La plus grande ruse du diable est de faire croire qu'il n'existe pas. Le plus habile stratagème du communisme ne serait-il pas de répandre l'idée qu'il est moribond ? Regardez en effet : les nuages noirs du communisme ne semblent plus tellement obscurcir l'horizon. En URSS, la dissidence clame que le marxisme est mort, et sa voix résonne jusqu'en Amérique, d'où Soljenitsyne prêche que le stade suprême du léninisme, c'est le goulag. En Occident, la gauche convaincue pleure son dieu trépassé, et n'arrive plus à faire la différence entre les camps de Brejnev et ceux de Hitler ; le libéralisme ose redevenir anticommuniste, sans craindre d'être ni primaire ni viscéral, et défie l'Est d'étaler autant de richesses et de libertés que lui. Partout la foi s'embrase : en Orient, l'islam renaît et dresse ses masses innombrables, comme un Himalaya infranchissable aux hordes soviétiques, cependant que le monde catholique se mobilise à l'appel d'un charisme venu du froid. L'internationalisme prolétarien le cède à celui des affaires et l'URSS, prise à ce jeu nouveau pour elle, y perd, sans le savoir, son agressivité... Occidentaux, ne prendriez-vous pas vos désirs pour la réalité ? Refuserez-vous d'écouter, si l'on vous démontre que le marxisme n'est pas ce que vous croyez, et qu'il est bien vivant ? Et n'examinerez-vous pas les armes que l'on vous suggère de saisir pour le combattre vraiment ?
Un cadavre de femme sur une décharge publique. Encore une victime des réseaux de maniaques sexuels qui se constituent grâce aux messageries roses du Minitel. La police, abasourdie, se demande comment stopper la prolifération de sexualités interdites (pédophilie, zoophilie, etc.) dont les adeptes peuvent enfin se reconnaître et se rencontrer sans trop de risques grâce au caractère éphémère des annonces passées sur leurs écrans domestiques. S'agit-il, comme veulent le laisser croire les pères du plus spectaculaire des produits de France-Télécom, d'une déviation imprévisible de l'outil ? L'enquête, rigoureuse mais pittoresque, menée par Denis Perier, prouve qu'il n'en est rien. Au prix d'une étroite et active complicité, hauts fonctionnaires et patrons de presse ont organisé un vide juridique permettant que les ébats érotiques tarifés rentabilisent ce nouvel instrument de communication, en échappant aux sanctions pénales et pour le plus grand bonheur des marchands de sexe.
L'histoire du tunnel sous la Manche, on le sait, est émaillée des projets ajournés, de propositions insolites, d'espoirs et de déceptions, le tout sur fond de rapports franco-britanniques mi-figue mi-raisin. Aujourd'hui, en 1987, presque deux siècles après qu'un certain Mathieu-Favier ait proposé au Premier Consul Bonaparte un projet de tunnel sous la Manche - nous étions aux beaux jours de la Paix d'Amiens - Eurotunnel ouvre le plus grand chantier du siècle qui, en 1993, apportera à l'Europe sa véritable épine dorsale. [...] On pensait prouesses techniques, inventions diverses, grands moyens alors qu'il eût été plus simple peut-être d'envisager le problème sous l'angle des rapports franco-anglais qui déterminèrent les abandons successifs des projets ! L'un des mérites du livre d'Alain Coursier est, d'ailleurs, de mettre en lumière toutes les incidences politiques et diplomatiques qui donnèrent autant de rebondissements rocambolesques à cette histoire mouvementée. Depuis 1985, les choses semblent avoir pris un tour définitif et l'on sait aujourd'hui qu'Eurotunnel sera le constructeur (le dernier...) du fameux tunnel ouvert en 1993. C'est tout le feuilleton - lui aussi, à certains égards, rocambolesque mais extrêmement passionnant - des rapports Mitterrand-Thatcher, de la course entre les quatre projet initiaux (Transmanche Express, Europont, Euroroute et Eurotunnel), des modes de financements et de la résolution des problèmes techniques qu'Alain Coursier a entrepris de nous raconter ici dans ses moindres détails, sur le ton de la plus palpitante enquête journalistique. Le projet Eurotunnel nous est, enfin, totalement dévoilé et il n'est pas exagéré de dire que cet ouvrage précis, sérieux, exhaustif, illustré de nombreux documents inédits, peut être, d'ores et déjà, considéré comme le manuel le plus fiable destiné aux futurs usagers du tunnel, et le guide passionnant du plus grand projet du siècle.
Face à la misère du Tiers-Monde, l'Occident se sent et se dit aujourd'hui coupable. L'énumération de ses péchés est impressionnante : massacres, exploitation, colonisation, pillage, génocide culturel, échange inégal... la littérature du sous-développement retentit de bruyantes confessions. Ce phénomène doit se comprendre dans une perspective d'ensemble des rapports que l'Europe, depuis les "grandes découvertes" du XVIe siècle, entretient avec les nouveaux mondes, les îles, les colonies, le Tiers-Monde, la périphérie ; on y observe les métamorphoses d'un mythe : l'exotisme, en même temps que l'évolution d'une conscience morale ; à l'un et à l'autre, l'économie fournit un alibi scientifique presque parfait et, sous prétexte d'analyser le commerce international, la mise en valeur, le développement de l'impérialisme permet de réinventer quelque distance fabuleuse, où s'expriment les états d'âme de l'Occident. Mais l'économie exotique, recueil de sagesse marchande, est aussi le lieu d'une récupération raisonnable de toute l'irrationalité, que l'aventure d'outre-mer continue d'exalter.
Après les retentissantes enquêtes sur la justice et le monde des hôpitaux, que furent « Justices en France » et « Chroniques de l'hôpital d'Armentières », Daniel Karlin et Rémi Lainé ont choisi de pénétrer les arcanes d'une multinationale, en l'occurrence le groupe Pechiney.
Pendant plus d'un an, Karlin et Lainé ont sillonné le monde, usine après usine, de Paris à Pékin, en passant par Chicago, Athènes, ou Conakry. Ils ont été reçus dans les salles de réunion directoriales les plus secrètes, se sont entretenus avec les ouvriers, les cadres, et les dirigeants de plusieurs filiales, et ont vécu - en direct - la fermeture de certains sites industriels. Au fil des pages, apparaît un portrait saisissant de Jean Gandois, alors président de Pechiney, personnage hors du commun, leader charismatique et grand patron atypique. C'est avec une totale liberté, qu'ils ont pu mener à bien leurs investigations, mettant ainsi à nu les ambitions, les rivalités et les luttes, qui jalonnent le chemin du pouvoir.
« La multinationale » bouscule bien des idées reçues. Au-delà du simple témoignage, c'est une véritable réflexion, aussi bien sur l'entreprise, que sur la crise mondiale et sur les mutations de notre société. Un document qui fera date.
Si l'écologie scientifique est aujourd'hui presque centenaire, l'écologie politique, elle, vit sa crise d'adolescence, et ne sait pas encore quel rôle jouer, explique Jérôme Jaffré dans la préface de cet ouvrage.
Journaliste et directeur de la communication des députés verts au Parlement européen, Jean-Luc Bennahmias retrace ici l'histoire - passionnante et tumultueuse - d'un mouvement pas comme les autres, qui est passée, en vingt ans, de la pure marginalité, à une position charnière sur l'échiquier politique.
Agnès Roche, chercheur au Centre d'analyse et d'intervention sociologiques à l'E.H.E.S.S., étudie ensuite, à travers deux sondages exclusifs, la nature sociologique d'une frange - encore mal connue - de la carte de la France électorale : celle des adhérents, sympathisants, et électeurs verts, qui se trouvent, aujourd'hui, au coeur des enjeux électoraux.
À l'heure où l'on s'interroge sur la véritable « couleur » des Verts, ce livre, à la fois vivant et documenté, nous offre un tableau précis du monde complexe des « écolos ».
Le 10 mai 1981, la France, par la grâce d'un candidat socialiste, est entrée en superstition. Sept années plus tard, sous le charme d'un président divinisé, elle est entrée en lévitation. Notre pays est ainsi passé d'un excès d'idéologie à un manque d'idées, du combat contre la France des châteaux, cher au coeur de Pierre Mauroy, à l'enrichissement de certains barons du régime, de la lutte contre les inégalités à la multiplication des nouveaux pauvres, des nationalisations conçues comme les fleurons d'une nouvelle croissance à des privatisations gérées comme des opérations de trésorerie à finalité électorale. Onze années de socialisme ont conduit la société française au bord de l'implosion et la tentation extrémiste s'est développée à l'abri du consensus mou. L'organisation du référendum sur le traité de Maastricht vient de rappeler la nécessité, dans une démocratie, du débat d'idées. Les auteurs de cet ouvrage, au-delà de la référence à l'impertinence voltairienne, entendent participer à ce débat pour montrer que la condamnation de l'échec socialiste ne suffit plus et qu'il existe dans tous les domaines (éducation, économie, culture, vie politique, communication, Europe, politique étrangère...) une alternative réformatrice qui évite le double piège des évidences démagogiques et des fatalités technocratiques.
Quatorze directeurs habitués à décider avec une grande autonomie. Des services capables de fabriquer des documents budgétaires dans la nuit, mais réticents à informer le ministre sur leurs rémunérations, souvent surprenantes. Des réunions interministérielles par dizaines où l'on distribue l'argent des contribuables pour éviter la faillite d'entreprises publiques mal gérées ou pour approuver la mise au point... d'un dictionnaire franco-chinois ! En parcourant les coulisses du ministère, le lecteur frissonne parfois. Les ministres vivent-ils vraiment dans la hantise de « ce que va dire Bercy » ? Pourquoi le pouvoir se laisse-t-il si souvent imposer les choix de hauts fonctionnaires enclins à se coopter systématiquement ? Au risque de se faire des ennemis, Jean Arthuis a tenté, et souvent réussi, à bousculer les moeurs de la tribu. Il raconte ici très librement ce qu'a été son combat quotidien. Pour la première fois, un ancien ministre des Finances lève le voile sur ce cinquième pouvoir méconnu.
L'égalité serait-elle l'ultime croyance d'un pays qui n'en a plus guère ? Le dernier tabou d'une société où les interdits sont balayés ? De tous côtés, il n'est question que de lutter contre les inégalités. Et la voix de ceux qui doutent est aussitôt couverte par un concert d'invectives. Faut-il avoir, aujourd'hui, l'audace sacrilège de transgresser l'interdit ? De clamer que cette apparente unanimité repose sur un formidable malentendu ? En effet, l'égalité est un principe républicain. Mais, l'égalité économique et sociale réclamée à cor et à cri par les hérauts du progressisme n'a rien à voir avec l'idéal des fondateurs de la République. Pour le Club de l'Horloge, l'égalitarisme contemporain menace au contraire les fondements du régime républicain. Parce que l'égalitarisme favorise le cancer bureaucratique, il étouffe les libertés ; parce qu'il s'appuie sur le ressentiment, il détruit la fraternité ; parce qu'il paralyse l'initiative, il affaiblit la nation. Aux États-Unis, en Grande-Bretagne et dans d'autres pays d'Europe, les opinions publiques rejettent les illusions de l'égalitarisme et les abus de l'État-Providence. Le mirage égalitaire se dissipe. Voici venue l'heure des choix. Le Club de l'Horloge propose une nouvelle voie : celle d'une société solidaire et différenciée, où les valeurs économiques ne régneraient pas sans partage. La France, à son tour, se libérera-t-elle du Grand Tabou ?
Ce récit des onze journées qui ont conduit François Mitterrand et les socialistes aux privatisations et au culte du franc fort témoigne que les années 80 resteront dans l'histoire comme marquées par l'argent facile et la spéculation.
L'auteur dresse un bilan, pour un public de non spécialistes, des recherches en haute technologie, tant dans le domaine informatique que dans les grands projets spatiaux.
GSI fait partie de ces sociétés de service informatique qui, en France, ont connu une véritable explosion économique, technique, mais aussi managériale et culturelle. Composées d'abord d'ingénieurs et de cadres, dirigées par des fondateurs charismatiques, proposant des solutions immatérielles qui reposent sur l'ordinateur, l'outil roi de cette fin de siècle, elles font souvent figure d'entreprises différentes : nouvelles règles de travail, petites structures, autonomie des équipes... Ce que le sociologue des organisations, Michel Crozier, a pu qualifier de management post-industriel. Fondée par Jacques Raiman en 1971, longtemps présidée par Édouard Balladur, GSI a été récemment sous les feux de l'actualité politique. Mais des années de gestation américaines à la mise en place de métiers leaders, tels les logiciels de paie ou le facilities management, connaît-on vraiment le parcours de cette entreprise qui emploie 3800 collaborateurs et réalise un chiffre d'affaires de plus de 2,6 milliards de francs ? Au moment où elle tournait la page de son indépendance, GSI a souhaité voir fixer son itinéraire original. Telle est la tâche accomplie par Public Histoire à partir d'archives et de nombreux entretiens. Il en ressort vingt-cinq années d'une existence très dense, du temps des cow-boys au diagnostic du Boston Consulting Group, du rachat de l'entreprise par ses salariés à la recherche du Total Quality Management. Et un seul leitmotiv : une société commerciale fondée sur une philosophie de management différente peut-elle changer tout en restant elle-même ?
Comment choisir son métier ?
Comment le choisir à coup sûr, parce que c'est celui qui correspond à notre tempérament, notre caractère, nos qualités ?
Et ce tempérament, ces qualités, quels sont-ils ? Qui peut les déterminer ?
Autre hypothèse : le choix du métier est fait depuis pas mal de temps, mais nous sentons que ça ne "colle" plus, que, peut-être, nous avons fait fausse route... Alors, est-il possible de changer de métier ? Comment faire ? Sur quelles bases psychosociologiques s'appuyer ?
En somme, comment, d'une part, connaître tout l'éventail des métiers et, d'autre part, se connaître soi-même ?
Questions fondamentales, dont notre vie entière dépend ! Questions auxquelles ce livre répond.
Car il nous donne les clefs de notre caractère, et nous révèle toute l'étendue - trop souvent insoupçonnée - de nos possibilités.
En même temps, il constitue un catalogue des métiers extrêmement complet, avec les types de personnalité auxquels chacun d'eux correspond.
À nous de jouer donc, en lisant ce livre passionnant et astucieux. Et, surtout, à nous d'en tirer profit en trouvant, grâce à lui, la place qui - de toute évidence - est la nôtre dans la société.
Tous capitalistes ! Fini le salariat ! Plus d'exploitation ! Des actions, des fonds de pension, des stock-options, la Bourse pour tous ! Vous y croyez, vous ? Alors vous êtes prêts pour la nouvelle économie portée par Internet, les nouvelles technologies, la mondialisation et les sommets vertigineux de la Bourse. Et pourtant... la Bourse pour tous est une remise en cause totale du modèle démocratique élaboré par les Lumières. Avec elle, la démocratie se dissout dans le marché. Ce n'est plus « un homme égale une voix » mais « un dollar égale une voix ». Voilà que naît sous nos yeux un système censitaire d'une dureté et d'une inégalité sans précédent, construit au nom du salarié devenu capitaliste et de fables comme « le gouvernement d'entreprise » ou « la création de valeurs ». Philippe Labarde et Bernard Maris, les auteurs de « Ah Dieu ! que la guerre économique est jolie ! » dénoncent, avec le même talent de polémistes et la même connaissance économique, le contre-modèle social que l'on cherche à imposer et donnent les clés pour y échapper.
Pour la première fois un agent de change, professionnel le mieux placé sur les marchés financiers, s'exprime en toute liberté, dans un livre à la fois plaidoyer provocateur et manuel d'instruction boursière.
Avec passion et raison, Thierry Tuffier, agent de change, leader d'audience internationale, livre les clés de la Bourse, révèle les mécanismes des marchés financiers et ouvre les coulisses de la grande scène financière.
Si Thierry Tuffier dénonce avec vigueur des aberrations, il émet des propositions pour un marché financier français puissant, attractif et productif.
"Le marché financier est une mer. Comme elle, il flue et reflue, il est nourricier et générateur de la vie." Tel est le credo de Thierry Tuffier que beaucoup partageront à la lecture de cet ouvrage exceptionnel, clair et précis, fruit d'une expérience vécue au rythme des événements financiers.