Le destin tragique de Marcel Grob, jeune Alsacien de 18 ans, enrôlé de force en juin 1944, dans la Waffen SS.
Philippe Collin et Sébastien Goethals se basent sur l'histoire vraie d'un de ces malgré nous pour raconter comment et dans quelles conditions ces jeunes Alsaciens furent incorporés et durent combattre dans la SS.
Madrid, février 1649. Diego Vélasquez est le plus fameux peintre du pays et au service du roi depuis plus de 25 ans. Il est grand huissier de la cour, valet de la garde-robe du roi et son valet de chambre. Grand amateur d'art, Philippe IV lui confie la mission de lui rapporter de nouvelles oeuvres en Italie. Il part avec son esclave, Juan de Pareja. Arrivé à Rome, il visite les galeries et les collections Borghese, Farnese, Mattei ou la Villa Médicis, accompagné du peintre Antonio Domenico Trivia, grâce à l'appui bienveillant du pape Innocent X qui lui demande en échange de peindre son portrait. Il profite aussi de l'ambiance italienne, très différente de celle qui règne en Espagne où sévit encore l'Inquisition. La vie semble plus légère, les peintres sont audacieux. Ainsi, il s'étonne qu'il y ait tant de toiles de nu. Et pour la première fois, lui qui s'est spécialisé toute sa vie dans le portrait, il songe à se consacrer à la peinture d'un nu. Ici, personne ne s'offusquerait de cette audace. Reste à trouver un modèle...
L'un des maitres de la peinture universelle raconté par Jean-Luc Cornette et sublimé par le dessin en couleur directe de Matteo ! En 1649, Diego Vélasquez a 50 ans. Peintre officiel de la cour d'Espagne, il est envoyé en Italie pour acquérir des oeuvres. De ce voyage, il rapportera aussi une toile personnelle, le seul nu de sa carrière : Vénus à son miroir. Jean-Luc Cornette et Matteo imaginent les circonstances de la création de cette toile...
Fuyant la guerre, un homme et une femme se sont réfugiés dans une forêt inconnue. L'homme, Bo, est un colosse. La femme, Hama, a perdu ses deux mains. Elle donne naissance à une fille, Tsell. Tous trois sont bientôt recueillis par un petit peuple vivant sous terre dans un immense refuge, un véritable dédale de galeries : le Bas.
D'où viennent Bo et Hama ? Quels malheurs ont-ils subis, qui les ont forcés à quitter leur foyer ? Quelle est leur histoire ?
Un récit graphique dense, puissant et hypnotique, adapté du roman d'Anne-Laure Bondoux.
La grande balade de Petros est un témoignage historique et antifasciste, qui relate les aventures et les jours difficiles d'un gamin de 9 ans (Petros) et de sa famille pendant l'occupation allemande d'Athènes.
Le quotidien de la guerre, la terrible famine des grandes villes et les exécutions chroniques, mais également la résistance inventive d'une population qui n'a plus rien à perdre, sont racontés à travers le regard, les rêveries et les interprétations de ce petit garçon qui va être obligé de grandir trop vite...
Un récit d'enfance et d'apprentissage sans condescendance, mais avec de l'humour et de la tendresse.
Dimitrios Mastoros et Angeliki Darlasi adaptent ce classique de la romancière grecque Alki Zei, militante de gauche et membre active de la résistance sous l'occupation nazie.
Après un attentat terroriste, leurs auteurs, Max, Tina et Julien sont arrêtés. Max est condamné à mort, Tina à 30 ans de prison, tandis que Julien bénéficie d'un non-lieu. 9 mai 1934. Dans la prison de Stateville, Max est exécuté par électrocution. Le lendemain, Tina, recluse dans le même pénitencier, apprend l'exécution de son complice. Au même moment, de retour d'un reportage photo, Julien, apprend lui aussi la mort de Max. Sauf que. Sauf que l'exécution n'a pas eu lieu.
Fausse exécution, mais vraie manipulation : contraint et forcé, Max est renvoyé dans son Allemagne d'origine, désormais nazie, comme espion du gouvernement américain. Et s'il s'évanouit dans la nature ? Il en cuira à Tina et surtout à leur enfant, l'' enfant du miracle ', que porte cette dernière, et qui s'appellera Mina.
Vingt ans plus tard, en 1955 donc, à Chicago, là ' où tout a commencé ', là où elle est née, Mina tente de démêler l'écheveau embrouillé de la vie de ses parents. Tina est sa mère, c'est entendu. Mais qui est vraiment son père ? Max, alias Jan Torsvan, romancier maudit ? Ou Julien, alias Moro, reporter-photographe devenu célèbre ? Mina est convaincue que Julien, mort en 1939, est son père. Et que Max/Torsvan est... son assassin.
1843. Le capitaine de gendarmerie Langlois arrive dans un petit village isolé des Trièves, dans les massifs alpins. Un tueur mystérieux y sévit et plusieurs personnes ont disparu. Langlois va mener l'enquête pour, assez vite, trouver le coupable et l'abattre. Un an plus tard, Langlois revient, cette fois comme commandant d'une louveterie et organise à ce titre une chasse au loup qui rappelle sa précédente traque. Il s'installe au village, se marie, avant de se suicider en fumant un bâton de dynamite.
Un roi sans divertissement (1947), écrit en vingt-sept jours par Jean Giono, est, selon Pierre Michon, ' un des sommets de la littérature universelle '. 50 ans après la disparition du grand écrivain, Jean Dufaux et Jacques Terpant lui rendent hommage avec une adaptation libre qui magnifie les paysages flamboyants du Trièves, chers à l'auteur.
Gascogne. En 1661, à la mort de Mazarin, le roi Louis XIV règne seul sur la France. Le Roi Soleil se soucie peu de son peuple. La famine, mais aussi les épidémies, s'abattent sur l'hexagone un an plus tard. Dans ce contexte de misère, Colbert impose la gabelle, le terrible impôt sur le sel...
En Gascogne, c'est le gouverneur Pellot, un bourgeois arrogant, qui charge d'anciens soldats, des pillards, de récolter la gabelle. Mais la jacquerie s'organise. Les paysans, qui font la guerre aux gabelous, sont surnommés les Invisibles. À leur tête, le très insaisissable Bernard d'Audijos. Ils sont rejoints par des bourgeois et même des soldats qui refusent cet impôt inique. La popularité de Bernard d'Audijos grandit alors que l'armée est envoyée pour mater la rébellion...
Une bande dessinée historique ambitieuse, digne des ouvrages d'Alexandre Dumas, qui avait reçu le Prix Château Cheverny de la Bande Dessinée Historique 2009.
L'histoire vraie de Bernard d'Audijos, Robin des Bois gascon qui, à la tête de ses "Invisibles", lutta en 1665 contre Colbert qui voulut imposer la gabelle, un impôt sur le sel, aux paysans au bord de la famine.
Aux premiers jours de 1919, ils sont arrivés dans le Nouveau Monde, Julien et Max.
À bord du Libertad, un rafiot plein jusqu'à la gueule de fusils et de munitions, piloté par le capitaine Silius Jensen, un drôle d'oiseau aussi, celui-là. Et avec Tina, surtout, Tina la rebelle, Tina la farouche, Tina la compagne du fameux colonel Craven, chef des guérilleros mexicains.
Quand le Libertad aborde la rive atlantique mexicaine, les regulares, les soldats du gouvernement, attendent de pied ferme, le fusil à l'épaule et la mitrailleuse frémissante. Un déluge de feu s'abat sur le trio et les quelques rebelles venus les accueillir. Jensen s'apprête à reprendre la mer, Max, Julien et Tina à vendre chèrement leur liberté. C'est alors que le gros de la troupe rebelle, aux cris de Craven, Craven !, entre en jeu, bousculant comme des quilles les soldats réguliers. Enfin, le colonel Craven, seul, un drapeau à la main, les yeux fous, s'élance au milieu de la bataille, déclamant un poème de fange, de rage et de sang. Stupeur chez les regulares, vivats hurlés sous les sombreros des révolutionnaires, l'hésitation des uns profite aux autres, et c'est la victoire.
Craven. Julien, Max et Tina. Les personnages sont en place, le rideau, ensanglanté, s'est levé. L'hiver des tranchées se dissipe enfin, le printemps mexicain est en pleine éclosion.
Pour combien de temps encore ?
Après les années noires de la première guerre mondiale, voici les années d'espoir et d'effervescence révolutionnaires !
Cette nouvelle saga, explorant les années 1920, au Mexique d'abord, aux États-Unis ensuite, est en quelque sorte, non pas la suite, mais le prolongement lumineux de Notre Mère la guerre.
Finie la vieille Europe, vive le Nouveau Monde !
12 novembre 1918. Premier jour de paix. Dans la morne cour d'une caserne, Max Brunner, soldat Alsacien battu lève un poing rageur tandis que le drapeau allemand est abaissé. Julien Varin, soldat Français vainqueur, le regarde, intrigué.
C'est peut-être bien ce jour-là, sur les cendres de l'Europe, qu'est apparue aux deux jeunes hommes, l'idée même d'un monde nouveau. L'un avec l'autre. L'un malgré l'autre.
Tout s'enchaîne très vite. Paris d'abord, où Max présente à Julien ses amis anarchistes. Le port de Rouen ensuite, où Max et ses camarades s'emparent du Libertad, un vieux cargo rouillé retenu par la Marine française, dont ils libèrent l'équipage. Et tandis que le commandant donne ses ordres pour quitter Rouen et gagner la haute mer dans la plus grande discrétion, Max entraîne Julien dans les entrailles du navire. Ouvrant l'une des cales, Julien découvre, enfouies sous le charbon, des centaines de caisses remplies d'armes et de munitions. Pour aider la révolution qui se propage en Allemagne, ça fera l'affaire. Cap sur Hambourg !, rigole Max. L'Allemagne, vraiment ? Tapie dans un recoin, une ombre guette les deux hommes...Une ombre qui corps et âme se dévouera à leur faire découvrir la lumière. Et, enfin, quitter l'hiver...
Ce récit inédit de Kris & Maël propulsera Julien le Français et Max l'Allemand, ivres d'espoir et parfois de violence, dans le bouillonnement révolutionnaire et anarchiste de l'Amérique du Nord.
Une histoire à suivre, en quatre volets.
'Quand la révolution s'arrête aux frontières, c'est qu'elle est déjà morte avant d'avoir commencé.' C'est après avoir proféré cette sentence que Max, Tina, Julien, accompagnés de Clarence, se retrouvent à Chicago, aux États-Unis, en juin 1919.
Chicago est alors le point névralgique de toutes les tensions qui traversent la société américaine. Tous les ingrédients d'une explosion sociale y sont réunis. Max et ses amis entendent bien en être les détonateurs...
Paris, juin 2000. Lisa, étudiante, loue une chambre chez le vieux Mohamed. Retraité veuf et bourru, Mohamed est un ancien harki, un supplétif de l'armée française en Algérie. Lisa et Mohamed ignorent encore que leur rencontre va faire ressurgir le passé. Celui des harkis. Ces hommes qui n'ont aujourd'hui toujours pas le droit de retourner en Algérie.
Après L'OEil du STO, Julien Frey continue son travail de mémoire des zones sombres de notre passé en abordant avec sensibilité la question encore douloureuse des harkis. Le travail en couleur de Mayalen Goust en souligne toute l'humanité.
C'est l'histoire tragique d'un peuple, les Indiens Mapuche, dans les années 1860, qui vit sur les terres d'Araucanie et de Patagonie, dont les armées d'Argentine et du Chili veulent s'approprier les territoires. C'est l'histoire d'un homme, Antoine de Tounes, un modeste juriste de Périgueux, qui débarque au Chili animé par une idée fixe : être roi, et qui le deviendra sous le nom d'Orélie-Antoine 1er. Il crééra le royaume indépendant Mapuche pour lutter contre cette colonisation. S'il est cru au Chili, on le moque en France.
Magnil, le grand chef des Mapuche, rencontre dans un rêve un étranger monté sur un cheval blanc. Pour les oracles, le message est clair, il s'agit de Cherbubue, le puissant chef que son peuple attend pour les guider face aux envahisseurs chiliens. Le 17 novembre 1860, Antoine de Lunens, un aventurier français poussé par un même rêve, a tout quitté pour venir au Chili à la rencontre des Indiens. Il est couronné roi des Mapuche par le fils de Magnil, Kilapan, dont le père avait raconté son rêve prémonitoire. Il déclare la fondation du royaume d'Auricanie et de Patagonie et revendique les territoires occupés par les tribus Mapuche que revendiquent aussi le Chili et l'Argentine. Arrêté par les autorités chiliennes, mis en prison, il est jugé fou et expulsé du pays. Huit ans plus tard, il monte une nouvelle expédition pour venir en aide aux Mapuche et récupérer son royaume...
De cette histoire vraie, extraordinaire, Nicolas Dumontheuil et Christophe Dabitch tirent un récit libre, où le vrai et le faux s'entremêlent pour mieux en montrer le caractère tragi-comique.
Los Angeles. Septembre 1921. Acteur et réalisateur, Roscoe Arbuckle, dit "Fatty", est au sommet de sa gloire. Plus connu que Charlie Chaplin et Buster Keaton réunis, il est le premier acteur à gagner un million de dollars par an. Mais l'Amérique puritaine souhaite moraliser Hollywood et voit d'un très mauvais oeil la vie "de débauche" de Roscoe. Dans quelques jours, la fête qu'il a organisée va virer au drame et le plonger au coeur du premier grand scandale hollywoodien... Les studios, les ligues de vertu, les tabloïds, et toute l'Amérique se lieront contre lui. Mais Roscoe pourra toujours compter sur son ami Buster Keaton.
Notre Mère la Guerre est un récit, sous des allures d'enquête policière, qui prend la guerre comme sujet principal. Un récit qui aborde la question de ce Mal Absolu qu'est la guerre, à travers l'affrontement de deux hommes en plein coeur des tranchées françaises : un caporal et un lieutenant de gendarmerie, un socialiste antimilitariste et un militant catholique et patriote.
Janvier 1915. Champagne pouilleuse. Cela fait six mois que l'Europe est à feu et à sang. Six mois que la guerre charrie ses milliers de morts quotidiens. Mais sur ce lieu hors de raison qu'on appelle le front, ce sont les corps de trois femmes qui font l'objet de l'attention de l'état major. Trois femmes froidement assassinées. Et sur elles, à chaque fois, une lettre mise en évidence. Une lettre d'adieu. Une lettre écrite par leur meurtrier. Une lettre cachetée à la boue des tranchées, sépulture impensable pour celles qui sont les symboles de la sécurité et du réconfort, les ultimes remparts même de l'Humanité. Des femmes... C'est impossible. Tout s'écroulerait. Ou alors c'est la guerre elle-même qu'on assassine...
Dimanche 29 août 1937, à Brest. Un sous-marin républicain espagnol fait surface au milieu des eaux brumeuses, en rade du port militaire. Des réparations sur l'engin sont nécessaires. Sous la houlette de l'affreux Troncoso, un commando franquiste s'organise à toute allure dans le but de conquérir le navire. Proches des phalangistes, ils savent pouvoir s'appuyer sur les fascistes locaux. La belle Mingua leur est associée. Collaboratrice de charme, elle est prête à tout pour optimiser la réussite de l'entreprise nationaliste. Mais les forces de gauche, communistes et anarchistes en tête, sont décidées à faire front et résister. « No pasaràn ! Mort au fascisme ! » Férus de littérature et d'histoire, les auteurs bretons Kris et Bertrand Galic ont écrit ensemble une fiction pour raconter cette histoire mal connue aujourd'hui. Ils se sont appuyés sur l'essai Nuit franquiste sur Brest de l'historien Patrick Gourlay, mais ils ont aussi ranimé les souvenirs des vieux brestois pour écrire au plus près d'une réalité tue, arpentant le port militaire, les rues de Brest et retournant sur les lieux emblématiques de cette bataille mêlant espions, fascistes et extrême gauche.
D'après Nuit franquiste sur Brest de Patrick Gourlay
Soldat du 11e régiment, Videgrain est à moto, sur les routes... les Allemands ont enfoncé tous les fronts.
C'est la débâcle.
Les Stukas bombardent en piqué les populations civiles et militaires qui fuient l'avancée allemande. La route est jonchée de cadavres. Videgrain est chargé de veiller les corps sans vie de ses camarades massacrés par les avions ennemis.
Mais, alors qu'il peut enfin rejoindre son régiment, il s'aperçoit qu'une balle a percé le réservoir de sa bécane. Commence alors un voyage bien étrange où le burlesque côtoie le drame d'un pays en guerre, une France meurtrie, à l'heure de la défaite éclair de son armée. À l'heure où les hommes devraient moissonner les blés, ils creusent des trous pour y déposer les dépouilles des infortunés, et, sous le soleil de juin, cassent la graine entre deux cercueils qui font office de table de jardin.
Une partie de campagne bien étrange où les hommes sont devenus croque-morts bien malgré eux, et continuent de croquer la vie, coûte que coûte.
Juin 1940. Il faisait beau mais les temps étaient couverts. C'est la débâcle de l'armée française et l'exode pour de nombreux civils. À travers le destin d'un simple bidasse, Rabaté signe, 18 ans après Ibicus, un grand récit sur une période trouble où tous les repères quotidiens ont sauté...
Juin 1940. C'est la débâcle de l'armée française et l'exode pour de nombreux civils. À travers le destin d'un simple bidasse, Rabaté signe, 18 ans après Ibicus, un grand récit en deux parties sur une période trouble où tous les repères quotidiens ont sauté...
Née le 1er mai 1852 dans le Missouri, elle est l'aînée d'une famille de six enfants. Ses parents, de pauvres agriculteurs décident de tout abandonner pour aller vers l'Ouest, à Salt Lake City, où vit la plus grande communauté mormone. Elle a 15 ans quand ses parents meurent. Élevant seule sa fratrie, elle se retrouve contrainte de les abandonner pour ne pas avoir à se marier avec un homme qui la convoite. Sa vie aventureuse commence. Un peu partout sur les territoires des Wyoming, Dakota et Montana, on repérera le passage de cette extravagante jeune femme, cocher de diligence un jour, serveuse de saloon le lendemain, cow-girl, sage-femme, poseur de rails... mille petits boulots qui contribueront à lui tailler une réputation sulfureuse dans un Ouest à la fois sauvage et puritain et qui lui vaudront son surnom. Christian Perrissin : l'envie, c'était de ne pas faire un western, mais le portrait d'une femme qui refuse de se soumettre au diktat des hommes. Martha Jane Cannary s'est battue jusqu'au bout de sa vie pour échapper à ce carcan et elle y a laissé sa santé. Le dessin de Matthieu est idéal pour un portrait intimiste.
Cette édition intégrale regroupe les trois volumes.
Champagne, février 1357. Henri, évêque de Troyes, chevauche vers le lazaret de Lirey, pour tenter de convaincre sa cousine Lucie, dont il est amoureux, de renoncer à ses voeux religieux.
Dans la chapelle où ils sont réunis, les moines font cet amer constat : les caisses sont vides, et les travaux de l'abbatiale, qui doit accueillir un morceau de la Vraie Croix, seront bientôt arrêtés, faute de moyens... Nous avons fait le serment de bâtir une abbatiale qui accueillera la relique, et nous serons fidèles à notre parole, quoi qu'il en coûte, s'exclame Thomas, le prieur de la communauté.
Les ressorts de la tragédie, tant amoureuse que religieuse, sont désormais en mouvement...
Janvier 1915, en Champagne pouilleuse. Cela fait six mois que l'Europe est à feu et à sang. Six mois que la guerre charrie ses milliers de morts quotidiens. Mais sur ce lieu hors de raison qu'on appelle le front, ce sont les corps de trois femmes qui font l'objet de l'attention de l'état-major. Trois femmes froidement assassinées. Et sur elles, à chaque fois, une lettre mise en évidence. Une lettre d'adieu. Une lettre écrite par leur meurtrier. Une lettre cachetée à la boue de tranchée, sépulture impensable pour celles qui sont le symbole de la sécurité et du réconfort, celles qui sont l'ultime rempart de l'humanité. Roland Vialatte, lieutenant de gendarmerie, militant catholique, humaniste et progressiste, mène l'enquête. Une étrange enquête. Impensable, même. Car enfin des femmes... c'est impossible. Inimaginable. Tout s'écroulerait. Ou alors, c`est la guerre elle-même qu'on assassine...
Un récit de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur. Dessins d'Éric Liberge
Dover W. Smith dit Winston : né à Douvres en 1903, écrivain et journaliste anglais. Décédé accidentellement en France en 1984.
Après avoir étudié à Eton, il part en Chine en pleine tourmente révolutionnaire. Compagnon d'armes de George Orwell sur le front d'Aragon en Espagne, agent du MI-6 pendant la Seconde Guerre mondiale, la vie et l'oeuvre de Smith sont imprégnées des grands bouleversements de la première moitié du XXe siècle.
Au début des années 50, il séjourne en Afrique équatoriale, avant de s'installer en Californie où il devient scénariste pour Hollywood. Il se retire dans les Alpes françaises au début des années 70 où il disparaîtra au cours d'une promenade en juin 1984. Smith laissera une autobiographie inachevée dans laquelle il se livre sans concession (Une vie, Gallimard, 1985).
Cette autobiographie, Christian Perrissin la découvre chez un bouquiniste, et la première lecture est un enchantement.
Une vie est l'adaptation de cette autobiographie. Elle relate une de ces existences comme ont pu l'être celles d'Hemingway, Graham Greene ou Kessel... Une formidable génération d'écrivains qui vivaient le plus intensément possible, aux quatre coins du monde, pour ensuite pouvoir livrer à leurs lecteurs des récits qui n'auraient pu être écrits par aucun autre.
Une existence hors du commun qui devient, grâce à Christian Perrissin et Guillaume Martinez, la peinture de toutes les espérances d'une époque à travers cette bande dessinée en six volumes !
En septembre 1914, l'asile de Prémontré, dans l'Aisne, près de Soissons, abrite quelque 1300 malades. Des aliénés, des fous, des zinzins, comme les appelle le gardien-chef Loisel. L'armée prussienne, avec à sa tête le colonel Von Stauffenberg, qui se dirige à marche forcée vers Paris, est en vue. Le directeur se fait la malle, promptement suivi du médecin-chef adjoint et de quelques autres, abandonnant les malades à l'envahisseur. André Letombe, l'économe en fin de carrière, quelques gardiens et religieuses refusent de quitter leur poste. Avec les fous, ce sont les oubliés de Prémontré.
Sous la tutelle des nouveaux maîtres prussiens, la vie, à Prémontré, devient périlleuse. Les vivres viennent à manquer, et la faim gagne. Le charbon se fait rare, et le froid mord les corps et brûlent les âmes. Au coeur de cette enceinte de misère et de désolation, les malades tombent comme des mouches.
Alors Letombe, secondé par le jeune et mystérieux Clément, va passer un accord inouï avec les paysans des alentours. Puisque les bras des mobilisés manquent, les malades valides travailleront aux champs. Comme Letombe le dit lui-même, il troque ses fous contre de la nourriture... pour les sauver tous d'une mort certaine.