Dans le sillage de Enron, Worldcom et Parmalat, les scandales entourant la gestion de grandes sociétés cotées se sont succédé depuis le début des années 2000. Pour l'écrasante majorité des commentateurs, il s'agit là d'accidents isolés, certes fâcheux, mais ne pouvant remettre en cause les vertus d'un système dominé par la finance de marché. Pour Michel Aglietta et Antoine Rebérioux, ces scandales à répétition sont au contraire la marque des dérives de ce « capitalisme financier ». Les auteurs mettent en évidence les contradictions qui traversent ce régime de croissance. Pierre angulaire du capitalisme financier, le postulat selon lequel l'entreprise doit être dirigée dans le seul intérêt de ses actionnaires est en même temps son talon d'Achille. Une vacuité du contrôle au sommet des grandes entreprises se solde par une instabilité chronique et une aggravation des inégalités. Surmonter ces contradictions par une avancée de la démocratie participative dans l'entreprise : plutôt que comme un objet de droits de propriété, celle-ci doit être gouvernée comme une institution, où s'élabore une finalité commune à l'ensemble de ses parties prenantes, telle est la proposition des auteurs de cet ouvrage.
L'histoire du tunnel sous la Manche, on le sait, est émaillée des projets ajournés, de propositions insolites, d'espoirs et de déceptions, le tout sur fond de rapports franco-britanniques mi-figue mi-raisin. Aujourd'hui, en 1987, presque deux siècles après qu'un certain Mathieu-Favier ait proposé au Premier Consul Bonaparte un projet de tunnel sous la Manche - nous étions aux beaux jours de la Paix d'Amiens - Eurotunnel ouvre le plus grand chantier du siècle qui, en 1993, apportera à l'Europe sa véritable épine dorsale. [...] On pensait prouesses techniques, inventions diverses, grands moyens alors qu'il eût été plus simple peut-être d'envisager le problème sous l'angle des rapports franco-anglais qui déterminèrent les abandons successifs des projets ! L'un des mérites du livre d'Alain Coursier est, d'ailleurs, de mettre en lumière toutes les incidences politiques et diplomatiques qui donnèrent autant de rebondissements rocambolesques à cette histoire mouvementée. Depuis 1985, les choses semblent avoir pris un tour définitif et l'on sait aujourd'hui qu'Eurotunnel sera le constructeur (le dernier...) du fameux tunnel ouvert en 1993. C'est tout le feuilleton - lui aussi, à certains égards, rocambolesque mais extrêmement passionnant - des rapports Mitterrand-Thatcher, de la course entre les quatre projet initiaux (Transmanche Express, Europont, Euroroute et Eurotunnel), des modes de financements et de la résolution des problèmes techniques qu'Alain Coursier a entrepris de nous raconter ici dans ses moindres détails, sur le ton de la plus palpitante enquête journalistique. Le projet Eurotunnel nous est, enfin, totalement dévoilé et il n'est pas exagéré de dire que cet ouvrage précis, sérieux, exhaustif, illustré de nombreux documents inédits, peut être, d'ores et déjà, considéré comme le manuel le plus fiable destiné aux futurs usagers du tunnel, et le guide passionnant du plus grand projet du siècle.
L'égalité serait-elle l'ultime croyance d'un pays qui n'en a plus guère ? Le dernier tabou d'une société où les interdits sont balayés ? De tous côtés, il n'est question que de lutter contre les inégalités. Et la voix de ceux qui doutent est aussitôt couverte par un concert d'invectives. Faut-il avoir, aujourd'hui, l'audace sacrilège de transgresser l'interdit ? De clamer que cette apparente unanimité repose sur un formidable malentendu ? En effet, l'égalité est un principe républicain. Mais, l'égalité économique et sociale réclamée à cor et à cri par les hérauts du progressisme n'a rien à voir avec l'idéal des fondateurs de la République. Pour le Club de l'Horloge, l'égalitarisme contemporain menace au contraire les fondements du régime républicain. Parce que l'égalitarisme favorise le cancer bureaucratique, il étouffe les libertés ; parce qu'il s'appuie sur le ressentiment, il détruit la fraternité ; parce qu'il paralyse l'initiative, il affaiblit la nation. Aux États-Unis, en Grande-Bretagne et dans d'autres pays d'Europe, les opinions publiques rejettent les illusions de l'égalitarisme et les abus de l'État-Providence. Le mirage égalitaire se dissipe. Voici venue l'heure des choix. Le Club de l'Horloge propose une nouvelle voie : celle d'une société solidaire et différenciée, où les valeurs économiques ne régneraient pas sans partage. La France, à son tour, se libérera-t-elle du Grand Tabou ?
Comment choisir son métier ?
Comment le choisir à coup sûr, parce que c'est celui qui correspond à notre tempérament, notre caractère, nos qualités ?
Et ce tempérament, ces qualités, quels sont-ils ? Qui peut les déterminer ?
Autre hypothèse : le choix du métier est fait depuis pas mal de temps, mais nous sentons que ça ne "colle" plus, que, peut-être, nous avons fait fausse route... Alors, est-il possible de changer de métier ? Comment faire ? Sur quelles bases psychosociologiques s'appuyer ?
En somme, comment, d'une part, connaître tout l'éventail des métiers et, d'autre part, se connaître soi-même ?
Questions fondamentales, dont notre vie entière dépend ! Questions auxquelles ce livre répond.
Car il nous donne les clefs de notre caractère, et nous révèle toute l'étendue - trop souvent insoupçonnée - de nos possibilités.
En même temps, il constitue un catalogue des métiers extrêmement complet, avec les types de personnalité auxquels chacun d'eux correspond.
À nous de jouer donc, en lisant ce livre passionnant et astucieux. Et, surtout, à nous d'en tirer profit en trouvant, grâce à lui, la place qui - de toute évidence - est la nôtre dans la société.
L'économie s'est-elle substituée à la politique ? Tel est peut-être le souhait de certains économistes. Jacques Sapir a pour cible un discours économique qui cherche à vider l'action politique de son sens, un discours qui, sous les dehors d'une soi-disant rigueur scientifique, est en réalité profondément anti-démocratique. À travers l'apologie que font certains économistes des agences indépendantes et de la mondialisation, c'est le vieux fond libéral hostile à toute forme de souveraineté populaire qui s'exprime. Sous prétexte de parler d'économie, ces économistes veulent nous vendre un droit et une organisation sociale qui les laisseraient libres de tout contrôle et de toute responsabilité.
Jacques Sapir analyse le lien qui existe entre une faillite théorique et des comportements souvent douteux. Il montre que le discours de l'économie dominante vise à enfermer le citoyen dans un espace qui n'aurait d'autres bornes que la technique et la compassion, dénonçant le projet de faire de l'expert le seul citoyen habilité à peser surles décisions importantes. Au fur et à mesure que l'expertise des économistes perd en efficacité, monte une nouvelle idéologie, l'expertisme. Elle se construit, explique-t-il, en négation de la chose publique, la République.