Le débat public français charrie une singulière conception de l'universalisme, généralement perçu comme incompatible avec les particularismes : les communautés religieuses ou ethniques, dit-on, doivent renoncer à leurs différences pour entrer dans la communauté nationale. Ce livre important montre que cette conception étroite et rigide est bien plus récente qu'on ne le croit.
Grâce à une lecture attentive de la manière dont les responsables politiques, les romanciers, les philosophes ou les cinéastes français ont abordé la question de l'intégration des juifs entre le XVIIIe et le XXe siècle, Maurice Samuels explique que différentes conceptions de l'universalisme n'ont cessé de s'affronter. Et que certaines d'entre elles, parfaitement républicaines, ne cherchaient aucunement à éradiquer les particularités prêtées aux minorités juives.
Au contraire, c'est dans l'interaction avec ce particularisme, réel ou imaginaire, que s'est construit l'idéal universaliste français. D'où la tentation, dans certains cas, d'accentuer cette prétendue différence pour montrer la force de l'universalisme français : si la France est capable de faire des juifs des citoyens, n'est-ce pas la preuve de son exceptionnel pouvoir inclusif ?
Analysant avec une grande finesse le rapport ambigu que les élites intellectuelles et culturelles françaises ont longtemps entretenu avec les minorités juives, depuis l'abbé Grégoire jusqu'à Jean-Paul Sartre, en passant par Émile Zola ou Jean Renoir, ce livre ouvre des perspectives essentielles, qui éclairent de façon inédite les débats actuels sur le " communautarisme " et le " séparatisme ".
Le Talmud, coeur de la spiritualité juive, n'est pas seulement un extraordinaire entrelacs de lois et de récits ; c'est aussi et avant tout l'expression de la Torah orale, Parole toujours vivante, à la fois divine et humaine, portée par des Sages hauts en couleur.De Hillel l'Ancien (début du Ier siècle, Palestine) à Rav Achi (fin du Ve siècle, Babylonie) en passant par Rabbi Akiva, Mar Chmouel, Rabban Yo'hanan ben Zacaï ou encore Rech Lakich, Adin Steinsaltz nous fait découvrir treize personnalités riches et profondes qui, par la magie de l'étude talmudique, sont encore aujourd'hui en quelque sorte nos contemporains. Les leçons de vie qu'ils nous donnent n'ont en tout cas rien perdu de leur fraîcheur.
La figure de Sabbataï Tsevi, le messie de Smyrne, hante l'histoire juive ainsi que l'histoire des mouvements apocalyptiques, d'autant qu'elle est restée très longtemps totalement inexplorée. Cette grande oeuvre de Gershom Scholem entreprend une évocation détaillée du personnage, qui, dans toute l'Europe et en Orient, apparut comme le messie. C'est le fond même de la vague à la fois insurrectionnelle et religieuse qui est sondé à travers ses manifestations publiques comme à travers ses récits. Comment presque tout un peuple a cru à un moment à la fin du monde et s'y est activement préparé, comment le fol espoir de délivrance bouleversa les données historiques concrètes et l'ordre social ordinaire pour s'effondrer ensuite et jeter dans le désarroi le monde juif abusé, c'est la question à laquelle ce livre tente de répondre. Aborder l'histoire dans l'horizon de ce qu'imaginent les hommes et non sous l'angle étriqué de leurs conditions d'existence matérielle, tel est l'apport de Gershom Scholem à la démarche historique qui la renouvelle en profondeur.
On peut difficilement imaginer terrain plus miné que celui de l’archéologie biblique. Sur tous les plans – théologique, historique, politique, diplomatique – elle soulève les débats les plus passionnés quant aux origines de la civilisation monothéiste, entre le mythe et l’histoire.Le petit livre du professeur Cline, l’un des plus éminents spécialistes contemporains de la discipline, permet de faire le point sur les enjeux de celle-ci. Il retrace d’abord une salutaire histoire des fouilles et des interprétations, depuis les premières excavations menées, bible en main, par des théologiens protestants jusqu’aux méthodologies actuelles, en passant par l’épineuse question des nationalismes proche-orientaux et les relations équivoques de l’archéologie avec le champ de la critique biblique. Il fait ensuite le point sur l’état actuel de notre savoir, depuis l’époque du Déluge jusqu’à celle de Jésus.Ce livre constitue un vade-mecum indispensable à quiconque s’intéresse à l’histoire de notre culture.
Découvrez la tradition judaïque, ses pratiques et son histoire.
Enfin un livre accessible et complet sur la religion juive.
Les non-juifs curieux d'approfondir cette religion étroitement liée à l'histoire et dotée d'une profondeur spirituelle, mystique et méditative découvriront les différents courants au sein de la communauté (Ashkénazes, Sépharades et réformateurs, orthodoxes et libéraux), les célébrations et leur signification et reviendront sur l'histoire du peuple juif depuis sa genèse jusqu'au génocide de la Shoah.
Les juifs en quête de repères y trouveront des informations claires sur la pratique pour aborder la judaïté sous tous ses aspects : l'histoire du peuple juif (de la genèse du peuple à l'holocauste) ; la pratique du culte ; les fêtes et célébrations (leurs déroulements et leurs significations).
Enfin, dans la partie des dix vous trouverez dix personnalités juives que l'on doit connaître et les réponses à dix questions fréquentes sur le judaïsme.
A noter : Les 60 ans de la création de l'Etat d'Israël le 14 mai 2008 pourront donner lieu à la médiatisation de l'ouvrage.
Les textes traduits ici proviennent tous des Journaux et notes de jeunesse de Gershom Scholem. Ils ont été écrits entre 1917 et 1919. Réformé pour raisons « psychiatriques », Scholem rend souvent visite à Benjamin à Berne, et, à son contact, cherche à développer une conception du langage, et, notamment, du langage biblique, à l'occasion des traductions qu'il fait de certains cantiques de lamentation. On trouve ainsi un écho direct de ses discussions avec Benjamin, sur la « justice divine » comme sur la notion d'« expérience vécue » dont Buber est, du côté juif, avec Rosenzweig, le principal représentant. À cette « expérience », Scholem veut opposer la position qu'il adoptera définitivement, celle du philologue-historien. Dans cette perspective, il esquisse une conception du temps où le prophétisme et le messianisme jouent un rôle de premier plan, ce que montre son commentaire du prophète Jonas.
Au moment où s'impose à lui l'idée d'une renaissance de l'hébreu comme condition obligée de la création d'un Etat pour le peuple juif, Eliézer Ben Yéhouda appelle à lui la langue de ses pères et consacre alors sa vie à son renouveau. il explore la littérature, il fabrique de nouveaux mots,... Voici plusieurs textes ici rassemblés du père de la renaissance de la langue hébraïque.
"Les Rabbins demandèrent à Rabbi Abba ben Zavda de prendre une femme et de faire des enfants. Il leur répondit : Si j'avais été digne d'avoir des enfants, je les aurais eus avec ma première femme. La vérité, c'est que Rabbi Abba ben Zavda était devenu imp
Analyser et déconstruire « dix mythes sur les Juifs » en dix courts chapitres accompagnés d'illustrations et caricatures percutantes : telle est la réussite de l'historienne Maria Luiza Tucci Carneiro. Des « Juifs déicides » aux « Juifs qui manipuleraient aujourd'hui la première puissance mondiale », ces dix récits mensongers destinés à « faire croire » sont en réélaboration constante et circulent à travers le temps et l'espace. Ils traduisent et nourrissent aussi bien l'antique antijudaïsme que l'antisémitisme et l'antisionisme contemporains.
à l'époque de la destruction du Second Temple de Jérusalem, en 70 de notre ère, le peuple juif qui vivait en majorité en Palestine et en Mésopotamie travaillait la terre et ne savait ni lire ni écrire. En 1492, date de son expulsion d'Espagne, il est devenu un modèle de communauté citadine et éduquée, particulièrement dynamique dans les domaines de l'artisanat, du commerce, de la banque. Comment expliquer un tel changement ?
Pour Maristella Botticini et Zvi Eckstein, il existe une corrélation entre le niveau d'alphabétisation des populations juives et leur degré de fidélité au judaïsme. Urbains et lettrés, les Juifs perdurent ; ruraux et analphabètes, ils disparaissent. Revisitant quinze siècles d'histoire, les auteurs montrent que ce ne sont pas les contraintes extérieures qui ont poussé les Juifs à se lancer dans les professions liées à l'argent, mais que le processus s'est amorcé auparavant, notamment grâce à l'usage de l'hébreu et aux fortes ramifications de réseaux juifs marchands à une échelle internationale. En effet, l'éducation favorise non seulement l'écriture, mais aussi la maîtrise des questions juridiques, notamment dans l'établissement des contrats.
Ce livre original apporte une contribution remarquable à l'histoire juive, revisitée sous l'angle économique et démographique, et invalide bien des idées reçues.
Les Caraïtes peuvent être définis comme une variante religieuse et éventuellement ethno-religieuse du judaïsme. Le caraïsme a rejeté la tradition orale des rabbins, contenue dans le Talmud et valorise la responsabilité de l'individu dans le choix de ses propres actions. La centralité de la Bible et de la Loi écrite, le maintien des traditions caraïtes, tout en emphatisant les aspects les plus modernes du caraïsme, comme le statut de la femme, rendent passionnant l'étrange histoire de ces "protestants" du judaïsme.
Dans cet ouvrage en forme de testament moral et spirituel, écrit en camp de concentration, Léo Baeck parle autant de l'universalité du genre humain que de la spécificité de l'homme juif. Ce rabbin philosophe pour lequel le judaïsme authentique rimait avec un humanisme sincère, transcendant tout clivage confessionnel, nous rappelle que seules les oeuvres de l'esprit sont indestructibles et que seul un peuple qui abdique sa dignité spirituelle est réellement mort. La meilleure chose qui puisse arriver à un peuple est de plaider pour tous les autres en plaidant pour lui-même, de se battre pour l'humanité tout entière en se battant pour son droit. Baeck, convoquant un immense savoir historiographique, y voit le cur de la mission historique et divine dévolue aux Juifs.