Cet ouvrage questionne le rôle de l'économie sociale dans les dynamiques d'inclusion et d'innovation sociales et de développement local. L'approche proposée s'articule tant au niveau théorique (avec une remise en perspective de concepts tels que l'économie sociale, le capital social, la gouvernance locale, l'exclusion sociale, le développement local et l'innovation sociale) qu'empirique (comprenant des études de cas en Belgique, en Italie, en France et au Royaume-Uni). Elle s'appuie notamment sur une enquête de terrain menée dans un des quartiers défavorisés de Roubaix, ancienne ville industrielle du Nord de la France, qui nous apporte une connaissance concrète du contexte historique et socioéconomique, ainsi que des dynamiques locales de développement. Ainsi analysé, l'éventail très large d'initiatives, de formes organisationnelles et de modes innovants de coordination met en évidence le rôle spécifique de l'économie sociale entre le marché concurrentiel et l'administration publique. L'économie sociale représente en effet un potentiel important dans la lutte contre l'exclusion sociale en conciliant les objectifs d'emploi, de formation et de revenus pour tous, y compris les personnes vulnérables. Au-delà de la plus-value sociétale apportée par l'inclusion des usagers à la production des services et par la « responsabilisation sociale » des entreprises, l'économie sociale peut aussi déboucher sur un modèle alternatif de développement grâce à son système entrepreneurial spécifique basé sur des valeurs telles que l'éthique, la solidarité, la réciprocité et le développement socioéconomique durable.
À la fin du 18e siècle, l'initiative individuelle a été magnifiée pour permettre à l'économie de sortir de son état de passivité et de sclérose. Jean-Baptiste Say (1767-1832), économiste français et partisan de la révolution française, a produit une théorie générale de l'entrepreneur où l'innovation tient une place essentielle. L'entrepreneur peut être à la fois gestionnaire, capitaliste, innovateur. Say créa l'entrepreneur et le dota de moult charismes : esprit de conduite, génie des affaires, capacité d'entreprendre, sens du risque et d'initiative, création de valeur et d'emplois, grandes capacités gestionnaires, etc. Il s'agit d'un entrepreneur que les politiques et les « forces actuelles de marché » cherchent à ressusciter pour donner un nouveau souffle à notre économie léthargique. Les auteurs de l'ouvrage discutent de la notion et de la fonction de l'entrepreneur dans l'oeuvre de Say pour montrer son actualité économique, sociale et politique. Ils présentent aussi le contexte économique et intellectuel à partir duquel a émergé la théorie de l'entrepreneur. Entrepreneur, professeur, journaliste, lui-même, Say... créa l'entrepreneur et a légué à l'analyse (et à la philosophie) économique un « outil » de sortie de crise.
L'économie occupe une place importante dans la société, au point de cristalliser un ensemble de questions socialement vives. Cet ouvrage aborde les enjeux de société à partir de l'oeuvre de Léon Walras (1834-1910). Ce dernier est souvent présenté comme l'un des pères fondateurs de la Science économique. On oublie toutefois que Léon Walras était également un humaniste, qui a cherché à populariser ses travaux au nom de la paix dans le monde. Les différentes contributions de cet ouvrage reviennent ainsi, à l'occasion du centenaire de la mort de Léon Walras, sur son analyse économique et philosophique qui continue encore aujourd'hui à alimenter de nombreux débats.
Le Belge Édouard Empain obtient en 1898 la concession du Métro de Paris, qu'il construit et exploite. Pour alimenter son Métro en énergie, Empain devient producteur d'électricité et fonde la Société d'électricité de Paris. Déjà présent en France depuis les années 1880, le groupe Empain ne cesse dès lors plus de croître dans ce pays. Fleurons d'un empire industriel de dimension mondiale, ses entreprises comptent parmi les plus importantes du paysage économique français.
La croissance du groupe Empain en France relève d'une saga à la fois industrielle et familiale. Trois générations se succèdent : un grand industriel européen, visionnaire et innovateur ; son frère ; ses fils. Des personnages hauts en couleur, très différents, reliés pour le meilleur et pour le pire par le sang et l'argent.
Cette histoire, dévoilée de l'intérieur et jusqu'alors mal connue, a été enfouie dans la mémoire nationale sous les décombres de la Troisième République et éclipsée après Seconde Guerre mondiale par la nationalisation de l'électricité et la municipalisation du Métro.