Notre système économique est caractérisé par une instabilité financière redoutable?: les bulles se succèdent, défiant par leur durée les lois de la finance. Leur éclatement inévitable provoque des crises de plus en plus menaçantes pour la survie du capitalisme. La solution proposée par les banques centrales paraît tout aussi explosive. Par le biais d'une politique monétaire quantitative, elles alimentent les bulles, financent des relances budgétaires gigantesques et l'explosion des dettes publiques, à des taux toujours très bas, voire négatifs. Laurent Berrebi dénonce dans ce livre des politiques aussi dangereuses qu'injustes qui creusent les inégalités patrimoniales, appauvrissent la classe moyenne et fracturent toujours davantage les sociétés. Soulignant ce «?paradoxe de la pauvreté dans l'abondance?», il propose un nouveau modèle théorique afin d'appréhender dans sa réalité cette économie dite patrimoniale. Il explicite comment cette vision du fonctionnement patrimonial de nos économies pourra offrir des solutions concrètes de régulation à un capitalisme qui n'a plus de libéral que le nom. Fort d'une expérience d'économiste de près de trente ans dans les sphères bancaire et financière, Laurent Berrebi a été directeur des études économiques chez Groupama Asset Management avant de fonder sa propre structure de conseil en macroéconomie financière. Il est le coauteur, avec Michel Aglietta, de Désordres dans le capitalisme mondial (Odile Jacob, 2007).
Le libéralisme peut-il être de gauche ? En France, les mécanismes de marché suscitent une aversion plus forte qu'ailleurs. Au point de faire naître des alliances inattendues entre la droite et une partie de la gauche, par exemple pour s'opposer à la déréglementation de certaines professions (loi Macron) ou à la concurrence entre grands distributeurs (loi Galland). Surtout, plus qu'à l'étranger, la gauche peine à concilier l'adhésion au marché et les aspirations égalitaires. Les ressorts historiques de cette méfiance sont le thème de ce livre. David Spector y mène une enquête minutieuse et passionnante qui nous conduit de la Grande-Bretagne libre-échangiste des années 1840 à la France protectionniste de la Troisième République, de l'évolution tumultueuse des lois sur la concurrence aux controverses toujours renouvelées sur la nature de la « science économique », jusqu'à l'ouverture européenne des dernières décennies. Une lecture indispensable pour comprendre les réticences des Français à l'égard du marché. David Spector est chercheur au CNRS et professeur associé à l'École d'économie de Paris. Spécialiste des questions de concurrence, il a enseigné auparavant à la London School of Economics et au Massachusetts Institute of Technology (MIT).