D'un bout à l'autre de la planète, la montée du poids des dettes, qu'il s'agisse de celles des États, des ménages ou des entreprises, inquiète. En même temps, savoir que les ménages épargnent et que leur patrimoine augmente rassure. Pourtant, si personne ne s'endette, personne non plus ne pourra mettre d'argent de côté : dans une économie marchande, les fourmis ont besoin des cigales ! Source de risques, régulièrement à l'origine de crises, la dette est indispensable à l'expansion de l'activité d'une économie dont les agents ne dépensent pas tout leur revenu. Ce trait paradoxal de la dette amène à répondre autrement aux interrogations récurrentes sur les limites de la dette publique. Tant que les ménages souhaitent épargner plus que les agents privés n'empruntent, nos États peuvent et doivent continuer de s'endetter. S'ils utilisent à bon escient les sommes qu'ils mobilisent, ils ne feront pas faillite...
Dans les pays les plus avancés, le progrès social est en panne. Face à la montée presque générale des inégalités, face à la stagnation des revenus d'une large partie de leurs populations, face aussi aux dommages de plus en plus visibles causés à la planète par leur développement passé, ce constat s'impose. En attribuer la faute au capitalisme, sur lequel ce développement s'est fondé, serait pourtant une erreur : il n'est pas plus responsable de la panne actuelle qu'il ne l'a été hier des progrès accomplis.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les populations occidentales ont connu une amélioration, profonde et largement partagée, de leurs conditions de vie, parce que, au terme d'une longue et tumultueuse histoire, elles ont réussi à maîtriser la force productive du capitalisme. Les années 1980 ont toutefois été celles du triomphe de l'idéologie libérale : face à la mondialisation et aux changements techniques qui s'esquissent alors, les sociétés occidentales auraient dû redoubler d'efforts pour rester dans un rapport de forces favorable avec le capitalisme. Elles ont préféré laisser faire. Après quarante ans de dérive, est-il trop tard pour reprendre la barre ?
La récurrence des crises d'endettement des pays émergents caractérise aussi bien la période actuelle que celle qui a précédé la Seconde Guerre mondiale. Une synthèse claire et une mise en perspective documentée.
Cet ouvrage met en perspective les événements récents dans le domaine de l'endettement des pays en développement. La récurrence des crises des pays émergents jette un doute sur la rationalité des marchés financiers et met en question l'ouverture croissante aux mouvements de capitaux préconisée par les institutions financières internationales. La réforme du cadre institutionnel établi à Bretton Woods, maintes fois reportée, devrait viser à prévenir les crises et à accélérer leurs traitements, en les rendant plus équitables. À l'opposé, les réductions de dette dont bénéficient certains pays à faible revenu, qui culminent avec l'initiative d'annulation de la dette multilatérale (2005), témoignent d'une situation nouvelle : les engagements en termes de développement entrent en conflit avec les droits des créanciers. Ces annulations risquent toutefois d'approfondir l'exclusion des pays pauvres des marchés des capitaux, à moins qu'elles ne débouchent sur un réendettement porteur de nouveaux risques.
"L'économie ouverte (1948-1990)" est le 4e tome de la "Nouvelle histoire économique de la France contemporaine" et retrace la période située entre les trente glorieuses, la crise, les années qui ont vu l'apogée de l'État Providence, jusqu'à la France post-industrielle.
Cette nouvelle édition, entièrement revue, d'un ouvrage consacré par son succès comme véritable manuel de la mondialisation, est augmentée d'une partie sur la crise financière qui secoue l'économie mondiale depuis 2007 et en redéfinit les contours.
Parler de mondialisation, c'est évoquer l'emprise du capitalisme sur l'espace économique mondial. Cette emprise ne se réduit pas au triomphe d'un bloc d'États sur un autre, ni même à celui d'un système économique sur ses concurrents. Elle tend en effet à transcender la logique d'un système interétatique à laquelle elle substitue une logique de réseaux transnationaux. La mondialisation est avant tout un processus de contournement, de délitement et, pour finir, de démantèlement des frontières physiques et réglementaires qui font obstacle à l'accumulation du capital à l'échelle mondiale. Elle consacre le retour en force d'une régulation marchande qui tend à se diffuser à l'ensemble de la vie économique, dans un double mouvement qui va de l'international vers le national et du monde financier vers le monde du travail. Quelles sont les racines historiques de ce phénomène ? Comment l'économie-monde européenne est-elle devenue mondiale ? Quel est le rapport entre la mondialisation et la crise ? Que peuvent faire les États face à la toute-puissance des marchés ? Cette nouvelle édition, entièrement revue, est augmentée d'une partie sur la crise financière qui secoue l'économie mondiale depuis 2007 et en redéfinit les contours.
Une vision historique sur la longue durée qui permet de se détacher de toutes les abstractions de la "finance" pour donner à voir, de la faillite de John Law en 1722 à sa filialisation internationale d'aujourd'hui, la réalité économique et sociale de la Bourse de Paris. Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale de 2012.
Créée par le pouvoir royal après la débâcle du financier John Law, puis démantelée lors de la Révolution française, la Bourse de Paris acquiert ses traits caractéristiques sous Napoléon : dans un lieu officiel, un groupe de commerçants, la Compagnie des agents de change, bénéficie, jusqu'au démantèlement amiable de leur corporation en 1988, du monopole légal, longtemps contesté par d'autres intermédiaires officieux mais tolérés, sur les transactions boursières. À l'aube du XXIe siècle, la Bourse de Paris, transformée en société par actions, s'associe avec ses homologues amstellodamoise, bruxelloise, portugaise et le principal marché londonien de produits dérivés. En 2007, cet attelage constitue le principal opérateur boursier paneuropéen fusionnant avec la première Bourse new-yorkaise, le New York Stock Exchange. Désormais, la Bourse de Paris est l'une des filiales d'un groupe transatlantique, contrôlé par des investisseurs internationaux, soumis à la concurrence féroce des autres Bourses mondiales et de dispositifs alternatifs de négociation mis en place par les grandes banques transnationales. Adopter une perspective diachronique aide à se défaire des représentations en apesanteur de la " finance " et de la spéculation qui entravent leur analyse critique. En opposition aux travaux nomologiques qui prescrivent en même temps qu'ils décrivent, ce livre explicite donc l'entrelacs de contingence et de nécessité qui fait l'histoire économique et sociale de la Bourse de Paris. Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale de 2012.
Connaître les travaux des économistes et des sociologues qui, par le passé, ont marqué l'histoire de leur discipline est un exercice imposé pour tous les étudiants ou lycéens en sciences sociales. Mais c'est aussi, pour les non-initiés, un excellent moyen pour comprendre la logique des débats actuels d'experts sur l'emploi, la croissance, les inégalités... Le parti pris de ce livre n'est donc pas celui de l'exhaustivité, mais de la clarté : après le tome 1 de « Déchiffrer les grands auteurs de l'économie et de la sociologie » (des mercantilistes à Schumpeter et Keynes), ce tome 2 présente les auteurs majeurs de l'après-guerre (François Perroux, Milton Friedman, Friedrich Hayek, Pierre Bourdieu, John K. Galbraith, Albert Hirschman, Joan Robinson, Gunnar Myrdal ou Nicholas Kaldor). Avec cette qualité de style qu'on lui connaît pour rendre vivantes et accessibles les analyses de spécialistes, Denis Clerc expose de façon remarquablement limpide l'originalité scientifique de chacun des auteurs sélectionnés, et leurs polémiques - parfois vives - sur des débats toujours d'actualité : l'aggravation des inégalités nuit-elle à la croissance économique, comme le pense N. Kaldor ? Pourquoi J. Robinson, F. Hayek, M. Friedman ou J. Hicks plaident-ils pour, ou contre, l'intervention économique de l'État ? Peut-on relancer la croissance et l'emploi en créant de la monnaie ? Comment le prix Nobel A. Hirschman explique-t-il le rôle des idées et des mouvements sociaux dans l'évolution économique ?... Des débats académiques qui n'ont rien d'académique !
Voici réunis en un seul volume les auteurs essentiels au fondement de la pensée économique et sociologique moderne : d'Adam Smith à John M. Keynes et Milton Friedman, d'Émile Durkheim à Max Weber, en passant par des auteurs moins connus comme François Quesnay ou Joseph A. Schumpeter. L'oeuvre de chaque auteur est ici expliquée, mais aussi resituée dans son contexte historique et par rapport aux débats avec des auteurs antérieurs ou contemporains. C'est donc une pensée en action qui est présentée, permettant notamment de mieux appréhender les débats d'actualité : quelle est la pertinence des analyses de Marx ou de Keynes par rapport à la dynamique du capitalisme contemporain ? Qu'auraient dit les classiques et les keynésiens des choix actuels de politique économique ?... Un choix de textes significatifs d'oeuvres originales des auteurs présentés est proposé à la fin de chaque chapitre et permet de saisir sur le vif les grands moments de l'histoire de la pensée. Bref, un outil indispensable pour les lycéens et les étudiants en sciences sociales, et pour tous ceux qui veulent comprendre la réflexion économique et sociologique d'aujourd'hui. Cette deuxième édition est enrichie d'une présentation des multiples interprétations possibles de l'oeuvre de Keynes.
La relation entre inégalités et croissance ne peut être comprise sans prendre en compte une multitude d'autres variables. Un essai novateur. (Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale de 2006.)
Les inégalités constituent un défi. Un défi pour le développement parce que leur accroissement, ou leur maintien à un niveau élevé, produit des sociétés excluantes et instables. Un défi intellectuel également, car les relations entre inégalités et croissance sont plus complexes qu'on ne le pense souvent : selon les conditions, la croissance peut être favorisée aussi bien par de faibles inégalités que par de fortes inégalités. Comparer sous cet angle les performances économiques de l'Asie et de l'Amérique latine, comme le fait avec rigueur Pierre Salama dans ce livre novateur, se révèle très instructif. Il montre ainsi que la relation entre inégalités et croissance ne peut être comprise sans prendre en compte d'autres variables, étroitement dépendantes les unes des autres : degré d'ouverture des marchés, niveau d'intervention de l'État dans la sphère économique, etc. Lire les principaux échecs économiques latino-américains à partir de ce qui semble être des succès en Asie montre qu'il n'y a pas de " voie royale " pour le développement. Et cela permet d'établir à quelles conditions, en Amérique latine, de nouvelles politiques, plus volontaristes, pourraient relancer la croissance, diminuer la brèche entre citoyenneté politique et citoyenneté sociale et transformer ainsi la croissance en développement durable. (Cette édition numérique reprend, à l'identique, l'édition originale de 2006.)
Après trente années de croissance, quels ont été les effets de la crise sur le partage des revenus ? Ce rapport du CERC apporte, pour la première fois, une réponse à cette question et donne une vision globale de l'évolution des revenus des Français depuis le premier choc pétrolier.
Où en sont les inégalités de salaire dans les entreprises ? Quelles catégories de salariés ont été les plus touchées par la rigueur, et quelles autres y ont échappé ?
Comment ont évolué les revenus des agriculteurs, des artisans, des commerçants, des professions libérales ?
Qui a profité de la désinflation, et du regain de rentabilité des entreprises françaises ? La diffusion des valeurs mobilières dans le public a-t-elle entraîné une moindre concentration des revenus des placements ?
Les pauvres sont-ils plus nombreux dans la société française ? Les populations vulnérables, face à la pauvreté, présentent-elles les mêmes caractéristiques qu'il y a quinze ans ?
Une constatation essentielle émerge des analyses menées par le CERC : la crise a d'abord frappé la génération des jeunes qui sont arrivés sur le marché du travail dans les années quatre-vingt. Aider ceux-ci à surmonter le handicap accumulé au cours de ces années, constitue un nouveau défi pour la société française.
Cet ouvrage est un essai critique de la politique bourgeoise, qui est partout présentée aujourd'hui comme le remède aux imperfections d'un capitalisme sain par nature. Or, le capitalisme, mode de production antagonique, est entré, depuis longtemps déjà, dans son agonie, à laquelle il n'a réussi à survivre qu'en raison des coups que le fascisme a porté au mouvement ouvrier. Mais la classe ouvrière s'est remise de ses attaques et, par la radicalisation de ses luttes, porte partout des coups décisifs à la bourgeoisie, précipitant ses contradictions et les déplaçant à son détriment. Pour élargir ses marges de manoeuvre, celle-ci essaie d'en appeler au « civisme » des travailleurs pour défendre « l'intérêt national ». Ce qui n'est qu'essayer de les convaincre d'accepter une exploitation accrue, pour réaliser l'intérêt du capital. Pour tenter de justifier - au niveau idéologique - cette tentative politique, les économistes apologétiques ont élaboré une politique économique, modèle visant à rendre cohérente la politique menée par l'État bourgeois au niveau économique.
L'objet de ce livre n'est pas tant de critiquer cette élaboration - d'un point de vue de classe - mais d'en dénoncer les contradictions internes. Derrière l'apparente rigueur du modèle, en effet, s'engouffrent les sophismes et tautologies caractéristiques de l'économie vulgaire, qui trouvent leur source dans les contradictions inhérentes au mode de production capitaliste, que ces économistes tentent de justifier.
Quels sont les principaux outils et les principales méthodes de l'analyse conjoncturelle ? Comment une note de conjoncture de l'INSEE s'élabore-t-elle ? Pourquoi les conjoncturistes se trompent-ils en même temps et souvent ? Pourquoi les conjoncturistes doivent-ils aussi prévoir le présent, voire le passé ? L'analyse de la conjoncture est-elle utile ? Comment peut-on remédier à ses principales faiblesses ?
Le calcul économique, qui s'est beaucoup développé dans l'après-guerre sous l'impulsion des ingénieurs-économistes, va-t-il survivre aux accusations de technocratisme dont il est l'objet ? Peut-on opposer un calcul économique dur, puisant ses fondements dans la théorie néo-classique, et un calcul économique mou, adoptant des principes de rationalité plus intuitifs ? Comment se différencie le calcul économique, appliqué à des projets d'investissements ou de tarification, dans le secteur privé et dans le secteur public ? Sous quelles conditions méthodologiques et organisationnelles une étude de calcul économique peut-elle être mise en oeuvre de façon crédible et efficace ? Quelles sont les attentes implicites des décideurs vis-à-vis des études économiques et quel impact ont-elles véritablement sur les processus de décision ?
Pourquoi de nouvelles théories du marché du travail ? Pourquoi la formation des salaires et de l'emploi ne résulte-t-elle pas seulement des lois du marché ? Que nous apprennent la théorie des contrats implicites et celle du salaire d'efficience ? Comment expliquer le dualisme du marché du travail ? Quels sont les enjeux et les implications macroéconomiques des nouvelles théories du marché du travail ? Ces nouvelles théories débouchent-elles sur des recommandations claires en matière de politique économique ?
Le renouvellement des théories du salaire depuis les années 70 : perspective historique et analyse.
Cet ouvrage est une introduction à l'analyse économique. Il est destiné aux étudiants de premier cycle d'université et des grandes écoles, mais aussi aux hommes et aux femmes engagés dans la vie professionnelle qui cherchent à découvrir ce que le mot économie veut dire.
Au fil de cet ouvrage, on passe en revue ce qui a été dit et proposé par les grands économistes qui ont façonné la science économique contemporaine ; on développe la théorie de la consommation et celle de la demande ; on cherche à confronter ces théories à la réalité économique telle qu'elle se présente à nos yeux ; on regarde à partir des chiffres comment se présentent le chômage, l'inflation, la croissance. On examine enfin les grands problèmes économiques du monde contemporain.
L'originalité de ce manuel, au-delà d'une présentation claire et pédagogique des théories et concepts économiques de base, est d'appuyer cette présentation sur des exemples concrets puisés dans l'actualité économique et de proposer au lecteur les principaux instruments qui lui permettent de poser un regard neuf sur l'environnement qui l'entoure.
Cet ouvrage est le résultat du travail mené par l'équipe pédagogique de première année de l'université Paris Nord : Philippe Barbet, Laurent Benzoni, Arezki Dahmani, Olivier Pastré, Haïc Han Tran, Robert Zarader.
Ce livre dresse le bilan des relations de l'économie et de l'écologie. À une période d'ouverture, où l'économie politique était à l'écoute de l'histoire naturelle et où des économistes renommés prenaient en considération les conséquences écologiques de la révolution industrielle, avait succédé une phase de rupture. Économie et écologie tentent aujourd'hui de se réouvrir l'une à l'autre, mais il existe trois grandes façons d'envisager leurs relations. Les deux premières correspondent à des sortes de monologues : d'un côté, les conceptions traditionnelles de l'économie de l'environnement, et de l'économie des ressources naturelles confiantes dans les mécanismes du marché ; de l'autre, les conceptions éco-énergétiques de la nouvelle écologie construite par des ingénieurs. Elles veulent, l'une et l'autre, soumettre le conflit économie/écologie à l'arbitrage d'une seule logique. Le troisième courant cherche à élaborer une réelle synthèse des deux précédents : une économie écologique où se mêlent vision naturaliste, écologie globale et conception critique et élargie des phénomènes écologiques.
La synthèse indispensable pour une vision d'ensemble de la théorie dominante en économie, dite " néoclassique ". Nouvelle édition mise à jour des deux volumes de la collection "Repères".
La théorie néoclassique est la théorie dominante en économie. Elle est à l'origine d'innombrables publications, qui utilisent abondamment les mathématiques, ce qui rend souvent difficile sa compréhension et, surtout, l'évaluation de sa portée. Bien qu'elle mette l'accent sur les choix individuels, ses modèles se distinguent les uns des autres essentiellement par les formes d'organisation des échanges qu'ils supposent. Une attention toute particulière est donc portée à ces formes d'organisation, qui sont un préalable indispensable aux développements mathématiques. La théorie peut être comprise sans elles, et c'est là l'essentiel. Certaines formules mathématiques et démonstrations sont cependant données, dans le corps du texte ou en annexe, pour faciliter la réflexion de ceux qui sont amenés à s'en servir. La théorie néoclassique relève pour l'essentiel de ce que l'on a coutume d'appeler la microéconomie. Elle entretient toutefois certains liens avec la macroéconomie et la théorie des jeux, liens dont ce livre rend compte. Certains développements récents ayant trait à des questions telles que l'asymétrie d'information, les coûts de transaction, les relations en réseau, l'efficience des marchés financiers, sont également présentés, bien qu'ils puissent être considérés comme étant à la frontière de la théorie néoclassique.
Situe les théories du sous-développement, les défis auxquels le tiers-monde est affronté : démographie, alimentaire, industriel, financier ; les différentes stratégies pour sortir de la crise et propose trois scénarios d'évolution.
En 1993, la croissance dramatique du chômage semble avoir réveillé les esprits en France : le débat sur le temps de travail a été largement porté sur la place publique. Mais, trop souvent, les institutions plus ou moins élaborées tiennent lieu de propositions, et ce débat a bien du mal à progresser. L'ambition de ce livre est de contribuer à son déblocage, en présentant clairement tous les aspects de ce dossier particulièrement complexe. En premier lieu, Gilbert Cette et Dominique Taddei montrent, çà partir d'une analyse historique, que la réduction de la durée du travail est une évolution inéluctable, car elle répond à une demande permanente d'amélioration des conditions de vie. Mais elle peut aussi, dans certaines conditions constituer un moyen d'accroître le niveau de l'emploi sans pénaliser les entreprises ou les finances publiques. Les auteurs en apportent la démonstration, en mobilisant pour cela un nombre considérable d'études empiriques et théoriques, tant micro que macroéconomiques. Surtout, en prenant appui sur une analyse des expériences étrangères et française, et sans éluder aucun des obstacles à surmonter, ce livre explore les solutions concrètes qui permettraient, par la réduction du temps de travail, de réduire le chômage.
Proposant une vision peu orthodoxe de la " valeur " économique, ce livre est une histoire du monde et une histoire de la manière dont les économistes ont perçu ce monde, et créé la science économique. Il expose une vue neuve de l'histoire du " capitalisme " et de ses rapports avec l'État. (Cette édition numérique reprend, à l'identique, la 2 e édition de 1989)
C'est à une relecture originale et stimulante de la pensée économique que François Fourquet nous invite dans ce livre. Son hypothèse est que l'analyse de la valeur, au coeur de l'économie, doit dépasser l'étude du comportement d'un Homo oeconomicus plus ou moins fictif. Elle exige une approche plus large, non académique, prenant en compte la volonté de puissance des acteurs collectifs, et en particulier des États, considérés à l'échelle du monde où ils s'affrontent pour conquérir l'hégémonie. Pour vérifier cette hypothèse, l'auteur nous propose une plongée dans l'âge classique (XVIe- XVIIIe siècles), qui a vu naître l'économie politique : il nous raconte d'une façon très vivante l'histoire du couple " richesse et puissance ", en déployant, à l'instar de Fernand Braudel, les différentes temporalités (économique, politique, culturelle...) dans l'espace géographique du monde. Cette " généalogie de la valeur " est donc à la fois une histoire du monde et une histoire de la manière dont les économistes ont perçu ce monde, et créé la science économique. Elle propose une vue neuve de l'histoire du " capitalisme " et de ses rapports avec l'État. (Cette édition numérique reprend, à l'identique, la 2e édition de 1989)
Pourquoi les " miracles économiques " d'hier sont-ils entrés en crise ? Si toutes les économies obéissent au même modèle, comment expliquer la diversité des trajectoires américaine, européenne et japonaise ?
Pourquoi les " miracles économiques " d'hier sont-ils entrés en crise ? Si toutes les économies obéissent au même modèle, comment expliquer la diversité des trajectoires américaine, européenne et japonaise ? L'État-nation, détrôné par les forces du marché, a-t-il perdu tout pouvoir ? Faut-il anticiper l'émergence de régulations supranationales ? Pourquoi est-il si difficile, en Russie, d'implanter les institutions fondatrices d'une économie moderne ? La victoire des politiques économiques de " retour au marché " est-elle réversible ? Autant de mystères pour nombre de théories économiques que vise à éclairer la théorie de la régulation : chaque économie a la conjoncture et les crises de sa structure. Or ces structures varient dans le temps et dans l'espace. Pour en rendre compte, cette théorie a élaboré un ensemble de concepts, de méthodes et de modèles en symbiose avec les enseignements de l'histoire longue et d'études comparatives systématiques. Née au début des années soixante-dix avec l'analyse du fordisme et de sa crise, la théorie de la régulation n'a cessé depuis lors de se développer dans de nouvelles directions : théorie de l'État, de la monnaie, formalisations macroéconomiques de divers régimes de croissance, analyses sectorielles, prospective des alternatives au fordisme, enfin contribution à une théorie générale des institutions. Cet ouvrage propose un panorama complet et actualisé de tous ces développements : sur chaque thème, un article concis présente les concepts de base, les principaux résultats et les directions actuelles de la recherche. Fruit du travail d'une quarantaine de spécialistes de diverses disciplines et divers pays, cet ouvrage de référence sera utile aussi bien aux étudiants qu'aux enseignants et aux chercheurs.
Par des chercheurs renommés, un bilan critique de la " finance mondialisée ".
Le néolibéralisme a déjà une histoire. Depuis les années 1980, les performances de l'économie mondiale ont dépendu de façon croissante de l'humeur et de la santé des " marchés " et des institutions ? fonds de pension, sociétés d'assurance, banques ? qui transforment l'épargne en capital pour le valoriser au moyen de placements et de prêts. Sous leur pression, les gouvernements ont libéralisé, déréglementé et privatisé. La " nouvelle économie " a paru un court moment rendre vaine la critique du néolibéralisme. Mais l'explosion de la bulle Internet, la chute des Bourses, la récession ou la stagnation des économies de l'OCDE, le tournant militaire et sécuritaire après les attentats du 11 septembre ont ouvert une nouvelle période. Le regard critique sur la finance proposé ici veut contribuer à l'analyse des racines du néolibéralisme comme du tournant de 2000-2001. L'architecture de la mondialisation financière et sa " gouvernance " par les États-Unis et le FMI assurent l'acheminement de revenus du monde entier vers les grands centres financiers. Les systèmes de retraites privés, pierre angulaire de la finance mondialisée, sont au coeur de mécanismes qui bloquent la croissance de l'économie mondiale et en accroissent fortement les inégalités, en même temps qu'ils font des salariés les otages des marchés financiers. Alors que la finance a provoqué, dans nombre de pays, des crises qui ont déchiré ou affaibli leur tissu social, les États-Unis ont fait de leur position dominante dans les institutions financières l'un des piliers de leur hégémonie. Force est de se poser la question des liens avec la remontée du militarisme et la priorité sécuritaire.
Après des siècles de centralisation, le début des années 1980 a constitué un tournant historique en direction de la décentralisation. Vingt ans après, un Acte II a été décrété, aboutissant à une réforme constitutionnelle d'importance, alors même que, dans l'ombre, un autre se joue chaque jour, celui de l'intercommunalité. La décentralisation y est présentée comme le levier d'une démocratie de proximité et d'un meilleur développement local. Aux arguments politiques et administratifs classiques en faveur de la décentralisation, se joignent aujourd'hui des préoccupations plus économiques. La souplesse offerte par les nouvelles technologies de l'information et de la communication, vient renforcer ces arguments, non sans créer au passage un climat euphorique discutable. Cet ouvrage présente le dossier de la décentralisation et l'agenda des réformes en cours, en montrant la tentative d'échapper à une culture de la centralisation, qui continue de marquer les milieux politiques et administratifs, et en comparant l'expérience de la France avec celle des autres pays européens.