impact sur l'industrie, apprécier les lacunes du système en vigueur et proposer de nouvelles alternatives. Peu d'études ont été faites dans ce sens.
Le Cameroun, comme bon nombre de pays en développement en général, et de pays africains de la zone franc en particulier, a été plongé dans une profonde crise, depuis le milieu des années 1980. Trois des principales causes à cette crise sont i) la dégradation des termes de l'échange en raison de la baisse des cours internationaux des principaux produits de base, ii) la baisse du dollar qui a amplifié celle des recettes d'exportation et iii) les politiques de dépréciation agressive des pays voisins, notamment le Nigéria. Des voies de sortie se sont avérées être des ajustements aussi bien internes qu'externes. Entre autres instruments d'ajustement, la réforme fiscale et douanière dans la zone de l'Union douanière et économique de l'Afrique centrale (UDEAC) devait permettre une régulation des équilibres macro-économiques dans les États membres en général, et au Cameroun en particulier. Les objectifs principalement visés par la réforme fiscale et douanière dans la zone UDEAC étaient i) l'amélioration de la capacité de collecte de recettes des structures tarifaires et fiscales des États membres, ii) l'amélioration de l'efficacité et de la compétitivité du secteur manufacturier dans chacun des États par l'élargissement de la base fiscale pour des taux uniformisés et réduits, iii) la définition d'instruments de fiscalité indirecte flexibles et iv) la simplification de la structure fiscale pour son administration facile et la transparence de celle-ci.
« Agriculture, élevage et Pauvreté en Afrique de l'Ouest » est un volume comprenant des contributions de chercheurs et de praticiens, et portant sur différents aspects de la relation complexe entre ces deux variables. Les auteurs, par delà la diversité dans leur approche, sont animés du même esprit : faire ressortir les relations à la fois complexes et profondes entre l'agriculture, au sens large, et notamment l'élevage, et la pauvreté en Afrique. Mieux, en s'appuyant sur des études de cas pratiques tirés de l'expérience des pays africains conjuguées à l'analyse comparative, les auteurs, dans le but d'améliorer le niveau de vie des populations, ont formulé de précieuses recommandations de politique publique concernant l'agriculture. Et, précisément ce volume tient son intérêt et son originalité dans le fait qu'il offre une combinaison d'approches analytiques venant aussi bien d'universitaires que de praticiens. Par ce double concours, il permet d'aborder la question de la pauvreté en Afrique avec un nouveau regard.
Quel intérêt présente aujourd'hui, une réflexion sur le socialisme alors même que le discours libéral se montre triomphant et gagne plusieurs familles idéologiques qui abandonnent ou diluent progressivement le radicalisme économique et politique qui proclame l'incapacité des méthodes libérales à transformer les bases de la société. Pourtant, les faits assez têtus établissent que depuis trois décennies le sous-développement n'est pas vaincu. La pauvreté des Nations est la règle et la richesse l'exception. Le capitalisme à la périphérie reste « misérable » et ne réalise point une révolution des forces productives et une croissance régulière. De surcroît, il génère famine et distorsions sociales parfois graves. Dans ces conditions, le socialisme pourrait bien s'offrir comme une alternative à la stagnation et à la misère. Comment alors se formule cette alternative? En effet, il serait naïf de croire qu'une formation sociale peut laisser place à une autre comme par magie. Dès lors, le socialisme s'impose sous la forme d'une très longue étape transitoire qui soulève un ensemble complexe d'interrogations économiques et politiques qui ne trouvent pas toujours des réponses évidentes dans les théories et les pratiques historiques. Il en va ainsi parce qu'il n'existe pas de modèle universel et homologué de socialisme que l'on plaquerait sur des réalités réfractaires. Ce livre essaie de dégager les prémisses théoriques et les coordonnées logiques du passage vers une société capable d'élever le niveau des forces productives, de garantir une répartition plus équitable des produits du travail, d'abolir toute forme d'exploitation et d'aliénation et de promouvoir une véritable efficacité économique. En conséquence, il n'apporte ni recettes, ni réponses achevées et définitives. Il est le contraire d'un dogmatisme sécurisant et intellectuellement rassurant. Il fait bouger des idées et des expériences pour éclairer les phases d'un développement économique, politique, social et culturel par lesquelles pourrait passer un pays sous-développé pour accéder au socialisme.
Le développement des moyens de communication et la disparition des frontières nationales contribuent depuis une décennie à la mondialisation des marchés. Face à cette intégration des échanges, les entreprises deviennent de plus en plus internationales. Si ce mouvement d'internationalisation est très perceptible dans les grandes entreprises qui l'ont adopté comme un des modes de croissance, peu de PME semblent avoir totalement pris la mesure du phénomène. Or les mutations environnementales auxquelles sont aujourd'hui soumises les PME exigent de leurs dirigeants :
- qu'ils soient capables de poser un diagnostic pertinent sur leur organisation.
- qu'ils formulent une stratégie industrielle internationale prenant en compte les actifs stratégiques de leur organisation.
Au-delà des approches théoriques qu'il développe, cet ouvrage, à partir de nombreux exemples et cas d'entreprises présentés, est un outil indispensable pour tous ceux (chercheurs, étudiants, décideurs économiques et politiques) qui s'intéressent à la place de la PME dans la nouvelle configuration des échanges.
La crise économique mondiale actuelle a des effets variés dans le Tiers Monde. Elle bloque notamment le processus d'industrialisation en marche qui a permis durant ces trois dernières décennies à quelques pays de percer comme compétiteurs sur le marché mondial et qui s'est accompagné d'un début de redistribution des cartes entre le NORD et le SUD. Ce livre tente de présenter une synthèse sur la diffusion progressive de ce processus. Il analyse son cheminement avec ses insuffisances, les déformations qu'il engendre et les transformations à opérer pour que le Tiers Monde puisse disposer des moyens et des capacités de modifier, les conditions, le cadre de vie matérielle, intellectuelle de ses populations.
La première partie retrace l'évolution de la division internationale du travail dans laquelle s'inscrit l'industrialisation. Cette transition procède de l'action combinée de plusieurs forces : le capitalisme central, le pouvoir d'État national, les forces sociales industrialistes (bourgeoisie industrielle, bourgeoisie administrative, élites révolutionnaires), le socialisme international. C'est au rôle de ses forces qu'est consacrée la deuxième partie. La dernière analyse ce phénomène en tant qu'un système global articulé en quatre sous-systèmes : la création de marché, la création technologique, le système productif, le système relationnel. L'industrialisation véritable du Tiers Monde selon l'auteur doit se soumettre à quatre impératifs : le développement du marché intérieur, la priorité à la formation de personnel technique qualifié; le renforcement permanent de la capacité technologique nationale, une structure productive équilibrée et articulée.
Cet ouvrage présente quelques éléments de recherche empirique sur les causes et les effets de la dévaluation du Franc CFA de janvier 1994 à Dakar. Les résultats obtenus montrent qu'au-delà de l'ampleur très différenciée des causes d'un pays de la zone CFA à l'autre, cette opération monétaire était nécessaire. En effet, l'ajustement du Franc CFA a permis, dans un contexte international favorable, à la plupart des pays de la zone CFA de renouer avec la croissance après au moins une décennie de quasi-stagnation. Mais au-delà de cet ajustement monétaire, la perspective d'une croissance durable susceptible de procurer à ces pays les moyens de répondre à la montée des besoins individuels et collectifs et d'affronter dans les meilleures conditions la concurrence internationale repose sur une politique vigoureuse de diversification des exportations.
« L'échec de l'industrialisation par les « éléphants blancs », en générant sa cohorte de chômage et de misère, met aujourd'hui l'ASS à nu. Avec lui, disparaissent les promesses mirobolantes d'un type de création des richesses que l'on voulait transposable ex nihilo. De leur côté, les différents plans d'ajustement structurel, mis en place, depuis bientôt une quinzaine d'années, parce qu'ayant d'abord recherché la mise en ouvre des conditions permettant le remboursement de la dette des États, ont confiné le sous-continent dans une phase de transition économique sans véritable cohérence interne (...). L'afro-pessimisme, qui s'est d'ores et déjà installé de par le monde, doit aussi être l'occasion d'un sursaut pour les africains qui devront désormais se réconcilier avec l'histoire de l'industrie, en vue d'adopter urgemment un schéma par lequel l'industrialisation se ferait à partir de son commencement et, non plus par sa fin (...). Aussi, se réconcilier avec l'industrie qu'on s'interdira dorénavant de regarder par le mauvais côté de la lorgnette et, au-delà, reconsidérer l'entreprise, définissent la problématique de l'urgence voire, les défis désormais incontournables et dont l'Afrique doit s'affranchir pour espérer se sortir de son sous-développement (...). Dans un contexte de baisse de l'épargne internationale désormais disposée à s'investir dans l'ASS (...), l'impérative « gestion des opportunités » qui, dorénavant, invite les africains à se prendre en charge n'est plus un superflu. Cela nécessite, de leur part, des revirements déchirants dont un changement radical des mentalités à tous les niveaux ou encore, l'abandon d'une logique d'industrialisation par imitation et non par conviction ».
Déstructurée, menacée par le désordre et le chaos, et de plus en plus marginalisée sur la scène internationale, l'Afrique Noire est en voie d'informalisation totale. Faute de réformes urgentes, certains appareils d'État difficilement mis en place au cours des trois dernières décennies, risquent de devenir de simples instruments de répression, régnant sur la misère, et couvrant toutes sortes de trafics pour assurer leur survie. La débâcle actuelle peut être une chance pour un nouveau départ. Pour cela, des changements s'imposent. Reprendre aujourd'hui notre destin en main suppose que nous engagions des actions dans le renouvellement du rôle des élites, l'instauration d'un État de droit garant de l'activité et la restructuration en profondeur de nos économies. Si cette tâche incombe avant tout aux africains, elle ne saurait aboutir sans un renouvellement du message de la Coopération. Créer de la richesse avec des partenaires africains, et non soutenir une gestion irresponsable, tel doit être l'un de ses principaux objectifs. Malgré la noblesse de l'action humanitaire, les ONG ne peuvent intervenir qu'en complément d'une telle politique. Cloisonné dans ses richesses, le monde est planétaire dans ses fléaux ; qu'il s'agisse de la dégradation de l'environnement ou des grandes épidémies. Une déstabilisation de l'Afrique aurait des conséquences au-delà du Continent Noir.
Que signifie la crise de la sidérurgie ? La délocalisation de la production d'acier ? La baisse de la productivité du travail, la liquidation d'unités de production, la mise au chômage d'un grand nombre de travailleurs ? Pourquoi certains Etats résistent-ils mieux à cette crise, comme l'Allemagne et le Japon par exemple ? Quelles sont les conséquences de l'émergence de nouveaux producteurs d'acier dans le tiers- monde ? A ces questions décisives, l'auteur apporte une réponse : la crise de la sidérurgie en Occident et au Japon reflète la mise en place d'une nouvelle division du travail à l'échelle mondiale.
Porter à la connaissance des jeunes générations les nombreux et pertinents messages du regretté Professeur Joseph Ki-Zerbo est l'une des missions du Centre des Études pour le Développement africain, (C.E.D.A). Dans cette perspective, le Centre a conçu le projet « Histoires d'Afrique » centré sur la personnalité et l'oeuvre de l'illustre historien, chercheur et homme de culture burkinabé. « Repères pour l'Afrique », guide pour la lecture de l'immense production inédite de Joseph Ki-Zerbo, s'articule autour de ces quatre problématiques d'intérêt majeur : historicité de l'Afrique, Identité africaine et Éducation africaine, Développement endogène et Unité africaine. L'analyse des maux dont souffre l'Afrique débouche sur ce cri du coeur et de la raison : il faut désenchaîner les consciences et les subconscients. Le vrai développement suppose l'intégration africaine, laquelle est, elle aussi, largement tributaire de la conquête de l'identité. En s'appuyant sur une école autre, qui intègre les valeurs cardinales que sont le sens de l'altérité et la fidélité à la parole donnée, l'Afrique peut s'ouvrir au développement endogène. Ce type de développement, testament de l'auteur, est défini comme le passage de soi à soi à un niveau supérieur, un mixte dans la verticalité du temps entre l'ancien et le nouveau et dans l'horizontalité de l'espace. Par-delà le contenu de cet ouvrage, sa publication, à titre posthume, est un hommage mérité à un grand intellectuel panafricaniste qui a mobilisé son savoir, son savoir-faire et son savoir être, pour que l'Afrique, malgré les turbulences et les impasses, reste debout !
La crise mondiale actuelle commande que l'Afrique ait voix au chapitre, pour donner au moins sa vision d'une crise qui l'affecte aussi. Elle ne doit pas avoir à supporter des réformes qui viendraient à être prises à son détriment. Au nom de quel principe ce continent doit-il être exclu du grand débat planétaire ? Est-il si dépourvu de matières grises, au point qu'il ne puisse pas apporter sa part de lumière au long tunnel économico-financier dans lequel est plongé en ce moment le monde ? Où est-il tout simplement victime de l'image qu'il a toujours renvoyée au reste du monde : un continent si empêtré dans la pauvreté que ce genre de débat n'est pas pour l'Afrique une priorité ? L'ouvrage que voici s'inscrit dans une démarche de rupture. L'auteur le dit d'entrée de jeu. Ce livre est l'acte « inaugural » de prise de position dans un débat sur l'Afrique et la gouvernance mondiale. La finalité clairement définie est de trouver une solution au mieux des intérêts du continent traité jusqu'ici sans ménagement ni élégance par les maîtres du monde. D'où l'engagement proclamé de l'auteur au nom de l'Afrique, ses populations et ses élites.