A quoi servent les économistes ? s'interroge Bernard Maris, le co-auteur de Ah ! Dieu ! Que la guerre économique est jolie !
Si l'économie est une science qui prédit l'avenir, le plus grand économiste s'appelle Madame Soleil. Rappel de leurs propos à l'appui, nos Minc, Attali, Barre et Sorman font pâle figure. L'oracle George Soros, vénéré pour avoir spéculé sur la livre et fait fortune, a perdu le double en jouant sur le rouble. Car tous ces experts qui viennent nous conter l'avenir et les bontés du marché ne cessent de se leurrer et de nous tromper en toute impunité, profitant de ce que la théorie économique est à l'agonie. Les nouveaux gourous Merton et Sholes, prix Nobel d'économie 1997, ont été ridiculisés par le naufrage de leur fonds spéculatif et ces adeptes du libéralisme sans entraves ont dû en appeler à l'argent des contribuables pour éviter un krach boursier. Quant au patron du Fonds monétaire international, le Français Michel Camdessus, il n'a vu venir ni les crises asiatiques, ni celles du Mexique et du Brésil.
Les Balladur, Tietmayer, Trichet, Dominique Strauss-Kahn et autres marchands de salades économiques ont surtout une fonction d'exorcistes. Dans un monde sans religion, ils sont devenus les conteurs intarissables des sociétés irrationnelles, chargés de parler sans cesse afin d'éviter que le ciel ne nous tombe sur la tête.
Comment l'école de Chicago, qui a réinventé le libéralisme a-t-elle transformé la gauche, de Mitterrand à Hollande ?Par quel mécanisme pervers nos impôts financent-ils ce qu'il y a de plus toxique dans les salles de marché ?Le grand patron de Renault, Carlos Ghosn, sait-il vraiment ce qui se passe dans son entreprise ?Pourquoi le Forum de Davos censure-t-il un grand banquier ?Dans quelles conditions trois hauts fonctionnaires français, tous de gauche, ont-ils accéléré la mondialisation financière ?Que fait Nicolas Sarkozy avec le Washington Speakers Bureau ?Que cachent parfois les décisions stratégiques de certains grands patrons ?Dans cette enquête qui mêle reportage et analyse, Sophie Coignard et Romain Gubert, grands reporters au Point et auteurs de L'Oligarchie des Incapables, nous racontent comment, de Londres à Washington en passant par Francfort, Bercy ou Chicago, l'alliance contre nature entre un État immoral et un capitalisme cupide a produit un système cannibale qui peut à tout moment se retourner contre chacun d'entre nous.
Pourquoi Nicolas Sarkozy et Angela Merkel considèrent-ils le « capitalisme de l'ombre » comme la plus grave menace à laquelle nous sommes confrontés ?
Comment BP s'est-il organisé pour se protéger des catastrophes pétrolières ? Comment le lobby des grandes banques arrive-t-il à ses fins ? Les agences de notation vont-elles tuer l'euro en mettant de l'huile sur le feu ?
Un capitalisme opaque et spéculatif s'oppose désormais au capitalisme réglementé. Ce système retient en otage Etats et consommateurs, sans parler des salariés et des petits actionnaires.
Mais ce capitalisme-là s'est émancipé : entre contournement massif des règles par le « hors-bilan » et paradis fiscaux, les interdits ont explosé. Est-on impuissant face à ce pouvoir occulte que la classe politique n'ose pas affronter?
Une extraordinaire enquête, de Paris à Hong-Kong, de Genève à Washington, aux conclusions inquiétantes. Car si le système reste globalement assez efficace, il multiplie néanmoins les risques. Pour tout le monde.
Auteur d'un livre très remarqué sur l'empire Goldman Sachs (La Banque), Marc Roche, correspondant du Monde à Londres, nous révèle avec effarement les dérives d'un système qui a échappé à tout contrôle.
Le monde compte désormais près de cent quatre-vingts banques centrales, soient dix fois plus qu'au début du XXe siècle.
Que cache cette inflation ? Quel est le processus qui a déterminé ce rôle prépondérant dans l'activité économique ?
Historiens, économistes et banquiers centraux se sont associés dans cet ouvrage, né d'une conférence organisée par le Centre Cournot. S'attachant à décrire, dans une perspective transatlantique, l'affirmation progressive de la banque centrale, ils établissent un état des lieux de ses objectifs et de son action, en période de croissance comme en période de crise.
Aujourd'hui placées au sommet de l'activité monétaire, les banques centrales semblent avoir gagné leur indépendance sans pour autant effacer les questions qui se posent sur leurs fondements, leur légitimité et leurs prérogatives. Ce livre y apporte des réponses claires et ouvre de nouvelles pistes de réflexion.
Depuis l'an 2000, nous assistons à une explosion de la richesse mondiale. Désormais la planète compte 12 millions de millionnaires, dont 500 000 en France. Heureusement, malgré la crise, la pauvreté s'est en même temps réduite plus vite que prévu sur la planète.Trois causes à cette progression spectaculaire des fortunes :Une forte croissance mondiale (sauf en Europe).La révolution numérique qui multiplie les jeunes millionnaires.La domination croissante des financiers, maîtres du jeu de l'argent.Les riches ont gagné sur tous les tableaux : l'argent, l'influence politique et souvent le contrôle des médias. Et l'on ne voit pas venir ce qui pourrait s'opposer à leur pouvoir.Mais contrairement aux clichés, les Français ne détestent pas les riches et souvent les admirent.En même temps les inégalités s'accroissent et peuvent déstabiliser nos sociétés. Comment réduire cette fracture devient la question primordiale des vingt prochaines années.
Rien ne semblait prédestiner Oriane Garcia, étudiante en lettres, à devenir l'une des reines de la toile.
Pourtant, armée d'un optimisme à toute épreuve et persuadée qu'elle a son rôle à jouer dans cette révolution, la jeune femme va se donner pour objectif de rendre la nouvelle technologie accessible à tous.
Dans les années 2000, elle fonde avec succès plusieurs start-up (Lokace, Caramail...), qui lui vaudront le surnom d' « égérie de l'internet français ».
Elle nous raconte avec humour ces années de folie, comment elle a vécu de l'intérieur l'émergence de la nouvelle économie, le scepticisme et les railleries du monde des affaires et des politiques (« Votre internet, mademoiselle, ça ne marchera jamais ! »), l'euphorie des années 2000, suivie de l'éclatement de la bulle internet. Aujourd'hui, en Chine, elle explore de nouveaux horizons, aussi bien virtuels que réels.
A sa manière, Oriane Garcia a contribué à réconcilier les Français avec la technologie autant qu'avec l'esprit d'entreprise.
Nourri d'anecdotes, son livre est un témoignage unique sur cette extraordinaire révolution qui a changé nos vies à jamais.
Dans l'esprit des précédents ouvrages de cette collection, les études coordonnées par Philippe Askenazy et Daniel Cohen analysent ici, d'une façon souvent inattendue, les cinq crises majeures auxquelles nous sommes confrontés, toutes caractéristiques du désarroi du monde contemporain. Crise des élites, de la culture, de la finance, de la société et du climat : les chercheurs du Cepremap se livrent à un décryptage approfondi de thèmes dont les causes et les remèdes tissent des liens étroits. Du cumul des mandats au prix unique du livre, des banques centrales à l'économie politique du néolibéralisme en passant par l'évolution comparée des revenus des patrons et des ménages, ce livre passionnant esquisse au-delà de l'approche strictement économique un tableau de la société à la fois érudit et accessible qui aide à mieux comprendre la crise. Et les moyens d'en sortir.
Après les retentissantes enquêtes sur la justice et le monde des hôpitaux, que furent « Justices en France » et « Chroniques de l'hôpital d'Armentières », Daniel Karlin et Rémi Lainé ont choisi de pénétrer les arcanes d'une multinationale, en l'occurrence le groupe Pechiney.
Pendant plus d'un an, Karlin et Lainé ont sillonné le monde, usine après usine, de Paris à Pékin, en passant par Chicago, Athènes, ou Conakry. Ils ont été reçus dans les salles de réunion directoriales les plus secrètes, se sont entretenus avec les ouvriers, les cadres, et les dirigeants de plusieurs filiales, et ont vécu - en direct - la fermeture de certains sites industriels. Au fil des pages, apparaît un portrait saisissant de Jean Gandois, alors président de Pechiney, personnage hors du commun, leader charismatique et grand patron atypique. C'est avec une totale liberté, qu'ils ont pu mener à bien leurs investigations, mettant ainsi à nu les ambitions, les rivalités et les luttes, qui jalonnent le chemin du pouvoir.
« La multinationale » bouscule bien des idées reçues. Au-delà du simple témoignage, c'est une véritable réflexion, aussi bien sur l'entreprise, que sur la crise mondiale et sur les mutations de notre société. Un document qui fera date.